Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (31 janvier – 6 février 2018)

La voiture incendiée du civil israélien qui est entré par erreur à Abu Dis (Compte Twitter Palinfo, 3 février 2018 ; compte Twitter Qudsn, 2 février 2018)

La voiture incendiée du civil israélien qui est entré par erreur à Abu Dis (Compte Twitter Palinfo, 3 février 2018 ; compte Twitter Qudsn, 2 février 2018)

Layla Ghanem, gouverneur du district de Ramallah, et Abbas Zaki, membre du comité central du Fatah, assistent à l'enterrement d'Abu Naim (Page Facebook de Layla Ghanem, 31 janvier 2018)

Layla Ghanem, gouverneur du district de Ramallah, et Abbas Zaki, membre du comité central du Fatah, assistent à l'enterrement d'Abu Naim (Page Facebook de Layla Ghanem, 31 janvier 2018)

Résultats de la pénurie d'électricité de Gaza : des Gazaouites chargent leurs téléphones dans la rue (Compte Twitter Palinfo, 3 février 2018)

Résultats de la pénurie d'électricité de Gaza : des Gazaouites chargent leurs téléphones dans la rue (Compte Twitter Palinfo, 3 février 2018)

Caricature d'Omaya Joha soutenant Ismaïl Haniyeh. En arabe on peut lire :

Caricature d'Omaya Joha soutenant Ismaïl Haniyeh. En arabe on peut lire : "Celui qui défend sa patrie n'est pas un terroriste ! !" (Compte Twitter d'al-Resalah, 5 février 2018). La clé autour du cou symbolise le soi-disant "droit de retour" des réfugiés palestiniens.

Mahmoud Abbas rencontre le comité exécutif de l'OLP à la Muqata'a à Ramallah (Wafa, 3 février 2018).

Mahmoud Abbas rencontre le comité exécutif de l'OLP à la Muqata'a à Ramallah (Wafa, 3 février 2018).

  • La semaine a été marquée par le meurtre d’un civil israélien, Itamar Ben-Gal, à l’entrée de la ville d’Ariel. La mère du terroriste est une Arabe israélienne de Nazareth et son père un Palestinien de Naplouse, qui l’ont abandonné dans son enfance. Sa page Facebook montre que ses opinions se sont radicalisées au cours des semaines ayant suivi la déclaration de Trump.
  • Dans le village d’al-Yamoun (Nord de la Samarie) les forces de sécurité israéliennes ont éliminé Ahmed Nasr Jarar, membre de l’équipe responsable de la fusillade dans laquelle Raziel Shevah a été tué (9 janvier 2018). L’enquête des services de sécurité générale a révélé que le réseau avait été impliqué dans d’autres tentatives d’attaques.
  • Au cours de la semaine écoulée, deux roquettes tirées de la bande de Gaza se sont abattues en territoire israélien. En réponse, l’armée de l’air israélienne a attaqué deux cibles terroristes du Hamas au Nord et au Sud de la bande de Gaza.
  • Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a mis en garde contre une détérioration de la situation humanitaire en raison de la pénurie constante de carburant. Il a annoncé la fermeture de 13 centres médicaux et de trois hôpitaux. D’autre part, un porte-parole du ministère de la Santé du gouvernement de consensus national à Ramallah a démenti la fermeture des centres en raison d’une pénurie de carburant et a critiqué la décision du Hamas de les fermer.
  • Selon plusieurs rapports, compte tenu de la situation humanitaire dans la bande de Gaza et de la réponse limitée des participants aux manifestations et rassemblements, la possibilité d’organiser des activités populaires “de masse” contre Israël est actuellement en cours d’examen. L’objectif est de motiver un grand nombre de personnes à s’approcher de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. L’une des suggestions consiste à garantir une forte présence permanente près de la frontière et de tenter de pénétrer en territoire israélien. À cette fin, une page Facebook a été ouverte, appelée “La marche du grand retour.”
Attaques et tentatives d’attaques
  • Attaque à l’arme blanche près d’Ariel le 5 février 2018 :
    • Un terroriste est arrivé au carrefour d’Ariel (Samarie) dans l’après-midi du 5 février 2018. Il a traversé la route et s’est approché d’un civil israélien qui patientait à un arrêt de bus. Il l’a poignardé à la poitrine, le blessant mortellement. L’Israélien est mort à l’hôpital. Le terroriste a été blessé par la voiture d’un officier de Tsahal mais a réussi à s’échapper, laissant derrière lui un sac avec des vêtements et sa carte d’identité.
    •  Le terroriste est Abd al-Karim ‘Adel ‘asi, 19 ans, de Jaffa. Sa mère, une Arabe israélienne, vit à Nazareth et son père, un Palestinien, vit à Naplouse. Ils l’ont abandonné et il a passé plusieurs années dans diverses institutions israéliennes. Il rendait régulièrement visite à son père à Naplouse. Sa page Facebook montre que récemment, en particulier dans les semaines suivant la déclaration de Trump, ses opinions se sont radicalisées.

