Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (30 janvier – 5 février 2019)

Des émeutiers palestiniens brûlent des pneus et jettent des pierres dans le centre de la bande de Gaza (Page Facebook de l'Autorité nationale suprême, 1er février 2019)

Des émeutiers palestiniens brûlent des pneus et jettent des pierres dans le centre de la bande de Gaza (Page Facebook de l'Autorité nationale suprême, 1er février 2019)

Une exposition présentée par des enfants sous le thème

Une exposition présentée par des enfants sous le thème "Nos prisonniers ne sont pas seuls" au "camp du retour" dans le centre de la bande de Gaza. Certains enfants portent des uniformes, d'autres ont les mains liées

Incendie de pneus dans le Nord de la bande de Gaza lors de la mini-flottille (Page Facebook de l'Autorité nationale suprême, 29 janvier 2018)

Incendie de pneus dans le Nord de la bande de Gaza lors de la mini-flottille (Page Facebook de l'Autorité nationale suprême, 29 janvier 2018)

Distribution d'aide au siège de l'IHH dans la bande de Gaza (Page Facebook de la section de l'IHH dans la bande de Gaza, 30 janvier 2019).

Distribution d'aide au siège de l'IHH dans la bande de Gaza (Page Facebook de la section de l'IHH dans la bande de Gaza, 30 janvier 2019).

Construction de la barrière le long de la frontière avec la bande de Gaza (Compte Twitter du ministère de la Défense israélien, 3 février 2019)

Construction de la barrière le long de la frontière avec la bande de Gaza (Compte Twitter du ministère de la Défense israélien, 3 février 2019)

Images d'une vidéo du JIP montrant des tireurs d'élite de la bande de Gaza ayant blessé un officier de Tsahal à la tête (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 3 février 2019)

Images d'une vidéo du JIP montrant des tireurs d'élite de la bande de Gaza ayant blessé un officier de Tsahal à la tête (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 3 février 2019)

  • La “marche du retour” du 1er février 2019 a été caractérisée par un niveau de violence relativement faible. Selon nous, le niveau de violence était relativement faible en raison des discussions en cours avec la délégation des renseignements généraux égyptiens. Une délégation de hauts responsables du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien (JIP) s’est rendue en Égypte le 3 février 2019 pour poursuivre les discussions.
  • En Judée-Samarie, le terrorisme populaire se poursuit. La semaine dernière, une tentative d’attaque à l’arme blanche au barrage de Zaïm (entre Jérusalem et Maale Adumim) a été signalée. L’agresseur était une jeune femme palestinienne qui a été abattue. Une autre attaque à l’arme blanche a été tentée à l’entrée du Caveau des Patriarches à Hébron; l’assaillant a été arrêté. Au passage de Jalame, près de Jénine, deux Palestiniens à moto ont lancé un engin piégé sur des soldats de Tsahal. L’un des Palestiniens a été tué et l’autre, grièvement blessé. Quelques jours auparavant, un engin piégé avait été lancé sur le même passage. 
  • Le ministère de la Défense israélien a annoncé le début de la construction d’une barrière dans la bande de Gaza au-dessus de la barrière souterraine. Elle mesurera 65 km de long et six mètres de haut.
La marche du retour (1er février 2019)
  • Le 1er février 2019, la 45ème “marche du retour” a eu lieu. Son thème était “Nos prisonniers ne sont pas seuls.” Environ 10 000 Palestiniens ont participé aux événements. Le niveau de violence était similaire à celui des dernières semaines. Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Gaza, a annoncé que 32 Palestiniens avaient été blessés par des tirs de Tsahal (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 1er février 2019).
Une exposition sur les prisonniers présentée au "camp du retour" dans la partie Est de la ville de Gaza (Page Facebook de l'Autorité nationale suprême, 1er février 2019)    Une exposition présentée par des enfants sous le thème "Nos prisonniers ne sont pas seuls" au "camp du retour" dans le centre de la bande de Gaza. Certains enfants portent des uniformes, d'autres ont les mains liées.
Droite : Une exposition présentée par des enfants sous le thème “Nos prisonniers ne sont pas seuls” au “camp du retour” dans le centre de la bande de Gaza. Certains enfants portent des uniformes, d’autres ont les mains liées. Gauche : Une exposition sur les prisonniers présentée au “camp du retour” dans la partie Est de la ville de Gaza (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 1er février 2019)
  • Comme d’habitude, des responsables du Hamas étaient présents aux événements. Ils ont continué à souligner que les “marches du retour” se poursuivraient. L’Autorité nationale suprême a appelé le public à participer à la marche du 8 février 2019 sous le thème “Pas de compromis sur la levée du siège” (Dunia al-Watan, 1er février 2019). Elle a également appelé le public palestinien à suivre sa page Facebook, à rejoindre ses groupes WhatsApp et Telegram et à suivre les activités menées dans les cinq “camps du retour” (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 3 février 2019).
La mini-flottille hebdomadaire
  • Après quatre semaines sans mini-flottille, le 29 janvier 2019, la mini-flottille hebdomadaire a été renouvelée. Environ 1 000 Palestiniens se sont révoltés sur le rivage du nord de la bande de Gaza, brûlant des pneus (Shehab, 29 janvier 2019). Des sources dans la bande de Gaza ont signalé qu’au cours des activités, 78 Palestiniens avaient été blessés, dont 12 par des tirs de Tsahal (Compte Twitter de Shehab, 29 janvier 2019). L’un des Palestiniens blessés est mort quelques jours plus tard (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 3 février 2019). La flottille et les émeutes offrent aux Palestiniens une occasion supplémentaire de se livrer à la violence organisée.
  • Musheir al-Masri, haut responsable du Hamas a déclaré lors de la mini-flottille que les “marches du retour” montaient en puissance. Il a affirmé que des mesures “non-violentes seraient prises, comme les ballons incendiaires, afin contraindre Israël à ne plus éluder l’accord d’accalmie (Page Facebook d’Al-Aqsa TV, 29 janvier 2019). Un haut responsable du JIP, Ahmed al-Mudallal, a déclaré dans une interview que le peuple palestinien utilisait les mini-flottilles pour informer le monde qu’il ne resterait pas silencieux sur la poursuite du “siège” du peuple palestinien (Aqsa TV, 29 janvier 2019).
  • Cependant, la semaine dernière, il n’y a pas eu de mini-flottille. Au lieu de cela, l’Autorité nationale suprême a appelé à une manifestation de protestation dans le port de Gaza pour exiger la levée du “siège” et la construction d’un port (Bawabat al-Hadaf, 4 février 2019). La décision de ne pas organiser la mini-flottille pourrait être liée au désir de préserver un calme relatif après la visite de la délégation des services de renseignements égyptiens dans la bande de Gaza (voir ci-dessous).
Lancers de ballons incendiaires
  • Les médias sociaux affiliés au Hamas ont publié des images de ballons contenant des objets suspects (possiblement des engins piégés), lancés de la bande de Gaza vers Israël. Cependant, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de renouvellement important des lancers de cerfs-volants et de ballons incendiaires.
 Un ballon piégé a été lancé de la bande de Gaza le 3 février 2019. Il a atterri dans une zone dégagée (Compte Twitter Palinfo, 3 février 2019)   Une grappe de ballons contenant un objet suspect a été lancée de la bande de Gaza le 4 février 2018. Elle a atterri dans une zone dégagée du Néguev occidental (Compte Twitter Palinfo, 4 février 2019).
Droite : Une grappe de ballons contenant un objet suspect a été lancée de la bande de Gaza le 4 février 2018. Elle a atterri dans une zone dégagée du Néguev occidental (Compte Twitter Palinfo, 4 février 2019). Gauche : Un ballon piégé a été lancé de la bande de Gaza le 3 février 2019. Il a atterri dans une zone dégagée (Compte Twitter Palinfo, 3 février 2019)
Paiements aux Palestiniens blessés lors des marches du retour
  • Ahmed al-Kurd, membre de la direction du Hamas et président du comité chargé du suivi des Palestiniens blessés lors des “marches du retour”, a déclaré que 4 000 Palestiniens blessés recevraient une indemnité : les blessés graves recevraient 300 shekels (environ 83 dollars) et les blessés critiques recevraient 600 shekels (environ 166 dollars) (Al-Ra’i, 2 février 2019). 
  • L’organisation turque IHH a fourni une aide d’un montant de 30 000 euros aux familles des 271 Palestiniens tués depuis le début des “marches du retour” (al-Andalou News, 30 janvier 2019).

Distribution d'aide au siège de l'IHH dans la bande de Gaza (Page Facebook de la section de l'IHH dans la bande de Gaza, 30 janvier 2019).
Distribution d’aide au siège de l’IHH dans la bande de Gaza
(Page Facebook de la section de l’IHH dans la bande de Gaza, 30 janvier 2019).

Tirs de roquettes sur Israël
  • Au cours de la semaine écoulée, aucun tir de roquette ni d’obus de mortier n’a été signalé.
Tirs de roquettes et d’obus de mortier de l’année écoulée

Tirs de roquettes et d'obus de mortier de l'année écoulée

Répartition annuelle des tirs

Répartition annuelle des tirs

Engin piégé
  • Deux Palestiniens se sont rendus au passage Jalame (près de Jénine) en moto et ont lancé un engin piégé sur des soldats de Tsahal. Les soldats ont riposté par des coups de feu, tuant un Palestinien et blessant gravement l’autre. Aucune victime israélienne n’a été signalée (Porte-parole de Tsahal, 4 février 2019). Le 31 janvier 2019, un engin piégé a été lancé sur le même passage. Aucune victime ni dommage n’a été signalé (Porte-parole de Tsahal, 31 janvier 2019).
Attaque à l’arme blanche
  • Le 30 janvier 2019, une jeune femme palestinienne armée d’un couteau est arrivée au barrage routier d’al-Zaïm (entre Jérusalem et Ma’ale Adumim). Elle a couru vers les forces de Tsahal, un couteau à la main, dans le but de commettre une attaque à l’arme blanche. Elle a été touchée et tué par un agent de sécurité civil (Compte Twitter de la police israélienne, 30 janvier 2019).
  • La terroriste était Samah Zuheir Mubarak, une lycéenne âgée de 16 ans. Sa famille venait du camp de réfugiés d’al-Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza. Il y a cinq ans, ils ont quitté la bande de Gaza pour Ramallah. Samah Mubarak était apparemment une musulmane pieuse, revenant d’un pèlerinage à La Mecque dix jours avant la tentative d’attaque à l’arme blanche (Khabar, 30 janvier 2019; Filastin Online, 31 janvier 2019).
Samah Mubarak en pèlerinage à la Mecque (Compte Twitter Paldf, 31 janvier 2019)   ‏‏Couteau utilisé dans la tentative d'attaque à l'arme blanche au barrage routier d'Al-Zaïm (Compte Twitter de la police israélienne, 30 janvier 2019).
Droite : Couteau utilisé dans la tentative d’attaque à l’arme blanche au barrage routier d’Al-Zaïm (Compte Twitter de la police israélienne, 30 janvier 2019). Gauche : Samah Mubarak en pèlerinage à la Mecque (Compte Twitter Paldf, 31 janvier 2019)
Réactions palestiniennes à l’attaque
  • Selon la page Facebook du département de l’éducation de Ramallah-al-Bireh, Bassem Erekat, chef du département et maire de Ramallah, a visité un certain nombre d’écoles, y compris celle où Samah Moubarak était étudiante, afin d’examiner les besoins des écoles. (Page Facebook du département de l’éducation de Ramallah-al-Bireh, 30 janvier 2019). Le 31 janvier 2019, la page Facebook du ministère a émis un avis de deuil officiel pour Samah Mubarak. 
  • Selon des sites Web affiliés au Hamas, Bassem Erekat, chef du département de l’éducation de Ramallah-al-Bireh, aurait visité l’école où Samah Moubarak était étudiante. Selon les sites Internet, lors de la visite, Bassem Erekat a demandé aux étudiants de ne pas suivre son chemin, car ce qu’elle avait fait était un acte de stupidité (Shehab, 2 février 2019). En réponse, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a publié une déclaration extrêmement critique à l’encontre du ministère de l’Education. Il a demandé des excuses au gouvernement et a insisté pour que toute personne ayant participé à “l’événement scandaleux” soit traduite en justice (Site Internet du Hamas, 1er février 2019).
