Pleins feux sur le jihad mondial (2-8 août 2018)

Principaux événements

• Le 2 août 2018, l’armée syrienne et ses alliés ont achevé la campagne de reprise du Sud de la Syrie. La campagne a duré près de trois semaines, au cours desquelles l’armée syrienne a pris le contrôle des zones de Daraa et du plateau du Golan syrien. Dans la plupart des cas, les organisations rebelles ont préféré ne pas se battre et la plupart de leurs zones de contrôle sont tombées aux mains du régime syrien grâce à des accords de reddition locale dans lesquels les Russes ont joué un rôle central. L’Etat islamique a tenté d’arrêter l’avancée de l’armée, mais le rapport de force, qui était clairement contre lui, a rendu les combats inefficaces et le bassin de Yarmouk a été repris relativement facilement.
• Afin d’atténuer la pression sur le bassin de Yarmouk, l’enclave de l’Etat islamique au Nord-Est d’As-Suwayda a lancé une attaque contre la population druze dans la ville d’As-Suwayda et sa zone rurale (25 juillet 2018). En outre, une attaque a été lancée contre l’aérodrome militaire de Khalkhalah (à environ 40 km au Nord d’As-Suwayda). Ces attaques ont montré l’augmentation du pouvoir et de la confiance en soi des membres de l’Etat islamique et le fait qu’ils deviennent une menace, ce qui risque de faire oublier les réalisations du régime syrien dans le Sud de la Syrie.
• La Syrie semble avoir décidé de reprise l’enclave de l’Etat islamique au Nord-Est d’As-Suwayda, même au prix d’un certain retard dans la campagne de reprise de la zone d’Idlib (pour laquelle les préparatifs se poursuivent). Au début du mois d’Août, des renforts (composés de plusieurs divisions) ont été transférés à l’Est d’As-Suwayda. Le 5 août 2018, après une brève période d’organisation de ses forces, l’armée syrienne, avec l’appui aérien, a lancé une opération terrestre visant à reprendre l’enclave de l’Etat islamique. Les forces syriennes opèrent maintenant dans la zone de contrôle de l’Etat islamique et les combats se poursuivent.
• Cette semaine, les attentats suicide se sont poursuivis dans la province du Khorasan en Afghanistan. Dans la ville de Jalalabad, une attaque a été lancée contre des institutions gouvernementales afghanes (15 morts); dans la ville de Gardez (Sud de Kaboul), une attaque a été menée contre des fidèles dans une mosquée chiite (environ 40 morts). Par ailleurs, l’armée afghane a réalisé un exploit lorsque plus de 150 membres de l’Etat islamique se sont rendus dans la province de Jawzjan, dans le Nord de l’Afghanistan. Les talibans ont enregistré des résultats (plus de 150 membres de l’Etat islamique auraient été tués par les talibans et plus de 130 auraient été faits prisonniers). De nombreux membres de l’Etat islamique ont apparemment préféré se rendre aux forces du gouvernement afghan et non aux talibans.

Implication russe en Syrie

Déclarations d’un diplomate russe au sujet de la présence des forces iraniennes en Syrie

• Du 30 au 31 juillet 2018, la dixième série de pourparlers sur le processus de paix en Syrie (processus d’Astana) s’est tenue à Sotchi, en Russie. La Russie, l’Iran et la Turquie, pays garants du processus de paix, ont participé à la série de pourparlers. La délégation russe était conduite par l’envoyé spécial du Président russe en Syrie, Alexandre Lavrentiev, qui a été interviewé par les médias russes à la fin des réunions. Dans l’entretien, Lavrentiev a notamment évoqué la présence des forces iraniennes en Syrie.
• Lavrentiev a déclaré que les forces iraniennes s’étaient retirées de la frontière syro-israélienne et qu’il n’y avait pas de milices chiites dans la région. Il a toutefois souligné qu’il était possible qu’il y ait un certain nombre de conseillers iraniens dans les rangs de l’armée syrienne (dans le Sud de la Syrie). En outre, Lavrentiev a déclaré qu’il n’y avait pas d’équipement et d’armes lourdes [iraniens], qui pourraient constituer une menace pour Israël, à moins de 85 km de la frontière syro-israélienne. Il a noté que ces déclarations étaient basées sur un accord entre les représentants russes et iraniens, après la fin de l’opération contre les “terroristes” dans la région, et que la présence militaire iranienne dans le Sud de la Syrie n’était plus nécessaire. Selon lui, lors des entretiens à Sotchi, des efforts auraient dû être déployés pour lutter contre l’Etat islamique dans d’autres régions de Syrie, telles que Deir ez-Zor et Abu Kamal (Agence de presse TASS, 1^er août 2018).

