Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (18-24 octobre 2017)

Muhammad al-Amadi (deuxième à gauche), président du comité qatari de reconstruction de la bande de Gaza et Muhammad Mustafa (troisième à partir de la gauche), président du Fonds palestinien d'investissement, à la cérémonie de lancement de Watania Mobile dans la bande de Gaza (Page Facebook de Watania Mobile, 24 octobre 2017)

Muhammad al-Amadi (deuxième à gauche), président du comité qatari de reconstruction de la bande de Gaza et Muhammad Mustafa (troisième à partir de la gauche), président du Fonds palestinien d'investissement, à la cérémonie de lancement de Watania Mobile dans la bande de Gaza (Page Facebook de Watania Mobile, 24 octobre 2017)

Saleh al-'Arouri interviewé en Iran (Télévision al-Alam, 22 octobre 2017)

Saleh al-'Arouri interviewé en Iran (Télévision al-Alam, 22 octobre 2017)

Le chef du Hamas à l'étranger Maher Salah, lors d'une conférence à Istanbul (Page Facebook de la Coalition mondiale de soutien à Jérusalem et à la Palestine, 20 octobre 2017 ; compte Twitter Palinfo, 20 octobre 2017)

Le chef du Hamas à l'étranger Maher Salah, lors d'une conférence à Istanbul (Page Facebook de la Coalition mondiale de soutien à Jérusalem et à la Palestine, 20 octobre 2017 ; compte Twitter Palinfo, 20 octobre 2017)

Azzam al-Ahmed, membre du comité central du Fatah, interviewé par la chaîne russe RT en arabe (Youtube, 19 octobre 2017)

Azzam al-Ahmed, membre du comité central du Fatah, interviewé par la chaîne russe RT en arabe (Youtube, 19 octobre 2017)

hya al-Sinwar rencontre des jeunes dans la bande de Gaza (Site Internet du Hamas, 19 octobre 2017)

hya al-Sinwar rencontre des jeunes dans la bande de Gaza (Site Internet du Hamas, 19 octobre 2017)

  • La semaine a été relativement calme. Une attaque à la voiture bélier a apparemment été empêchée dans le centre d’Israël et une attaque à l’arme blanche a été déjouée au carrefour du Gush Etzion. Le calme a régné dans la bande de Gaza.
  • La mise en œuvre de la réconciliation Hamas-Fatah a continué, même si les hauts responsables du Hamas ont affirmé leur refus de discuter de l’avenir de la branche armée de l’organisation et de ses armes. Ils ont également souligné qu’ils ne pouvaient pas abandonner leur “droit” de continuer la “résistance” (cf., le terrorisme). Les porte-parole du Fatah, d’autre part, ont tenté de contourner le problème en prétendant que le sujet n’est actuellement pas à l’ordre du jour et que la priorité est donnée aux questions relatives à la vie quotidienne des habitants de la bande de Gaza. En outre, Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré que le Hamas ne prévoit pas de débattre de la reconnaissance d’Israël mais bien la question de “quand Israël sera éliminé.
  • La semaine dernière, une délégation du Hamas dirigée par Saleh al-‘Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, s’est rendue en Iran. Interviewé par les médias iraniens, il a dit que le Hamas n’avait pas abandonné “les armes de la résistance”, ajoutant que l’Iran est le principal soutien de la branche armée du Hamas “dans tous les domaines.” Il a dit que la délégation a discuté de l’augmentation de l’aide iranienne au Hamas. D’autres porte-parole ont déclaré que le Hamas était intéressé par des liens stratégiques avec l’Iran.
Attaques et tentatives d’attaques
  • Attaque à la voiture bélier déjouée : Le 20 octobre 2017, des policiers israéliens ont identifié un camion volé près de Beit Dagan (Centre d’Israël) et ont ordonné au chauffeur de s’arrêter. Au lieu de s’arrêter, le chauffeur s’est enfui et a percuté une voiture de patrouille. Le conducteur, 39 ans, de Ramallah, a été finalement arrêté. Au cours de l’interrogatoire, il a dit qu’il avait volé le camion à Holon et avait l’intention d‘effectuer une attaque contre des soldats israéliens dans le Centre du pays (Médias israéliens, 20 octobre 2017).

