Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (25-31 décembre 2019)

Un cocktail Molotov s'enflamme lorsqu'il heurte une jeep de Tsahal (Page Facebook du journaliste Hasan Aslih, 27 décembre 2018)

Un cocktail Molotov s'enflamme lorsqu'il heurte une jeep de Tsahal (Page Facebook du journaliste Hasan Aslih, 27 décembre 2018)

Des émeutiers palestiniens escaladent la barrière de sécurité dans l'Est de Khan Yunis (Compte Twitter Palinfo, 19 décembre 2019).

Des émeutiers palestiniens escaladent la barrière de sécurité dans l'Est de Khan Yunis (Compte Twitter Palinfo, 19 décembre 2019).

Des Palestiniens jettent des pierres sur des soldats de Tsahal dans la partie orientale du camp de réfugiés d'al-Bureij (Page Facebook Abu Wattan, 28 décembre 2018)

Des Palestiniens jettent des pierres sur des soldats de Tsahal dans la partie orientale du camp de réfugiés d'al-Bureij (Page Facebook Abu Wattan, 28 décembre 2018)

Des Palestiniens jettent des pierres sur des soldats de Tsahal dans la partie orientale du camp de réfugiés d'al-Bureij (Page Facebook Abu Wattan, 28 décembre 2018)

Des Palestiniens jettent des pierres sur des soldats de Tsahal dans la partie orientale du camp de réfugiés d'al-Bureij (Page Facebook Abu Wattan, 28 décembre 2018)

  • Le 27 décembre 2019, la marche du retour a eu lieu dans la bande de Gaza dans un format limité, principalement en raison du temps pluvieux. Environ 2 700 Palestiniens y ont participé. Plusieurs dizaines d’émeutiers ont lancé des pierres et des cocktails Molotov et sont montés sur la barrière de sécurité.
  • L’Autorité nationale suprême a publié son programme pour les marches du retour de 2020. La prochaine aura lieu le 30 mars 2020 (Jour de la Terre et deuxième anniversaire des marches du retour). Après cela, elles auront lieu une fois par mois ou les “jours d’importance nationale”. Cependant, l’Autorité suivra l’évolution de la situation sur le terrain et décidera si le programme doit être modifié.
  • Le Jihad islamique palestinien (JIP) a tenu une réunion de son bureau politique après avoir annoncé qu’il poursuivrait sa politique de pression sur Israël pour l’obliger à lever le “siège” de la bande de Gaza. L’annonce du JIP a également appelé à une escalade des attaques terroristes en Judée-Samarie. Selon nous, l’annonce indique que le JIP a son propre programme qui n’est pas nécessairement coordonné avec celui du Hamas.
  • Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennet, a ordonné que les terres des résidents israéliens des implantations en Cisjordanie ne soient pas enregistrées auprès de l’administration civile israélienne dans les territoires mais plutôt auprès du cadastre du ministère israélien de la Justice. Sa décision a provoqué une vague de condamnations de la part des Palestiniens, qui y ont vu une tentative israélienne d’annexer des parties de la zone C (qui est sous contrôle civil et de sécurité israélien) et un défi à la Cour pénale internationale (CPI). Une autre décision israélienne de réduire de 149 millions de shekels (environ 43 millions de dollars) les recettes fiscales qu’Israël perçoit pour l’Autorité Palestinienne (AP) a également été condamnée par de hauts responsables de l’AP. Hussein al-Sheikh, le ministre palestinien des Affaires civiles, a déclaré que l’AP continuerait de payer les salaires des familles des chahids et des blessés.
Les marches du retour
  • Le 27 décembre 2019, la marche du retour s’est tenue dans la bande de Gaza sous le thème : “Le sang des chahids nous montre le chemin de la liberté.” Les événements ont eu lieu dans un format limité, principalement en raison du temps pluvieux. Environ 2 700 Palestiniens y ont participé. Une “source exclusive” a indiqué qu’en raison de la météo, il avait été suggéré d’annuler la marche, mais qu’elle a finalement eu lieu au motif que c’était l’une des dernières marches. Les événements se sont déroulés sur quatre des sites habituels, sans celui à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij (Amad, 27 décembre 2019). Malgré l’annulation des événements officiels sur le site, des dizaines de Palestiniens s’y sont rassemblés et ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal (Page Facebook d’Abu Wattan, 28 décembre 2019). Selon des informations, 39 Palestiniens ont été blessés (Site Internet du comité des relations juridiques et internationales de l’Autorité nationale suprême, 27 décembre 2019; site Internet du Centre palestinien pour les droits de l’homme, 27 décembre 2019).
  • Contrairement aux semaines précédentes, l’Autorité nationale suprême n’a pas publié d’annonce concernant la marche de la semaine prochaine. À la fin des événements du 27 décembre 2019, une conférence de presse a eu lieu au cours de laquelle les Palestiniens ont été appelés à participer aux événements de la marche qui se tiendra le 30 mars 2019, la première de 2020 (al-Aqsa, 27 décembre 2019). Isma’il Radwan, haut responsable du Hamas et membre de l’Autorité nationale suprême, a déclaré que la “résistance” continuerait les marches jusqu’à ce qu’elles atteignent leurs objectifs. Il a souligné que jusqu’à présent, les marches avaient atteint de nombreux objectifs, y compris la reconnaissance renouvelée de la cause palestinienne et l’inscription de la question de la levée du “siège” de la bande de Gaza à l’agenda politique (Al-Aqsa, 27 décembre 2019).

