Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (7-13 mars 2018)

Tirs de roquettes

• La semaine dernière, aucune attaque à la roquette n’a été identifiée en territoire israélien.
• Les Palestiniens ont rapporté qu’une roquette tirée en territoire israélien depuis le Nord de la bande de Gaza a explosé, tuant Ibrahim Farahat, 29 ans, de Beit Lahia, membre de la branche armée du Jihad Islamique Palestinien (JIP). Il a apparemment été tué par une erreur technique qui s’est produite lorsque la roquette a été tirée (Page Facebook Red Alert, 10 mars 2018). Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère palestinien de la Santé, a déclaré qu’en plus du Palestinien qui est mort, deux autres ont été blessés (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 10 mars 2018). La branche armée du JIP a rapporté la mort d’Ibrahim Fathi Ibrahim Farahat, membre de la brigade Nord des Bataillons de Jérusalem (Site Internet des Bataillons de Jérusalem, 10 mars 2018).

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Arrestation de Palestiniens ayant franchi la barrière de sécurité

• Le 11 mars 2018, une force de Tsahal a arrêté deux Palestiniens qui ont franchi la barrière de sécurité au Nord de la bande de Gaza. L’un d’eux avait une grenade et un couteau en sa possession et l’autre avait un couteau. Ils ont été arrêtés pour être interrogés (Page Facebook Red Alert, 11 mars 2018).

La crise de l’électricité

• La semaine dernière, l’Egypte a autorisé l’ouverture du terminal de Rafah pour le passage des camions citerne dans la bande de Gaza. Selon les rapports, 14 camions sont entrés (Emad, 11 mars 2018).
•  Selon Zafer Melhem, président de l’Autorité de l’énergie et des ressources nationales de l’AP, l’Egypte a promis d’augmenter l’approvisionnement en électricité de la bande de Gaza et a déclaré que dans un proche avenir, des contacts seront mis en place pour mettre le plan en pratique (Wafa, 8 mars 2018; Arabi21, 6 mars 2018).

Etat des préparatifs pour la “grande marche du retour”^[3]

• Les préparatifs se poursuivent pour “la grande marche de retour”. Les organisations palestiniennes ont annoncé la nomination d’un comité responsable de l’organisation de toutes les activités de la campagne (Télévision Al-Aqsa, 7 mars 2018). Ahmed Abu ‘Aish, porte-parole du comité organisateur, a déclaré que, en plus de la marche, une ville de tentes serait érigée près de la barrière, afin d’accueillir les milliers de personnes et leurs familles. Ils y habiteront entre le 30 mars et le 15 mai 2018. Les organisateurs ont déclaré que la ville de tentes serait érigée à une distance de 500 mètres de la clôture (Télévision al-Aqsa, 11 mars 2018). Abu Ratima, activiste de la marche, a déclaré que pour l’heure, aucune date précise n’a été fixée pour le début de la marche et que la date finale serait déterminée par les circonstances (alresala.net, 11 mars 2018).
• Muhammad Khalaf, coordinateur du comité de la marche, a déclaré que les préparatifs incluent la tenue de réunions pour recruter le public pour la marche. Jusqu’à présent, 13 comités ont été nommés par divers secteurs publics (y compris un comité de femmes, un comité de jeunes, un comité de l’héritage et la culture, et un comité des médias sociaux). Il a précisé que le comité coordinateur a publié un avis appelant tous les habitants de la bande de Gaza à participer à la manifestation, qui aurait lieu “pacifiquement” et dont l’objectif est de réaliser le “droit de retour.” Les organisateurs de la manifestation ont fait savoir qu’elle était soutenue par un certain nombre d’organisations, dont le Hamas, mais qu’il n’y aurait pas de présence officielle de représentants de l’organisation (Reuters, 8 mars 2018).
• Khaled al-Batash, membre du JIP et coordinateur des forces nationales et islamiques dans la bande de Gaza, a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé la création de “l’autorité national du camp et de la marche à la frontière,” qui, a-t-il dit, commencerait les activités afin de réaliser le “droit au retour”, la levée du siège de la bande de Gaza et l’annulation des décisions de Trump concernant Jérusalem et les réfugiés. Al-Batash a déclaré que l’autorité avait été établie par un consensus national entre le Hamas, le Fatah, le JIP, le FPLP, le Parti populaire palestinien et d’autres groupes (tels que les organisations de défense des droits de l’homme). Selon lui, ces activités débuteront dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie en même temps. Il a ajouté que les activités seront menées en coordination avec les Palestiniens à l’étranger et les Arabes israéliens (Palinfo, Al-Anadolu News et Quds Press, 7 mars 2018).
• Isma’il Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a déclaré que le Hamas ne sera pas en mesure d’arrêter les dizaines de milliers de Gazaouites du Nord, de l’Est et du Sud de la bande de Gaza qui protesteront contre le “siège” imposé à la bande de Gaza (Compte Twitter Palinfo, 9 mars 2018). Talal Abu Zarifa, membre du bureau politique du Front Démocratique de Libération de la Palestine, a déclaré que la marche portait un message important pour la communauté internationale, l’incitant à prendre la responsabilité de la bande de Gaza, qui souffre sous le siège. Il a dit que le message principal des marches était que le “droit de retour” ne peut être révoqué (Shehab, 11 mars 2018).