Le camion volé par le Palestinien (Compte Twitter Palinfo, 20 octobre 2017)
Le camion volé par le Palestinien (Compte Twitter Palinfo, 20 octobre 2017)

  • Attaque à l’arme blanche déjouée – Le 18 octobre 2017, un Palestinien armé d’un couteau a tenté de mener une attaque à l’arme blanche au carrefour du Gush Etzion. Il a couru vers les soldats positionnés au carrefour. Un soldat a vu un objet suspect dans sa main et a entamé la procédure de détention, mais le Palestinien a brandi un couteau et s’est dirigé vers lui. Le soldat a tiré en direction de ses jambes. Le Palestinien, de Hébron, a été évacué à l’hôpital. Les médias palestiniens, comme d’habitude, ont déformé les faits, affirmant que les soldats avaient abattu un Palestinien qui courrait pour attraper un bus (Ma’an, 18 octobre 2017).
Manifestations, affrontements et émeutes
  • Les émeutes et les affrontements se sont poursuivis tout au long de la semaine en Judée-Samarie. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov se sont également poursuivis. Les forces de sécurité israéliennes ont continué leurs activités antiterroristes en Judée-Samarie, arrêtant plusieurs de Palestiniens soupçonnés d’activité terroriste et saisissant des armes. Ci-après les principaux événements :
    • Le 22 octobre 2017 – Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté un Palestinien qui avait lancé des pierres près d’Azoun (Est de Qalqiliya). Sa fouille a permis de révéler qu’il portait un couteau. Il a été transféré pour être interrogé (Page Facebook Red Alert, 22 octobre 2017).
    • Le 22 octobre 2017 – Une Palestinienne âgée de 16 ans est arrivée à un barrage routier près du Caveau des Patriarches à Hébron et a annoncé qu’elle avait l’intention de mener une attaque. Son interrogatoire a révélé qu’elle avait des problèmes personnels et qu’elle voulait être détenue par les forces de sécurité israéliennes (Page Facebook Red Alert, 22 octobre 2017).
    • Le 21 octobre 2017 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près de Nebi Saleh (Nord-Ouest de Ramallah). Il n’y a pas eu de victimes. Le pare-brise avant de la voiture a été brisé (Page Facebook Red Alert, 21 octobre 2017).
    • Le 21 octobre 2017 – Un Palestinien a lancé une pierre à la tête d’un garçon de 12 ans près de Tel Romeida à Hébron (Page Facebook Red Alert, 21 octobre 2017). Le garçon a perdu conscience et a été emmené à l’hôpital.
    • Le 21 octobre 2017 – Des policiers israéliens ont été appelés à Issawiya (au Nord de Jérusalem) suite à l’incendie d’un véhicule. A leur arrivée, des pierres ont été lancées sur eux. Deux policiers ont été blessés (Page Facebook Red Alert, 21 octobre 2017).
    • Le 19 octobre 2017 – Un soldat de Tsahal a été blessé par des pierres lancées sur une force de Tsahal opérant dans le camp de réfugiés de Dheisheh à Bethléem (Page Facebook Red Alert, 19 octobre 2017).
    • Le 18 octobre 2017 – Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté une voiture à un barrage routier près du Gush Etzion. Des armes ont été saisies dans la voiture. (Page Facebook Red Alert, 18 octobre 2017).
Principaux attentats de l’année écoulée[1]

Principaux attentats de l'année écoulée

Tirs de roquettes sur Israël
  • Au cours de la semaine, aucune roquette n’a été tirée en territoire israélien.
Répartition mensuelle des tirs de roquettes

