Pleins feux sur le jihad mondial (16-23 mai 2018)

Vladimir Poutine et Bashar Assad lors de leur rencontre à Sotchi (Site Internet du Kremlin, 17 mai 2018)

Vladimir Poutine et Bashar Assad lors de leur rencontre à Sotchi (Site Internet du Kremlin, 17 mai 2018)

Des soldats de l'armée syrienne célèbrent la reprise de l'enclave de l'Etat islamique (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 21 mai 2018).

Des soldats de l'armée syrienne célèbrent la reprise de l'enclave de l'Etat islamique (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 21 mai 2018).

La scène de l'attaque terroriste (Al-Alam, 16 mai 2018)

La scène de l'attaque terroriste (Al-Alam, 16 mai 2018)

Photo de la scène de l'attentat (YouTube, 19 mai 2018)

Photo de la scène de l'attentat (YouTube, 19 mai 2018)

La scène de l'attaque (Assakina, 20 mai 2018)

La scène de l'attaque (Assakina, 20 mai 2018)

Principaux événements
  • Après un mois de combats, l’armée syrienne a pris le contrôle de l’enclave de l’Etat islamique au Sud de Damas. En conséquence, le régime syrien a déclaré la région de Damas “zone sans terrorisme”. Avant cela, environ 1.600 membres de l’organisation et leurs familles ont été évacués des quartiers Sud de Damas vers le désert syrien, et 600 autres familles ont été évacuées vers Idlib (suite à un accord d’évacuation non officiel avec le régime syrien). L’Etat islamique a publié une déclaration laconique disant que ses membres ont quitté Damas “vainqueurs et fiers” après avoir combattu pendant un mois et causé de nombreuses pertes à l’armée syrienne. Les forces de sécurité intérieure syriennes se préparent maintenant à achever le nettoyage des quartiers qui étaient sous le contrôle de l’organisation et à rétablir l’autorité du régime syrien.
  • Alors que l’Etat islamique subit des défaites en Syrie et que ses membres en Irak subissent des pressions incessantes de la part des forces de sécurité irakiennes, les provinces de l’organisation et ses partisans à travers le monde continuent de mener des activités terroristes intensives. Cette semaine, quatre membres de l’Etat islamique ont attaqué une église à Grozny, la capitale de la Tchétchénie (trois morts); en Afghanistan, une attaque meurtrière a été perpétrée lors d’un match de cricket dans un stade de Jalalabad (au moins huit morts, l’organisation n’a pas encore revendiqué la responsabilité); aux Philippines, l’Etat islamique a annoncé que ses membres avaient tué au moins 33 soldats de l’armée philippine dans l’île de Sulu, au Sud du pays.
  • À la lumière des réalisations de l’armée syrienne et dans le cadre des préparatifs du lendemain, des tensions font surface entre les principaux centres de pouvoir soutenant le régime syrien. Le Président russe Vladimir Poutine et l’envoyé spécial russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, ont clairement indiqué qu’à la lumière des réalisations de l’armée syrienne dans sa lutte contre le terrorisme, toutes les forces étrangères doivent quitter la Syrie. Alexander Lavrentiev a précisé qu’ils faisaient référence aux Américains, aux Turcs, au Hezbollah et à l’Iran (la Russie, bien sûr, n’est pas incluse dans cette définition). Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères s’est empressé de répondre que l’Iran était un Etat indépendant agissant selon ses propres intérêts et qu’il resterait en Syrie tant que le terrorisme poserait un danger et tant que le gouvernement syrien le voudrait.
  • Selon nous, l’inclusion de l’Iran et du Hezbollah parmi les forces étrangères qui doivent quitter la Syrie reflète clairement l’intérêt des Russes à rester une force dominante en Syrie à la fin de la guerre civile et du règlement politique et à ne pas permettre à d’autres entités (y compris l’Iran) de partager leur influence sur le régime syrien. Cet intérêt va à l’encontre de la stratégie iranienne qui vise à influencer le régime syrien, composante essentielle de l’axe Iran-Syrie-Hezbollah. Tant que la survie du régime syrien était en danger, les intérêts communs de l’Iran et de la Russie étaient assez forts pour assurer la coopération entre eux. Cependant, maintenant que le régime syrien se stabilise et que l’avenir du règlement politique en Syrie est à l’ordre du jour, le besoin de soutien militaire de l’Iran et du Hezbollah diminue et le conflit d’intérêts fondamental entre la Russie et l’Iran remonte à la surface.[1]
Implication russe en Syrie
De hauts responsables russes affirment que les forces étrangères, dont l’Iran et le Hezbollah, doivent se retirer de Syrie
  • Le 17 mai 2018, le Président syrien Bashar Assad a effectué une visite surprise à Sotchi, en Russie. Au cours de sa visite, Assad a rencontré le Président russe Vladimir Poutine. Selon le site Internet du Kremlin, les deux hommes ont discuté de la situation en Syrie, notamment de la lutte contre le terrorisme et du processus de réconciliation dans le pays. Lors de leur rencontre, les deux dirigeants ont coordonné leurs efforts conjoints dans la lutte contre les organisations terroristes, ont noté les progrès significatifs réalisés par l’armée syrienne et ont conclu que les conditions étaient propices à l’accélération du processus politique. Après la réunion, Poutine a déclaré que face aux progrès de l’armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme, et au passage à une phase plus active dans le processus politique, la Russie et la Syrie agiront sur la base de l’idée que les “forces armées étrangères se retireront du territoire de la république arabe syrienne” (Site Internet du Kremlin, 17 mai 2018).[2]