Abd al-Karim 'Adel 'asi
Abd al-Karim ‘Adel ‘asi

  • Jusqu’à présent, l’attaque n’a pas été commentée par l’Autorité Palestinienne ni le Fatah. Le Hamas, le Jihad Islamique Palestinien (JIP) et d’autres organisations terroristes ont salué l’attaque, qualifiée par les médias palestiniens “d’opération de Salfit.” Ils ont affirmé qu’elle était la preuve que la “résistance” continue (Filastin al-A’an, 5 février 2018).

En arabe on peut lire : "l'attaque à l'arme blanche du colon de Salfit, l'assaillant est rentré en toute sécurité à sa base." La gaine du couteau représente la carte de la "Palestine" (Palinfo compte Twitter, 5 février 2018)
En arabe on peut lire : “l’attaque à l’arme blanche du colon de Salfit, l’assaillant est rentré en toute sécurité à sa base.” La gaine du couteau représente la carte de la “Palestine” (Palinfo compte Twitter, 5 février 2018)

  • Le 2 février 2018 – Le soir du 2 février 2018, un civil israélien de Tel Aviv est entré par erreur dans le secteur de l’université d’Abu Dis (Jérusalem Est). Des Palestiniens ont lancé des pierres sur sa voiture, le blessant à la tête. Les forces de sécurité palestinienne sont arrivées sur place et l’ont protégé. Il a été conduit au siège des forces de sécurité palestinienne à Abu Dis. Au moment du transfert, des Palestiniens ont lancé une grenade sur les forces de sécurité israélienne. Sa voiture a été incendiée. La police des frontières dépêchée sur place a réussi à l’extraire. Deux membres des forces de sécurité palestiniennes ont été blessés. Dans la nuit du 3 février 2018, six résidents d’Abu Dis ont été arrêtés sur présomption d’implication dans une tentative de blesser un civil israélien.
Mort d’un autre membre de la cellule responsable de la fusillade de Havat Gilad
  • Dans une opération conjointe des forces de sécurité israélienne dans le village de Yamoun (Nord de la Samarie), le 6 février 2018 à l’aube, les forces de sécurité israélienne ont tué Ahmed Nasr Jarar, impliqué dans l’attentat terroriste contre Raziel Shevah (9 janvier 2018). Au cours de la tentative d’arrestation, Nasr Jarar, qui était armé, a quitté l’immeuble où il se cachait. Il a été abattu par les forces de sécurité israélienne. Il a été trouvé en possession d’un fusil M16 et d’un sac contenant des engins piégés. Selon l’enquête des services de sécurité, l’équipe était impliquée dans diverses tentatives d’attaques (Site Internet des services de sécurité générale, 6 février 2018).
  • La branche armée du Hamas a publié un avis de décès officiel pour Ahmed Nasr Jarar. Les médias ont salué son courage et le courage de ses camarades, et ont précisé qu’il était devenu un modèle pour tous les hommes libres dans la lutte contre l’occupation. Ils ont également précisé que les Palestiniens continuent d’infliger des coups durs à Israël et n’arrêteront pas l’intifada (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 6 février 2018).
Avis de décès publié par le Hamas pour Ahmed Nasr Jarar (Compte Twitter du Hamas, 6 février 2018)    Avis de décès publié par la branche armée du Hamas (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 6 février 2018).
Droite : Avis de décès publié par la branche armée du Hamas (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 6 février 2018). Gauche : Avis de décès publié par le Hamas pour Ahmed Nasr Jarar (Compte Twitter du Hamas, 6 février 2018)
  • Le 3 février 2018, au cours d’une activité des forces de sécurité israélienne dans le village de Burqin pour localiser Ahmed Nasr Jarar, Ahmed Samir Abu Obeid, 19 ans, a été tué, après avoir été blessé à la tête lors d’un affrontement avec les forces de Tsahal. Lors de ses funérailles, des cris de louange ont été scandés en l’honneur d’Ahmed Nasr Jarar et de la “résistance” (Palinfo et Qudsn, 4 février 2018). Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a publié une déclaration faisant l’éloge de la position ferme des habitants de Burqin et appelant à faire de l’expérience de Naplouse, Jenine et Burqin un modèle pour la lutte contre l’occupation et la défense de la “résistance” (Site Internet du Hamas, 4 février 2018). 
Caricatures glorifiant Ahmed Nasr Jarar pour avoir échappé à la capture. En arabe on peut lire: "Ahmed Jarar... le fantôme qui a brisé la sécurité israélienne" (Comptes Twitter Palinfo et Shehab, 4 février 2018)   Caricatures glorifiant Ahmed Nasr Jarar pour avoir échappé à la capture. En arabe on peut lire: "Ahmed Jarar... le fantôme qui a brisé la sécurité israélienne" (Comptes Twitter Palinfo et Shehab, 4 février 2018)
Caricatures glorifiant Ahmed Nasr Jarar pour avoir échappé à la capture. En arabe on peut lire: “Ahmed Jarar… le fantôme qui a brisé la sécurité israélienne” (Comptes Twitter Palinfo et Shehab, 4 février 2018)
Manifestations, affrontements et troubles de l’ordre
  • Cette semaine, les manifestations et émeutes ont continué en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza. A la déclaration de Trump concernant Jérusalem se sont ajoutées les protestations face à la difficile situation humanitaire dans la bande de Gaza. Des personnalités locales de Judée-Samarie et de la bande de Gaza ont essayé d’alimenter les manifestations et les émeutes en déclarant certains jours comme “jours de colère” ou “jours d’escalade”, mais apparemment, la réponse de la population palestinienne est seulement partielle. Dans une émeute le 30 janvier 2018 dans le village d’al-Mugheir au Nord-Est de Ramallah, Leith Hitham Abu Naïm, 16 ans, a été tué (Ma’an, 30 janvier 2018). Il a été également signalé que plusieurs Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec les forces de sécurité israéliennes au cours des manifestations.
  • Dans l’intervalle, la semaine dernière, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des activités antiterroristes en Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activité terroriste et saisissant des armes.
Principaux attentats de l’année écoulée [1]