Répartition mensuelle des tirs de roquettes
* Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
** Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
*** En Octobre 2017, deux roquettes ont ete tirees du Nord de la Peninsule du Sinai par la branche de l’Etat islamique dans le Sinai. Les roquettes se sont abattues dans le secteur du conseil regional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Prévention de la contrebande de gants militaires
  • Le porte-parole militaire du ministère de la Défense et le coordonnateur des activités du gouvernement israélien dans les territoires ont affirmé dans une déclaration commune que des milliers de paires de gants militaires avaient été saisis au terminal de Kerem Shalom, pour les organisations terroristes dans la bande de Gaza. Ils faisaient partie d’une expédition de vêtements.
Gants militaires saisis au terminal de Kerem Shalom (Compte Twitter du ministère israélien de la Défense, 23 octobre 2017)    Gants militaires saisis au terminal de Kerem Shalom (Compte Twitter du ministère israélien de la Défense, 23 octobre 2017)
Gants militaires saisis au terminal de Kerem Shalom (Compte Twitter du ministère israélien de la Défense, 23 octobre 2017)
Approvisionnement en électricité dans la bande de Gaza
  • Suite à l’annonce de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, les promesses d’amélioration de l’approvisionnement en électricité dans la bande de Gaza se multiplient. Zafer Melhem, président par intérim de l’autorité de l’énergie de l’AP, a déclaré que l’autorité de l’énergie a élaboré un plan exhaustif pour remettre en état le réseau électrique dans la bande de Gaza et que d’ici la fin de l’année, les résidents pourront s’attendre à constater une amélioration significative de l’approvisionnement en électricité (Paltoday, 22 octobre 2017).
  • Une société américaine a indiqué que d’ici Avril 2018, elle commencerait la construction de trois centrales solaires dans la bande de Gaza. Elles seront aménagées dans trois régions et chacune fournira 40 mégawatts (quds.net, 19 octobre 2017).
Lancement d’une compagnie de téléphone cellulaire à Gaza
  • Muhammad al-Amadi, président du comité qatari de reconstruction de la bande de Gaza, est entré dans la bande de Gaza par le terminal d’Erez pour participer à une cérémonie du lancement d’une compagnie de téléphone cellulaire palestinienne appelée Watania Mobile et inaugurer d’autres projets (Compte Twitter Palinfo, 22 octobre 2017). Le 23 octobre 2017, la cérémonie de lancement de Watania Mobile a eu lieu en présence de Muhammad Mustafa, président du Fonds palestinien d’investissement (un des investisseurs et fondateurs de la société), de Muhammad al-Amadi, d’investisseurs du Qatar et d’hommes d’affaires de Judée-Samarie et de la bande de Gaza. Le 24 octobre 2017, la société a commencé à fournir des services aux résidents de la bande de Gaza, dont le code régional est 056 (Page Facebook de Watania Mobile, 24 octobre 2017).
Visite d’une délégation du Hamas en Iran
  • Une délégation du Hamas dirigée par Saleh al-‘Arouri, récemment élu au poste de chef adjoint du bureau politique du Hamas, s’est rendue en Iran. Les membres de la délégation incluaient le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri, le représentant du Hamas en Iran Khaled al-Qadoumi, et d’autres hauts responsables du Hamas (Site Internet du Hamas, 20 octobre 2017). Les membres de la délégation ont rencontré Ali Larijani, le chef du conseil de la Shura, Ali-Akbar Velayati, conseiller du Guide suprême iranien pour les affaires internationales, et Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale.
 Caricature du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou réagissant à la visite de la délégation du Hamas à Téhéran (alresalah.net, 23 octobre 2017)   Les membres de la délégation du Hamas dirigée par Saleh al-'Arouri arrivent à Téhéran (Site Internet du Hamas, 20 octobre 2017).
Droite : Les membres de la délégation du Hamas dirigée par Saleh al-‘Arouri arrivent à Téhéran (Site Internet du Hamas, 20 octobre 2017). Gauche : Caricature du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou réagissant à la visite de la délégation du Hamas à Téhéran (alresalah.net, 23 octobre 2017)
  • Saleh al-‘Arouri a rencontré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, et lui a dit que les États-Unis et le “régime sioniste” s’inquiètent de l’évolution de l’équilibre régional du pouvoir, qui bascule en faveur de la lutte contre les peuples et les gouvernements qui luttent contre les groupes terroristes. Il a affirmé que pour sa première visite à l’Iran depuis son élection, son intention était de renforcer les liens avec l’Iran, qui soutient le peuple palestinien (ISNA, 20 octobre 2017).
  • Les responsables du Hamas ont accordé une série d’entrevues où ils ont souligné que l’objectif de la visite était de renforcer les liens avec l’Iran, mais pas au détriment de la réconciliation palestinienne interne. Ils ont également salué l’appui de l’Iran au Hamas. Ci-après certains de leurs propos :
