Pleins feux sur le jihad mondial (23-29 août 2018)

Soldats de l'armée syrienne dans la région à l'Est d'As-Suwayda (Enab Baladi, 25 août 2018)

Soldats de l'armée syrienne dans la région à l'Est d'As-Suwayda (Enab Baladi, 25 août 2018)

Travaux de fortification du Siège de Libération d'Al-Sham (Ibaa, 26 août 2018)

Travaux de fortification du Siège de Libération d'Al-Sham (Ibaa, 26 août 2018)

Combattants du Siège de Libération d'Al-Sham à l'entraînement.

Combattants du Siège de Libération d'Al-Sham à l'entraînement.

Abu al-Nour al-Shami (cf. le Syrien), combattant des forces d'élite, mettant en garde contre la remise de terres et d'armes dans le cadre des arrangements de réconciliation (Ibaa, 27 août 2018)

Abu al-Nour al-Shami (cf. le Syrien), combattant des forces d'élite, mettant en garde contre la remise de terres et d'armes dans le cadre des arrangements de réconciliation (Ibaa, 27 août 2018)

Membres de l'Etat islamique arrêtés par le Siège de Libération d'Al-Sham dans la zone rurale d'Idlib (Ibaa, 26 août 2018)

Membres de l'Etat islamique arrêtés par le Siège de Libération d'Al-Sham dans la zone rurale d'Idlib (Ibaa, 26 août 2018)

La zone de contrôle après l'attaque de l'Etat islamique (Ayn Libya, 23 août 2018)

La zone de contrôle après l'attaque de l'Etat islamique (Ayn Libya, 23 août 2018)