Isma'il Radwan interviewé au camp de retour dans l'Est de Khan Yunis (Compte Twitter d'al-Aqsa TV, 27 décembre 2019)
Isma’il Radwan interviewé au camp de retour dans l’Est de Khan Yunis
(Compte Twitter d’al-Aqsa TV, 27 décembre 2019)

Programme pour les marches du retour de 2020
  • L’Autorité nationale suprême a organisé une conférence de presse où elle a publié son programme pour les marches du retour de 2020. Selon le programme, la prochaine marche aura lieu le 30 mars 2020 (Journée de la Terre et le deuxième anniversaire des marches du retour). Après cela, elles auront lieu une fois par mois ou les “jours d’importance nationale” (Journée de la Nakba, Journée de la Terre, Journée des Prisonniers, Journée de Jérusalem, etc.). Le délai entre aujourd’hui et le 30 mars 2020 sera utilisé pour les préparatifs (al-Aqsa, 26 décembre 2019[1]).

Conférence de presse de l'Autorité nationale supreme (Chaîne Youtube al-Jazeera, 26 décembre 2019)
Conférence de presse de l’Autorité nationale supreme
(Chaîne Youtube al-Jazeera, 26 décembre 2019)

  • Khader Habib, haut responsable du JIP et membre de l’Autorité nationale suprême, a déclaré que la tenue des marches une fois par mois pourrait leur donner un nouvel élan. Il a dit que la “situation naturelle” serait de les organiser une fois par mois. Cependant, l’Autorité nationale suprême surveillera les développements sur le terrain et déterminera si et quand les organiser. Il a rejeté l’affirmation selon laquelle la décision avait été prise à la suite de pressions exercées par l’Égypte pour une accalmie entre Israël et le Hamas (Al-Aqsa, 26 décembre 2019). Ahmed al-Mudallal, haut responsable du JIP, a déclaré que les marches du retour seraient renouvelées le 30 mars 2020 (Sawa, 29 décembre 2019).
  • Le Fatah a critiqué le changement de format de la marche du retour, affirmant qu’il avait signé une reddition à Israël et aux États-Unis. Majed al-Fatani, secrétaire du Conseil révolutionnaire du Fatah, a appelé les organisations à ne pas écouter l’appel du Hamas et à continuer à organiser les marches [chaque semaine] (Sawa, 29 décembre 2019).
Accord avec le Hamas
  • Selon un article d’al-Quds citant “des sources palestiniennes bien informées”, suite à la suspension des marches du retour, Israël a décidé de mettre en œuvre certaines mesures dans les prochains jours pour assouplir la situation économique dans la bande de Gaza. Selon les sources, Israël a confirmé l’entrée dans la bande de Gaza de pneus, de matériel de pêche, de fibre de verre et de barbelés. En outre, dans un proche avenir, la quantité de produits agricoles exportés de la bande de Gaza augmentera.
  • Fayiz Abu Shamalah, un commentateur politique affilié au Hamas de Khan Yunis, a utilisé son compte Twitter pour appeler le Hamas à ne pas laisser passer l’occasion d’une accalmie avec Israël. Il a appelé les dirigeants du Hamas à avoir plus confiance en eux et à être plus audacieux, car l’opportunité d’une accalmie répond aux besoins des habitants de la bande de Gaza et de la cause palestinienne en général (Compte Twitter de Fayiz Abu Shamalah, 29 décembre, 2019). D’autre part, il a écrit un article dans lequel il disait que pour le Hamas, l’accalmie ne signifiait pas abandonner l’arme de la “résistance”, mais plutôt ce serait une accalmie temporaire pendant laquelle la qualité de vie des habitants de Gaza seraient améliorés. De plus, a-t-il dit, une accalmie n’empêcherait pas le Hamas de préparer le prochain round [de combats] (Palestine Online, 30 décembre 2019).