    • Saleh al-‘Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, a déclaré que la visite de la délégation de l’Iran avait deux objectifs : informer ceux qui soutiennent la cause palestinienne au sujet de l’accord de réconciliation et montrer le défi du Hamas à la réaction du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à l’accord. Saleh al-‘Arouri a souligné que le Hamas n’abandonne pas les armes de la “résistance” et ne reconnaîtra pas Israël. Il a affirmé que l’Iran est le principal soutien de la branche armée du Hamas et que ce soutien se manifeste dans tous les domaines. Il a également indiqué que la question principale abordée par la délégation durant sa visite porte sur l’augmentation de l’aide iranienne. Il a déclaré que l’Iran est le principal soutien de la branche armée du Hamas dans le développement de ses capacités. Il a ajouté que le Hamas espère que l’Iran continuera à l’aider “contre l’occupation” (al-Alam, 22 octobre 2017).Khaled al-Qadoumi, représentant du Hamas en Iran, a déclaré que la visite de la délégation du Hamas fait partie de ses activités diplomatiques au sujet de l’évolution récente de la cause palestinienne, en particulier des questions liées à la lutte contre Israël. Il a dit que le Hamas s’emploie à renforcer ses relations stratégiques avec l’Iran et a déclaré que l’Iran a appuyé et continuera à soutenir la “résistance” du peuple palestinien [cf., le terrorisme] dans tous les domaines (alresalah.net, 22 octobre 2017).
    • Le porte-parole du Hamas Taher al-Nunu a déclaré que l’objectif de la visite en Iran était de renforcer les relations stratégiques bilatérales. Au cours de la visite, il a affirmé qu’ils avaient discuté des récents développements régionaux, de la cause palestinienne, des défis avec Israël et les États-Unis et de la question de la réconciliation. Il a dit que le Hamas est intéressé à renforcer ses liens avec les pays de la région, dont l’Iran et le Qatar. Il a également souligné que ces relations ne sont pas au détriment de la réconciliation ou des relations avec l’Égypte (al-Mayadeen, 20 octobre 2017).
    • Le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a déclaré que l’objectif de la visite est d’informer les Iraniens de l’évolution récente de la réconciliation palestinienne interne, notamment en ce qui concerne la question de la “résistance” et de ses armes. Il a indiqué que la principale question examinée était le soutien de l’Iran à la “résistance” et les efforts américains pour lui nuire. Sami Abu Zuhri a affirmé que le Hamas était disposé à coopérer avec tous ceux qui soutiennent la cause palestinienne et que la relation directe entre le Hamas et l’Iran ne nuira pas à l’accord de réconciliation (al-Mayadeen, 21 octobre 2017).
Nomination de Maher Salah au poste de responsable du Hamas à l’étranger
  • Dr Maher Salah a été nommé au poste de responsables du Hamas à l’étranger. Son nom est apparu dans un communiqué de presse du Hamas à propos d’une rencontre qui a approuvé les conclusions et les recommandations du rapport final établi par le comité chargé d’enquêter sur l’assassinat de l’ingénieur tunisien Muhammad al-Zoari, qui travaillait avec la branche armée du Hamas. Selon le communiqué de presse, Muhammad Nizal, vice-président du Hamas à l’étranger et Rafat Mara, chef du département de l’information du Hamas et haut responsable du Hamas au Liban, ont été chargés d’annoncer les résultats du rapport dans un proche avenir. Le 20 octobre 2017, Maher Salah a également participé à une conférence à Istanbul (Palinfo, 20 octobre 217).
Mise en œuvre de l’accord de réconciliation
Début de la mise en œuvre sur le terrain
  • Après la signature de l’accord, l’Autorité Palestinienne (AP) et le Hamas ont commencé les activités de mise en œuvre sur le terrain. Le département des relations nationales du Hamas dans la bande de Gaza a organisé des rencontres dans les divers districts, avec de hauts responsables du Hamas et d’autres organisations afin de témoigner de la volonté du Hamas de mettre en œuvre l’accord de réconciliation (Site Internet du Hamas, 18 octobre 2017 ; Palinfo, 19 octobre 2017).
  • Dans l’intervalle, des délégations de ministres et des équipes de travail ont commencé à arriver dans la bande de Gaza (par le terminal d’Erez). Leur mission est de fournir l’élan nécessaire à la transition de l’autorité au gouvernement de consensus national. Ziyad Abou Amro, vice-premier ministre, est également arrivé dans la bande de Gaza pour suivre le processus de transfert des institutions gouvernementales (Wafa, 18 octobre 2017). Selon des rapports, de nombreux ministres ont pris en charge leur ministère et le comité d’administration judiciaire chargé de la question des postes a commencé ses travaux (Télévision palestinienne, 22 octobre 2017). Le gouvernement de consensus national, dans le résumé de sa réunion hebdomadaire, a annoncé son intention de tenir des réunions hebdomadaires en rotation entre la bande de Gaza et de Ramallah.
  • Selon le porte-parole du Hamas Hazem Qassem, l’accord de réconciliation nationale sera établi en conformité avec ses statuts et ses dates. Il a affirmé que le Hamas était totalement sérieux au sujet de la réconciliation nationale et s’emploie à faciliter le transfert de l’autorité de la bande de Gaza au gouvernement (Dunia al-Watan, 23 octobre 2017). Ziyad Abu Amro, vice-premier ministre du gouvernement de consensus national, s’est également dit satisfait de la progression du transfert de l’autorité dans la bande de Gaza au gouvernement de consensus national. Il a indiqué que les travaux du comité d’administration judiciaire chargé de réglementer le statut des employés se déroulent correctement. Il a ajouté que certains des ministres avaient reçu la responsabilité de leurs ministères et suivent l’activité dans la bande de Gaza via leurs propres équipes. Il a dit qu’il espérait que les habitants de la bande de Gaza sentent les résultats dans un proche avenir.
Caricatures dans les médias du Hamas sur les difficultés de mise en œuvre de l'accord (alresalah.net, 19 octobre 2017)    Caricatures dans les médias du Hamas sur les difficultés de mise en œuvre de l'accord (alresalah.net, 19 octobre 2017)
Caricatures dans les médias du Hamas sur les difficultés de mise en œuvre de l’accord (alresalah.net, 19 octobre 2017)
La question des armes de la “résistance”

