Pleins feux sur le jihad mondial (12-18 juillet 2018)

Le Président des États-Unis et le Président de la Russie à la conférence de presse conjointe organisée après leur réunion (Site Internet du Kremlin, 16 juillet 2018)

Le Président des États-Unis et le Président de la Russie à la conférence de presse conjointe organisée après leur réunion (Site Internet du Kremlin, 16 juillet 2018)

ank et APC des forces rebelles de Daraa remis à l'armée syrienne (SANA, 15 juillet 2018)

ank et APC des forces rebelles de Daraa remis à l'armée syrienne (SANA, 15 juillet 2018)

Drapeaux syriens dans la ville de Tafas (SANA, 12 juillet 2018)

Drapeaux syriens dans la ville de Tafas (SANA, 12 juillet 2018)

Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid dans la ville de Hayt. Une vidéo publiée montre que leur porte-parole a prêté allégeance au chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi.

Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid dans la ville de Hayt. Une vidéo publiée montre que leur porte-parole a prêté allégeance au chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi.

Tell Al-Harrah et les maisons de la ville d'Al-Harrah à proximité (Youtube, 31 janvier 2011)

Tell Al-Harrah et les maisons de la ville d'Al-Harrah à proximité (Youtube, 31 janvier 2011)

Armes de l'Etat islamique découvertes par l'armée syrienne dans le village de Hasrat, au Nord d'Abu Kamal (SANA, 14 juillet 2018)

Armes de l'Etat islamique découvertes par l'armée syrienne dans le village de Hasrat, au Nord d'Abu Kamal (SANA, 14 juillet 2018)

Armes de l'armée égyptienne saisies par les membres de l'Etat islamique dans l'embuscade (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018)

Armes de l'armée égyptienne saisies par les membres de l'Etat islamique dans l'embuscade (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018)

Un terroriste de l'Etat islamique avant l'attaque, avec le drapeau de l'Etat islamique en arrière-plan (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 13 juillet 2018)

Un terroriste de l'Etat islamique avant l'attaque, avec le drapeau de l'Etat islamique en arrière-plan (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 13 juillet 2018)