Principaux évènements
  • Dans la région d’Idlib, les parties belligérantes poursuivent leurs préparatifs pour la campagne. L’armée syrienne continue de renforcer ses troupes tandis que le Siège de Libération d’Al-Sham renforce ses positions dans les zones où l’attaque syrienne devrait avoir lieu. Le Siège de Libération d’Al-Sham a mis en place une force d’élite dont les membres suivent un entraînement rigoureux afin de pouvoir traverser les lignes de défense de l’ennemi et opérer derrière les lignes ennemies.
  • Parallèlement aux préparatifs militaires sur le terrain, des pourparlers diplomatiques intensifs sont en cours entre la Russie et la Turquie afin d’examiner les moyens de prévenir les frictions entre la Russie et la Syrie et la Turquie lors de la prise de contrôle de la région d’Idlib. Selon nous, les discussions portent sur l’idée de créer un fossé entre les organisations “modérées” (parrainées par la Turquie), avec lesquelles des accords de réconciliation peuvent être conclus, et les organisations terroristes jihadistes, principalement le siège de Libération d’Al-Sham, qui doit être combattu et éradiqué.
  • L’armée syrienne s’entretient également avec les organisations rebelles non jihadistes afin d’essayer de parvenir à un accord de réconciliation (cf., de capitulation) avec elles selon le même format que celui qui a été atteint dans le Sud de la Syrie. Le Siège de Libération d’Al-Sham, qui en est conscient, mène une activité intense contre ses opposants. Cette activité comprend des arrestations à grande échelle, des attaques contre des membres d’organisations affiliées à la Turquie et la publication de mises en garde publiques de ne pas se rendre à l’ennemi et de ne pas accepter des accords de réconciliation avec lui.
  • Le chef local (Emir) de la Province du Khorasan de l’Etat islamique aurait été tué lors d’une frappe aérienne américaine en Afghanistan. Il s’agit du quatrième dirigeant de la Province de Khorasan de l’Etat islamique tué depuis l’Eté 2016. Rétrospectivement, l’élimination des dirigeants de l’Etat islamique n’a pas eu d’impact significatif sur les activités intensives de l’organisation l’année passée.
Participation de la Russie et des Etats-Unis en Syrie
Entretiens entre la Russie et la Turquie en vue de la campagne d’Idlib
  • Ces dernières semaines, des pourparlers intensifs de haut niveau ont eu lieu entre la Russie et la Turquie, alors que les préparatifs de la prise de contrôle d’Idlib vont bon train. Selon nous, les idées proposées lors de ces pourparlers visent à permettre la prise de contrôle syrienne de la région d’Idlib tout en préservant les intérêts de la Turquie, qui soutient les organisations rebelles “modérées”. Une autre question qui, selon nous, est à l’étude, est de savoir comment prévenir les frictions entre la Russie et la Turquie et les organisations qu’elles soutiennent lors de la prise de contrôle syrienne de la région d’Idlib.
 Le ministre russe de la Défense, Sergey Shoygu (à gauche) et son homologue turc en Russie (Site Internet du ministère russe de la Défense, 24 août 2018)   La délégation russe (droite) et la délégation turque (gauche) au Kremlin (Site Internet du Kremlin, 24 août 2018).
Droite : La délégation russe (droite) et la délégation turque (gauche) au Kremlin (Site Internet du Kremlin, 24 août 2018). Gauche : Le ministre russe de la Défense, Sergey Shoygu (à gauche) et son homologue turc en Russie (Site Internet du ministère russe de la Défense, 24 août 2018)
  •   La question clé abordée lors des entretiens est de savoir comment créer un fossé entre les organisations rebelles soutenues par la Turquie (les organisations rebelles “modérées”) et le Siège de Libération d’Al-Sham et les organisations jihadistes qui lui sont affilié (et qui contrôlent la majeure partie de la région d’Idlib). Ceci à la lumière de la compréhension qu’il sera possible de parvenir à des accords de réglementation (selon le format de ceux conclus dans le Sud de la Syrie) avec les organisations “modérées”, alors que le Siège de Libération d’Al-Sham doit être éradiqué.
  • A ce sujet, les médias russes ont rapporté :
    • Lors de la réunion entre les ministres de la Défense de la Russie et de la Turquie, des responsables militaires russes ont clairement indiqué que Moscou attendait de la Turquie qu’elle sépare les forces de l’opposition syrienne du Front al-Nusra (cf., le Siège de Libération d’Al-Sham), qui contrôle environ 60% de la province d’Idlib (Kommersant, 25 août 2018).
    • Bahjat Hajjar, activiste et opposant au régime d’Assad, a déclaré dans une interview avec l’agence de presse russe RBK que la Turquie essayait de convaincre les organisations rebelles qu’Idlib continuerait à être un secteur moins tendu, mais qu’à cette fin devrait commencer une lutte armée contre les terroristes (cf., le Siège de Libération d’Al-Sham). Un autre activiste syrien, Fawzi Abu al-Abd, a déclaré lors de l’interview que la raison de la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Turquie était la crainte de l’impossibilité pour Ankara de séparer les militants membres de l’opposition du Front Al-Nusra (cf., le Siège de Libération d’Al-Sham) (Site Internet de l’agence de presse RBK, 25 août 2018).
    • L’agence de presse Spoutnik a rapporté que la Turquie avait approché le régime syrien via la Russie et lui avait demandé de reporter le début de la campagne au 4 septembre 2018. Durant cette période, la Turquie travaillera à persuader le Siège de Libération d’Al-Sham et à parvenir à une solution politique (Spoutnik, 26 août 2018).
Echange d’accusations au sujet de l’utilisation d’armes chimiques
  • Les médias américains, russes et internationaux ont publié un échange d’accusations concernant l’intention de mener une attaque chimique pendant la campagne d’Idlib. De hauts responsables américains ont prétendu avoir des informations selon lesquelles le Président syrien planifiait une autre attaque chimique dans la partie Nord-Ouest d’Idlib. En conséquence, les États-Unis ont menacé de réagir avec plus d’intensité que par le passé (Radio Free Liberty; Bloomberg, 25 août 2018). Par ailleurs, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, a affirmé que le Siège de Libération d’Al-Sham avait envoyé des camions-citernes de gaz de chlore dans la région située au Sud de Jisr al-Shughur, afin de mettre en scène l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien (Spoutnik, 25 août 2018). Une déclaration similaire a été faite par des médias affiliés au Hezbollah et à l’Iran (Al-Mayadeen; Al-Alam, 23 août 2018).