La question des armes de la branche armée du Hamas s’avère, comme prévu, être le point le plus problématique de l’accord de réconciliation. Les responsables du Hamas ont souligné leur attachement à l’accord, mais en même temps, ils rejettent toute possibilité de discuter de l’avenir de la branche armée ou de ses armes. Plusieurs responsables du Fatah, d’autre part, affirment que la question n’est pas actuellement à l’ordre du jour et que la priorité est accordée à des questions liées à la vie quotidienne des habitants de Gaza.

  • Ci-après les principales déclarations :
    • Le porte-parole du Fatah Oussama al-Qawasmeh a dit que bien que toutes les factions palestiniennes respectent la position de l’Égypte, la question des armes de la “résistance” est une question interne. Il a appelé les médias arabes à se concentrer sur la nature problématique de l'”occupation israélienne” et non sur les questions palestiniennes que les Palestiniens devront résoudre par eux-mêmes (al-Arabiya al-hadath, 20 octobre 2017).
    • Azzam al-Ahmed, membre du Comité central du Fatah, a déclaré dans une interview à la chaîne russe RT en arabe que la question n’allait pas être discutée à l’heure actuelle. Il a affirmé que la “résistance” et ses armes sont une affaire interne palestinienne liée aux engagements de l’OLP. Il a ajouté que depuis 2014 [l’Opération Bordure Protectrice], les armes n’ont pas été utilisées, ni par le Hamas ni par aucune autre organisation. Il a dit qu’ils n’ont pas renoncé à leur droit d’utiliser toutes les méthodes de “combat”, et que la “résistance” est une décision nationale et non la décision d’une organisation (Youtube, 19 octobre 2017).
    • Ahmed Majdalani, membre du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que la question des armes du Hamas n’a pas encore été examinée et ne figure pas sur la liste des priorités de l’Autorité Palestinienne parce que la priorité est donnée aux questions liées à la vie quotidienne de la population palestinienne. Il a ajouté qu’elle serait éventuellement discutée. Il a précisé que la question des armes est inacceptable pour le Fatah et qu’ils n’accepteraient pas l’établissement d’une organisation comme le Hezbollah en Palestine (Télévision palestinienne, 23 octobre 2017).
    • Moussa Abu Marzouq, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que la question de la sécurité a été soulevée pour la première fois au cours de la dernière réunion en Egypte et que les parties ont convenu qu’il s’agit d’une question importante qu’il faut traiter de manière à ne pas avoir un effet négatif sur la réconciliation. Il a dit que les Palestiniens considèrent la question des armes de la “résistance” comme une ligne rouge. Il a ajouté que des armes ont été utilisées dans la bande de Gaza, en conformité avec les plus hauts intérêts nationaux. Il a dit que le Hamas aspire à participer aux décisions au sujet de la guerre ou de la paix et a affirmé la “résistance” est la seule façon de faire face à l’occupation et de restaurer les droits des Palestiniens (al-Youm al-Sabaa, 18 octobre 2017). Moussa Abu Marzouq a plus tard nié les allégations selon lesquelles la question des armes et des tunnels a été discutée avec le Fatah au Caire, affirmant que le Hamas n’acceptera jamais que ces questions soient abordées (al-Araby al-Jadeed, 22 octobre 2017).
Réactions à la position d’Israël sur la réconciliation
  • En réponse à la réconciliation palestinienne interne, le cabinet de sécurité israélien a déclaré qu’Israël n’allait pas négocier avec un gouvernement palestinien qui s’appuie sur le Hamas tant que le Hamas n’aurait pas déposé ses armes, reconnu Israël et rendu les corps de soldats de Tsahal et des Israéliens disparus.