  • Cependant, les organisations palestiniennes ont salué la tentative d’attaque et accusé Israël d’avoir “exécuté” Samah Mubarak. Le porte-parole du JIP, Musab al-Brim, a salué la tentative d’attaque et déclaré que les Palestiniens continueraient à faire face à “l’ennemi sioniste” (Filastin al-Yawm, 1er février 2019).
Attaque à l’arme blanche déjouée
  • Un Palestinien de Hébron a tenté de pénétrer dans l’enceinte du Caveau des Patriarches en se mêlant à un groupe de touristes à l’un des postes d’examen. Il s’est comporté étrangement et les agents de sécurité l’ont fouillé. Au cours de la perquisition, il a sorti un couteau qu’il avait caché dans ses vêtements et l’a jeté par terre. Selon l’enquête initiale, le Palestinien, âgé d’environ 20 ans, avait l’intention de mener une attaque à l’arme blanche (Unité du porte-parole de la police israélienne, 3 février 2019).
Autres incidents
  • Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités de lutte contre le terrorisme, arrêtant des dizaines de Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes et confisquant des fonds utilisés pour financer leurs activités. Les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les véhicules et les localités israéliennes dans toute la Judée-Samarie. Un certain nombre de véhicules ont été endommagés. Les événements les plus importants ont été les suivants :
    • Le 4 février 2019 : Quatre cocktails Molotov ont été lancés sur la barrière de sécurité de la localité de Psagot, au Nord de Jérusalem, près d’al-Bireh. Un peu plus tôt, des Palestiniens avaient lancé un cocktail Molotov à l’entrée de la localité de Beit El (Nord de Ramallah). Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders, 4 février 2019).
    • Le 30 janvier 2019 : Des pierres ont été lancées sur un véhicule au carrefour de Tapuah sur la route reliant Jérusalem et Naplouse. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders, 30 janvier 2019).
    • Le 31 janvier 2019 : Une force de Tsahal a tiré sur un Palestinien qui avait lancé des cocktails Molotov au Sud d’Al Khader, sur la route reliant le Gush Etzion à Jérusalem. Le Palestinien a été blessé par balles et transféré à l’hôpital pour y être soigné (Rescue Without Borders, 31 janvier 2019).
    • Le  31 janvier 2019 : Des engins piégés ont été lancés près du village de Ya’bed, à l’Ouest de Jérusalem. Aucune victime ni dommage n’a été signalé (Porte-parole de Tsahal, 31 janvier 2019).
    • Le  31 janvier 2019 : Des cocktails Molotov ont été lancés sur la route reliant le Gush Etzion à Jérusalem. Aucune victime ni dommage n’a été signalé (Rescue Without Borders, 31 janvier 2019).
    • Le  31 janvier 2019 : Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes visant à localiser des armes dans le village de Qublan, dans la région de Naplouse, une mitraillette improvisée Carlo a été découverte (Porte-parole de Tsahal, 31 janvier 2019).
    • Le 31 janvier 2019 : Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes dans le village de Bayt Awla, dans la région de Hébron, plus de 100 000 shekels (environ 28 000 dollars) destinés à des fins terroristes ont été confisqués (Porte-parole de Tsahal, 31 janvier 2019).
Principales attaques de l’année écoulée en Judée-Samarie [1]