Vladimir Poutine et Bashar Assad lors de leur rencontre à Sotchi (Site Internet du Kremlin, 17 mai 2018)
Vladimir Poutine et Bashar Assad lors de leur rencontre à Sotchi (Site Internet du Kremlin, 17 mai 2018)

  • L’envoyé spécial du Président russe en Syrie, Alexandre Lavrentiev (qui a assisté à la rencontre entre Assad et Poutine avec le ministre russe des Affaires étrangères et le ministre de la Défense) a déclaré que “toutes les unités militaires étrangères en territoire syrien” doivent quitter le pays. Ces forces étrangères, selon lui, comprennent “les Américains, les Turcs, le Hezbollah, bien sûr, et les Iraniens”. Il a noté que la Russie n’était pas incluse[3]. Lavrentiev a souligné que le retrait ne devait pas être effectué immédiatement, mais plutôt coordonné avec d’autres mesures. Il a ajouté que la lutte contre le terrorisme était dans sa phase finale, mais que les reliquats de l’Etat islamique, du Front Al-Nusra et d’autres organisations subsistaient en Syrie et que le retrait des forces prendrait du temps (RIA en russe, 18 mai 2018).
La réponse de l’Iran
  • Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a évoqué les déclarations russes concernant le retrait de toutes les forces étrangères de Syrie, y compris l’Iran, et a souligné que l’Iran était un Etat indépendant. Il a précisé que l’Iran resterait en Syrie aussi longtemps qu’il y aurait un danger terroriste, tant que le gouvernement syrien serait intéressé à ce qu’il reste, et aussi longtemps que sa présence sera nécessaire. Il a affirmé que ceux qui sont entrés en Syrie sans le consentement du régime syrien sont ceux qui doivent partir (référence aux Etats-Unis et à la Turquie) (Agence de presse Tasnim, ISNA, 21 mai 2018).
Syrie
L’armée syrienne conquiert la poche de l’Etat islamique au Sud de Damas
  • Environ un mois après le lancement de la campagne de reprise de la banlieue Sud de Damas, l’armée syrienne a annoncé que ses forces avaient achevé la reprise de l’enclave de l’organisation dans les banlieues Sud de Damas. Le régime syrien a déclaré que la région de Damas était une “zone exempte de terrorisme” (Information militaire de l’armée syrienne, Qasiyoun, 21 mai 2018). Avant cela, environ 1.600 membres de l’Etat islamique et leurs familles ont été évacués par 32 bus vers le désert syrien. 600 autres membres de leurs familles (femmes et enfants) ont été transférés à Idlib (Observatoire syrien des droits de l’homme, 21-22 mai 2018, Al-Alam, 22 mai 2018). Les forces de sécurité intérieure syriennes s’apprêtent à pénétrer dans le camp de réfugiés de Yarmouk et dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad, deux anciens bastions de l’Etat islamique, pour les nettoyer de la présence de membres de l’organisation (Agence de presse syrienne; 20 mai 2018).
Des soldats syriens dans le camp de réfugiés de Yarmouk près d'une école précédemment utilisée par Ashbal al-Khilafah, le mouvement de jeunesse de l'Etat islamique qui transforme les enfants de l'Etat en agents de l'organisation (Compte Twitter FortRussNews @, 19 mai 2018)   Des soldats de l'armée syrienne célèbrent la reprise de l'enclave de l'Etat islamique (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 21 mai 2018).
Droite: Des soldats de l’armée syrienne célèbrent la reprise de l’enclave de l’Etat islamique (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 21 mai 2018). Gauche : Des soldats syriens dans le camp de réfugiés de Yarmouk près d’une école précédemment utilisée par Ashbal al-Khilafah, le mouvement de jeunesse de l’Etat islamique qui transforme les enfants de l’Etat en agents de l’organisation (Compte Twitter FortRussNews @, 19 mai 2018)
Réactions de l’Etat islamique
  • L’Etat islamique a réagi brièvement sur sa défaite. Le 21 mai 2018, il a publié une brève annonce selon laquelle ses membres avaient quitté le Sud de Damas “victorieux et la tête haute” après avoir causé aux forces syriennes plus de 1000 morts pendant un mois de combats (Haqq, 21 mai 2018).
  • L’Etat islamique a publié des photos de la dévastation dans le camp de réfugiés de Yarmouk. Les photos, prises par des photographes russes, ont été publiées sous le titre “Regardez les lourds dégâts dans le camp de Yarmouk, où les combattants de l’Etat islamique ont résisté héroïquement pendant plus d’un mois” (Haqq, 20 mai 2018). Selon nous, la publication visait à blâmer le régime syrien pour la dévastation et en même temps glorifier l’organisation pour sa résistance “héroïque”. Cela a été conçu comme une réponse publique en vue de la perte par l’organisation de son enclave importante dans les banlieues Sud de Damas.
  • Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, qui a cité l’UNRWA, a rapporté que le camp de réfugiés de Yarmouk avait été presque entièrement détruit. Selon lui, cela justifie la demande de l’UNRWA de recevoir un financement urgent pour la situation en Syrie (TASS, 20 mai 2018).
La basse vallée de l’Euphrate

Poursuite de la campagne “Al-Jazeera Storm”