Principaux événements
  • L’armée syrienne continue d’enregistrer des réalisations dans la campagne de reprise du Sud du pays. Après avoir repris le contrôle de la région de Daraa, l’armée syrienne a transféré son centre d’activité sur les hauteurs syriennes du Golan afin de reprendre les zones contrôlées par les organisations rebelles. Sur les hauteurs syriennes du Golan, l’armée syrienne a adopté un modus operandi combinant des combats au sol et la prise de contrôle de territoires tout en concluant des arrangements de reddition locale, dans le cadre des accords de cession mis en œuvre dans la région de Daraa.
  • Cette semaine, l’armée syrienne a lancé une offensive contre les bastions rebelles à l’Est et au Sud-Est de Quneitra. De violents combats ont eu lieu dans le village de Mashara (à environ 12 km à l’Est de Quneitra), où des dizaines de soldats syriens ont été tués, dont un officier syrien (général de brigade). Les villages d’Al-Harrah et de Tell al-Harrah, qui dominent les hauteurs syriennes du Golan, ont été repris dans le cadre d’arrangements de cession. Après avoir pris le contrôle de Tell al-Harrah, les forces syriennes ont continué à avancer vers le Sud, apparemment vers la ville de Nawa. Dans le même temps, l’armée syrienne a pris le contrôle des périphéries Sud et Sud-Ouest de l’enclave de l’Etat islamique (le bassin de Yarmouk) et s’est déployée en face de l’Armée de Khaled bin al-Walid, affiliée à l’Etat islamique. Les actions de l’armée syrienne constituent une menace pour l’enclave de l’organisation au Nord et du Sud.
  • Outre les combats, des pourparlers diplomatiques ont eu lieu, notamment sur la question de la présence des Iraniens et des forces chiites (réunion Netanyahu-Poutine, rencontre Trump-Poutine). Lors de leur réunion, Poutine et Trump ont exprimé leur soutien à la sécurité d’Israël. Poutine a déclaré que la situation sur les hauteurs du Golan devait être pleinement conforme à l’accord de séparation des forces de 1974, mais en même temps, il s’est abstenu de commenter publiquement la question du statut de l’Iran. Trump a noté que “la Russie et les Etats-Unis travailleront conjointement” pour le bénéfice d’Israël et a fait comprendre que les Etats-Unis ne permettraient pas à l’Iran de profiter de la campagne contre l’Etat islamique pour plébisciter ses intérêts en Syrie.
  • La Province du Khorasan de l’Etat islamique (Afghanistan / Pakistan) poursuit ses activités terroristes intensives, y compris des actes terroristes perpétrés par des terroristes suicide. Cette semaine, l’Etat islamique a perpétré un attentat suicide lors d’un rassemblement électoral au Pakistan, faisant environ 150 victimes. Une autre attaque a été menée par l’Etat islamique près du ministère de la Réhabilitation et du Développement rural à Kaboul, capitale de l’Afghanistan (faisant au moins sept morts).
Implication russe et américaine en Syrie
La question syrienne à la conférence au sommet entre les Présidents russe et américain
  • Le 16 juillet 2018, un sommet a été organisé à Helsinki entre le Président américain Donald Trump et le Président russe Vladimir Poutine[1]. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se sont également rencontrés en marge du sommet (Compte Twitter du ministère russe des Affaires étrangères, Agence de presse TASS, 16 juillet 2018).
  • La question syrienne était l’une des nombreuses questions discutées lors du sommet. A ce stade, nous n’avons pas d’informations sur les conclusions/accords conclus entre Poutine et Trump sur cette question. Dans leurs déclarations publiques, les Présidents de la Russie et des États-Unis ont souligné l’importance de la coopération dans l’arène syrienne et leur soutien à la sécurité d’Israël. Ci-après les principales déclarations des deux Présidents sur la question syrienne :
    • Selon le Président Poutine, la Russie et les États-Unis peuvent sans aucun doute coopérer entre eux et établir la paix en Syrie. Parlant de la situation dans le Sud de la Syrie, Poutine a déclaré qu’après la défaite finale des terroristes dans le Sud de la Syrie, la situation sur les hauteurs du Golan devrait être pleinement conforme à l’accord de séparation des forces de 1974[2] entre Israël et la Syrie afin de rétablir le calme sur les hauteurs du Golan, de rétablir l’accord de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël et de sauvegarder la sécurité d’Israël. Il a également noté qu’il serait possible de promouvoir la paix et la stabilité dans la région sur la base de la Résolution 3383 du Conseil de sécurité des Nations unies[3] (Site Internet du Kremlin, 16 juillet 2018). Poutine n’a pas abordé la question du statut de l’Iran en Syrie.
    • Le Président Trump a déclaré que la Russie avait soutenu les Etats-Unis dans leur campagne contre l’Etat islamique, qui touche à sa fin. Il a précisé que les Etats-Unis ne permettraient pas à l’Iran de profiter de la campagne contre l’Etat islamique pour faire avancer ses propres intérêts. Se référant à Israël, Trump a noté que les États-Unis agissent [en collaboration] depuis longtemps et sont plus proches d’Israël que de n’importe quel autre pays. Il a ajouté que la Russie agissait également au nom de la sécurité d’Israël. En conséquence, la Russie et les États-Unis travailleront ensemble pour le bénéfice d’Israël. Trump a noté que les armées de la Russie et des États-Unis coordonnent leurs opérations en Syrie et ailleurs (Site Internet du Département d’État américain, 16 juillet 2018).
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié le Président Trump et le Président Poutine pour leurs remarques. Il a exprimé son appréciation face à l’engagement profond affiché par le Président américain envers la sécurité de l’Etat d’Israël et a ajouté que l’alliance entre Israël et les Etats-Unis n’avait jamais été aussi forte. Le Premier ministre Netanyahu a exprimé son appréciation pour la coordination de la sécurité entre Israël et la Russie et a félicité la position du Président Poutine sur la nécessité de mettre en œuvre les accords de séparation des forces de 1974 entre Israël et la Syrie. Il a noté qu’il avait discuté de ces questions en détail avec les deux Présidents au cours des derniers jours (Page Facebook de Benjamin Netanyahu, 16 juillet 2018).
Syrie
La campagne dans le Sud de la Syrie

L’armée syrienne reprend la ville de Daraa

Cette semaine, l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent ont achevé la reprise de Daraa, la ville où le soulèvement contre le régime syrien a débuté il y a sept ans. Il semble que la ville soit tombée aux mains de l’armée syrienne sans aucune résistance significative, tout en mettant en œuvre des éléments de l’accord de cessez-le-feu du 6 juillet 2018. Les organisations rebelles ont remis leurs armes lourdes et moyennes à l’armée syrienne. Ceux qui ont refusé d’accepter l’accord ont été autorisés à quitter la ville et ont été transférés principalement dans la région d’Idlib (SANA, 15 juillet 2018).

