Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (7-24 octobre 2019)

Les marches du retour

La marche du 11 octobre 2019

• Le vendredi 11 octobre 2019, la marche du retour avait pour thème “Nos enfants chahids.” Environ 5 000 Palestiniens ont participé. Malgré la baisse du nombre de participants, le niveau de violence était élevé, similaire aux semaines précédentes, notamment le lancer d’engins piégés et de cocktails Molotov sur des soldats de Tsahal. Un certain nombre d’émeutiers sont arrivés à la barrière de sécurité, l’ont sabotée et certains ont tenté de la traverser et de pénétrer par effraction en territoire israélien. Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a signalé 49 blessés (Page Facebook d’Ashraf al-Qidra, 11 octobre 2019).

    
Droite : Des membres des forces de sécurité du Hamas dirigent le trafic à l’entrée d’un camp du retour dans la bande de Gaza. Gauche : Des membres des forces de sécurité du Hamas aident à évacuer les blessés (Site Internet du ministère de l’Intérieur de la Bande de Gaza, 11 octobre 2019)

La marche du 18 octobre 2019

• Le vendredi 18 octobre 2019, la marche du retour avait pour thème: “Non à la normalisation [des relations avec Israël]”. Environ 4 500 Palestiniens y ont participé. Le niveau de violence était faible par rapport aux semaines précédentes. Des émeutiers ont lancé des cocktails Molotov sur des soldats de Tsahal. Cinq Palestiniens ont tenté de pénétrer en territoire israélien. Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a fait état de 69 blessés (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 18 octobre 2019).

    
Des émeutiers dans l’Est du camp d’al-Bureij ont brûlé un “cercueil” avec une photo de Rehavam Zeevi, le ministre israélien du Tourisme, à l’occasion de l’anniversaire de son assassinat par des terroristes palestiniens (Page Facebook d’Abu Wattan, 18 octobre 2019)

• L’Autorité nationale suprême a annoncé que le 25 octobre 2019 se déroulerait la 80^ème marche du retour sur le thème “Nos prisonniers … notre al-Aqsa … Nous arrivons”. Le slogan est destiné à souligner la poursuite du soutien aux Palestiniens emprisonnés en Israël et à envoyer à Israël le message selon lequel le fait de nuire aux lieux saints musulmans, en particulier à la mosquée Al-Aqsa, est une ligne rouge (Shehab, 18 octobre 2019).

Manifestation de femmes contre le “siège” de Gaza

• Le 22 octobre 2019, l’Autorité nationale suprême a organisé un rassemblement de femmes pour protester contre le “siège” de la bande de Gaza. Le rassemblement a eu lieu du côté palestinien du passage d’Erez, dans le Nord de la bande de Gaza. Un discours a été prononcé par Iktimal Hamad, membre du comité directeur de l’Autorité nationale. Elle a affirmé que les femmes palestiniennes continuaient sur la voie des militantes palestiniennes qui avaient été tuées au cours de leurs activités. Elle a ajouté que la femme palestinienne jouait son rôle aux côtés des combattants palestiniens et brandissait son arme. Les femmes poursuivront désormais toutes leurs formes de lutte, y compris la lutte populaire (Palestine Online, 23 octobre 2019).

    
Le rassemblement des femmes (Page de droite : page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 22 octobre 2019 ; à gauche : Palestine Online, 23 octobre 2019)

Tirs de roquettes en Israël

• Au cours de la période écoulée, aucun tir de roquette ni d’obus de mortier n’a été identifié en Israël.

Répartition mensuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Répartition annuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Autres événements

• Le 17 octobre 2019, une force de l’armée israélienne a identifié un drone près de la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza. Il a été intercepté par les forces de Tsahal (Porte-parole de Tsahal, 17 octobre 2019).
• Le 18 octobre 2019, un incendie s’est déclaré près d’une des communautés proches de la bande de Gaza. Un enquêteur du service des incendies a déterminé qu’il avait été provoqué par un ballon incendiaire (0404 News, 19 octobre 2018).