  • Dans la basse vallée de l’Euphrate, les affrontements se sont poursuivis à la périphérie du village de Hajin (à environ 26 km au Nord d’Abu Kamal), principal bastion de l’Etat islamique sur la rive Est de l’Euphrate. Les forces des FDS ont pris le contrôle d’une colline surplombant Hajin et des combats ont eu lieu à la périphérie du village. Selon les rapports, les forces des FDS ont été soutenues par des tirs d’artillerie français sur des cibles de l’organisation et des frappes aériennes de la coalition internationale (Observatoire syrien des droits de l’homme, 20 mai 2018, page Facebook des FDS, 20 mai 2018).
Les forces kurdes observant le village de Hajin (Page Facebook des FDS, 20 mai 2018)   Les forces kurdes dans la région de Hajin.
Droite: Les forces kurdes dans la région de Hajin. Gauche : Les forces kurdes observant le village de Hajin (Page Facebook des FDS, 20 mai 2018)
La région d’Abu Kamal
  • L’Etat islamique a rapporté que ses tireurs d’élite avaient tué deux soldats de l’armée syrienne dans la banlieue d’Abu Kamal. En outre, des membres de l’Etat islamique ont tiré des obus de mortier sur l’armée syrienne à Abu Kamal (Haqq, 17 mai 2018).
  • Le 21 mai 2018, le porte-parole du Pentagone, le Colonel Rob Manning, a annoncé que les forces de la coalition avaient mené plusieurs frappes aériennes contre des membres de l’Etat islamique et de l’équipement près d’Abu Kamal. Selon le rapport, des unités tactiques de l’Etat islamique, des cibles de commandement et de contrôle, des routes d’approvisionnement et des positions de combat ont été touchées (US Department of Defense, 21 mai 2018).
Principaux développements en Irak
Arrestation du complice de l’incendie du pilote jordanien
  •  Le centre d’information national irakien a rapporté que Saddam Omar Yahya al-Jamal, l’un des cinq principaux commandants de l’Etat islamique capturés dans une opération de renseignement américaine et turque, était complice de l’incendie du pilote jordanien Muadh al-Kasasbeh (Al-Dostor, 13 mai 2018). Saddam al-Jamal était un haut responsable de l’Etat islamique qui était également responsable de la sécurité dans la province de Furat de l’organisation. Le 3 février 2015, L’Etat islamique a diffusé une vidéo montrant l’incendie du pilote jordanien, dont l’avion a été abattu le 24 décembre 2014 dans la région d’Al-Raqqah.

Saddam Omar Yahya al-Jamal, haut responsable de l'Etat islamique et complice de l'incendie du pilote jordanien (Al-Dostor, 13 mai 2018)
Saddam Omar Yahya al-Jamal, haut responsable de l’Etat islamique et complice de l’incendie du pilote jordanien (Al-Dostor, 13 mai 2018)