  • De hauts responsables de l’Autorité Palestinienne et du Hamas considèrent la déclaration d’Israël comme une tentative d’intervenir dans les affaires internes de l’AP et ont appelé à accélérer la mise en œuvre de l’accord. Nabil Abu Rudeina, conseiller de Mahmoud Abbas, a déclaré que la décision du cabinet de sécurité israélien n’arrêtera pas le progrès de la réconciliation parce que les dirigeants palestiniens croient en l’unité nationale et en la promotion des intérêts du peuple palestinien. En même temps, Nabil Shaath, conseiller de Mahmoud Abbas pour les affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement israélien n’est pas préoccupé par la paix et la réconciliation palestinienne interne et s’efforce de mettre des obstacles sur son chemin. Il a ajouté que l’AP n’accepte pas les conditions d’Israël pour la paix. Le porte-parole du Fatah Oussama al-Qawasmeh a déclaré que la fin de la scission palestinienne est un intérêt national et que les Palestiniens ne permettront pas à Israël d’opposer son veto à des décisions indépendantes du Fatah (Page Facebook du Fatah, 18 octobre 2017).
  • Izzat al-Rishq, responsable des relations avec les Arabes au bureau politique du Hamas, a déclaré qu’Israël ne pouvait pas imposer de conditions à l’AP au sujet de tout ce qui a à voir avec la réconciliation. Il a dit que la réaction d’Israël révèle son inquiétude à propos de l’unité du peuple palestinien contre le terrorisme et l’agression (Compte Twitter d’Izzat al-Rishq, 18 octobre 2017). Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que l’intervention israélienne dans les questions palestiniennes était inacceptable. Il a dit que la réaction du gouvernement israélien devrait être le renfort du front palestinien interne pour la réconciliation et la résolution de toutes les questions (Page Facebook de Fawzi Barhoum, 17 octobre 2017).
Propos de Yahya al-Sinwar au sujet de la réconciliation
  • Le 19 octobre 2017, Yahya al-Sinwar a organisé une conférence de presse avec environ 250 jeunes de la bande de Gaza. Il leur a demandé de soutenir le processus de réconciliation, qui est, selon lui, une bonne occasion pour résoudre le problème de l’emploi. Ci-après les principaux points de ses propos (Site Internet du Hamas, Palinfo, Safa et Paltoday, 19 octobre 2017):
    • La réconciliation avec le Fatah – Al-Sinwar a dit le Hamas avait pris sa décision et ne reviendrait pas dessus. Le Hamas ne sera plus concerné par le schisme [interne]. Il a indiqué que la réconciliation nationale ne pouvait pas être vouée à l’échec car son échec menace l’avenir du programme national palestinien. En réponse aux accusations selon lesquelles le Hamas serait le perdant de l’accord, il a dit que les seuls gagnants sont les Palestiniens et la cause palestinienne, et que le Hamas est prêt à faire des concessions pour le bien du peuple palestinien. Il a demandé au comité central du Fatah et au comité exécutif de l’OLP de tenir leur prochaine réunion, dirigée par Mahmoud Abbas, dans la bande de Gaza, ce qui signifiera, selon lui, que le schisme est terminé [non seulement en théorie mais en pratique]. Il a promis qu’il se chargerait personnellement de veiller à la sécurité de Mahmoud Abbas.
    • La reconnaissance d’Israël – Al-Sinwar a rejeté les termes du cabinet israélien qui incluent la reconnaissance d’Israël. Il a affirmé que le cabinet ne peut pas imposer des conditions au Hamas en ce qui concerne la réconciliation nationale, qui est purement une question palestinienne. Il a dit que personne ne peut forcer le Hamas à reconnaître Israël ou à négocier avec. “Le temps de discuter de la reconnaissance d’Israël a passé, et aujourd’hui nous discutons de quand Israël sera éliminé.”
    • Le désarmement du Hamas – Al-Sinwar a affirmé que le Hamas n’est pas une organisation terroriste mais plutôt un “mouvement de résistance pour la liberté” et de “lutte contre l’occupation selon les règles du droit international et des droits de l’homme.” Par conséquent, a-t-il affirmé, personne dans le monde ne peut prendre les armes du Hamas. Il a ajouté que le Hamas continuera sans relâche à renforcer sa force militaire.