Principaux développements en Syrie

Fin de la campagne du plateau du Golan

Reprise des activités des forces des Nations Unies à la frontière syro-israélienne

• Sergueï Rudskoy, chef de la direction opérationnelle de l’état-major russe, a déclaré lors d’une conférence de presse que les conditions étaient réunies pour la reprise de l’activité de l’ONU Rudskoy a annoncé que le 2 août 2018, les forces des Nations Unies, accompagnées par la police militaire russe, avaient visité la zone tampon pour la première fois depuis six ans^[1]. Il a ajouté que pour empêcher les “provocations” contre les positions de l’ONU, huit postes de la police militaire russe seraient installés le long de la ligne Bravo (la frontière syrienne de la zone tampon). Selon Rudskoy, lorsque la situation dans la région se stabilisera, ces positions seront remises à l’armée syrienne (Site Internet du ministère russe de la Défense, 2 août 2018).

   
Droite : Véhicule de la police militaire russe en tête d’un convoi de véhicules des Nations Unies près de la frontière syro-israélienne. Gauche : Véhicules de l’ONU près de la frontière israélo-syrienne (Al-Quneitra Al-Youm, 2 août 2018

• Sergueï Kuralenko, commandant adjoint des forces russes en Syrie, a indiqué que des unités de la police militaire russe avaient aidé les forces des Nations Unies à rouvrir le passage de Quneitra, fermé depuis six ans (TASS, 3 août 2018). Il a noté que le 3 août 2018, les forces des Nations Unies, assistées par la police militaire russe, avaient réussi à quitter la Syrie pour se rendre en territoire israélien pour la première fois depuis le début de la guerre civile en Syrie (Site Internet de la chaîne Zvezda, ministère russe de la défense, 3 août 2018).

    
Droite : Des soldats de l’armée syrienne ouvrent le passage de Quneitra, avec le drapeau syrien. Gauche : Des membres de la police militaire russe, des soldats de l’ONU et de l’armée syrienne près du passage de Quneitra (Al-Quneitra Al-Youm, 2 août 2018)

• Sergueï Kuralenko a également déclaré que la coordination se déroulait avec les Nations Unies dans le but de réaffirmer les positions de la FNUOD dans la province de Quneitra. Selon Kuralenko, toutes les forces de la FNUOD devraient retourner à leurs positions à la fin du mois d’Août 2018. Il a ajouté que dans quelques jours, un “centre de colonisation” serait établi dans la province de Quneitra. Au centre, des officiers russes tenteront de résoudre les problèmes des habitants des “villages libérés” avec les éléments pertinents (Al-Watan, 30 juillet 2018).

Achèvement de la reprise du bassin du Yarmouk

• Le 2 août 2018, le régime syrien a annoncé que l’armée syrienne avait achevé le déploiement de ses forces dans la zone du bassin de Yarmouk (SANA, 2 août 2018). La veille, l’armée syrienne a pris le contrôle du village de Qusayr, le dernier bastion de l’Etat islamique dans le Sud du Golan syrien (Al-Manar, 31 juillet 2018). Selon certaines informations, seuls quelques dizaines de membres de l’Etat islamique sont restés sur les 1 000 à 1 500 qui avaient précédemment occupé la région du bassin du Yarmouk. Les membres restants se cachent probablement près du bassin du Yarmouk, en territoire syrien et jordanien (Reuters, 2 août 2018). Les forces armées sont en train de fouiller la région des trois frontières pour localiser des cellules de l’Etat islamique restées dans la région (Enab Baladi, 5 août 2018).

Tsahal élimine une cellule de l’Etat islamique

• Dans la soirée du 1^er août 2018, un avion de Tsahal a attaqué une cellule de sept membres de l’Etat islamique dans le Sud du Golan syrien. Les terroristes ont été vus marchant à une distance de 200 mètres de la clôture. Les soldats de l’armée israélienne ont trouvé en leur possession cinq fusils Kalachnikov et des gilets équipés d’engins piégés et de grenades. Selon nous, il s’agissait d’une cellule de l’Etat islamique dont les membres ont fui l’armée syrienne plutôt que de planifier une attaque terroriste en Israël.