Al-Mutaybijah, au Nord de Baqubah, devient le principal bastion de l’Etat islamique en Irak
  • Un haut responsable irakien dans la province de Diyala a rapporté que l’Etat islamique avait transformé la zone d’Al-Mutaybijah (environ 66 km au Nord de Baqubah) en son principal bastion en Irak. Des membres de l’Etat islamique de diverses provinces, y compris Diyala, se seraient rassemblés sur place et leur nombre augmente encore (Al-Sumaria News, 18 mai 2018).
Attentat suicide de l’Etat islamique au Nord de Bagdad
  • L’Etat islamique a rapporté que onze personnes ont été tuées et huit autres blessées à la suite d’un attentat-suicide au Nord de Bagdad, le 15 mai 2018. Un membre de l’organisation nommé Abu Khattab al-Samarra’i a fait exploser son gilet explosif après avoir rejoint à un groupe de personnes venues présenter leurs condoléances au colonel Amer Ahmad al-Takah (tué dans une attaque de l’organisation contre sa maison le 14 mai 2018 ). L’attentat suicide a eu lieu au nord d’Al-Taji, un grand camp des forces de l’armée irakienne (Haqq, 17 mai 2018). Selon des sources irakiennes, le terroriste a été attaqué par les forces de sécurité et, lors de l’attaque, plusieurs personnes ont été tuées et d’autres blessées (Al-Alam, 16 mai 2018).
Activités des forces de sécurité irakiennes
  • Ci-après les principales activités des forces de sécurité irakiennes contre l’Etat islamique :
  • Province de Kirkuk :
    • Huit membres de l’Etat islamique, dont un commandant, ont été tués dans un raid aérien irakien à environ 75 km au Sud-Ouest de Kirkuk. Quatre autres membres de l’Etat islamique ont été tués et des cachettes de l’Etat islamique ont été détruites par la police fédérale irakienne avec le soutien de l’armée irakienne à environ 45 km au Sud-Ouest de Kirkuk (Al-Sumaria News, 17 mai 2018).
    • • La police fédérale irakienne a détruit cinq cachettes de l’organisation dans le district de Hawija, à environ 55 km à l’Ouest de Kirkouk. En outre, des armes et deux motocyclettes ont été trouvées dans cette zone (Agence de presse irakienne, 20 mai 2018).
    • • Les forces de la Mobilisation populaire ont tué cinq membres de l’Etat islamique à environ 12 km au Sud de Kirkouk. Les forces, agissant sur la base de renseignements, ont tendu des embuscades dans la région et ont attaqué des véhicules des membres de l’Etat islamique (Agence de presse irakienne, 20 mai 2018).
    • Province d’Al-Anbar : Les forces de sécurité irakiennes ont signalé que trois cachettes de l’Etat islamique avaient été détruites lors de perquisitions dans plusieurs zones de la province d’Al-Anbar. En outre, 19 engins piégés ont été trouvés et neutralisés (Agence de presse irakienne, 20 mai 2018).