Tentative d’attaque à l’arme blanche au terminal de Te’enim

• Le 18 octobre 2019, les gardes de l’autorité du passage frontalier au terminal de Te’enim (près de Tulkarem) ont empêché une attaque à l’arme blanche. Un Palestinien tenant un couteau a couru en direction du terminal, suspecté de vouloir attaquer les gardes. La procédure pour arrêter un suspect a été utilisée et, lorsque le Palestinien n’a pas arrêté, il a été tué par balle. Aucune victime israélienne n’a été signalée (Compte Twitter du ministère israélien de la Défense, 18 octobre 2019). Le Palestinien était Raed Majid Muhammad al-Bahri, 25 ans, du village de Zibad, dans le district de Tulkarem (Wafa, 18 octobre 2019).

    
Droite : La scène de l’attaque au passage de Te’enim (Compte Twitter du ministère de la Défense israélien, 18 octobre 2019). Gauche : Raed al-Bahri (Page Facebook de Raed al-Bahri, 19 juin 2019)

Tentative d’attaque dans le camp de réfugiés d’Al-Amari

• Dans la nuit du 16 octobre 2019, les forces de sécurité israéliennes ont mené une activité de sécurité dans le camp de réfugiés d’al-Am’ari, près de Ramallah. Elles ont arrêté deux Palestiniens soupçonnés d’implication dans le terrorisme. À la fin de l’activité, un véhicule s’est dirigé vers les soldats afin de percuter des soldats assis dans un véhicule blindé. Un passager dans le véhicule a été identifié comme tenant un objet suspect qui s’est révélé être un couteau. Les soldats l’ont blessé par balle. Le Palestinien, de Jérusalem-Est, a été emmené à l’hôpital. Aucune victime israélienne n’a été signalée. Après l’événement, une émeute s’est développée sur le site et des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de sécurité israéliennes (Compte Twitter de la police israélienne, 17 octobre 2018). Le club des prisonniers palestiniens a indiqué que le Palestinien était Firas al-Halak, 25 ans, de Beit Hanina (Page Facebook du club des prisonniers palestiniens, 17 octobre 2019).

Autres événements

• En Judée-Samarie, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles (principalement des véhicules). Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités de lutte contre le terrorisme dans toute la Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes et s’emparant d’armes de qualité militaire et d’armes improvisées. Les événements les plus marquants ont été les suivants :
  • Le 20 octobre 2019 – Au cours d’une activité de la police des frontières à l’entrée de Bani Na’im (à l’Est de Hébron), deux suspects de Hébron et un de Bayt Jala ont été arrêtés et ont été retrouvés dans leur voiture (Unité du porte-parole de la police israélienne, 20 octobre 2019).
  • Le 19 octobre 2019 – Des cocktails Molotov ont été lancés sur un poste de Tsahal sur la route Gush Etzion-Hébron, près du camp de réfugiés d’Al-Aroub. Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 19 octobre 2019).
  • Le 18 octobre 2019 – Une bombe artisanale a été lancée sur un poste de Tsahal sur la route reliant Gush Etzion à Hébron, près de Bayt Umar. Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 18 octobre 2019).
  • Le 18 octobre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près du barrage routier du tunnel sur la route Jérusalem-Gush Etzion. Aucune victime n’a été signalée. Le pare-brise avant du véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 18 octobre 2019).
  • Le 17 octobre 2019 – Les forces de sécurité israéliennes surveillant l’entrée du tombeau de Joseph à Naplouse ont trouvé un engin piégé. Il a été neutralisé par les forces de Tsahal (Porte-parole de Tsahal, 17 octobre 2019).
  • Le 17 octobre 2019 – Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes à Bayt Awa (Ouest de Hébron), une mitrailleuse Carlo improvisée a été découverte (Porte-parole de Tsahal, 17 octobre 2019).
  • Le 16 octobre 2019 – Une bombe a été lancée sur un parking près de la tombe de Rachel (Bethléem). Trois véhicules ont été endommagés (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 16 octobre 2019).
  • Le 16 octobre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien sur la route entre Kiryat Arba et Bayt Einun. Deux passagères ont été légèrement blessées; le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 16 octobre 2019).
  • Le 12 octobre 2019 – Des tirs ont été tirés d’une voiture en marche sur un poste de Tsahal près de Tulkarem. Aucune victime n’a été signalée (Porte-parole de Tsahal, 12 octobre 2019).
  • Le 10 octobre 2019 – Deux cocktails Molotov ont été lancés sur l’autoroute trans-Judée près du pont Halhul (entre Hébron et Tarqumiya). Un cocktail Molotov a été lancé depuis une voiture près de Tekoa (Sud-Est de Bethléem). Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 10 octobre 2019).
  • Le 8 octobre 2019 – Au cours d’une activité menée par les forces de sécurité israéliennes pour localiser des armes dans le village d’Azoun (à l’Est de Qalqilya) et des armes improvisées à Hébron, une arme de poing et des munitions ont été saisies (Porte-parole de Tsahal, 8 octobre 2019).
  • Le 7 octobre 2019 – Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes à Kafr Qaddum (Sud-Ouest de Naplouse), un Palestinien a été arrêté pour avoir trouvé en possession d’un fusil d’assaut M-16 et de munitions dans son véhicule (Porte-parole de Tsahal, 7 octobre 2019).