   
Droite : Les forces de Tsahal fouillent le secteur où sept membres de l’Etat islamique ont été identifiés dans le Sud du Golan syrien. Gauche : Fusils d’assaut Kalachnikov, gilet et équipement des membres de l’Etat islamique qui ont été tués lors de l’attaque de Tsahal (Bureau du porte-parole de Tsahal, 2 août 2018)

Des membres de l’Etat islamique tués par l’armée jordanienne

• Les 31 juillet et 1^er août 2018, l’armée jordanienne a tué plusieurs membres de l’Etat islamique qui avaient fui l’armée syrienne et s’approchaient de la frontière entre la Syrie et la Jordanie. Un haut commandant de l’armée jordanienne a déclaré qu’à la suite des affrontements entre l’armée syrienne et l’Etat islamique dans la région du bassin du Yarmouk, plusieurs membres de l’Etat islamique se sont approchés de la frontière jordanienne. La police des frontières jordanienne a ouvert le feu et tué plusieurs membres (Agence de presse jordanienne, 2 août 2018).

Région d’As-Suwayda

Attaque de l’Etat islamique contre la base aérienne militaire de Khalkhalah

• Le 1^er août 2018, une attaque a eu lieu contre la base aérienne militaire de Khalkhalah (à environ 40 km au Nord d’As-Suwayda, l’un des plus grands aéroports de Syrie). Selon des sources de l’opposition, deux escadrons et un siège de l’armée syrienne sont stationnés dans la base aérienne (Al-Durar Al-Shamiya, 1^er août 2018). Apparemment, l’attaque aurait été menée par des membres de l’enclave de l’Etat islamique au Nord-Est d’As-Suwayda, qui avaient mené l’attaque contre As-Suwayda et sa zone rurale il y a une semaine. 
• Il existe des versions contradictoires de l’attaque et de ses résultats :
  • La version syrienne : Une source officielle syrienne a rapporté que l’armée syrienne avait mis fin à une attaque massive menée par des membres de l’Etat islamique contre la base aérienne militaire de Khalkhalah. Vers 1h, des membres de l’Etat islamique ont tenté de s’infiltrer dans la base aérienne, mais l’armée syrienne a repoussé les assaillants. Pendant les combats, de nombreux membres de l’Etat islamique ont été tués, plusieurs ont été blessés et les autres ont fui les lieux (Spoutnik, 1^er août 2018). Huit soldats de l’armée syrienne auraient été tués dans l’attaque (Enab Baladi, 1^er août 2018).
  • Version de l’Etat islamique : L’EI a rapporté que ses membres avaient attaqué la base aérienne militaire de Khalkhalah avec des armes légères et moyennes. Plus de 45 soldats de l’armée syrienne, dont des officiers, ont été tués lors des affrontements entre les deux parties. Au même moment, une équipe de membres de l’Etat islamique s’est infiltrée dans des hangars dans la base aérienne et a détruit deux avions de combat et six drones de reconnaissance (www.k1falh.ga, site Internet affilié à l’Etat islamique, 1^er août 2018).

Campagne de reprise de l’enclave de l’Etat islamique au Nord-Est d’As-Suwayda

• Une enclave de l’Etat islamique s’est établie dans la région d’Al-Safa, au Nord-Est d’As-Suwayda. Plus de 800 membres, évacués des quartiers Sud de Damas (le camp de réfugiés de Yarmouk et le quartier Al-Hajar Al-Aswad), ont rejoint l’enclave de l’Etat islamique. Au cours de la première moitié de Juin 2018, l’armée syrienne a lancé une campagne militaire contre cette enclave. Cependant, l’attaque s’est arrêtée dans la seconde moitié de Juin, lorsque l’armée syrienne a reporté son attention sur la campagne de reprise du Sud de la Syrie. Après l’effondrement du bassin du Yarmouk et l’achèvement de la reprise du Sud de la Syrie, l’enclave de l’Etat islamique est devenue un bastion exceptionnel pour initier des attaques de démonstration contre des cibles du régime et de la population locale, comme cela a été prouvé la semaine dernière.
• Maintenant que le Sud de la Syrie a été repris, avec les attaques de l’Etat islamique à As-Suwayda et Khalkhalah, il semble que le régime syrien ait décidé de mettre un terme à la présence de l’Etat islamique dans la région. Début Août 2018, l’armée syrienne a envoyé des renforts (comprenant plusieurs divisions) dans la région à l’Est d’As-Suwayda, avant la campagne contre l’enclave de l’Etat islamique (Khotwa; Al-Watan, 4 août 2018). Les forces du tigre, le colonel Suheil al-Hassan, ont également été envoyées dans la région (Ibaa, 5 août 2018). Le 5 août 2018, après le déploiement des renforts de l’armée syrienne dans la zone rurale à l’Est d’As-Suwayda, l’armée a attaqué l’enclave de l’Etat islamique par l’Ouest sur plusieurs routes (Muraselon; SANA; As-Suwayda 24; Enab Baladi, 5 août 2018). L’attaque au sol de l’armée syrienne s’est accompagnée de frappes aériennes d’avions de combat et de bombardements d’artillerie contre les cibles de l’Etat islamique. Les frappes aériennes ont causé de lourdes pertes à l’Etat islamique et forcé ses membres à se retirer dans la région montagneuse d’Al-Safa (Al-Ghad, Syrie, 6 août 2018). Les forces syriennes opèrent désormais dans la zone de contrôle de l’Etat islamique (Al-Durar Al-Shamiya, 7 août 2018).