    • Levée des sanctions [imposées par Mahmoud Abbas] – Al-Sinwar a dit que la levée des sanctions imposées à la bande de Gaza était “une demande populaire,” et que tout le monde avait à agir pour leur suppression et le succès de la réconciliation.
    • L’échange de prisonniers – Al-Sinwar a souligné que les soldats israéliens détenus ne verront pas la lumière du jour tant que les prisonniers palestiniens, comme Hassan Salameh, Abbas al-Sayid, Mahmoud Issa, Marwan Barghouti et Ahmed Saadat ne seront pas libérés.
Fermeture des bureaux des médias palestiniens par Israël pour incitation
  • Le 18 octobre 2017 à l’aube, les forces de sécurité israéliennes ont fermé et scellé (pour six mois) les offices de 12 médias locaux dans les régions de Ramallah, Naplouse, Hébron et Bethléem pour avoir diffusé de l’incitation à la violence. Parmi les bureaux fermés figurent ceux de Palmedia, Trans Media et Ramsat (al-Qods, et al-Araby al-Jadeed, 18 octobre 2017).
 Les bureaux de Palmedia à Hébron (al-Quds, 19 octobre 2017)   Les bureaux de Palmedia à al-Bireh.
Droite : Les bureaux de Palmedia à al-Bireh. Gauche : Les bureaux de Palmedia à Hébron (al-Quds, 19 octobre 2017)
  • Le gouvernement de consensus national a fermement condamné l’entrée des forces israéliennes dans les bureaux des médias palestiniens. Yusuf Mahmoud, porte-parole du gouvernement de consensus national, a affirmé qu’il s’agit d’une violation flagrante du droit international et d’une expression de l’idéologie de l’occupation, qui n’est pas prête pour la paix. Il a affirmé qu’Israël attaque les journalistes et leurs institutions pour qu’ils ne puissent pas témoigner des “actes horribles” d’Israël. Il a appelé la communauté internationale à mettre un terme aux actions d’Israël (Wafa et Ma’an, 18 octobre 2017).
  • Le ministère palestinien de l’Information a publié une déclaration qualifiant la fermeture des bureaux des médias de “terrorisme.” Le ministère a affirmé qu’il s’agit d’un crime contre les médias internationaux et a ajouté que la décision de fermer les bureaux viole le droit international. Le véritable terrorisme, a-t-il affirmé, n’est pas l’incitation des bureaux mais le projet d’implantation d’Israël. Le ministère a demandé au Conseil de sécurité et à la Fédération internationale des journalistes de protéger les journalistes palestiniens et leurs institutions (Wafa, 18 octobre 2017).
  • Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que la fermeture des bureaux est la preuve qu’Israël s’inquiète du fait que les médias révèlent ses “crimes” au monde. Il a affirmé que cela prouve que les médias ont une forte influence sur la lutte. Il a appelé les médias à continuer à témoigner des actes d’Israël et de ses agressions (Site Internet du Hamas, 18 octobre 2017).
Manifestations palestiniennes à l’occasion du 100ème anniversaire de la Déclaration Balfour
  • Le 2 novembre 2017 marquera le 100ème anniversaire de la Déclaration Balfour. La Grande-Bretagne a prévu une cérémonie avec la participation de hauts responsables israéliens. L’Autorité Palestinienne a l’intention de marquer la journée avec une série de manifestations à l’échelle mondiale. Les Palestiniens ont critiqué la Grande-Bretagne et ont menacé d’intenter des poursuites contre elle. Des dizaines de Palestiniens ont organisé une manifestation en face du Centre culturel britannique de Ramallah, initiée par des éléments islamistes et nationalistes. Ils ont demandé à la Grande-Bretagne de s’excuser pour la déclaration Balfour et d’annuler la cérémonie prévue pour son 100ème anniversaire (al-Araby al-Jadeed, 18 octobre 2017). La Campagne de Solidarité Palestinienne (Palestine Solidarity Campaign – PSC) devrait organiser un défilé à Londres le 4 novembre 2017 en présence de Mustafa Barghouti et de Manuel Hassassian, le représentant palestinien en Grande-Bretagne (Site Internet PSC).