Principaux attentats de l'année écoulée

Tirs de roquettes sur Israël
  • Au cours de la semaine écoulée, deux roquettes ont été identifiées en territoire israélien après avoir été tirées de la bande de Gaza. Aucun blessé ni dommage n’a été signalé. Aucune organisation n’a revendiqué la responsabilité des tirs.
  • Le 1er février 2018, une roquette a été tirée de la bande de Gaza dans le Néguev occidental. Aucun blessé ni dommage n’a été signalé.
  • Dans la nuit du 2 février 2018, une roquette a été tirée depuis la bande de Gaza dans le Néguev occidental et s’est abattue dans une zone inhabitée. Aucun blessé ni dommage n’a été signalé (Page Facebook Red Alert, 2 février 2018).
  •  En réponse au tir, des appareils de l’armée de l’air israélienne ont attaqué des cibles terroristes du Hamas. Dans la nuit du 1er février 2018, un poste d’observation du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza a été attaqué. Le 3 février 2018, des cibles terroristes dans le Sud de la bande de Gaza ont été attaquées. Israël a réaffirmé qu’il considère le Hamas comme responsable de tout ce qui se passe dans la bande de Gaza. Les médias palestiniens ont rapporté qu’une position de la branche armée du Hamas dans la partie Ouest de la ville de Rafah a été attaquée, sans faire de victime. Des dégâts ont été signalés (Shehab et Dunia al-Watan, 3 février 2018).
Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Affrontements le long de frontière avec la bande de Gaza
  • Des manifestations ont eu lieu à plusieurs endroits le long de la frontière, près de la barrière de sécurité. Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré que 15 Palestiniens avaient été blessés (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 2 février 2018).
 Tentative d’infiltration en Israël
  • Le 1er février 2018, les forces de Tsahal ont identifié quatre suspects près de la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza. Après avoir traversé la barrière, ils ont été arrêtés par les forces de sécurité israéliennes. L’un d’eux avait deux couteaux et une grenade en sa possession. Les quatre ont été transférés pour interrogatoire. La possibilité qu’ils prévoyaient d’effectuer une attaque terroriste en territoire israélien est en cours d’examen.
Tentative de contrebande déjouée
  • Les forces de sécurité stationnées au terminal de Kerem Shalom ont empêché l’introduction clandestine de colis contenant des matières pour fabriquer des explosifs. Les paquets étaient dissimulés à l’intérieur d’une cargaison de matériel médical destinée à la bande de Gaza. Les matériaux ont été examinés dans un laboratoire et identifiés comme étant des éléments cardinaux utilisés dans la fabrication d’explosifs. Chaque jour, plusieurs centaines de camions empruntent le terminal de Kerem Shalom avec des marchandises pour les habitants de la bande de Gaza.

Paquets confisqués au terminal de Kerem Shalom (Porte-parole du ministère israélien de la Défense, 4 février 2018)
Paquets confisqués au terminal de Kerem Shalom (Porte-parole du ministère israélien de la Défense, 4 février 2018)

La situation humanitaire dans la bande de Gaza
  • Mohammed Thabet, porte-parole de la compagnie d’électricité de Gaza, a déclaré qu’après que les lignes d’alimentation égyptiennes qui fournissent 24 mégawatts d’électricité à la bande de Gaza ont repris leurs activités, l’électricité est maintenant fournie par cycles de 6 heures avec et 12 heures sans (Dunia al-Watan, 3 février 2018).
  • Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas dans la bande de Gaza, a mis en garde contre l’aggravation de la situation sanitaire en raison de la pénurie constante de carburant. Au cours de la dernière semaine, il a annoncé la fermeture de 13 centres médicaux et de trois hôpitaux de la bande de Gaza en raison du fait que leurs générateurs ne peuvent plus fonctionner sans réserves de carburant [2] (Page Facebook d’Ashraf al-Qidra, 5 janvier 2018).