  • Il semble que la plupart des rebelles et leurs familles aient été évacués de Daraa à Idlib dans le Nord. L’évacuation a été réalisée en plusieurs phases. Le 15 juillet 2018, la première phase a eu lieu avec le transfert par bus de 450 agents et leurs familles. Le convoi a été escorté par le Croissant-Rouge syrien (SANA, 15 juillet 2018). Apparemment, les évacués comprenaient des membres du Siège de Libération d’Al-Sham, qui ont été transférés à Quneitra dans le cadre d’un accord avec l’armée syrienne, parrainé par la Russie (Spoutnik en arabe, 11 juillet 2018).
Le Croissant-Rouge syrien escorte le convoi (SANA, 15 juillet 2018)   La première phase d'évacuation des forces rebelles du vieux Daraa.
Droite : La première phase d’évacuation des forces rebelles du vieux Daraa. Gauche : Le Croissant-Rouge syrien escorte le convoi (SANA, 15 juillet 2018)
L’armée syrienne s’établit dans la banlieue Sud du bassin du Yarmouk contrôlé par l’Etat islamique

Cette semaine, l’armée syrienne a repris des villes et des villages occupés par les organisations rebelles au Nord et au Nord-Ouest de Daraa. La reprise a été réalisée sur la base du cessez-le-feu du 6 juillet 2018, sans résistance significative. Ainsi, l’armée syrienne s’est établie dans la banlieue Sud de l’enclave contrôlée par l’Armée de Khaled bin Al-Walid, affiliée à l’Etat islamique, et les forces syriennes sont maintenant déployées en face. Ces mesures, selon notre évaluation, peuvent être interprétées comme une préparation de l’armée syrienne à une attaque contre l’enclave de l’Etat islamique à partir du Sud et du Sud-Ouest.

  • Dans le cadre de l’établissement de sa présence, cette semaine, l’armée syrienne a repris la ville de Tafas, située à environ 10 km au Nord de Daraa, et plusieurs villes et villages alentour. Il y a environ 50 000 habitants à Tafas, et la ville constitue un important centre urbain dans le Nord-Ouest de Daraa. Le 12 juillet 2018, l’armée syrienne est entrée dans la ville de Tafas. La veille, une force russe est entrée dans la ville (SANA, 12 juillet 2018).
  • Après avoir pris le contrôle de la ville de Tafas, l’armée syrienne a avancé vers l’Ouest et a repris Tell Ashaary (à environ 3,5 km à l’Ouest de Tafas). Dans le même temps, les forces syriennes ont avancé de la ville de Zaizoun vers Jilen, à environ 5 km au Nord-Ouest de Zaizoun (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 12 juillet 2018). Ainsi, l’armée syrienne a créé une zone de contrôle au Nord-Ouest de Daraa, en face de la périphérie Sud du bassin de Yarmouk, contrôlée par l’Etat islamique.
Reprise de la ville de Hayt par l’Armée de Khaled bin Al-Walid
  • Le 12 juillet 2018, l’Armée de Khaled bin Al-Walid a conquis la ville de Hayt, au Nord-Ouest de Zaizoun, après que les organisations rebelles aient quitté la ville avec leurs armes personnelles à la suite d’un accord de reddition avec le régime syrien (Khotwa, 12 juillet 2018). Une vidéo diffusée montre des membres de l’Etat islamique et un porte-parole en leur nom prêtant allégeance au leader de l’organisation, Abu Bakr al-Baghdadi, promettant de lutter contre les infidèles (Ghurabaa, site affilié à l’Etat islamique, 13 juillet 2018). Apparemment, la prise de contrôle de la ville de Hayt visait à améliorer l’état de préparation de l’Armée Khaled bin Al-Walid en prévision d’une éventuelle attaque de l’armée syrienne, profitant du “vide” militaire après le départ des organisations rebelles.
Char de l'Armée de Khaled bin Al-Walid dans la ville de Hayt (Ghurabaa, site affilié à l'Etat islamique, 13 juillet 2018)   Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid dans la ville de Hayt. Une vidéo publiée montre que leur porte-parole a prêté allégeance au chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi.
Droite : Des membres de l’Armée de Khaled bin Al-Walid dans la ville de Hayt. Une vidéo publiée montre que leur porte-parole a prêté allégeance au chef de l’Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi. Gauche : Char de l’Armée de Khaled bin Al-Walid dans la ville de Hayt (Ghurabaa, site affilié à l’Etat islamique, 13 juillet 2018)
Les combats dans la région de Quneitra