Tirs de roquettes et d’obus de mortier
  • Le 25 décembre 2019, une roquette a été tirée sur la ville côtière du Sud d’Israël, Ashqelon, depuis le Nord de la bande de Gaza. L’engin a été intercepté par le système de défense aérienne Dôme de Fer. Aucune victime ni dommage n’a été signalé. La roquette a été lancée à un moment où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était dans la ville pour prononcer un discours de campagne. Aucune organisation n’a revendiqué la responsabilité des tirs de roquettes[2].
  • En réponse aux tirs de roquettes, des avions de Tsahal ont attaqué des cibles du Hamas dans la bande de Gaza, y compris des complexes militaires (Porte-parole de Tsahal, 26 décembre 2019). Les médias palestiniens ont signalé une attaque contre un poste de “résistance” au Nord de Beit Lahia, une attaque contre le “poste d’Ashqelon” à l’Ouest de Beit Lahia (Shehab, 25 décembre 2019), un poste de “résistance” à l’Ouest de Khan Yunis (Compte Twitter al-Watan, 25 décembre 2019) et le “Bader post” au Nord de la ville de Gaza (Dunia al-Watan, 25 décembre 2019).
  • En réponse aux attaques de Tsahal, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a déclaré qu’Israël était responsable de ce qu’il a appelé “la poursuite de l’escalade contre les habitants de la bande de Gaza en attaquant les postes de” résistance””. Il a déclaré que les attaques reflétaient la profondeur des crises israéliennes et [la soi-disant] “frustration” en raison de son incapacité à faire face aux “nouvelles règles [d’engagement]” imposées par les Brigades Izz al-Din Qassam [la branche armée du Hamas]. Il a ajouté que le Hamas et les autres organisations continueraient de défendre le peuple palestinien et n’accepteraient pas les “équations” d’Israël (Ma’an, Shehab, 26 décembre 2019).
Répartition mensuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Répartition mensuelle des tirs de roquettes et d'obus de mortier

Répartition annuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Répartition annuelle des tirs de roquettes et d'obus de mortier

Evènements sur le terrain
  • En Judée-Samarie, les Palestiniens ont continué de lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles (principalement des véhicules). Les événements les plus marquants ont été les suivants :
    • Le 30 décembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien sur la route entre Azoun et Ma’aleh Shomron (à l’Est de Qalqilya). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 30 décembre 2019).
    • Le 29 décembre 2019 – Dans la nuit du 29 décembre 2019, les forces de sécurité israéliennes ont sécurisé l’entrée de 250 Israéliens pour allumer des bougies de Hanoukka dans la région de Halhul (près de Hébron). Une émeute s’est développée et un certain nombre de Palestiniens ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Aucune victime ni dégât n’a été signalé (Porte-parole de Tsahal, 30 décembre 2019).
    • Le 26 décembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un minibus israélien sur la route Gush Etzion-Hébron près de Bayt Umar. Aucune victime n’a été signalée. Le pare-brise avant du minibus a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 26 décembre 2019).
Principales attaques commises en Judée-Samarie[3]