Le directeur de l'hôpital pour enfants Muhammad al-Durra à l'Est de la ville de Gaza tient une conférence de presse à l'entrée de l'hôpital et appelle à sauver la vie des enfants malades, après que l'hôpital a cessé 60 % de ses services après l'arrêt de fonctionnement des générateurs (al-Anadolu News, 5 février 2018)
Le directeur de l’hôpital pour enfants Muhammad al-Durra à l’Est de la ville de Gaza tient une conférence de presse à l’entrée de l’hôpital et appelle à sauver la vie des enfants malades, après que l’hôpital a cessé 60 % de ses services après l’arrêt de fonctionnement des générateurs (al-Anadolu News, 5 février 2018)

  • En parallèle, Oussama al-Najar, porte-parole du ministère de la Santé du gouvernement de consensus national palestinien à Ramallah, a nié que les hôpitaux ont fermé parce qu’il n’y avait pas de carburant pour leurs générateurs, et a critiqué la décision du Hamas de les fermer. Lors d’une réunion avec Jowad Awad, le ministre de la Santé du gouvernement de consensus national, il a précisé qu’il y avait suffisamment de carburant jusqu’au mois de Mars. Il a ajouté que le ministère de la Santé ne transfèrerait pas de carburant aux hôpitaux de la bande de Gaza sans être payé (Shabakat Al Qods, 31 janvier 2018).
  • Mazen Ghanim, président de l’autorité de l’eau, a déclaré que l’autorité de l’eau promeut des projets dans la bande de Gaza, soulignant que deux accords ont récemment été signés avec la compagnie d’électricité de la bande de Gaza afin d’allouer six mégawatts pour purifier les eaux usées dans le Nord de la bande de Gaza et deux mégawatts pour la désalinisation de l’eau dans le Sud de la bande de Gaza (Safa, 26 janvier 2018).
Organisation de défilés aux frontières israéliennes
  • Face à la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza et au manque de réaction du public, les appels se sont multipliés à organiser des activités populaires de masse contre Israël pour protester contre le soi-disant “état de siège :”
  • Le site Internet Arabi21 a publié un article sur l’intention d’organiser des “défilés” non-violents à la frontière orientale de la bande de Gaza.
  • Le porte-parole du JIP Da’ud Shehab a déclaré que les organisations de la bande de Gaza ont discuté de la question de l’organisation de défilés jusqu’à la frontière de Gaza avec la participation de milliers de personnes pour faire pression sur Israël et la communauté internationale en vue de lever le “siège” et d’ouvrir les terminaux. Il a aussi affirmé que les forces de la “résistance” donnent maintenant préférence à des activités populaires.
  • Le haut responsable du Hamas Ismaïl Radwan a également déclaré qu’ils envisageaient des activités qui pourraient forcer Israël et la communauté internationale “à mettre fin aux souffrances des habitants de la bande de Gaza, à lever le siège et à ouvrir les terminaux.” Il a ajouté que leur intention était d’organiser des manifestations de centaines de milliers de personnes à la frontière, “sans heurts” (Palinfo, 5 février 2018).
  • Des sites Internet palestiniens ont rapporté les appels lancés sur les réseaux sociaux pour résoudre la situation dans la bande de Gaza avec des marches de “retour” ou une présence permanente intensive, près de la frontière de Gaza avec Israël. À cette fin, une page Facebook a été ouverte appelée “la marche du grand retour,” décrite comme une “marche populaire pacifique” suivie par “des millions de Palestiniens” dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Egypte pour mettre en œuvre le “droit de retour” (Page Facebook de la “marche du grand retour,” 5 février 2018).
  • Ibrahim al-Madhoun, commentateur politique proche du Hamas, a écrit qu’Israël pourrait soudainement découvrir que la clôture ne protège pas ses soldats, affirmant “que se passera-t-il lorsque des centaines de milliers de Gazaouites franchiront les frontières, les barrières et les obstacles pour rentrer dans leurs foyers en une gigantesque campagne qui est maintenant à l’étude” (alresala.net, 1er février 2018).
Le département d’Etat américain impose des sanctions à Haniyeh