Principaux développements en Syrie
Attaque de l’armée syrienne contre l’enclave de l’Etat islamique à As-Suwayda
  • Les combats dans la région d’As-Suwayda ne sont pas encore terminés. L’armée syrienne continue d’encercler les membres de l’Etat islamique dans la région d’As-Safa, le dernier bastion de l’Etat islamique, et de faire pression sur eux. L’armée syrienne et ses forces ont pris le contrôle de Khirbat al-Hawi, dans la partie Nord de la région d’Al-Safa. Le 24 août 2018, des membres de l’Etat islamique ont mené une attaque à grande échelle contre les positions de l’armée syrienne à la périphérie de la région d’Al-Safa. Plusieurs soldats syriens ont été tués et 72 ont été blessés (Enab Baladi, 25 août 2018). Depuis le début des combats (il y a environ un mois), au moins 126 membres de l’Etat islamique ont été tués et 43 soldats et membres des forces syriennes (Observatoire syrien des droits de l’homme, 23 août 2018).
Région d’Idlib
  • L’armée syrienne et les organisations rebelles, principalement le Siège de Libération d’Al-Sham, poursuivent leurs préparatifs avant la campagne imminente pour la prise de contrôle de la région d’Idlib. Parallèlement aux négociations entre la Russie et la Turquie (auxquelles certaines organisations rebelles sont affiliées), le régime syrien mène des négociations avec des organisations rebelles non jihadistes dans le but de les convaincre de parvenir à des accords de réconciliation (accords de cession similaires à ceux conclus dans le Sud de la Syrie). Cette opération a pour but de faire le lien entre les organisations rebelles et le Siège de Libération d’Al-Sham et de faciliter la prise de contrôle de la région d’Idlib. Telle est la toile de fond de la poursuite et de l’intensification des activités du Siège de Libération d’Al-Sham contre les groupes rebelles soupçonnés d’être enclins à se joindre aux organisations parrainées par la Turquie et d’accepter les arrangements de réconciliation.
Préparatifs de l’armée syrienne sur le terrain, parallèlement aux négociations avec les organisations rebelles
  • L’armée syrienne a continué de renforcer ses troupes dans la région située au Nord-Est de Lattaquié. Cette semaine, une force armée est arrivée à Jab Al-Ahmar, dans la partie Nord de la plaine d’Al-Ghab (à environ 17 km au Sud de Jisr al-Shughur, le bastion des rebelles). Au même moment, l’armée syrienne mène des négociations avec les commandants des forces rebelles incluses dans les arrangements de réconciliation dans la province de Daraa pour que leurs membres rejoignent les rangs de l’armée pendant la campagne d’Idlib (Page Facebook du Réseau d’information de l’armée syrienne, 23 août 2018, Observatoire syrien des droits de l’homme, 25 août 2018). En outre, l’état-major syrien aurait mené des négociations avec le Siège de Libération d’Al-Sham, le Parti islamique du Turkestan et d’autres organisations jihadistes. Au cours des négociations, ces organisations sont tenues de se séparer de leurs armes si elles souhaitent ne pas être attaquées par l’armée syrienne (Observatoire syrien des droits de l’homme, 27 août 2018).
 Véhicule de l'armée syrienne transportant un canon antiaérien à double canon arrivant dans la zone rurale de Lattaquié (Muraselon, 23 août 2018)   Renforts de l’armée syrienne arrivant à Jab al-Ahmar, au Sud de Jisr al-Shughur (Page Facebook du réseau central d’information de l’armée syrienne, 23 août 2018).
Droite : Renforts de l’armée syrienne arrivant à Jab al-Ahmar, au Sud de Jisr al-Shughur (Page Facebook du réseau central d’information de l’armée syrienne, 23 août 2018). Gauche : Véhicule de l’armée syrienne transportant un canon antiaérien à double canon arrivant dans la zone rurale de Lattaquié (Muraselon, 23 août 2018)
Préparatifs du Siège de Libération d’Al-Sham en vue de la campagne
  • Le Siège de Libération d’Al -Sham continue de renforcer ses positions dans les zones où il s’attend à ce que l’armée syrienne attaque. Cette semaine, les travaux de fortification se sont poursuivis dans la zone rurale au Nord de Hama (Ibaa, 26 août 2018).
Travaux de fortification du Siège de Libération d'Al-Sham (Ibaa, 26 août 2018)     Travaux de fortification du Siège de Libération d'Al-Sham (Ibaa, 26 août 2018)
Travaux de fortification du Siège de Libération d’Al-Sham (Ibaa, 26 août 2018)
Formation d’une unité d’élite du Siège de Libération d’Al-Sham
  • Le Siège de Libération d’Al-Sham a publié une vidéo documentant la formation des “bandes rouges”, une force d’élite établie dans la région d’Idlib. Selon la vidéo, les membres des bandes rouges sont équipés de gilets explosifs pour mener des attaques. L’un des commandants de la force a déclaré que la mission la plus importante était l’activité derrière les lignes ennemies et la percée des lignes de défense de l’ennemi. La vidéo avertit les habitants de la région d’Idlib (“les zones libérées”) de ne pas remettre leurs terres et leurs armes car le régime Alawi les expulsera, comme cela s’est produit dans les zones où des accords de réconciliation ont été conclus (Ibaa, 27 août 2018).
Le Siège de Libération d’Al-Sham continue d’opérer contre ses opposants dans la région d’Idlib
  • Parallèlement aux efforts déployés pour pousser les organisations rebelles dans la région d’Idlib à changer de camp, le Siège de Libération d’Al-Sham a continué ses actions préventives contre ses opposants parmi les membres de l’Etat islamique et les organisations rebelles. Voici les faits saillants de son activité au cours de la semaine écoulée :
  • Les membres du Siège de Libération d’Al-Sham ont repris les quartiers généraux et les armes d’Ansar Al-Sham dans les montagnes de Lattaquié. Cela a été réalisé sur la base d’informations sur leur intention de rejoindre une force rebelle soutenue par l’un des pays de la région (référence implicite à la Turquie[1]) (Observatoire syrien des droits de l’homme, 23 août 2018).
  • Le Siège de Libération d’Al-Sham a arrêté vingt membres de l’Etat islamique dans la zone rurale à l’ouest d’Idlib, près de la frontière syro-turque (Ibaa, 26 août 2018).