Principales attaques commises en Judée-Samarie^[1]

Visite d’une délégation du JIP en Egypte

• Une délégation de hauts responsables du JIP a quitté la bande de Gaza pour se rendre en Égypte. Ils ont rejoint une autre délégation de hautes personnalités déjà en Egypte, dirigée par le chef de l’organisation Ziyad al-Nakhalah. La délégation a discuté de la libération des membres du JIP emprisonnés dans les prisons d’Égypte, de la sécurité égyptienne le long de la frontière avec la bande de Gaza et de l’accalmie avec Israël (Chehab, 17 octobre 2019). Avant la réunion, Samir Ghattas, membre du parlement égyptien, a déclaré que de hauts responsables égyptiens ne discuteraient que d’un seul sujet avec le JIP, la poursuite de l’accalmie avec Israël. Selon lui, le Hamas a fait preuve de plus de retenue que le JIP, qui, en raison de ses bonnes relations avec l’Iran, enflamme la situation sur le terrain et conduit à une escalade (Dunia al-Watan, 14 octobre 2019).
• Nafez Azzam, membre du bureau politique du JIP, a déclaré que la réunion de la délégation avec de hauts responsables des renseignements généraux égyptiens avait duré cinq heures. Ils ont discuté du terminal de Rafah, des procédures à suivre pour se rendre dans la bande de Gaza depuis l’aéroport du Caire, des efforts pour mettre fin au “siège” de la bande de Gaza et de la réconciliation interne entre Palestiniens. Il a ajouté que les marches du retour avaient également été discutées avec l’Égypte (Paltoday, 15 octobre 2019).
• Une source de la branche armée du JIP a rapporté qu’au cours de sa visite au Caire, la délégation avait conclu un accord avec les services de renseignements égyptiens pour la libération des Palestiniens emprisonnés dans les prisons égyptiennes (al-Hadath, 17 octobre 2018). Le 17 octobre 2019, après une visite de quatre jours en Égypte, la délégation est rentrée dans la bande de Gaza avec 26 membres du JIP qui ont été libérés ^[2] (Safa, 15 octobre 2019).
• Selon une source palestinienne en Egypte et une autre source du côté égyptien du terminal de Rafah, les autorités égyptiennes ont libéré des prisonniers appartenant au JIP qui avaient été arrêtés en route vers la bande de Gaza depuis le Liban et d’autres pays (Al-Quds, 11 octobre 2019). Selon nous, un accord aurait peut-être été conclu selon lequel l’Égypte aurait libéré des prisonniers du JIP en échange de l’engagement de l’organisation envers l’accalmie.

   
Droite : Khaled al-Batash et Bahaa Abu al-Ita, membres du JIP, au terminal de Rafah (Compte Twitter de Russia Today à Gaza, 17 octobre 2019). Gauche : Nafez Azzam, Khaled al-Batash et Bahaa Abu al-Ita lors d’une réception pour les membres du JIP libérés de prison en Égypte (Compte Twitter de Russia Today in Gaza, 17 octobre 2019)

32^ème anniversaire de la fondation du JIP

• Le Jihad Islamique Palestinien a célébré le 32^ème anniversaire de sa fondation. Sa branche armée a organisé un défilé militaire en présence de dizaines de membres, depuis le domicile de Ramadan Shalah, l’ancien secrétaire général de l’organisation (Filastin al-Yawm, 9 octobre 2019). A la veille de l’événement, une délégation de la direction du Hamas conduite par Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a rencontré la direction du JIP. Haniyeh a déclaré que le Hamas et le JIP avaient une “alliance stratégique” et que leurs relations s’étaient améliorées. Il a ajouté que le Hamas et le JIP avaient établi des positions communes en faveur de la “résistance” [cf., du terrorisme] et de l’islam (Filastin al-Yawm, 8 octobre 2019).