Principales attaques de l'année écoulée en Judée-Samarie

Construction d’une barrière de sécurité le long de la frontière de la bande de Gaza
  • Le ministère israélien de la Défense a annoncé le début des travaux visant à ériger une barrière qui suivra le tracé de la barrière souterraine. Elle mesurera 65 km de long et six mètres de haut. L’extrémité de la barrière rejoindra la barrière sous-marine située près du rivage de Zikim au Nord (Compte Twitter du ministère de la Défense israélien, 3 février 2019).
  • La télévision Al-Jazeera a diffusé une enquête sur la construction par Israël d’une barrière de sécurité terrestre et sous-marine dans la bande de Gaza. Selon le programme, des sources palestiniennes dans la bande de Gaza ont affirmé que la clôture ne les empêcherait pas de “poursuivre leur résistance [cf.,. le terrorisme]” ou de “rentrer chez eux en Palestine” (Télévision Al-Jazeera, 2 février 2019).
La construction de la barrière terrestre et sous-marine autour de la bande de Gaza (chaîne Youtube d'Al-Jazeera, 3 février 2019).   La construction de la barrière terrestre et sous-marine autour de la bande de Gaza (chaîne Youtube d'Al-Jazeera, 3 février 2019).
La construction de la barrière terrestre et sous-marine autour de la bande de Gaza
(chaîne Youtube d’Al-Jazeera, 3 février 2019).
Le terminal de Rafah
  • Le 29 janvier 2019, le terminal de Rafah a été ouvert pour permettre aux camions transportant du gaz de cuisson et des marchandises d’entrer dans la bande de Gaza. Il avait été fermé pendant deux jours en raison d’un problème technique du côté égyptien (Shehab, 29 janvier 2019). Iyad al-Bazam, porte-parole du ministère de l’Intérieur dans la bande de Gaza, a appelé les autorités égyptiennes à laisser le terminal de Rafah ouvert en permanence jusqu’à ce que le ministère de l’Intérieur puisse régler la difficile situation humanitaire dans la bande de Gaza (al-Mayadeen 29 janvier 2019).
  • Des sources égyptiennes ont indiqué que le terminal de Rafah resterait ouvert pour le moment (Safa, 31 janvier 2019). Lors d’une réunion dans la bande de Gaza d’Isma’il Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas; Nikolay Mladenov, envoyé spécial de l’ONU au Moyen-Orient; et Ahmed Abd al-Khaliq, responsable des affaires palestiniennes aux renseignements généraux égyptiens, la question de l’ouverture par l’Egypte du terminal de Rafah a été soulevée (al-Andalou News, 1er février 2019).
  • Usama Nofal, haut responsable du ministère de l’Economie nationale dans la bande de Gaza, a déclaré que son ministère terminerait la construction d’un poste de douane près du terminal de Rafah pour recevoir des marchandises en provenance des passages de Kerem Shalom et de Salah al-Din [un poste de contrôle sur la route Philadelphie entre l’Égypte et Rafah]. Il a affirmé que la place des douanes serait utilisée pour examiner les produits et les marchandises afin de déterminer s’ils répondent aux normes palestiniennes. Il a ajouté que les inspections effectuées après que l’Autorité Palestinienne a reçu le contrôle du passage de Kerem Shalom sont insuffisantes. Cela, a-t-il dit, oblige le gouvernement de la bande de Gaza à prendre des mesures pour inspecter les marchandises (Palestine Online, 3 février 2019).
La situation humanitaire dans la bande de Gaza
  • Le ministre du Travail, Mamoun Abu Shahla, a annoncé le lancement prochain d’un projet d’emploi temporaire dans la bande de Gaza. Le projet de 17 millions de dollars est financé par la Banque mondiale. Le projet fournira du travail à 5 ​​000 Palestiniens au chômage dans le cadre de projets soutenus par des organisations sociales civiles de la bande de Gaza (Filastin al-Yawm, 28 janvier 2019). Le porte-parole de l’UNRWA, Sami Meshasha, a déclaré que l’agence avait besoin d’au moins 1,2 milliard de dollars pour continuer à fournir les services fournis en 2018 (Wafa, 29 janvier 2019).  
  • L’association Rowad pour le développement de la société a fourni au ministère de la Santé de la bande de Gaza 112 000 litres de carburant diesel pour les générateurs d’hôpitaux. Le carburant a été donné par ACT, une organisation basée en Indonésie[2] (Site Internet de la Rowad Association, 3 février 2018).
Livraison de carburant diesel pour la centrale électrique de la bande de Gaza (Page Facebook de la Rowad Association, 4 février 2019)    Livraison de carburant diesel pour la centrale électrique de la bande de Gaza (Page Facebook de la Rowad Association, 4 février 2019)
Livraison de carburant diesel pour la centrale électrique de la bande de Gaza
(Page Facebook de la Rowad Association, 4 février 2019)
  • Une délégation du convoi Miles of Smiles, dirigée par Issam Yusuf, est entrée dans la bande de Gaza par le pont de Rafah le 4 février 2019. Issam Yusuf, qui vit actuellement à Istanbul, est président de la Fondation internationale pour l’aide à Gaza et coordinateur général de la campagne Miles of Smiles (Compte Twitter d’Assam Yusuf, 4 février 2019). Selon Issam Yusuf, la délégation est venue dans la bande de Gaza pour examiner les conditions de santé et trouver des moyens de fournir de l’essence aux hôpitaux. La délégation examinera également les moyens de soutenir le secteur privé, en coordination avec les autorités égyptiennes (Compte Twitter d’Assam Yusuf, 2 février 2018).