Principales attaques commises en Judée-Samarie

Tournée d’Ismail Haniyeh
  • Isma’il Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, est toujours au Qatar. Selon un article de presse, le Hamas a demandé aux autorités libanaises d’autoriser Isma’il Haniyeh à se rendre au Liban et à rencontrer des Palestiniens et de hauts responsables libanais, mais les autorités libanaises n’ont pas encore donné leur réponse. Une source citée dans l’article a déclaré que le Liban avait évité de donner de réponse. La raison en était qu’étant donné la situation politique et sécuritaire précaire du pays, la visite n’a pas pu avoir lieu. Une source proche de Haniyeh a déclaré que pendant son séjour au Liban, Haniyeh avait prévu de rencontrer le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et de hauts responsables libanais (Liban 24 décembre 2019).

Isma'il Haniyeh lors de la prière du vendredi à Doha, Qatar (Filastin al-A'an, 27 décembre 2019)
Isma’il Haniyeh lors de la prière du vendredi à Doha, Qatar
(Filastin al-A’an, 27 décembre 2019)

Annonce du JIP
  • Le 13 décembre 2019, le JIP a organisé une réunion de son bureau politique, présidée par le chef de l’organisation Ziyad al-Nakhalah. Après la deuxième session, une annonce a été publiée indiquant que le JIP continuerait sa politique de faire pression sur Israël pour le forcer à lever le [soi-disant] “siège” sur la bande de Gaza. L’annonce a également appelé à l’escalade des activités de “résistance” [cf., des activités terroristes] en Cisjordanie contre les résidents des implantations et l’annexion de terres. Il a également été souligné la nécessité de renforcer les liens avec les groupes de “résistance” en Cisjordanie et au Liban, et dans tous les pays arabo-musulmans désireux de participer à la campagne contre Israël (Filastin al-Yawm, al-Quds, 28 décembre 2019 ).
Activités du JIP en dehors de la bande de Gaza
  • Un certain nombre de hauts responsables du JIP sont actuellement au Liban, dont Khaled al-Batash, président de l’Autorité nationale suprême. Ils ont rencontré des personnalités sunnites au Liban, accompagnées d’Ihsan Attaya, représentant du JIP au Liban, qui siège également au conseil d’administration de “l’Union arabo-islamique pour le soutien à l’option de la résistance” (Page Facebook d’Ihsan Attaya, 25 décembre 2019; site Internet de l’Union arabo-islamique, 25 décembre 2019). Khaled al-Batash a également effectué une visite en Syrie, où il a rencontré Ahmed Jibril, chef du Front Populaire de Libération de la Palestine-Quartier Général (FPLP-QC) (Page Facebook du fils de Jibril, Khaled Ahmed Jibril, 28 décembre 2019).

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La réunion al-Batash-Jibril. Sur la photo du haut, de gauche à droite : Ahmed Jibril, son fils Khaled Ahmed Jibril, Isma’il al-Sandawi (Abu Muhajed) (responsable du JIP responsable de l’arène syrienne, Khaled al-Batash (Page Facebook de Khaled Ahmed Jibril, 28 décembre 2019)