    
Ismaël Haniyeh dirige une délégation de la direction du Hamas auprès de la direction du JIP (Compte Twitter de Filastin al-A’an, 8 octobre 2019)

Inauguration du “Parc du retour” à l’Est de Gaza

• L’Autorité nationale suprême a annoncé l’achèvement du “Parc du retour” sur le territoire du camp du retour situé à l’Est de la ville de Gaza (environ 400 mètres de la frontière). Le parc a été construit pour accroître la participation populaire aux marches du retour. Il a également été construit pour établir un site dans la région où de nombreuses activités pourraient être organisées pour inculquer le concept de “droit au retour” à la conscience palestinienne. Le parc a été construit sur un site où des bâtiments avaient été détruits lors d’activités israéliennes (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 10 octobre 2019).
• Le 13 octobre 2019, le parc, qui couvre une superficie d’environ 2 hectares, a été inauguré avec une cérémonie en présence de hauts responsables du Hamas et du JIP. Khaled al-Batash, président de l’Autorité nationale suprême, a annoncé que l’Autorité tiendrait des réunions hebdomadaires dans un bureau du parc pour souligner son engagement à poursuivre les marches (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 13 octobre 2019; Ayn, 13 octobre 2019).

     
Droite : Une vue aérienne du parc, qui comprend une aire de jeux, des pelouses, des jardins, des aires de repos ombragées et des fontaines. Gauche : Les personnalités du Hamas et du JIP lors de l’inauguration du parc (Page Facebook de l’Autorité nationale, 10 et 13 octobre 2019)

• Sur les réseaux sociaux, des opposants au Hamas ont critiqué l’ouverture du parc. Par exemple, “Abu Musab” a écrit que “Plus de 300 chahids lors des marches du retour en échange d’une poignée de dollars et de la construction du parc du retour” (Compte Twitter d'”Abu Musab”, 11 octobre 2019). Najla Fathi a écrit que “le Hamas et l’autorité de la marche du non-retour ont annulé le concept du retour sur nos terres, à Jaffa, à Haïfa et dans nos parcs de ces villes, et ont construit le parc de retour [à l’Est de la ville de Gaza] Que la malédiction soit sur la tête de ceux qui se moquent du peuple ignorant dont le sang est versé en vain et contre les personnalités qui tirent profit de la construction de parcs” (Compte Twitter de Najla Fathi, 11 octobre 2019). Wassim al-Wahidi s’est demandé si le parc “construit avec le sang des chahids et des os brisés des blessés” serait gratuit ou s’il y aurait un droit d’entrée (Compte Twitter de Wassim al-Wahidi, 13 octobre 2019). “Anwer” a écrit que “Le ticket pour le parc du retour, construit avec le sang de nos enfants pour amuser nos enfants, coûte 1,5 shekels [environ 40 cents]” (Compte Twitter de “Anwer”, 13 octobre 2019).

Préparatifs pour les élections présidentielles palestiniennes

• Le 7 octobre 2019, Mahmoud Abbas a rencontré dans son bureau à Ramallah Hana Nasser, président de la commission électorale centrale palestinienne, et l’a chargé de renouer les contacts avec les organisations palestiniennes avant les élections au Conseil législatif. Quelques mois plus tard, des élections auront lieu pour le Président de l’Autorité Palestinienne. Selon Mahmoud Abbas, il aurait chargé le gouvernement palestinien et les forces de sécurité palestiniennes de fournir tout le nécessaire pour la tenue des élections (Wafa, 7 octobre 2018).