Membres de l'Etat islamique arrêtés par le Siège de Libération d'Al-Sham dans la zone rurale d'Idlib (Ibaa, 26 août 2018)
Membres de l’Etat islamique arrêtés par le Siège de Libération d’Al-Sham dans la zone rurale d’Idlib (Ibaa, 26 août 2018)

  •  Le Siège de Libération d’Al-Sham a arrêté 37 personnes accusées de “trahison et de réconciliation avec le régime syrien.” Les arrestations ont eu lieu au Nord-Ouest d’Idlib, près de la frontière turque.

La zone (marquée en rouge) où le Siège de Libération d'Al-Sham a arrêté 37 personnes accusées de "trahison et de réconciliation avec le régime syrien" (Google Maps)
La zone (marquée en rouge) où le Siège de Libération d’Al-Sham a arrêté 37 personnes accusées de “trahison et de réconciliation avec le régime syrien” (Google Maps)

Principaux développements en Irak
Activités de l’Etat islamique
  • La semaine dernière, l’activité de l’Etat islamique a continué de se concentrer principalement sur les engins explosifs improvisés le long des routes utilisées par les forces de sécurité irakiennes : l’armée, la police fédérale, la mobilisation populaire et la mobilisation tribale. Les points focaux de l’activité de l’Etat islamique étaient les régions de Bagdad et de Kirkuk.
  • Ci-après les principales opérations menées par l’organisation:
    • Détonation d’un engin piégé contre un véhicule dans le district de Hawija, à environ 55 km au Sud-Ouest de Kirkuk. Trois membres de la police fédérale irakienne, dont un officier au grade de colonel, ont été blessés (Al-Sumaria News, 25 août 2018).
    • Détonation d’un engin piégé dans la région d’Al-Dura, au Sud de Bagdad. L’agence de presse Amaq a rapporté que cinq membres de la mobilisation populaire avaient été blessés et que leur véhicule avait été détruit (Twitter, 27 août 2018). D’autre part, les médias irakiens ont rapporté qu’un engin piégé avait explosé dans la soirée à l’intérieur d’un minibus et que trois passagers avaient été blessés (Al-Sumaria News, 26 août 2018).
Activités des forces de sécurité irakiennes
  • Cette semaine, les forces de sécurité irakiennes ont mené une vaste opération visant à capturer des membres de l’Etat islamique dans la province d’Al-Anbar, près de la frontière entre la Syrie et l’Irak. Dans le cadre de l’opération, toutes les routes menant à la zone ont été bloquées. Les équipes de démineurs ont désactivé de nombreux engins piégés plantés dans la région (Al-Sumaria News, 24 août 2018).