Négociations avec l’Etat islamique pour la libération d’otages druzes

• Lors de l’attaque contre As-Suwayda et ses environs (25 juillet 2018), l’Etat islamique a pris plus de 30 otages druzes. Le 5 août 2018, il a été signalé que l’Etat islamique détenait 14 femmes et 16 enfants (Observatoire syrien des droits de l’homme, 5 août 2018). Le 2 août 2018, l’Etat islamique a exécuté l’un des otages, un étudiant de 19 ans nommé Muhannad Dhuqan Abu Amar, du village de Shabki, à l’Est d’As-Suwayda. La vidéo diffusée par l’organisation sur les médias sociaux montre que l’otage a été condamné à cause de l’échec des négociations pour l’évacuation des membres de l’Etat islamique du bassin du Yarmouk vers le désert syrien. Le terroriste ajoute que si les demandes de l’Etat islamique ne sont pas satisfaites, les autres otages seront également exécutés (Page Facebook As-Suwayda 24, 4 août 2018; Observatoire syrien des droits de l’homme, 5 août 2018).
• Une délégation russe aurait commencé à négocier avec l’Etat islamique, en coordination avec le régime syrien, afin de garantir la libération des otages. L’Etat islamique aurait présenté plusieurs conditions pour leur libération, notamment le retrait de l’armée syrienne de toute la province d’As-Suwayda, mettant ainsi fin à l’opération militaire contre les membres de l’Etat islamique (dans l’enclave au Nord-Est d’As-Suwayda) et la libération des détenus de l’Etat islamique (Khotwa, 4 août 2018).

Région d’Idlib

• Selon un site internet syrien affilié à l’armée syrienne, il y a plus de 50 000 membres armés dans la région d’Idlib, y compris des combattants étrangers venus de nombreux pays (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 7 août 2018). Les organisations rebelles comprennent un cadre général où l’élément dominant est le Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra); et les organisations rebelles opérant sous le parrainage turc dans la région d’Idlib et le long de la frontière syro-turque. Après la fin de la campagne dans le Sud de la Syrie, les différentes parties continuent de se préparer à la campagne imminente dans la région d’Idlib.

Batailles locales à la périphérie de la zone de contrôle des rebelles

• Cette semaine, des combats locaux ont eu lieu entre les organisations rebelles et l’armée syrienne à la périphérie de la zone de contrôle des rebelles, probablement en prévision de la campagne de reprise de la zone d’Idlib.
• Ci-après quelques événements remarquables :
• Le Siège de Libération d’Al-Sham a rapporté que l’armée syrienne tirait des pièces d’artillerie chaque jour au village d’Al-Najiya, à environ 9 km à l’Ouest de la ville de Jisr Al-Shughour (à la périphérie Ouest de la région d’Idlib). Le village a été lourdement endommagé (Ibaa, 3 août 2018).

• Le 4 août 2018, l’armée syrienne a mis fin à une attaque contre une organisation appelée Gaza Army (Jaysh Al-Ghazza), affiliée au Siège de Libération d’Al-Sham, dans le village d’Al-Zalaqiyat (environ 29 km au Nord-Ouest de Hama) . L’armée syrienne a tiré de l’artillerie sur les voies d’approvisionnement des assaillants (Muraselon, 4 août 2018).
• L’armée syrienne a contrecarré une attaque de la Nouvelle armée du Fatah (cadre général établi par le Siège de Libération d’Al-Sham) au Sud de la ville de Jisr al-Shughour. Les troupes syriennes ont tiré de l’artillerie sur les positions des membres de l’organisation et sur leurs routes logistiques (Muraselon, 4 août 2018).