Des membres du convoi Miles of Smiles attendent dans le salon VIP du terminal de Rafah (Compte Twitter d'Assam Yusuf, 4 février 2019)
Des membres du convoi Miles of Smiles attendent dans le salon VIP du terminal de Rafah
(Compte Twitter d’Assam Yusuf, 4 février 2019)

Nouvelle visite d’une délégation des services de renseignements égyptiens dans la bande de Gaza

  • Une délégation de sécurité dirigée par Ahmed Abd al-Khaliq, responsable des affaires palestiniennes dans les services de renseignements égyptiens, est arrivée dans la bande de Gaza. La délégation s’est entretenue avec le Hamas et les autres organisations palestiniennes sur la mise en œuvre des accords d’accalmie et sur la réconciliation palestinienne interne. Dans l’intervalle, Nikolay Mladenov, envoyé spécial de l’ONU au Moyen-Orient, est également arrivé dans la bande de Gaza (Dunia al-Watan, 31 janvier 2019).
  • Les membres de la délégation égyptienne et Nikolay Mladenov ont rencontré Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas. Haniyeh a qualifié la réunion de “sans précédent” et a affirmé que cela montrait qu’ils étaient intéressés par la situation dans la bande de Gaza (Al-Aqsa et Safa, 1er février 2019). Yahya al Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, a tenu une réunion à huis clos avec la délégation égyptienne (Palinfo, 31 janvier 2019).
  • Selon des “sources bien informées”, le bureau palestinien des renseignements généraux égyptiens a récemment commencé à intensifier ses contacts avec les organisations palestiniennes. Les objectifs égyptiens sont d’empêcher l’aggravation de la situation et l’escalade le long de la frontière de la bande de Gaza, ainsi que d’achever la mise en œuvre des accords. Des hauts responsables des services de renseignements égyptiens ont rencontré des hauts responsables d’organisations palestiniennes, notamment du Hamas. Les chefs des organisations ont averti que si Israël ne mettait pas en œuvre la deuxième étape des accords, ils recommenceraient à exercer une “pression” sur Israël. L’Égypte a promis de faire respecter les accords par Israël, soulignant que les organisations devaient maintenir le calme afin de faciliter la tâche de l’Égypte pour travailler avec Israël (Al-Quds al-Araby, 1er février 2019).
  • La délégation égyptienne a invité de hauts responsables du Hamas et du JIP pour de nouveaux entretiens en Égypte. Le 3 février 2019, une délégation du Hamas dirigée par Ismaïl Haniyeh est partie pour l’Égypte (Al-Qods, 2 février 2019). Une délégation du bureau politique du JIP dirigée par Ziyad al-Nakhalah s’est également rendue au Caire (Dunia al-Watan, 3 février 2019). Après la réunion avec la délégation égyptienne, le Hamas et le JIP ont publié une déclaration commune dans laquelle ils ont annoncé que les deux parties s’étaient entendues sur un certain nombre de points, notamment le renforcement des relations entre les deux organisations et la poursuite des “marches du retour” (Site Internet du Hamas, 5 février 2019).
Une délégation du Hamas rend visite aux Palestiniens blessés lors des "marches du retour" (Site Internet du Mouvement du Hamas, 5 février 2019)   Une délégation du Hamas rend visite aux Palestiniens blessés lors des "marches du retour" (Site Internet du Mouvement du Hamas, 5 février 2019)
Une délégation du Hamas rend visite aux Palestiniens blessés lors des “marches du retour”
(Site Internet du Mouvement du Hamas, 5 février 2019)
Le Jihad Islamique Palestinien
  • La branche armée du JIP a publié une vidéo montrant un officier de Tsahal blessé à la tête par un tir de tireur d’élite de la bande de Gaza le 22 janvier 2019. La vidéo montre la balle tirant sur le casque de l’officier (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 3 février 2019). La fiabilité de la vidéo est douteuse.
Images d'une vidéo du JIP montrant des tireurs d'élite de la bande de Gaza ayant blessé un officier de Tsahal à la tête (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 3 février 2019)   Images d'une vidéo du JIP montrant des tireurs d'élite de la bande de Gaza ayant blessé un officier de Tsahal à la tête (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 3 février 2019)
Images d’une vidéo du JIP montrant des tireurs d’élite de la bande de Gaza ayant blessé un officier de Tsahal à la tête (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 3 février 2019)
  • Après la publication de la vidéo, le porte-parole du JIP, Musab al-Brim, a été interrogé par téléphone. Au cours de l’entretien, il a affirmé que la vidéo n’était aucunement liée au JIP, mais que, de toute façon, ils soutenaient la poursuite de la “résistance” [cf,. tirs sur des soldats israéliens]. Cependant, le porte-parole du JIP, Da’ud Shehab, a confirmé que des membres de la branche armée du JIP avaient effectivement ouvert le feu comme décrit dans la vidéo. Il a affirmé que l’opération avait été menée en coordination avec toutes les organisations palestiniennes en réponse aux tirs [prétendument] dirigés contre des civils et des “petits enfants” dans l’Est de la bande de Gaza (Al-Mayadeen, 2 février 2019).
  • “Des sources exclusives” ont rapporté sur le site Internet al-Hadath qu’une semaine plus tôt, la branche armée du JIP avait envoyé une annonce à ses membres pour les exhorter à se préparer à la confrontation prévue, avertissant les habitants des localités proches de la frontière de ne pas rester chez eux. De plus, selon des informations rapportées, il y a quelques jours, la “force de contention” du Hamas a empêché des membres de la branche armée du JIP de s’en prendre à une jeep de Tsahal à la frontière Est de la bande de Gaza. Il semblerait que les deux parties se soient disputées après que des agents de la “force de retenue” [du Hamas] aient clairement indiqué qu’une telle activité ne pouvait être réalisée qu’après une décision de la salle des opérations conjointes. L’argument a été résolu après une réunion de personnalités des deux mouvements (al-Hadath, 3 février 2019).