Des salafistes de la bande de Gaza harcèlent les chrétiens
  • À la veille des fêtes de Noël, le département de la da’wah de l’association caritative Ibn Baz (un groupe salafiste de la bande de Gaza) a visité les magasins de fleurs et de cadeaux de la ville de Gaza. l’objectif était de faire comprendre aux propriétaires qui vendent des arbres de Noël, des vêtements et des cadeaux sont contre l’islam (Page Facebook de l’association Ibn Baz, 17 décembre 2019). Les salafistes ont décroché des décorations et enlevé des arbres de Noël et des cadeaux des rues et des magasins (Site copts-united.com, 19 décembre 2019; Amad, 20 décembre 2019). Cheikh Husam al-Jazar, vice-président d’Ibn Baz, a publié une vidéo dans laquelle il a déclaré que les fêtes religieuses chrétiennes étaient hérétiques. Il a dit qu’il était hors de question que les musulmans y participent de quelque manière que ce soit, en souhaitant un joyeux Noël à quelqu’un ou en vendant ou en achetant des [articles de Noël] (Palsawa, 20 décembre 2019).
Campagne contre les décorations de Noël (Page Facebook de l'Association Ibn Baz, 17 décembre 2019)     Campagne contre les décorations de Noël (Page Facebook de l'Association Ibn Baz, 17 décembre 2019)
Campagne contre les décorations de Noël
(Page Facebook de l’Association Ibn Baz, 17 décembre 2019)
Activités de l’AP concernant la CPI
  • Suite à la décision du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, l’Autorité Palestinienne a commencé une activité intensive pour présenter des documents à la Cour. Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a déclaré que le comité national pour les affaires de la CPI tiendrait une réunion d’urgence dans un proche avenir pour déterminer ses lignes d’activité jusqu’à ce que le tribunal rende sa décision sur le début du processus [d’enquête sur Israël] (Dunia al-Watan, 24 décembre 2019). Hasan Shabana, chef du comité juridique du Comité national palestinien, a déclaré qu’il avait décidé de nommer un comité juridique spécial dont les membres comprendraient le ministre de la Justice et les conseillers juridiques de Mahmoud Abbas, qui superviseraient les travaux du comité dans ses relations avec la CPI (Dunia al-Watan, 24 décembre 2019).
  • Qadri Abu Bakr, président de l’autorité pour les prisonniers et libéré les affaires des prisonniers, a déclaré que Mahmoud Abbas avait demandé qu’un dossier soit préparé de toute urgence qui contiendrait les noms des prisonniers malades dans les prisons israéliennes. Le dossier sera présenté à la CPI. Il a dit que pendant longtemps, l’autorité chargée des affaires des prisonniers avait compilé des dossiers sur les prisonniers malades et ce qu’il a appelé “la négligence délibérée [d’Israël]”. Un dossier a également été préparé concernant la réduction des recettes fiscales d’Israël sur la réclamation selon laquelle l’argent est utilisé pour payer les salaires des prisonniers et des familles des chahids (Wafa, 30 décembre 2019).
Approvisionnement en électricité à l’AP
  • Hashem al-Am’ari, directeur de la compagnie d’électricité du district de Jérusalem, a annoncé la conclusion d’un accord avec les banques pour payer les dettes de la compagnie à Israël. Les banques paieront la dette de l’Autorité Palestinienne de 670 millions de shekels (environ 194 millions de dollars) sur une période de sept ans. Il a déclaré que l’événement serait signé dans les prochains jours (Wafa, 28 décembre 2018). Lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement de l’AP, le Premier ministre de l’AP Muhammad Shtayyeh a salué l’événement (Télévision palestinienne, 30 décembre 2018).
  • Entre-temps, Zafer Milhem, président de l’autorité de l’énergie et des ressources nationales de l’Autorité Palestinienne, a annoncé qu’un accord serait signé dans deux jours avec son homologue jordanien pour l’achat d’énergie à la Jordanie. L’accord prendra effet sept mois après sa ratification. Il a déclaré qu’aujourd’hui l’Autorité Palestinienne reçoit 36 mégawatts de Jordanie transmis par les districts de Jérusalem et de Jéricho. Il a déclaré que le montant passerait à 80 mégawatts au cours de la première période, puis à 160 mégawatts. Il a déclaré que l’importation d’électricité de Jordanie entraînerait une séparation économique avec Israël dans le domaine de l’énergie et fournirait à l’Autorité Palestinienne une variété de sources d’électricité (Wafa, 29 décembre 2019).
Elections à l’AP
  • Les retards dans la fixation d’une date pour les élections à l’AP se poursuivent. Le principal obstacle est la question de la tenue des élections à Jérusalem. Les hauts responsables de l’Autorité Palestinienne et du Hamas sont déterminés à ce qu’aucune élection ne soit organisée à moins qu’elle ne se tienne également à Jérusalem. Voici quelques déclarations à ce sujet :
    • Mahmoud Abbas, s’exprimant lors d’une réunion du conseil consultatif du Fatah, a déclaré que les élections étaient le problème le plus important auquel le peuple palestinien était actuellement confronté et qu’elles devaient se tenir dès que possible. Il a souligné qu’aucune élection n’aurait lieu sans Jérusalem. Il a également déclaré qu’un décret présidentiel sur la question des élections ne serait publié que lorsqu’un accord aurait été reçu garantissant que les habitants de Jérusalem seraient inclus dans le vote (Wafa, 29 décembre 2019).
    • Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de Mahmoud Abbas, a souligné la position de Mahmoud Abbas et de la direction palestinienne, à savoir qu’aucune élection n’aurait lieu sans Jérusalem. Il a déclaré que l’appel à tenir des élections sans les organiser à Jérusalem était une tentative d’ignorer l’un des principes palestiniens les plus importants et conforme aux tentatives d’Israël de judaïser Jérusalem (Wafa, 26 décembre 2019).
    • Le Hamas a également rejeté la tenue d’élections sans Jérusalem. Salah al-Bardawil, membre du bureau politique du Hamas, a tenu une réunion de presse au cours de laquelle il a déclaré que la non-tenue d’élections à Jérusalem était une ligne rouge et que les élections à Jérusalem devraient être transformées en dans une lutte politique, médiatique et populaire contre Israël (“l’occupation”). Le Hamas a appelé la Commission électorale centrale de l’Autorité Palestinienne à se mettre d’accord sur un “plan d’action national” pour faire des élections à Jérusalem une campagne politique et médiatique populaire (al-Aqsa, 25 décembre 2019).
L’immatriculation des terres palestiniennes soumises au ministre israélien de la Justice
  • Le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennet, a récemment mené une série de délibérations avec des experts pour modifier la procédure d’enregistrement des terres en Judée-Samarie, qui relevait jusqu’à présent de la responsabilité de l’administration civile. Il a ordonné un changement dans le travail de l’officier des affaires foncières dans l’administration civile et un changement dans la procédure d’enregistrement des terres qui étaient sous la juridiction de l’administration civile. Selon les nouvelles instructions, les terres des communautés israéliennes de Judée et de Samarie seront enregistrées au ministère israélien de la Justice (Médias israéliens, page Facebook de Naftali Bennet, 27 décembre 2019).
  • Cette décision a provoqué une vague de condamnation de la part des Palestiniens, qui la considèrent comme une autre mesure israélienne d’annexion du territoire et comme une violation claire de la résolution 2334[4] du Conseil de sécurité de l’ONU. Le bureau de Mahmoud Abbas a mis en garde contre les “tendances expansionnistes israéliennes” et exprimé son opposition et sa condamnation. Selon l’annonce, une tentative est faite pour annexer des parties de la zone C. En outre, elle conteste la décision de la CPI, qui a entamé des démarches pour enquêter sur ce que les Palestiniens allèguent être les “crimes de guerre” d’Israël (Wafa, 28 décembre 2019). Mahmoud Abbas, s’exprimant lors d’une réunion du conseil consultatif du Fatah, a déclaré que la décision du ministre israélien de la Défense était l’une des décisions les plus dangereuses prises par Israël (Wafa, 29 décembre 2019).
  • Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité Palestinienne a émis une protestation et a déclaré qu’Israël serait entièrement responsable des conséquences de cette décision. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que l’objectif de la décision était d’annexer de vastes zones de Cisjordanie à Israël. De plus, avec la décision, Bennet assure son classement en tant que “criminel de guerre” à la CPI de La Haye (Wafa, 27 décembre 2019). Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a déclaré que la mesure d’Israël serait portée devant la CPI (al-Hayat al-Jadeeda, 28 décembre 2019).
Décision du cabinet de sécurité politique sur la question des recettes fiscales
  • Le 29 décembre 2019, le cabinet de sécurité politique israélien a décidé de réduite 149 millions de shekels (environ 43 millions de dollars) des recettes fiscales (“fonds de dédouanement”) qu’Israël recueille pour l’AP. Le montant, selon le calcul de la sécurité israélienne, est ce que l’Autorité Palestinienne verse chaque année aux familles des Palestiniens tués ou blessés lors d’activités terroristes. La dernière fois qu’Israël a réduit les recettes fiscales de l’Autorité Palestinienne, l’AP a refusé d’accepter le reste de l’argent et s’est retrouvée au milieu d’une crise économique.
  • L’AP a répondu à la décision d’Israël avec vigueur :
  • Mahmoud Abbas, s’exprimant lors d’une réunion du Conseil révolutionnaire du Fatah, a exprimé sa “stupéfaction” face au fait qu’Israël retenait des fonds de l’Autorité Palestinienne auxquels il avait droit tout en tenant des pourparlers sur les accords pour une accalmie. dans la bande de Gaza (Wafa, 29 décembre 2019). Au cours d’une rencontre avec Fadua al-Barghouti, membre du conseil de la révolution du Fatah et épouse du prisonnier Marwan Barghouti, Mahmoud Abbas a de nouveau souligné que la question des paiements aux familles des chahids et des blessés palestiniens était une ligne rouge et que l’Autorité Palestinienne ne permettrait pas de coupure de leur salaire (Wafa, 30 décembre 2019).