Aperçu général

Cette semaine, l’armée syrienne a lancé une offensive contre des zones clés à l’Est et au Sud-Est de Quneitra. Les batailles dans la région de Quneitra étaient accompagnées de bombardements d’artillerie et de frappes aériennes de l’armée syrienne. L’attaque comprenait une combinaison de combats au sol pour s’emparer des zones tenues par les rebelles, ainsi que la signature d’arrangements de cession locaux. De violents combats ont eu lieu dans le village de Mashara (Est de Quneitra), adjacent à Tell Mashara (l’armée syrienne a subi des dizaines de morts). Parmi les sites repris par les troupes syriennes sans se battre sur le terrain, il faut noter Tell Al-Harrah, un site d’importance stratégique au Sud-Est de Quneitra. Auparavant, l’armée syrienne a pris le contrôle du village d’Al-Harrah sans résistance, dans le cadre d’un accord de cession conclu sur place. Après avoir pris le contrôle de Tell Al-Harrah, l’armée syrienne a continué d’avancer vers le Sud, selon notre évaluation, vers la ville de Nawa, occupée par les rebelles (qui est soumise aux tirs d’artillerie et aux frappes aériennes).

 

 

Déploiement des forces sur les hauteurs syriennes du Golan (actualisé au 17 juillet 2018) : Les zones contrôlées par l'armée syrienne sont en rouge ; les zones reprises par l'armée syrienne via les accords de cession sont en violet ; les zones contrôlées par les rebelles sont en vert, et les zones contrôlées par l'Etat islamique en noir (Muraselon, 17 juillet 2018)
Déploiement des forces sur les hauteurs syriennes du Golan (actualisé au 17 juillet 2018) : Les zones contrôlées par l’armée syrienne sont en rouge ; les zones reprises par l’armée syrienne via les accords de cession sont en violet ; les zones contrôlées par les rebelles sont en vert, et les zones contrôlées par l’Etat islamique en noir (Muraselon, 17 juillet 2018)

Reprise de la ville de Mashara

  • Dans le village de Mashara, à environ 12 km à l’Est de Quneitra, une violente bataille a eu lieu, au terme de laquelle l’armée syrienne a pris le contrôle du village (15 juillet 2018). Ensuite, l’armée syrienne a pris le contrôle de Tell Mashara, à l’Ouest (SANA, 16 juillet 2018, Observatoire syrien des droits de l’homme, 16 juillet 2018). Les rebelles qui ont combattu dans le village comprenaient également des membres du Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra). Selon les médias syriens, plus de trente soldats et officiers syriens ont été tués dans les combats à Mashara. Parmi les victimes figurent le général de brigade Assaf Diyab, commandant en chef de la 7ème division de l’armée syrienne (Zaman Al-Wasl, 16 juillet 2018, Nidaa Suriya, 15 juillet 2018). Après la prise du village par l’armée syrienne, plusieurs autres villages se sont rendus (Khotwa, 16 juillet 2018).
Membre du Siège de Libération d'Al-Sham tirant des roquettes RPG sur des soldats de l'armée syrienne dans le village de Mashara (Agence de presse Ibaa, affiliée au Siège de Libération d'Al-Sham, 15 juillet 2018)   Membres du Siège de Libération d'Al-Sham dans le village de Mashara.
Droite : Membres du Siège de Libération d’Al-Sham dans le village de Mashara. Gauche : Membre du Siège de Libération d’Al-Sham tirant des roquettes RPG sur des soldats de l’armée syrienne dans le village de Mashara (Agence de presse Ibaa, affiliée au Siège de Libération d’Al-Sham, 15 juillet 2018)
L'armée syrienne à Mashara (Bureau d'information militaire de l'armée syrienne, 16 juillet 2018)   APC de l'armée syrienne à Mashara.
Droite : APC de l’armée syrienne à Mashara. Gauche : L’armée syrienne à Mashara (Bureau d’information militaire de l’armée syrienne, 16 juillet 2018)