Tentative d’assassinat du Premier ministre Rami Hamdallah

• Le 13 mars 2018, un engin piégé a explosé contre le convoi de Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien, et Majed Faraj, le chef des renseignements généraux palestiniens. Les deux se trouvaient dans la bande de Gaza afin de participer à l’inauguration d’une station d’épuration. L’explosion s’est produite le long de la route principale à travers la bande de Gaza près de la ville de Beit Hanoun dans le Nord. Trois véhicules ont été endommagés par l’explosion, un d’entre eux dans le convoi de Hamdallah. Il y a des rapports contradictoires sur les personnes blessées dans l’explosion. Selon un rapport, personne n’a été blessé. Selon un autre, sept personnes ont été blessées (Page Facebook Khaber Press, 13 mars 2018).
• Le bureau de Mahmoud Abbas a fermement condamné la tentative d’assassinat et imputé la pleine responsabilité au Hamas. Selon la déclaration, les responsables de l’attaque servent directement les intérêts d’Israël, qui cherche à perpétuer la dissension palestinienne (Wafa, 13 mars 2018). Mahmoud Abbas a interrompu sa visite en Jordanie et est retourné à Ramallah (Ma’an, 13 mars 2018). Le Hamas a exprimé sa surprise face aux accusations de l’AP et a appelé le ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza à ouvrir une enquête sur l’événement (Compte Twitter Palinfo, 13 mars 2018).

   
Droite: Un des véhicules endommagés par l’explosion (Page Facebook Khaber Press, 13 mars 2018). Gauche: Le cratère laissé par l’explosion (Compte Twitter Palinfo, 13 mars 2018)

Réunion d’urgence de l’UNRWA

• Une réunion d’urgence est prévue à Rome le 14 mars 2018 pour discuter des difficultés financières de l’agence. Le porte-parole de l’UNRWA, Sami Mushasha, a déclaré que 90 pays doivent assister à la réunion, qui aura lieu sous parrainage suédois, jordanien et égyptien. Il a déclaré qu’il était optimiste quant à son résultat en raison de la participation de nombreux pays (Dunia al-Watan, 11 mars 2018). Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien, dirigera la délégation palestinienne à la réunion. Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères palestinien, a déclaré que la représentation palestinienne de haut rang prouve que le succès de l’UNRWA et la hausse de ses sources de financement sont importants pour les dirigeants palestiniens (Dunia al-Watan, 11 mars 2018).

Préparatifs en vue de la conférence du conseil palestinien ^[4]

• Le Comité exécutif de l’OLP a décidé de convoquer le Conseil national palestinien (PNC) le 30 avril 2018. On ne sait pas où la conférence aura lieu parce que le Hamas, le JIP et le FPLP exigent qu’elle ait lieu au-delà des frontières de l’AP pour assurer le plus grande nombre de participants.
• Il est prévu que lors de la conférence de nouveaux candidats seront choisis pour les rôles clés au sein de l’OLP (secrétaire général du comité exécutif, président de l’OLP). Certains membres du Comité exécutif de l’OLP seront remplacé (al-Hayat, 10 mars 2018). Des “sources fiables” ont été citées disant que l’objectif principal de la conférence est de choisir une nouvelle direction pour réorganiser et renouveler la légitimité de l’OLP et promouvoir son statut, compte tenu de la scission palestinienne. Selon les sources, les changements soutiendront la stabilité dans l’arène politique palestinienne. Il a également été signalé qu’un certain nombre de vétérans quitteront le conseil (Safa, 6 mars 2018). Le Hamas et le JIP ont critiqué la décision de convoquer le PNC. Le Hamas a publié un avis qualifiant la conférence de “violation flagrante du consensus national” et de la réconciliation palestinienne (Site Internet du Hamas, 7 mars 2018). Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas a déclaré que le Hamas ne participera pas à la conférence (al-Aqsa, 7 mars 2018). Le porte-parole du JIP, Da’ud Shehab, s’est opposé à la tenue de la conférence au motif qu’elle n’a aucune valeur et n’apportera aucun résultat (Shehab, 7 mars 2018).