Est de la Syrie

Nettoyage de la zone située entre l’Euphrate et la frontière syro-irakienne

• Les forces des FDS kurdes sont sur le point d’achever le nettoyage de la zone désertique située entre l’Euphrate et la frontière syro-irakienne. Ci-après les principales activités des forces :
  • Selon une “source militaire locale”, les forces des FDS ont achevé leur reprise du désert de Deir ez-Zor et ont chassé les membres de l’Etat islamique. Selon la même source, l’Etat islamique contrôle toujours un certain nombre de villages au Nord d’Abu Kamal, mais les forces des FDS en prendront apparemment le contrôle en quelques jours (Muraselon, 4 août 2018).
  • Le 4 août, les forces des SDF ont annoncé qu’elles nettoyaient les “poches de résistance” restantes de l’Etat islamique dans la région. Dans une vidéo diffusée par les forces, l’un des orateurs note que des centaines de membres armés de l’Etat islamique ont été tués et de grandes quantités de munitions ont été saisies (Bureau de presse des ’YPG, 4 août 2018).
• Le 4 août 2018, les FDS ont annoncé que leurs forces avaient avancé dans la zone désertique à l’Est du village d’Al-Dashisha. Les forces ont pris le contrôle du champ de pétrole d’Al-Azraq, à quelque 32 km à l’Ouest de la frontière syro-irakienne, à partir de l’Etat islamique. Ils ont également repris le champ de pétrole d’Al-Malah, au Sud d’Al-Azraq (Site Internet des FDS, 4 août 2018).

Principaux développements en Irak

Activités de l’Etat islamique

• L’Etat islamique a continué d’attaquer l’infrastructure électrique afin de perturber l’approvisionnement en électricité et d’étendre la manifestation populaire dans le Sud, le Centre et le Nord de l’Irak.  
• Le 3 août 2018, le ministère irakien de l’Electricité a signalé que deux doubles pylônes à haute tension au Nord-Ouest de Kirkuk s’étaient effondrés à cause d’engins piégés apparemment déposés par l’Etat islamique. Les câbles électriques ont également été coupés. En conséquence, l’approvisionnement en électricité de la province de Kirkuk a été compromis. Les équipes de maintenance ont travaillé à la restauration de l’électricité (Al-Sumaria News, 3 août 2018).
• En outre, l’activité de guérilla “de routine” de l’Etat islamique s’est poursuivie cette semaine : un officier de l’armée et un fonctionnaire du ministère irakien de l’Intérieur ont été tués par un engin piégé attaché à la voiture dans laquelle ils circulaient au Nord de Bagdad ; des véhicules de la Mobilisation populaire ont été frappés dans la province de Salah al-Din et dans la province de Diyala ; quatre policiers irakiens ont été blessés au Nord-Est de Baqubah; trois policiers irakiens ont été tués par l’explosion d’un engin explosif au Nord-Est de Baqubah ; deux soldats irakiens ont été tués par des tirs isolés à l’Est de Baqubah.

Activités des forces de sécurité irakiennes

• Ci-après les principales activités menées par les forces de sécurité irakiennes contre l’Etat islamique :
• Dans le district de Falloujah, les renseignements militaires ont arrêté un membre de l’Etat islamique et trouvé une cachette contenant 40 engins piégés. Les engins piégés ont été détruits (Agence de presse irakienne, 4 août 2018).
• Sur la base de renseignements, les forces de sécurité de la province de Ninive ont capturé cinq membres de l’Etat islamique dans la partie Ouest de la ville de Mossoul. En outre, deux membres de l’Etat islamique ont été capturés dans l’Est de Mossoul (Agence de presse irakienne, 4 août 2018).
• Les forces de sécurité irakiennes ont tué deux membres de l’Etat islamique à l’Est de Mossoul. Les deux avaient déposé un engin piégé et ont ensuite été tués dans des affrontements.