  • Province de Ninive : Quatre membres de l’Etat islamique ont été arrêtés par les forces de sécurité irakiennes à Tall Kayf, à environ 15 km au Nord de Mossoul. Les détenus ont reconnu avoir perpétré des attaques contre des civils et contre les forces de sécurité irakiennes (Al-Sumaria News, 18 mai 2018).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Mort et blessures d’officiers égyptiens dans une frappe de l’Etat islamique
  •   Le 17 mai 2018, des membres de l’Etat islamique ont fait exploser un engin piégé près d’un véhicule blindé sur le périphérique d’Al-Arish. Le capitaine Abdel Majid al-Mahi, un officier des forces de sécurité centrales égyptiennes au Sinaï, a été tué dans l’explosion (Al-Masry Al-Youm, Al-Bosala, 18 mai 2018). Selon une source de sécurité égyptienne, le général de division Nasser Hussein, directeur adjoint du secteur de la sécurité de la région centrale du Nord du Sinaï, a été blessé (Al-Jazeera, 18 mai 2018). L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque (Haqq, 18 mai 2018).
Le véhicule blindé qui a été touché par un engin explosif de l'Etat islamique dans la région d'Al-Arish   Le capitaine Abdel Majid Mostafa al-Mahi, officier des Forces de sécurité centrales du Sinaï, tué par un engin piégé de l'Etat islamique dans la région d'Al-Arish.
Droite : Le capitaine Abdel Majid Mostafa al-Mahi, officier des Forces de sécurité centrales du Sinaï, tué par un engin piégé de l’Etat islamique dans la région d’Al-Arish. Gauche : Le véhicule blindé qui a été touché par un engin explosif de l’Etat islamique dans la région d’Al-Arish 
(Haqq, 18 mai 2018)
  • Le 18 mai 2018, l’Etat islamique a annoncé que des membres armés avaient attaqué une zone de rassemblement des forces armées égyptiennes dans le Sud du Sheikh Zuweid. Le major Abdel Rahman al-Shinawi et un autre soldat ont été tués dans l’attaque (Haqq, 18 mai 2018).
  • L’opération Sinaï 2018 continue: Le porte-parole des forces armées égyptiennes a annoncé le 17 mai 2018 (annonce n ° 22) que l’armée de l’air égyptienne avait détruit un véhicule qui tentait de pénétrer en Égypte depuis la frontière occidentale (avec la Libye). Le véhicule contenait de grandes quantités d’armes et de munitions. En outre, dix terroristes ont été tués lors d’affrontements avec les forces de sécurité égyptiennes dans le Nord et le Centre du Sinaï. Des armes, des munitions et des dispositifs de communication sans fil ont été trouvés en leur possession. Neuf autres terroristes ont été tués lors d’affrontements avec les gardes de sécurité du ministère de l’Intérieur dans la région d’Al-Arish. En outre, neuf voitures et 15 motocyclettes sans plaque d’immatriculation ont été retrouvées et détruites. Les démineurs de l’armée égyptienne ont trouvé et neutralisé trois engins explosifs improvisés posés sur les voies de circulation utilisées par les forces de sécurité égyptiennes (Page Facebook du porte-parole des forces armées égyptiennes, 17 mai 2018).
Activités du jihad dans d’autres pays
Afghanistan