Détention du président de l’association des étudiants de l’Université de Bir Zeit

• Le 7 mars 2018, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté le président de l’association des étudiants de l’université de Bir Zeit, soupçonné d’être impliqué dans des activités terroristes. Il a été détenu sur le campus pendant les cours. Selon les Palestiniens, il s’agit d’Omar Kaswani, président de l’association étudiante et chef du Bloc Islamique (faction du Hamas à l’université).
• L’université de Bir Zeit a dénoncé la soi-disant prise de contrôle du campus de l’université par les forces de Tsahal. L’université a affirmé que les soldats de Tsahal avaient tiré à balles réelles et a également dénoncé la détention d’Omar. Kaswani, le président de l’association étudiante. L’université a exigé que l’association internationale des universités, l’association arabe des universités, la communauté internationale, l’ONU et ses agences défendent les institutions universitaires dans les territoires palestiniens (Wafa, 10 mars 2018).
• La détention a conduit à une série de condamnations de l’AP et des organisations palestiniennes, qui ont appelé à une intervention internationale. Des rassemblements ont eu lieu pour protester contre la détention par Israël. Le ministre de l’Education de l’Autorité Palestinienne a organisé une conférence de presse où il a dénoncé les activités d’Israël contre le système éducatif palestinien et “l’enlèvement” du président de l’association étudiante. Le Hamas a dénoncé la détention, affirmant qu’il s’agit d’un acte d’agression contre l’université (al-Aqsa, 8 mars 2018).

   
Droite: Conférence de presse du ministre palestinien de l’Education (Wafa, 12 mars 2018). Gauche: Manifestation de protestation organisée par les étudiants de l’université de Bir Zeit (Page Facebook du Bloc islamique à l’Université de Bir Zeit, 10 mars 2018)

Activités diplomatiques palestiniennes contre le statut d’Israël au Conseil de sécurité

• Israël envisage de proposer sa candidature pour le poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que partie du bloc d’Europe occidentale et d’autres états. Les élections se tiendront en Juin 2018. L’Allemagne et la Belgique sont également candidates, et la majorité des deux tiers au moins des membres de l’Assemblée générale est nécessaire. ^[5]
• Malgré le fait qu’Israël n’a pas encore décidé de proposer ou non sa candidature, des efforts palestiniens sont déjà déployés pour saper le mouvement israélien. Riyadh Mansour, le représentant palestinien à l’ONU, a déclaré qu’il était très important pour Israël de devenir un membre non permanent du Conseil de sécurité. Il a ajouté que dans un futur proche, les Palestiniens se rendront dans les Etats africains, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud pour lutter contre les efforts d’Israël de recruter des voix à l’ONU (Wafa, 12 mars 2018).

L’AP et le Fatah continuent de glorifier Dalal al-Mughrabi ^[6]

• Le 11 mars 2018, une cérémonie a eu lieu au musée dans l’enceinte de l’Institut Yasser Arafat à Ramallah ^[7]pour marquer le 40^ème anniversaire de la mort de Dalal al-Mughrabi et des membres de le cellule terroriste qui ont mené le massacre de la route côtière en 1978, tuant 35 civils israéliens (y compris des enfants). Un discours a été prononcé par Nasser al-Qudwa, membre du Comité central du Fatah, qui est également le président de l’institut Yasser Arafat. Il a fait l’éloge de Dalal al-Mughrabi et l’a remerciée ainsi que d’autres membres de son équipe. Il a précisé que la tenue de l’événement au musée Yasser Arafat souligne le “lien merveilleux entre le père [Arafat] et sa fille [Dalal al-Mughrabi]” (Wafa, 11 mars 2018).

   
Droite: Nasser al-Qudwa à l’Institut Yasser Arafat à Ramallah avec une photo de Dalal al-Mughrabi sur un écran derrière lui. Gauche: Les participants se souviennent de Dalal Mughrabi et des autres terroristes dans l’attaque au début de l’événement (Page Facebook de la télévision palestinienne, 10 mars 2018)

• Le Fatah a publié des photos de Dalal al-Mughrabi et une vidéo la glorifiant sur sa page Facebook officielle (Page Facebook officielle du Fatah, 10, 11 et 12 mars, 2018).