Les forces de sécurité irakiennes lors d'une opération de grande envergure visant à capturer des membres de l'Etat islamique près de la frontière syro-irakienne dans la province d'Al-Anbar (Al-Sumaria News, 24 août 2018)
Les forces de sécurité irakiennes lors d’une opération de grande envergure visant à capturer des membres de l’Etat islamique près de la frontière syro-irakienne dans la province d’Al-Anbar (Al-Sumaria News, 24 août 2018)

 

  •  Les forces de sécurité irakiennes ont mené des activités supplémentaires au cours de la semaine écoulée :
    • La Force de déploiement rapide de la police de Ninive, avec le soutien de la Coalition, a encerclé une grotte où se cachaient des membres de l’Etat islamique, à environ 36 km au Sud de Mossoul. Dix membres de l’Etat islamique ont été tués (Agence de presse irakienne, 25 août 2018).
    • Cinq membres de l’Etat islamique ont été tués par les forces de sécurité irakiennes alors qu’ils tentaient de planter un engin piégé dans le district de Rutba, à l’Ouest de la province d’Al-Anbar (Agence de presse irakienne, 23 août 2018).
    • Sur la base de renseignements, les forces de sécurité irakiennes ont arrêté un commandant d’une force de l’Etat islamique dans la région de Hawija, à environ 55 km à l’Ouest de Kirkuk. Lors de son interrogatoire, il a admis avoir prévu de faire exploser des engins piégés contre les forces de sécurité irakiennes et de faire exploser des pylônes à haute tension. Il a également révélé où se trouvait un repaire de l’organisation où 12 engins piégés ont été retrouvés (Al-Sumaria News, 25 août 2018).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Attaque de l’Etat islamique contre une position égyptienne à l’Ouest d’Al-Arish
  • Le 25 août 2018, quatre membres de l’Etat islamique portant des ceintures explosives ont attaqué un poste de contrôle égyptien à l’Ouest d’Al-Arish. Selon les médias égyptiens, les policiers au point de contrôle ont repoussé les membres de l’Etat islamique. Un terroriste a été tué et trois ont réussi à s’échapper (Selon une autre version, tous les quatre ont été tués). Quatre policiers égyptiens ont été tués et plusieurs ont été blessés. Une ceinture explosive a été retrouvée sur le corps d’un des terroristes tués. Trois ceintures explosives supplémentaires ont été retrouvées non loin du poste de contrôle. Les forces de sécurité égyptiennes ont détecté et désactivé quatre engins piégés près du point de contrôle. L’agence de presse Amaq de l’Etat islamique a rapporté que 15 soldats égyptiens avaient été tués et blessés lors d’une attaque menée par des membres de l’Etat islamique à l’Ouest d’Al-Arish (Twitter, 26 août 2018).

Armes de l'Etat islamique retrouvées après l'attaque au poste de contrôle de la police égyptienne (Al-Masry Al-Youm, 26 août 2018)
Armes de l’Etat islamique retrouvées après l’attaque au poste de contrôle de la police égyptienne (Al-Masry Al-Youm, 26 août 2018) 