  • Le 31 janvier 2018, le département d’Etat américain a annoncé l’imposition de sanctions à Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas. Selon l’annonce, “Ismail Haniyeh est le leader et le président du bureau politique du Hamas, qui a été désigné en 1997 comme organisation terroriste étrangère. Haniyeh a des liens étroits avec la branche armée du Hamas et a été un partisan de la lutte armée, y compris contre des civils. Il aurait été impliqué dans des attaques terroristes contre des citoyens israéliens. Le Hamas est responsable de la mort d’environ 17 Américains tués dans des attaques terroristes.”
  • Harakat al-Sabireen, “un groupe de terroristes soutenus par l’Iran qui a été créé en 2014” a également été désigné organisation terroriste. Le groupe opère principalement dans la bande de Gaza et en Cisjordanie et est dirigé par Hisham Salem, un ancien responsable du Jihad Islamique Palestinien, proche du Hezbollah et de l’Iran. Harakat al-Sabireen a effectué des activités terroristes visant Israël, poursuit une action anti-américaine, et a attiré des membres et des sympathisants du JIP. Selon le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, “ces désignations ciblent des groupes terroristes et des dirigeants – y compris deux parrainés et dirigés par l’Iran – qui menacent la stabilité du Moyen-Orient, compromettent le processus de paix, et attaquent nos alliés l’Égypte et Israël.”
  • Le Hamas, l’Autorité Palestinienne et d’autres organisations ont vivement critiqué l’annonce. Le Hamas a organisé un rassemblement dans la bande de Gaza avec la participation de hauts responsables du Hamas, Isma’il Radwan, Ismaïl Haniyeh et Khalil al-Haya. Le Hamas a dénoncé les États-Unis pour l’annonce et pour les récentes activités de l’Amérique concernant Jérusalem, les appelant “activités terroristes” (Chaîne al-Aqsa, 1er février 2018). Ismaïl Haniyeh a déclaré en réponse qu’il considérait l’annonce comme un “honneur”, ajoutant qu’il était fier de diriger le Hamas et de soutenir le peuple palestinien (al-Mayadeen, 1er février 2018).
  • Autres réponses :
    • Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré dans un communiqué que le Hamas rejette la décision du département d’Etat et la considère comme une grave violation du droit international qui donne aux Palestiniens le droit de se défendre, de résister à “l’occupation” et de choisir leurs dirigeants. La décision témoigne selon lui de la partialité américaine complète à l’égard d’Israël, qui accorde son soutien officiel aux “crimes israéliens” contre les Palestiniens et incite à porter atteinte aux dirigeants palestiniens (Site Internet du Hamas, 31 janvier 2018).
    • Le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a déclaré qu’il s’agit d’une tentative de faire pression sur la “résistance,” qui n’empêchera pas le Hamas d’adhérer à sa lutte pour expulser “l’occupation.” Il a ajouté que la décision confirme le parti-pris de l’Amérique envers Israël et son déni des droits des Palestiniens, et que c’est une tentative de légitimer l’occupation. Il a appelé à désigner les “leaders de l’occupation” au même titre qu’Haniyeh (Ma’an, 1er février 2018).
    • Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, s’est déclaré opposé à la décision américaine (Page Facebook de Saeb Erekat, 1er février 2018).
    • Le porte-parole du Fatah Oussama al-Qawasmeh a déclaré qu’il n’y avait pas de terroristes parmi les Palestiniens et que le terroriste est l’occupation, qui viole les droits du peuple palestinien (Compte Twitter Shabakat Al Qods, 1er février 2018)
    • Le porte-parole du Fatah Fayiz Abu ‘Aibt a déclaré que le Fatah rejette et dénonce la décision américaine, affirmant que les Etats-Unis sont totalement partiaux à l’égard d’Israël et considèrent tous les Palestiniens comme des terroristes (arabi21, 1er février 2018).
Mort d’un membre de la branche armée du Hamas dans un tunnel