Reprise des villages d’Al-Harrah et de Tell Al-Harrah

  • Tell Al-Harrah, un site d’importance majeure, a été repris par l’armée syrienne (environ 16 km au Sud-Est de Quneitra[4]). Avant sa reprise, la ville d’Al-Harrah (Sud-Est de Tell Al-Harrah), dont les habitants ont refusé de remettre leurs armes et de se rendre à l’armée syrienne, a été visée par des tirs d’artillerie (Enab Baladi, 16 juillet 2018). Finalement, un accord de cession a été conclu avec les organisations rebelles dans la ville, à la suite duquel l’armée syrienne a pris le contrôle de la ville sans combat (Agence de presse Khotwa, 16 juillet 2018).
L’armée syrienne se dirige vers le Sud
  • Suite à la prise de contrôle de Tell Al-Harrah, l’armée syrienne a continué à avancer vers le Sud. Selon nous, la cible du mouvement syrien est la ville de Nawa, soumise aux bombardements d’artillerie et aux frappes aériennes qui ont tué et blessé des dizaines de personnes (Agence de presse Ibaa, affiliée au Siège de Libération d’Al-Sham, 18 juillet 2018, Al-Araby Al-Jadeed, 18 juillet 2018). L’armée syrienne a également tiré des tirs d’artillerie et mené des frappes aériennes contre Tell Al-Jabiya et Tell Al-Jamou’, au Nord-Est et à l’Est de la ville de Nawa. Ces collines dominent la zone de contrôle Sud des rebelles et la partie Nord de l’enclave de l’Etat islamique (Enab Baladi, 17 juillet 2018).

Le mouvement syrien après la prise de Tell Al-Harrah : avancée vers le Sud (marqué par des flèches) et tir d'artillerie à Tell Al-Jabiya (marqué d'une étoile noire) et Tell Al-Jamou '(marqué d'un cercle) (Enab Baladi, 17 juillet 2018)
Le mouvement syrien après la prise de Tell Al-Harrah : avancée vers le Sud
(marqué par des flèches) et tir d’artillerie à Tell Al-Jabiya (marqué d’une étoile
noire) et Tell Al-Jamou ‘(marqué d’un cercle) (Enab Baladi, 17 juillet 2018)

  • Parallèlement aux mouvements militaires, les arrangements de cession des villes et villages de la région de Quneitra se sont généralisés. Ces arrangements sont menés par des hauts responsables des organisations rebelles et des personnalités affiliées au régime syrien (Al-Akhbar, 17 juillet 2018).
Implication des milices chiites gérées par l’Iran
  • Le 3 juillet 2018, une photo a été diffusée sur les médias sociaux montrant des combattants de la Brigade Fadl al-Abbas, sous le commandement d’Abu Ajeeb, autour du village de Da’el (environ 15 km au Nord de Daraa[5]).Ces derniers jours, une autre photo a été publiée, montrant Abu Ajeeb dans le village de Da’el. Cette photo a probablement été prise début Juillet 2018 (Al-Arab Al-Youm, 11 juillet 2018). La Brigade Fadl al-Abbas est une brigade irakienne chiite opérant sous égide iranienne, dont les combattants sont impliqués dans la prise de contrôle du Sud de la Syrie.

Commandant de la milice Abu Fadl al-Abbas, Abu Ajeeb (au Centre), dans le village de Da'el, au Nord de Daraa (Al-Arab Al-Youm, 11 juillet 2018)
Commandant de la milice Abu Fadl al-Abbas, Abu Ajeeb (au Centre),
dans le village de Da’el, au Nord de Daraa (Al-Arab Al-Youm, 11 juillet 2018)

Est de la Syrie

L’Etat islamique poursuit sa guérilla contre l’armée syrienne et les milices chiites dans la région d’Abu Kamal