Activités du jihad dans d’autres pays
L’Etat islamique revendique la responsabilité d’une attaque à l’arme blanche à Paris
  • Le 23 août 2018, dans une rue de la ville de Trappes, à l’Ouest de Paris, un homme de 36 ans a poignardé sa mère et sa sœur avec un couteau. Un autre homme a été grièvement blessé. L’assaillant s’est réfugié dans une maison et s’y est caché. Il a ensuite été abattu par la police. Des témoins ont déclaré aux médias que l’agresseur avait crié “Allahu Akbar” et qu’il était armé d’un certain nombre de couteaux.
  • L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque, affirmant que “L’auteur de l’attentat terroriste dans la ville de Trappes, au Sud-Ouest de Paris, est l’un des soldats de l’État islamique qui a mené l’attaque en réponse aux appels lancés contre les citoyens des pays de la Coalition internationale” (Compte Twitter Annika H Rothstein@truthandfiction, 23 août 2018). Selon Gérard Collomb, le ministre français de l’Intérieur, l’assaillant était connu pour son soutien au terrorisme, mais il était apparemment atteint de maladie mentale et n’a pas réagi à l’appel de l’Etat islamique (Reuters, 23 août 2018).
Attaques simultanées en Tchétchénie
  • Le 20 août 2018, trois attaques ont été menées presque simultanément en Tchétchénie : une attaque à l’arme blanche, un attentat suicide et une attaque à la bombe. Les attaques ont été menées par des jeunes âgés de 11 à 16 ans, qui avaient prêté allégeance au chef de l’Etat islamique. Quatre des auteurs des attaques ont été tués par les forces de sécurité locales et le cinquième a été arrêté. Ramzan Kadyrov, le chef de la République tchétchène, a déclaré que les terroristes pourraient avoir été influencés par les publications de l’Etat islamique sur les médias sociaux (Russia Today, 20 août 2018).
  • Voici une brève description des trois attaques :
    • Le 20 août 2018, vers 10h30 du matin, deux terroristes ont lancé une attaque à l’arme blanche dans un poste de police de la province de Shalinsky, à quelque 36 km au Sud de la capitale. Grozny. Ils ont blessé deux policiers et ont été abattus.
    • Au même moment, un terroriste suicide s’est fait exploser près d’un poste de police dans un village voisin. Il n’y a pas eu de victimes. Le terroriste a été blessé et emmené à l’hôpital. Selon nous, l’engin piégé a été préparé de manière amateur et le terroriste a donc survécu à l’explosion.
    • Peu après, deux terroristes ont écrasé deux agents de la circulation au Centre de Grozny. La police a poursuivi le véhicule et tué le chauffeur et son frère âgé de 11 ans, assis à ses côtés.
  • L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. La revendication de responsabilité indique que des combattants de l’État islamique ont attaqué des policiers tchétchènes à Grozny et dans deux autres lieux (Compte Twitter Neil Hauer @ NeilPHauer, 20 août 2018). L’agence de presse Amaq a diffusé une vidéo montrant quatre jeunes membres de l’Etat islamique prêtant allégeance au chef de l’organisation, Abu Bakr al-Baghdadi. Il s’agit d’un garçon de onze ans qui est vu tenant un couteau et un téléphone portable avec un drapeau de l’Etat islamique (Compte Twitter Melisa@cmellaniac, 21 août 2018).
Les jeunes membres de l'Etat islamique ont prêté allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi avant de commettre les attentats (Photo tirée d'une vidéo publiée par l'agence de presse Amaq, compte Twitter Melisa@cmellaniac, 21 août 2018)   Les quatre garçons qui ont perpétré les attaques en Tchétchénie.
Droite : Les quatre garçons qui ont perpétré les attaques en Tchétchénie. Gauche : Les jeunes membres de l’Etat islamique ont prêté allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi avant de commettre les attentats (Photo tirée d’une vidéo publiée par l’agence de presse Amaq, compte Twitter Melisa@cmellaniac, 21 août 2018)
Attaque contre un terminal libyen à l’Est de Tripoli
  • Le 23 août 2018, des agents de sécurité libyens ont été attaqués au poste de contrôle principal situé entre les villes de Zliten et Al-Khoms (118 km à l’Est de Tripoli). L’attaque a été menée à l’aide de tirs d’armes légères provenant d’une voiture en marche (Ayn Libya, 23 août 2018). Selon le major-général Mohammad Hussein Abuhjar, le chef de la sécurité de Zliten, l’auteur a été liquidé et quatre agents de sécurité libyens ont été tués. L’Etat islamique a revendiqué la revendication de l’attaque. Selon les allégations de responsabilité, les membres de l’organisation ont attaqué le poste de contrôle, tuant sept agents de sécurité libyens et en blessant dix autres (Reuters, 25 août 2018).
Activités de contre-terrorisme
Le chef de la Province du Khorasan de l’Etat islamique tué dans une frappe aérienne
  • Selon une annonce de la Direction des renseignements afghans, Saad Erhabi, alias Abu Sayed Orarzai, chef de la Province de Khorasan, a été tué 25 août 2018. La frappe aérienne a été menée par des drones américains au Sud-Est de Jalalabad, dans la province de Nangarhar, dans l’Est de l’Afghanistan. Neuf autres membres de l’Etat islamique qui l’accompagnaient ont également été tués dans l’attaque (Khaama Press, 26 août 2018; Afghanistan Times, 27 août 2018).
  • Le chef de l’Etat islamique qui a été tué est originaire d’une région tribale du Nord du Pakistan, près de la frontière avec l’Afghanistan (à environ 90 km au Sud-Ouest de Jalalabad). Il est le quatrième dirigeant de l’Etat islamique tué en Afghanistan depuis l’été 2016[2]. Les trois autres dirigeants tués étaient Hafiz Saeed Khan, Abdul Hasib Logari et Abu Saad Bajuri. Rétrospectivement, l’élimination des dirigeants de l’Etat islamique en Afghanistan n’a pas eu d’impact significatif sur les activités intensives de l’organisation, et ont en fait accru l’activité terroriste en Afghanistan au cours de l’année écoulée.
Abdul Hasib Logari, deuxième dirigeant de la province tué fin Avril 2017 (Al-Sakinah, 8 mai 2017)    Hafiz Saeed (en rouge), le premier dirigeant de la province du Khorasan de l'Etat islamique, tué le 26 juillet 2016 (Bawabat Al-Sharq, 13 juillet 2015).
 Droite : Hafiz Saeed (en rouge), le premier dirigeant de la province du Khorasan de l’Etat islamique, tué le 26 juillet 2016 (Bawabat Al-Sharq, 13 juillet 2015). Gauche : Abdul Hasib Logari, deuxième dirigeant de la province tué fin Avril 2017 (Al-Sakinah, 8 mai 2017) 
Activités de propagande
Déclaration publique du chef de l’Etat islamique Abu Bakr Al-Baghdadi[3]
  • Le 22 août 2018, la Fondation Al-Furqan Media de l’Etat islamique a publié un enregistrement audio de 55 minutes C’est la première déclaration d’Al-Baghdadi depuis environ un an. Selon nous, la bande est authentique et à jour.