Visite d’une délégation des Comités de résistance populaire au Liban
  • Une délégation de Comités de résistance populaire, dirigée par son secrétaire général, Ayman al-Shashniya, a rencontré au Liban Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah. Ils ont discuté des récents événements en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, notamment des “marches du retour”. Nasrallah a salué l’opération “d’embuscade au drapeau”[3], affirmant que le Hezbollah avait fermement soutenu tous les mouvements et factions de “résistance” dans la “campagne fatidique” en cours (Agence de presse al-Watania, Liban, 30 janvier 2019; site Internet Qawm, 30 janvier 2019).
Arrêt de l’aide américaine à l’AP
  • Une source américaine de premier plan a indiqué qu’en réponse à la demande de l’Autorité Palestinienne du 1er janvier 2019, toute aide américaine à l’Autorité Palestinienne cesserait et les activités de l’USAID cesseraient en raison de l’adoption de la loi antiterroriste (ATCA) (Reuters, 1er février 2019). L’Autorité Palestinienne a demandé aux États-Unis d’interrompre l’aide parce que la loi américaine l’obligeait à engager des poursuites devant les tribunaux américains. Cependant, l’administration américaine continue d’essayer de résoudre le problème, à savoir que l’Autorité Palestinienne puisse continuer à recevoir l’aide américaine.
  • Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a confirmé que l’aide américaine aux forces de sécurité palestiniennes prendrait fin le 1er février 2019. Cela s’explique par la demande palestinienne qui empêcherait des poursuites judiciaires contre l’Autorité Palestinienne. concernant le soutien au terrorisme (Al-Qods, 1er février 2019). Selon Saeb Erekat, les États-Unis ont infligé une perte de 844 millions de dollars US à l’Autorité palestinienne lors des coupes budgétaires de 2018 (359 millions USD du budget de l’UNRWA, 231 millions USD de la fermeture de l’USAID et 90 millions USD des réductions imposées aux hôpitaux et aux institutions de Jérusalem) (Télévision palestinienne, 31 janvier 2019).
Réactions à la fin de l’activité de la mission d’observation civile à Hébron
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il avait décidé de ne pas prolonger le mandat de la Présence internationale temporaire à Hébron (TIPH) à compter du 31 janvier 2019.[4] Il a déclaré qu’il mettait fin au mandat parce que la mission travaillait contre Israël (Israel Hayom, 28 janvier 2019). L’annulation unilatérale du mandat par Israël a été accueillie avec de vives réactions de la part de l’Autorité Palestinienne et d’organisations internationales. Saeb Erekat a rencontré des représentants des membres fondateurs de la TIPH et leur a demandé leur avis juridique sur les mesures prises par Israël. Il leur a demandé de coordonner leurs réponses (Télévision palestinienne, 31 janvier 2019). Nabil Abu Rudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas, a vivement critiqué la décision d’Israël de ne pas renouveler le mandat de la TIPH, affirmant qu’il s’agissait d’un appel à commettre davantage d’actes [prétendument] non observés de carnage contre le peuple palestinien. Il a appelé l’ONU à trouver un moyen d’appliquer la décision de protéger le peuple palestinien et de mettre fin à l’occupation [israélienne] (Wafa, 29 janvier 2019).
  • Le porte-parole du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a déclaré que la décision israélienne de ne pas renouveler le mandat de la mission, qui joue un rôle important dans la prévention de la violence, pourrait conduire à une escalade sur le terrain. Le porte-parole a également souligné l’engagement d’Israël à protéger les Palestiniens à Hébron et dans tous les territoires palestiniens, conformément au droit international (Site Internet de l’UE, 1er février 2019). En outre, les ministres des Affaires étrangères des pays contributeurs (Danemark, Italie, Norvège, Suède, Suisse et Turquie) se sont déclarés inquiets qu’Israël sape l’un des rares mécanismes mis en place pour la résolution des conflits entre Israël et les Palestiniens, susceptible d’avoir une influence négative sur la situation entre les deux parties. Ils ont souligné le devoir d’Israël de protéger les Palestiniens, conformément au droit international (Site Internet du ministère italien des Affaires étrangères, 1er février 2019).
Composition du nouveau gouvernement palestinien
  • Après la démission du gouvernement de consensus national palestinien du Premier ministre Rami Hamdallah le 29 janvier 2019, des contacts ont été noués pour former un nouveau gouvernement. Le journal arabe al-Hayat, citant des “hauts responsables palestiniens”, a annoncé que Mahmoud Abbas choisirait un nouveau Premier ministre de l’Autorité Palestinienne après la réunion des organisations à Moscou au cours de la deuxième quinzaine de Février. Selon le journal, Mahmoud Abbas est prêt à revenir sur sa déclaration concernant la mise en place d’un gouvernement du Fatah et à inclure le Hamas. Si le Hamas refuse, Mahmoud Abbas ordonnera la mise en place d’un nouveau gouvernement dans un délai déterminé (Al-Hayat, 2 février 2019).