Activités du jihad dans d’autres pays

Attentat suicide de l’Etat islamique en Afghanistan

• Le 31 juillet 2018, l’Etat islamique a mené un attentat suicide à Jalalabad, dirigé contre le gouvernement afghan. La cible de l’attaque était le bâtiment du Département des réfugiés et des rapatriés du ministère des Réfugiés et des rapatriés. L’attaque a tué 15 personnes, dont un employé de l’OIM, une organisation d’aide internationale de premier plan pour les migrants (The Afghanistan Times, 1^er août 2018).
• L’Etat islamique a revendiqué l’attaque. Selon la revendication de la responsabilité, deux terroristes appelés Farouq al-Khorasani et Hamad al-Khorasani ont attaqué le bâtiment lors d’une réunion à laquelle assistaient des responsables d’organisations internationales occidentales. Des membres de l’Etat islamique ont fait exploser un engin piégé, ont fait sauter une voiture contre les gardes de sécurité et ont échangé des coups de feu pendant plusieurs heures avec les gardes de sécurité afghans. Les terroristes ont fait sauter leurs ceintures explosives, tuant et blessant 86 personnes, dont plusieurs ressortissants occidentaux (www.k1falh.ga, un site Internet affilié à l’Etat islamique, 1^er août 2018).

   
Droite : Le bâtiment du Département des réfugiés et des rapatriés à Jalalabad (Afghanistan Times, 1er août 2018). Gauche : Le lieu de l’attaque (Al-Fajr, 1er août 2018)

Attentat suicide de l’Etat islamique contre une mosquée chiite au Sud de Kaboul

• Le 3 août 2018, l’Etat islamique a perpétré un double attentat suicide contre une mosquée chiite de la ville de Gardez (à environ 100 km au Sud de Kaboul). L’attaque a eu lieu lorsque des centaines de fidèles se sont rassemblés pour la prière du vendredi. Les deux terroristes habillés en burqa (des robes portées par des femmes musulmanes pieuses) ont abattu des gardes de sécurité devant la mosquée, puis sont entrés dans la mosquée et se sont fait exploser (The Afghanistan Times, 3 août 2018). Le 4 août 2018, il a été signalé que le nombre de personnes tuées dans l’attaque avait atteint 39 et qu’au moins 80 avaient été blessées (Reuters, 4 août 2018).
• L’Etat islamique a revendiqué l’attaque. Selon la revendication de la responsabilité, environ 150 chiites et membres des forces de sécurité afghanes ont été tués dans l’attaque (www.k1falh.ga, un site Internet affilié à l’Etat islamique, 5 août 2018).

Plus de 150 membres de l’Etat islamique se rendent à l’armée afghane

• Les médias afghans ont rapporté que le 1^er août 2018, plus de 150 membres de l’Etat islamique avaient remis leurs armes et se sont rendus à l’armée afghane dans la province de Jawzjan. Parmi les membres qui se sont rendus figurent le chef de l’Etat islamique dans la province de Jawzjan, Mawlawi Habiburrahman, et son adjoint, Nematullah. Au total, 330 femmes se sont rendues avec les membres, apparemment des membres de leur famille (The Afghanistan Times, 1er août 2018). Selon des sources officielles afghanes, il s’agissait du plus grand nombre de membres de l’Etat islamique qui se sont rendus en même temps (The Independent, 5 août 2018).
• La reddition massive des membres de l’Etat islamique s’explique par la lutte dans la province de Jawzjan entre l’Etat islamique et les taliban. Ces derniers ont pris le dessus. Pendant les combats qui ont duré environ un mois dans la région, plus de 150 membres de l’Etat islamique ont été tués par les talibans et plus de 130 ont été faits prisonniers. De nombreux membres de l’Etat islamique dans la province de Jawzjan ont apparemment préféré se rendre aux forces du gouvernement afghan et non aux talibans.

Nouveau stage de formation de l’Etat islamique dans la région de Nangarhar

• Le 6 août 2018, une nouvelle session de formation s’est achevée dans le camp d’Abu Obeida bin Al-Jarrah, dans la région de Nangarhar, dans l’Est de l’Afghanistan. Les participants ont été formés au tir de RPG et de mortiers (www.k1falh.ga, site Internet affilié à l’Etat islamique, 6 août 2018).

    
Droite: Membres de l’Etat islamique avec leur instructeur au camp d’entraînement. Gauche: Membres de l’Etat islamique formés à l’utilisation d’un canon (www.k1falh.ga, site Internet affilié à l’Etat islamique, 6 août 2018)

^[1] L’activité des forces de la FNUOD dans la zone tampon a été arrêtée en 2012 par crainte pour leur sécurité en raison de la guerre civile syrienne. ↑

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