Poursuite des activités palestiniennes visant à séparer l’économie de l’AP d’Israël

• L’AP poursuit ses activités en vue d’une séparation économique d’Israël. À cette fin, une délégation de l’Autorité Palestinienne dirigée par le Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh s’est rendue en Égypte et a discuté d’une série de mesures, notamment le transfert au terminal de Rafah de certaines des marchandises importées entrant dans la bande de Gaza par Kerem Shalom. Cela permettra au ministère égyptien du Trésor de percevoir les taxes sur les marchandises sans intervention israélienne (al-Akhbar, 10 octobre 2019). Khaled al-Asili, le ministre de l’Economie nationale de l’Autorité Palestinienne, a déclaré que sur les marchés palestiniens, il serait bientôt possible de trouver des produits et des produits fabriqués en Égypte plutôt qu’en Israël, et que des produits palestiniens seraient disponibles en Égypte (al-Sharq al-Awsat, 9 octobre 2019). De plus, interrogé par la télévision égyptienne, Muhammad Shtayyeh a déclaré que les hôpitaux égyptiens remplaceraient les hôpitaux israéliens (Chaîne DMC, 12 octobre 2019).
• Le 14 octobre 2019, Muhammad Shtayyeh a déclaré que dans le cadre des mesures visant à séparer l’économie palestinienne d’Israël, l’Autorité Palestinienne avait l’intention d’augmenter la quantité d’électricité reçue des États arabes en remplacement de celle d’Israël. Ainsi, l’Autorité Palestinienne augmentera la quantité d’électricité provenant de Jordanie. Il a ajouté que l’AP travaillait pour adhérer à l’accord de production d’énergie de la Ligue arabe et pour renouveler son offre d’électricité à partir de la bande de Gaza, comme elle l’avait été par le passé (Al-Quds, 14 octobre 2019).

La question des recettes fiscales

• Selon les déclarations de Muhammad Shtayyeh à la réunion hebdomadaire du gouvernement palestinien, la question des recettes fiscales n’a pas encore été résolue et Israël n’a pas de gouvernement qui puisse prendre une décision. Il a dit que l’AP s’engagerait à payer les salaires des familles des chahids et des prisonniers (Wafa, 7 octobre 2019). Lors de la réunion tenue le 14 octobre 1919, il a déclaré que la crise des recettes fiscales n’avait pas encore été résolue et que le gouvernement travaillait d’arrache-pied pour obtenir tous les fonds d’Israël (Sawa, 14 octobre 2019).

L’AP bloque des sites Internet

• Le tribunal d’instance de Ramallah a ordonné le blocage de 59 sites Internet palestiniens sur l’ordre du procureur général. Selon la plainte, les sites Internet manqueraient de respect à l’Autorité Palestinienne et publieraient des contenus qui menaçaient la sécurité nationale. La plupart des sites sont affiliés au Hamas, au JIP et à Muhammad Dahlan, haut responsable déchu du Fatah et rival de Mahmoud Abbas. Parmi les sites bloqués figurent le site d’informations Amad, le site de l’Agence de presse Shehab, les sites d’informations Paldf, Shabakat Quds et alresala.net (Dunia al-Watan, 21 octobre 2019).
• La décision de bloquer les sites a provoqué une vague de réactions de colère de la part de Palestiniens et d’organisations de défense des droits humanitaires qui ont protesté au nom de la liberté de pensée au sein de l’Autorité palestinienne. L’Autorité Palestinienne a également critiqué la décision et demandé à la cour de l’inverser. Une manifestation a eu lieu dans la bande de Gaza (Palinfo, 22 octobre 2019). À Ramallah, un appel a été lancé pour organiser une manifestation (Compte Twitter alresala.net, 22 octobre 2019). Les principales réactions ont été les suivantes :
  • Le Premier ministre palestinien, Muhammad Shtayyeh, a déclaré que le gouvernement avait demandé au procureur général et à d’autres agences liées au dossier de réexaminer la décision. Il a ajouté que le syndicat des journalistes palestiniens envisageait de faire appel (Page Facebook de Ramallah News, 22 octobre 2019).
  • Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a appelé l’Autorité Palestinienne à mettre fin à sa guerre contre le journalisme palestinien. Il a déclaré que la décision donnait l’impression que l’AP et Israël travaillaient ensemble contre l’opinion palestinienne (Site Internet du Hamas, 21 octobre 2019).
  • Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, s’est dit surpris de constater que la décision de bloquer les sites Internet avait été prise exactement à un moment où Israël menait une guerre contre le récit palestinien. Il a ajouté que la décision exposait le “rôle dangereux” de l’Autorité Palestinienne, qui complète le rôle joué par Israël dans sa guerre contre la vérité (Site Internet du Hamas, 22 octobre 2019).