[1] Les principales attaques comprennent des fusillades, des attaques à l'arme blanche, des attaques à la voiture bélier et des poses d'engins piégés. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov ne sont pas compris.
[2] ACT (Aksi Cepat Tanggap, indonésien pour "Fast Action Response") est une organisation créée en 2005 et active dans le monde entier. Elle est apparemment active dans la bande de Gaza depuis 2009 où elle a financé le creusement de puits, fourni des générateurs et du carburant diesel à diverses institutions, construit des poulaillers et des bateaux de pêche et fourni du matériel médical. Depuis Avril 2017, elle gère un programme d'assistance aux réfugiés palestiniens, en leur fournissant des cartes d'achat numériques.

[3] Nasrallah a fait référence à l'embuscade survenue dans le Sud de la bande de Gaza (à l'Est de Khan Yunis) le 17 février 2018. Une force de Tsahal a tenté de retirer un drapeau accroché par des manifestants à la barrière de sécurité pendant les émeutes. Quand ils se sont approchés de la clôture, un puissant engin piégé attaché au drapeau a explosé. Quatre soldats ont été blessés. Les Comités de résistance populaire ont revendiqué la responsabilité de l'attaque. Pour plus d'informations, voir https://www.terrorisminfo.org.il/app/uploads/2018/02/H_055_18.pdf

[4] La présence internationale temporaire à Hébron (TIPH) est une mission d’observateurs européens basée à Hébron. Ils viennent du Danemark, d'Italie, de Norvège, de Suède, de Suisse et de Turquie. Leur tâche est de superviser la mise en œuvre de l'accord de Hébron signé entre Israël et l'Autorité Palestinienne après le massacre perpétré au Caveau des Patriarches le 24 février 1994. La première délégation est arrivée le 8 mai 1994. Les informations recueillies par les observateurs ont été envoyées aux six pays qui ont envoyé des délégués à la mission autorisés à opérer par la voie diplomatique avec Israël et l'Autorité Palestinienne.