Attaque terroriste dans un stade de cricket à Jalalabad

  • Le 19 mai 2018, au moins huit personnes ont été tuées et au moins 55 autres ont été blessées lors de quatre explosions à un match de cricket dans un stade de Jalalabad, dans l’Est de l’Afghanistan. Deux des explosions ont eu lieu à l’intérieur du stade et deux autres à l’extérieur, ciblant apparemment les spectateurs qui ont fui après les deux premières explosions (Afghanistan Times, 20 mai 2018). Jusqu’à présent, aucune allégation de responsabilité de l’Etat islamique n’a été publiée, mais l’organisation a récemment mené un certain nombre d’attaques dans la ville de Jalalabad, et pourrait avoir été à l’origine de cette attaque.
Photo de la scène de l'attentat (YouTube, 19 mai 2018)    Photo de la scène de l'attentat (YouTube, 19 mai 2018)
Photo de la scène de l’attentat (YouTube, 19 mai 2018)
Attaque de l’Etat islamique contre une église de Grozny, la capitale de la Tchétchénie
  • Le 19 mai 2018, quatre membres de l’Etat islamique ont attaqué l’église Archangel Michael à Grozny, la capitale de la Tchétchénie, en Russie. L’attaque a tué trois personnes. Les quatre terroristes ont été éliminés. L’Agence de presse Amaq a publié une déclaration dans laquelle l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. La réclamation de la responsabilité de l’Etat islamique indiquait que ses membres ont utilisé des couteaux, des cocktails Molotov et des fusils (Reuters, 20 mai 2018).

La scène de l'attaque (Assakina, 20 mai 2018)
La scène de l’attaque (Assakina, 20 mai 2018)

La Province du Sahara de l’Etat islamique ajoutée à la liste des organisations terroristes du Département d’Etat américain
  • Le 16 mai 2018, il a été rapporté que le Département d’Etat américain avait ajouté la branche Sahara de l’Etat islamique au Grand Sahara (ISGS) à la liste des organisations terroristes internationales. Selon le rapport, le commandant de cette province est Adnan Abu al-Walid al-Sahrawi, qui a prêté allégeance à l’Etat islamique en Octobre 2016. L’Etat islamique dans le Grand Sahara, qui opère dans la zone frontalière du Burkina Faso, du Niger et du Mali, a revendiqué la responsabilité de plusieurs attentats perpétrés dans la région (The Long War Journal, 16 mai 2018).

Adnan Abu al-Walid al-Sahraoui (Bawabat al-Harakat al-Islamiyya, 21 mai 2015)
Adnan Abu al-Walid al-Sahraoui (Bawabat al-Harakat al-Islamiyya, 21 mai 2015)