Mahmoud Abbas rencontre Fadua al-Barghouti (Wafa, 30 décembre 2019)
Mahmoud Abbas rencontre Fadua al-Barghouti
(Wafa, 30 décembre 2019)

  • Taysir Khaled, membre du comité exécutif de l’OLP, a condamné la décision du cabinet israélien, affirmant qu’Israël “est un voleur sans limites” dans sa conduite avec les recettes fiscales qu’elle perçoit pour les produits palestiniens.
  • Saleh Rafat, membre du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que la décision était davantage une preuve des crimes du gouvernement israélien contre le peuple palestinien (Sawa, 29 décembre 2019).
  • Hussein al-Sheikh, ministre des Affaires civiles de l’AP, a déclaré que la décision d’Israël faisait partie du “blocus financier” de l’AP par Israël. Il a dit que la direction palestinienne examinait les mesures à prendre pour répondre à la décision israélienne. Il a souligné que l’Autorité Palestinienne continuerait de verser des salaires aux familles des Arabes israéliens qui reçoivent des allocations de l’AP (Compte Twitter de Hussein al-Sheikh, 30 décembre 2018).

Réponse de Hussein al-Sheikh sur Twitter, 30 décembre 2019

Réponse de Hussein al-Sheikh sur Twitter, 30 décembre 2019

Ordonnance de confiscation des fonds et des avois des familles des arabes israéliens qui reçoivent des allocations de l’AP
  • Le 25 décembre 2019, le ministre israélien de la Défense Naftali Bennet a signé une ordonnance de confiscation des fonds et avoirs des familles des Arabes israéliens qui reçoivent des allocations de l’Autorité Palestinienne (Page Facebook du ministre israélien de la Défense Naftali Bennet, 25 décembre 2019).

Ordonnance de confiscation signée par le ministre israélien de la Défense Bennet (Page Facebook du ministre israélien de la Défense Naftali Bennet, 25 décembre 2019)
Ordonnance de confiscation signée par le ministre israélien de la Défense Bennet
(Page Facebook du ministre israélien de la Défense Naftali Bennet, 25 décembre 2019)

  • Qadri Abu Bakr, président de l’autorité des prisonniers et des prisonniers libérés s, qui a qualifié la décision de “vol”, a déclaré que les salaires des prisonniers palestiniens seraient payés quel que soit leur lieu de résidence. Il a déclaré que le but des allocations était de soutenir les familles et que l’autorité n’avait pas l’intention de négliger son devoir (Page Facebook de l’autorité pour les prisonniers et les affaires des prisonniers libérés, 25 décembre 2019)

[1] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 22 décembre 2019 intitulé "The return marches: towards a new format?"
[2] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 26 décembre 2019 intitulé "Sporadic rocket fire from the Gaza Strip into Israeli territory continues."

[3] Les principales attaques comprennent des fusillades, des attaques à l'arme blanche, des attaques à la voiture bélier et des poses d'engins piégés. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov ne sont pas compris.

[4] Selon la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée le 23 décembre 2016, les localités israéliennes dans les territoires conquis en 1967 en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ("les territoires palestiniens occupés") "n'ont aucune validité juridique".