L’enregistrement audio avec le discours d’Abu Bakr al-Baghdadi, intitulé "Bonne nouvelle à ceux qui persévèrent patiemment" (Vimeo, un site similaire à Youtube pour le partage de vidéos et de bandes sonores, 22 août 2018)
L’enregistrement audio avec le discours d’Abu Bakr al-Baghdadi, intitulé “Bonne nouvelle à ceux qui persévèrent patiemment” (Vimeo, un site similaire à Youtube pour le partage de vidéos et de bandes sonores, 22 août 2018)

  • La déclaration d’Al-Baghdadi visait, selon nous, à encourager les membres et les partisans de l’Etat islamique en Syrie, en Irak et dans les différentes provinces du monde. La déclaration a été faite dans le contexte des graves défaites subies par l’Etat islamique au cours de l’année écoulée. Dans ce contexte, Al-Baghdadi appelle ses partisans en Syrie, en Irak et dans le monde à adhérer à leur foi, à poursuivre le jihad et à se préparer à se sacrifier pour Allah. Dans son discours, il incite ses membres et ses partisans à l’étranger à intensifier leurs attaques principalement contre les pays occidentaux (“pays croisés”). Al-Baghdadi termine en soulignant que les attaques à l’étranger constituent un soutien aux activistes qui combattent en Syrie et en Irak : “Une fusillade, une attaque à l’arme blanche, la détonation d’un engin explosif dans votre pays équivalent à mille attentats ici. Ne négligez pas [aussi] les attaques à la voiture bélier. “

[1] Ansar Al-Sham est une organisation rebelle jihadiste établie dans la partie Nord de la province de Lattaquié en 2012. Entre 2012 et début 2017, l'organisation a rejoint divers cadres opérant dans les régions de Lattaquié et d'Idlib. En Février 2017, Ansar Al-Sham a rejoint le Siège de Libération d'Al-Sham.
[2] Hafiz Saeed Khan, premier dirigeant de la Province du Khorasan (2015) de l'Etat islamique, a été tué le 26 juillet 2016 avec d'autres commandants et officiers supérieurs dans un raid aérien d'un drone américain (Al-Arabiya, 13 août 2016). Abdul Hasib Logari, le deuxième dirigeant de la Province du Khorasan de l'Etat islamique, a été tué le 29 avril 2017 lors d'une opération menée par les forces afghanes et américaines (Al-Sakinah, 8 mai 2017). Abu Saad Bajuri, troisième dirigeant, a été tué le 11 juillet 2018 dans un raid aérien américain (Afghanistan Times, 27 août 2018; Al-Khaleej Online, 15 juillet 2017).

[3] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 27 août 2018 intitulé : "In a public statement by ISIS leader Abu Bakr al Baghdadi, the first in a year, he calls on his supporters to carry out terrorist attacks worldwide, mainly in Western countries. He mentions shooting, stabbing and ramming attacks as well as detonation of IEDs."