  • Le 11 juillet 2018, l’Etat islamique a mené plusieurs attaques contre des positions de l’armée syrienne et des forces qui la soutiennent près d’Abu Kamal et dans la zone désertique de la ville d’Al-Mayadeen (Nord-Ouest d’Abu Kamal).
Deux membres de l'Etat islamique dans une tranchée dans le cadre des préparatifs contre l'armée syrienne (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018)    Membres de l'Etat islamique braquant une arme sur les positions de l'armée syrienne dans la région d'Abu Kamal.
Droite : Membres de l’Etat islamique braquant une arme sur les positions de l’armée
syrienne dans la région d’Abu Kamal. Gauche : Deux membres de l’Etat islamique
dans une tranchée dans le cadre des préparatifs contre l’armée syrienne
(Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018)
  • Le 14 juillet 2018, des sources officielles syriennes ont diffusé une vidéo montrant des armes de l’Etat islamique trouvées par l’armée syrienne dans le village de Hasrat (à environ 16 km au Nord d’Abu Kamal). Ces armes comprenaient des munitions, des roquettes et un dispositif de télécommunication par satellite (SANA, 14 juillet 2018).
Attaque de l’Etat islamique autour du champ de pétrole de Tanf
  • Le 17 juillet 2018, des membres de l’Etat islamique ont attaqué une force des FDS (majoritairement kurde) dans la zone du champ pétrolifère de Tanf (à environ 49 km au Nord d’Abu Kamal). Des avions de la coalition ont mené des frappes aériennes (contre des cibles de l’Etat islamique) dans la région (Observatoire syrien des droits de l’homme, 17 avril 2018). Le champ pétrolifère de Tanf est l’un des plus importants de Syrie.
Principaux développements en Irak
Activités de l’Etat islamique
  • Cette semaine a été caractérisée par relativement peu d’activités de la part de l’Etat islamique. Ci-après les deux principales opérations :
    • Le 14 juillet 2018, une personne a été tuée et deux autres blessées dans une attaque lancée par des membres de l’Etat islamique contre un poste de sécurité situé dans la maison d’Ismail al-Haloub, premier vice-gouverneur de la province de Salah al-Din. L’attaque a été menée à environ 80 km au Nord de Bagdad (Al-Sumaria News, 14 juillet 2018).
    • Le 15 juillet 2018, l’Etat islamique a annoncé qu’un de ses membres avait tiré des obus de mortier sur les forces de mobilisation tribale à quelque 54 km au Nord de Baqubah (site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 15 juillet 2018). Aucune victime n’a été signalée.
Activités des forces de sécurité irakiennes
  • Cette semaine, les forces de sécurité irakiennes ont poursuivi leurs opérations visant à localiser l’infrastructure et les réseaux de l’Etat islamique :
    • Opération “Seconde vengeance des chahids” : L’opération s’est déroulée dans le Bassin AlAzim au nord de Baqubah et s’est terminée le 16 juillet après quatre jours. Pendant l’opération, des douzaines de villages ont été peignés par les forces de sécurité irakiennes, avec le soutien aérien de l’armée de l’air irakienne. Dans l’opération, les cachettes de l’Etat islamique ont été détruites et des engins piégés ont été neutralisés (Al-Sumaria News, 16 juillet 2018).
    • Le 14 juillet 2018, les forces de sécurité irakiennes ont lancé l’Opération “Lions de la région d’Al-Jazeera” : Au cours de l’opération, des perquisitions ont été menées dans la zone Nord de l’Euphrate en Irak, de l’autoroute Haditha-Baiji et à la frontière irako-syrienne. Les forces de sécurité irakiennes effectuent occasionnellement des recherches dans les zones sous le contrôle de l’Etat islamique et parviennent à détenir des membres de l’Etat islamique et à localiser des armes et des engins explosifs improvisés (Al-Sumaria News, 14 juillet 2018).

Forces irakiennes opérant dans le cadre de l'Opération "Lions [de la région] d'Al-Jazeera" (Al-Ghad Press, 14 juillet 2018)
Forces irakiennes opérant dans le cadre de l’Opération “Lions [de la région]
d’Al-Jazeera” (Al-Ghad Press, 14 juillet 2018)

Egypte et péninsule du Sinaï
Embuscade contre l’armée égyptienne à l’Ouest d’Al-Arish
  • Le 14 juillet 2018, la branche du Sinaï de l’Etat islamique a annoncé que ses membres avaient saisi des armes de l’armée égyptienne lors d’une embuscade à l’Ouest d’Al-Arish. Une photo publiée par la branche montre des grenades, des lunettes de vision nocturne, des jumelles de campagne et d’autres équipements de l’armée égyptienne (Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018). L’Etat islamique a récemment intensifié ses attaques contre les forces de sécurité égyptiennes dans le Nord de la péninsule du Sinaï, malgré les nombreuses activités de sécurité menées par les forces de sécurité égyptiennes.