  • La branche armée du Hamas a annoncé la mort de Mahmoud Abd al-Hay al-Safdi, 32 ans, de quartier d’al-Daraj, dans la ville de Gaza, qui a été tué le 31 janvier 2018, tout en travaillant dans un “tunnel de la résistance” (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 31 janvier 2018). Selon l’annonce, il avait travaillé dans les tunnels pendant 12 ans. Son frère Ibrahim al-Safdi, également membre du Hamas, a été tué pendant l’Opération Plomb Durci (Felesteen, 3 février 2018).
 Khalil al-Haya, vice-président du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, à l'enterrement (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 31 janvier 2018)   Mahmoud al-Safdi. Gauche
Droite : Mahmoud al-Safdi. Gauche : Khalil al-Haya, vice-président du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, à l’enterrement (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 31 janvier 2018)
Rupture des liens avec Israël
  • Le comité exécutif de l’OLP s’est réuni à Ramallah. Selon l’annonce de conclusion, le gouvernement de consensus national a été chargé de planifier des mesures pour couper toutes les relations avec Israël et a été prié de présenter les plans aux membres du comité exécutif pour confirmation. Selon l’annonce, le gouvernement devait commencer par mettre progressivement fin aux liens sécuritaires avec Israël et se libérer des “chaînes” de l’accord de Paris, qui définit les relations économiques entre Israël et l’AP. Il a également décidé de nommer un comité chargé de mettre en œuvre la décision du conseil concernant la suspension de la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce qu’Israël reconnaisse un État palestinien dans les frontières de 1967 (Wafa, 3 février 2018).
  • Muhammad Ashtiya, membre du comité central du Fatah et responsable de ses fonds et de l’économie, a déclaré que le peuple palestinien peut commencer à appliquer les décisions du conseil central en ce qui concerne la coupure progressive des relations économiques avec Israël. Il a également appelé à un examen de la transition vers une autre monnaie, affirmant que l’utilisation du shekel israélien et non d’une monnaie locale porte atteinte à l’économie palestinienne et augmente la dépendance à l’égard d’Israël. Il a également déclaré que la situation actuelle, dans laquelle l’AP importe des marchandises d’une valeur de 5 milliards de shekels et exporte environ 750 millions de shekels doit être modifiée (Wafa, 5 février 2018).
  • Saeb Erekat a demandé au conseil des droits de l’homme de l’ONU de publier une “liste noire” de 120 entreprises, dont six entreprises américaines et israéliennes dont les activités appuient le développement des colonies (al-Jazeera, 1er février 2018).
Relations entre l’Autorité Palestinienne et les Etats-Unis
  • Les relations entre l’AP et les États-Unis restent tendues. Le 30 janvier 2018, une délégation américaine a été envoyée par le consulat à la Chambre de commerce de Bethléem pour donner un cours, et a été violemment expulsée par les Palestiniens. Le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dénoncé l’acte, qui, selon lui, viole la “moralité” palestinienne (al-Quds, 30 janvier 2018). Il a ordonné la détention de quatre Palestiniens qui avaient participé à l’expulsion de la délégation (Shabakat Al Qods, 30 janvier 2018).
  • Mahmoud al-‘Alul, vice-président du mouvement Fatah, a déclaré que l’expulsion des membres de la délégation américaine avait été justifiée parce que les Palestiniens avaient décidé de ne pas entretenir de relations avec les représentants américains (télévision palestinienne, 1er février 2018).
  • Les responsables palestiniens continuent leurs condamnations des Etats-Unis et de l’exclure de tout rôle de médiateur dans les négociations avec Israël, appelant à un remplacement. Le comité central du Fatah a publié la déclaration finale d’une conférence présidée par Mahmoud Abbas, appelant la communauté internationale à concevoir un mécanisme qui permettrait à un processus politique de parvenir à une solution politique (Wafa, le 4 février 2018). Ci-après les principales déclarations :
  • Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères, a organisé une conférence de presse avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu après une réunion à Antalia. Al-Maliki a déclaré que l’ère d’un monopole américain du processus de paix avait pris fin. Il a ajouté que la direction palestinienne est en contact avec divers groupes, y compris l’UE et d’autres pays, et était en train d’examiner avec eux l’élaboration d’un mécanisme international pour renouveler le processus de paix selon le droit international et les résolutions de l’ONU (Télévision palestinienne, 3 février 2018).
  • Mahmoud al-‘Alul a accordé une interview dans laquelle il a dit qu’il était impossible de séparer la position américaine de la position israélienne, et que l’administration américaine était devenue un partenaire de l’occupation. Il a affirmé que les États-Unis ont violé le droit international et a déclaré que les Palestiniens n’avaient rien contre les Américains, mais plutôt contre l’administration en matière de politique, hostile au peuple palestinien (Télévision palestinienne, 1er février 2018).
  • Husam Zomlot, représentant de l’OLP aux Etats-Unis, a déclaré que, malgré la détérioration des relations avec les États-Unis, et en dépit de la décision de réduire le financement de l’UNRWA, les discussions avec les législateurs américains concernant les relations bilatérales ont augmenté au cours des derniers jours. Il a affirmé qu’il y avait un accord entre l’AP et les membres du Congrès au sujet de la nécessité d’améliorer et de protéger leurs relations. Il a affirmé que l’AP apprécie le rôle des États-Unis dans le soutien aux Palestiniens. Les Palestiniens, a-t-il dit, reconnaissent la nécessité pour les États-Unis de poursuivre leur rôle spécial, en donné leur position dans la formulation de décisions internationales d’une solution au conflit. Cependant, a-t-il ajouté le rôle des Etats-Unis en tant que médiateur a pris fin en ce qui concerne l’AP et ils doivent être remplacés par un mécanisme international (Qods News, 2 février 2018).
Le financement des activités de l’UNRWA
  • Suite à l’annonce américaine de couper son aide financière à l’UNRWA, le porte-parole de l’agence Mshasha Sami a dit qu’il y aurait une réunion des pays donateurs en Mars 2018 pour discuter de l’augmentation de l’appui international. Il a déclaré que l’UNRWA examine d’autres manières de recevoir un financement, comme un appel à la Banque islamique de développement, à des fonds et des sociétés privés et à des donateurs (Dunia al-Watan, 31 janvier 2018).
  • Le commissaire général de l’UNRWA Pierre Krähenbühl a affirmé que la Russie, le Koweït et neuf pays européens avaient accepté de transférer leur soutien à l’Office plus tôt que prévu dans le cadre d’une campagne de financement après l’annonce américaine de geler une partie du soutien financier pour 2018 (Wafa, 5 février 2018).
  • À la fin d’une conférence des pays donateurs organisée à Bruxelles, Federica Mogherini, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a annoncé que les Palestiniens pourraient recevoir une aide financière de 42,5 millions d’euros de l’UE. Elle a dit que l’argent serait versé aux activités à Jérusalem-est et à l’appui de la construction d’un Etat palestinien démocratique par le biais de la promotion de réformes, de la réduction du déficit financier, le renforcement du secteur privé et de la société palestinienne, et l’alimentation en eau et en électricité (The Independent, 21 janvier 2018).
  • Nabil Shaath, conseiller de Mahmoud Abbas pour les affaires et relations internationales, a annoncé que le Japon allait augmenter son don à l’UNRWA pour couvrir le déficit financier. Il a déclaré que le Japon devrait reconnaître un État palestinien dans le cadre d’un processus par étapes, dont la première serait la collecte des signatures de membres du Parlement européen qui demande à leur gouvernement de reconnaître l’État palestinien (Wafa, 4 février 2018).

[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov.
[2] En raison de la crise de l'électricité, le ministère de la Santé dans la bande de Gaza a appelé les hôpitaux à utiliser des générateurs fonctionnant au diesel.