Appel à intensifier la “résistance populaire”

• Le 12 octobre 2019, la première conférence du Fatah pour [soutenir] la “résistance populaire” s’est tenue à Ramallah, sous l’égide de Mahmoud Abbas. Elle a été organisée par “l’autorité de lutte contre la barrière et les colonies”. Des membres du Comité central et du Conseil révolutionnaire du Fatah, des représentants du Fatah de diverses régions, des comités de résistance populaire, etc. ont assisté à la conférence. Des discours ont été prononcés sur le droit de la “résistance populaire” [cf., le terrorisme populaire] son intensification.
• Les principaux points abordés dans les discours étaient les suivants :
  • Mahmoud al-‘Alul, président adjoint du Fatah, a déclaré que les différents types de “résistance” étaient le droit légitime des “peuples occupés”. Il a ajouté que la “résistance populaire” avait un rôle à jouer dans la recherche d’un soutien mondial dans l’intérêt du peuple palestinien. Il a ajouté que les activistes du Fatah avaient toujours été aux premières lignes de la “résistance” et qu’il devait continuer à servir de bouclier contre “l’occupation” et à mettre un terme à sa disparition (al-Hayat al-Jadeeda, 12 octobre 2019).
  • Jamal Muheisen, responsable du bureau d’organisation et de mobilisation du Fatah en Judée-Samarie, a déclaré qu’il était du devoir de chacun de faire partie de la “résistance populaire” car elle était devenue une stratégie. Il a appelé le public de l’Autorité Palestinienne à utiliser des mesures de “résistance populaire” plus énergiques, telles que verser de l’huile sur les routes et bloquer les routes avec des pneus et des clous. Il a ajouté que chaque mesure devait être utilisée au moment opportun (al-Quds, 21 octobre 2019).

    
Droite : Mahmoud al-‘Alul, vice-président du Fatah, lors de la première conférence du Fatah sur la “résistance populaire” à Ramallah. Gauche : Jamal Muhsein prononce un discours lors de la conférence (Page Facebook de Jamal Muheisen, 12 octobre 2019)

• La conférence s’est terminée par un certain nombre de décisions (al-Hayat al-Jadeeda, 14 octobre 2019) :
  • Relancer la “résistance populaire” et utiliser les mesures du Fatah pour diriger le bureau d’organisation et de mobilisation.
  • Établir un cadre pour une “activité populaire” qui engloberait toutes les organisations de l’OLP. C
  • Comités de gardes [locaux] en activité.
  • Adopter le boycott [d’Israël] et soutien au mouvement de boycott [cf., BDS].

Réactions palestiniennes à l’invasion turque en Syrie

• Le 9 octobre 2019, l’armée turque a lancé une vaste opération dans le Nord-Est de la Syrie (“Peace Spring”) afin de créer des “zones turques” sur le territoire syrien que les Turcs ont annoncé avoir l’intention d’utiliser pour renvoyer des réfugiés syriens dans leur propre pays. Les réactions des Palestiniens étaient contradictoires : le Hamas, aidé par la Turquie et partageant la même idéologie des Frères Musulmans, a soutenu l’invasion turque. Il a même organisé des rassemblements en faveur de l’invasion de la bande de Gaza (Compte Twitter Shabakat Quds, 14 octobre 2019). Le JIP, parrainé par l’Iran, a condamné (bien que faiblement) l’invasion turque et a appelé à l’arrêt des combats.
• Les principales réactions ont été les suivantes :
  • Le Hamas a officiellement déclaré que la Turquie avait le droit de se défendre et de défendre ses frontières, ainsi que de lever les menaces qui pèsent sur sa sécurité nationale. Le Hamas a également appelé les États-Unis à se retirer complètement de la région (Site Internet du Hamas, 14 octobre 2019).
  • Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a exprimé l’espoir que les efforts politiques de la Turquie l’aideraient à atteindre ses objectifs de sécurité. Il a souligné que le peuple palestinien était avec la Turquie et avait le droit de défendre sa sécurité et ses frontières (Al-Andalou News, 21 octobre 2019).
  • Le JIP a condamné les affrontements dans le nord de la Syrie. Il a appelé la Turquie à respecter les accords passés avec le régime syrien, à mettre fin aux combats et à discuter des problèmes avec l’autre partie au lieu de se battre (Filastin al-Yawm, 13 octobre 2019).