Armes de l'armée égyptienne saisies par les membres de l'Etat islamique dans l'embuscade (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018)
Armes de l’armée égyptienne saisies par les membres de l’Etat islamique dans
l’embuscade (Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 14 juillet 2018)

Activités du jihad dans d’autres pays
Pakistan

Attentat suicide de l’Etat islamique durant un rassemblement électoral

  • Le 13 juillet 2018, l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité d’un attentat suicide au Nord de Karachi. L’Etat islamique a annoncé que plus de 80 personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées. L’attaque a été perpétrée par un terroriste nommé Abu Bakr le Pakistanais, qui a fait exploser sa veste explosive lors d’un rassemblement électoral dans la ville de Mastung dans la province du Baloutchistan (environ 544 km au Nord de Karachi et environ 42 km à l’Est de la frontière pakistanaise). et Afghanistan). Selon la déclaration de responsabilité de l’Etat islamique, Mir Siraj Khan, chef des services secrets pakistanais au Baloutchistan, candidat aux élections a été tué (Site Internet affilié à l’Etat islamique, www.k1falh.ga, 13 juillet 2018). S’appuyant sur des sources locales, les correspondants de CNN au Pakistan ont rapporté que l’attaque avait fait au moins 149 morts et 186 blessés (CNN, 16 juillet 2018).

L’attaque a été menée dans le cadre des tentatives de l’Etat islamique de perturber les élections, avec le retour au Pakistan de l’ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif (pour entamer une peine de 10 ans de prison après avoir été reconnu coupable d’infractions de corruption). L’attaque du rassemblement électoral a eu lieu quelques heures avant son retour, ce qui a accru les problèmes de sécurité avant les élections nationales (Washington Post, 13 juillet 2018). En outre, l’attaque illustre le danger posé par l’activité terroriste de l’Etat islamique en Afghanistan, qui est susceptible de déborder dans l’arène pakistanaise, profitant de son instabilité politique.

Afghanistan

Attentat suicide à Kaboul

  • Au moins sept personnes ont été tuées et 15 autres blessées lorsqu’un terroriste suicide s’est fait exploser le 15 juillet 2018 près du ministère de la Réhabilitation et du Développement rural à Kaboul (Khaama Press, 15 juillet 2018). La Province du Khorasan de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque terroriste. Selon le texte, un membre de l’organisation appelé Abu Yazid al-Khorasani, a fait exploser son gilet explosif lors d’un rassemblement d’employés au ministère de la Réhabilitation et du Développement rural à Kaboul. Selon la réclamation de responsabilité, il y avait environ 60 victimes (Site Internet affilié à I’Etat islamique www.k1falh.ga, 15 juillet 2018).

[1] Les relations entre les États-Unis et la Russie se sont détériorées ces dernières années. Poutine et Trump se sont rencontrés en marge de divers événements internationaux et se sont également entretenu au téléphone. Il s'agit de la première rencontre officielle entre les deux Présidents depuis l'arrivée de Trump au pouvoir.
[2] L’accord sur la séparation des forces (1974) a été signé entre Israël et la Syrie à la fin de la guerre de Yom Kippour et de la guerre d'usure qui a suivi. Cet accord définit la frontière israélo-syrienne actuelle et les arrangements militaires qui l'accompagnent, y compris la séparation entre Tsahal et l'armée syrienne à travers l'établissement d'une zone tampon occupées par les forces de l'ONU. L'accord stipulait également des zones de dilution, se référant principalement aux chars et aux pièces d'artillerie.

[3] La Résolution 338 de l'ONU a été adoptée par les Nations Unies pendant la guerre de Yom Kippour et a appelé Israël et la Syrie à arrêter les combats et à entamer un processus de négociations. La résolution a également appelé à la mise en œuvre de la Résolution 242 de l'ONU, basée sur une initiative anglo-américaine suite à la guerre des Six Jours.

[4] Tell Al-Harrah est une montagne d'environ 950 m de haut, dominant de vastes zones du plateau du Golan. Jusqu'à sa chute aux mains des organisations rebelles (2014), il servait de base à l'armée syrienne, qui comprenait une base radar d'alerte précoce et une tour de transmission radio. Le 5 octobre 2014, Jaysh Al-Ababil, l'une des organisations rebelles, a pris le contrôle de l'armée syrienne.

[5] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 9 juillet 2018 intitulé : “Hezbollah and Iran-handled Shi'ite militias are integrated into the Syrian army in its campaign to take control of south Syria.”