Affrontements entre des soldats de l’armée philippine et l’Etat islamique
  • Le 15 mai 2018, l’agence de presse Amaq de l’Etat islamique a annoncé qu’au moins 33 soldats de l’armée philippine avaient été tués et plus de 32 blessés dans des affrontements avec des membres de l’Etat islamique sur l’île de Sulu aux Philippines (Haqq, 16 mai 2018). Des sources aux Philippines n’ont pas confirmé les informations faisant état de la mort des soldats. Le 13 mai 2018, l’armée philippine a lancé une campagne de reprise des positions de l’Etat islamique dans la région. Le 17 mai 2018, selon une source de sécurité à Sulu, il y avait environ 300 membres de l’organisation Abu Sayyaf affiliée à l’Etat islamique sur l’île (Manila Times, 17 mai 2018).
Activités de contreterrorisme
Arrestation de membres de l’Etat islamique par la police turque
  • La police turque a indiqué avoir arrêté 54 étrangers soupçonnés d’appartenir à l’Etat islamique. Les suspects auraient eu l’intention de se rendre dans les zones de combat en Syrie (Reuters, 15 mai 2018). Le 17 mai 2018, il a été signalé que la police turque avait arrêté neuf membres présumés de l’Etat islamique dans plusieurs sites de la province d’Adana, dans le Sud de la Turquie. Les suspects comprenaient deux citoyens syriens. L’un des détenus était impliqué dans la fabrication d’ogives de missiles pour l’organisation dans la province d’Al-Bab en Syrie (Hürriyet Daily News, 17 mai 2018).
Arrestation de membres de réseaux de l’Etat islamique au Brésil
  • Onze personnes ont été arrêtées au Brésil pour avoir tenté de mettre en place un réseau terroriste de l’Etat islamique et tenté de recruter des agents et de les envoyer en Syrie. Les détenus étaient entrés en contact sur des réseaux sociaux surveillés par la police brésilienne, après que la police espagnole eut fourni à la police brésilienne des numéros de téléphone d’un appareil d’un terroriste brésilien de l’Etat islamique trouvé en Espagne. Certains des suspects sont entrés en contact sur un groupe WhatsApp et prévoyaient d‘attaquer le carnaval de Rio de Janeiro ou de Salvador (Reuters, 17 mai 2018).
La campagne de propagande de l’Etat islamique
Campagne d’intimidation de l’Etat islamique en vue du Mondial
  • Le 16 mai 2018, l’Etat islamique a publié une nouvelle affiche sur Telegram et les médias sociaux montrant les footballeurs Lionel Messi et Cristiano Ronaldo décapités par des membres de l’Etat islamique dans un stade de football bondé. L’inscription, écrite en arabe et en espagnol, précisait :”La terre sera remplie de votre sang”, avec les mots “L’État islamique” en anglais (Site, 17 mai 2018). Il s’agit d’une autre expression de la campagne d’intimidation menée par l’Etat islamique en prévision de la Coupe du monde en Russie.

L'affiche avec l'inscription "La terre sera remplie de ton sang" avec les mots "L'État islamique" (Site, 17 mai 2018)
L’affiche avec l’inscription “La terre sera remplie de ton sang” avec les mots “L’État islamique” (Site, 17 mai 2018)

[1] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 24 mai 2018 intitulé : “Russian Declarations Regarding Removal of Foreign Forces from Syria Encounter Greater Criticism in Iran”, by Dr. Raz Zimmt. et celui du 9 janvier 2017 intitulé : “Iranian Concerns Grow over Russia’s Syrian Policies,” by Dr. Raz Zimmt.
[2] Ci-après les propos de Poutine :"Nous partons de l'hypothèse que compte tenu des victoires significatives et des succès remportés par l'armée syrienne dans sa lutte contre le terrorisme, et le début d'une phase plus active du processus politique, les forces armées se retireront du territoire de la République arabe syrienne".

[3] Fin 2017, la Russie a annoncé que les forces russes s'étaient retirées de Syrie. Selon l'annonce, il reste deux bases permanentes en Syrie - la base de l'armée de l'air russe de Hmeymim et la base navale russe dans le port de Tartous (une installation logistique). En outre, le Centre russe de réconciliation et les forces de la police militaire russe continuent d'opérer en Syrie. Conformément aux instructions de Poutine, il y aura une présence permanente de navires et de sous-marins russes en Méditerranée, équipés d'armes de précision à longue portée (Site Internet du Ministère russe de la Défense, 22 décembre 2017)