La manifestation à Ramallah (al-Araby al-Jadeed, 18 octobre 2017)    La manifestation à Ramallah (al-Araby al-Jadeed, 18 octobre 2017)
La manifestation à Ramallah (al-Araby al-Jadeed, 18 octobre 2017)
  • Ci-après certaines des déclarations :
    • Riyad al-Maliki, le ministre des affaires étrangères de l’Autorité Palestinienne, a menacé que si l’Angleterre continuait ses préparatifs en vue du 100ème anniversaire de la Déclaration Balfour, la direction palestinienne prendrait des mesures juridiques, conformément aux instructions de Mahmoud Abbas. Il a affirmé que des préparatifs étaient en cours pour intenter une action en justice contre la Grande-Bretagne, y compris demander que la Grande-Bretagne rétablisse les droits du peuple palestinien et corrige son “erreur historique” (al-Araby al-Jadeed, 22 octobre 2017).
    • Zakaria al-Agha, membre du comité exécutif de l’OLP et chef de son département des affaires des réfugiés, a affirmé que la Grande-Bretagne doit s’excuser pour la déclaration Balfour et ne pas organiser de cérémonies en son honneur. Il a affirmé que des poursuites contre le pays allaient être lancées devant des tribunaux internationaux. Il a ajouté que la Grande-Bretagne doit présenter ses excuses au peuple palestinien, reconnaitre le fait que la Déclaration Balfour était une erreur historique et annoncer sa reconnaissance de l’État palestinien (Wafa, 19 octobre 2017).
    • Ahmed Majdalani, membre du comité exécutif de l’OLP, a affirmé que la Grande-Bretagne doit satisfaire trois exigences pour “expier” la déclaration Balfour : s’excuser auprès des Palestiniens pour la Nakba [catastrophe] résultant de la Déclaration Balfour ; payer des réparations aux réfugiés et reconnaître l’État palestinien. Il a affirmé que la direction palestinienne agit au niveau juridique pour intenter une action contre le gouvernement britannique (Dunia al-Watan, 18 octobre 2017).
    • Shawan Jabarin, directeur d’al-Haq, a affirmé qu’une équipe d’avocats palestiniens débattaient de l’opportunité une lancer la procédure dans le système juridique britannique sur le mandat britannique et non pas la Déclaration Balfour. Il a ajouté qu’une position serait présentée par une équipe internationale de juristes sur la réussite possible d’une telle combinaison. L’avis, a-t-il affirmé, sera transmis à la direction palestinienne pour examen. Il a affirmé qu’une telle mesure doit être soutenue et accompagnée d’une vaste campagne médiatique (Dunia al-Watan, 23 octobre 2017).
Inauguration d’un monument et d’une rue en mémoire de Saddam Hussein à Qalqiliya
  • Le 18 octobre 2017, un monument et une rue de Qalqiliya ont été nommés en mémoire de Saddam Hussein en présence de Raf’ Rawajba, le gouverneur de la province de Qalqiliya, de Rakad Salem, secrétaire du Front de libération arabe et de Hani J’aidi, membre de la municipalité de Qalqilya. Selon Rawajba, Saddam Hussein était un symbole de courage, d’honneur, de créativité et de défi, comme Yasser Arafat. Il a affirmé qu’avec la mort des deux hommes, la qualité de l’arabisme avait disparu du monde, mais que Mahmoud Abbas s’efforce de suivre les traces de ces deux grands “leaders” (Ma’an, 18 octobre 2017).
Le mémorial (Page Facebook Shehab, 22 octobre 2017)   Le gouverneur de Qalqilya révèle un mémorial et une rue au nom de Saddam Hussein (Ma'an, 18 octobre 2017).
Droite : Le gouverneur de Qalqilya révèle un mémorial et une rue au nom de Saddam Hussein (Ma’an, 18 octobre 2017). Gauche : Le mémorial (Page Facebook Shehab, 22 octobre 2017)

[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov.