Pleins feux sur le jihad mondial (26 juillet – 1er août 2018)

Drapeau syrien et photo de Bachar Assad Place Tahrir à Quneitra (SANA, 27 juillet 2018).

Drapeau syrien et photo de Bachar Assad Place Tahrir à Quneitra (SANA, 27 juillet 2018).

Des soldats de l'armée syrienne déployés près de la frontière syro-israélienne (Al-Quneitra Al-Youm, 26 juillet 2018)

Des soldats de l'armée syrienne déployés près de la frontière syro-israélienne (Al-Quneitra Al-Youm, 26 juillet 2018)

Tank des forces rebelles remis à l'armée syrienne dans le village de Jubata AlKhashab.

Tank des forces rebelles remis à l'armée syrienne dans le village de Jubata AlKhashab.

Voiture en feu sur le marché libre dans la ville d'As-Suwayda, l'un des sites attaqués par l'Etat islamique (Khotwa, 25 juillet 2018)

Voiture en feu sur le marché libre dans la ville d'As-Suwayda, l'un des sites attaqués par l'Etat islamique (Khotwa, 25 juillet 2018)

Cercueils de certains Druzes qui ont été tués dans l'attaque de l'Etat islamique (Enab Baladi, 26 juillet 2018).

Cercueils de certains Druzes qui ont été tués dans l'attaque de l'Etat islamique (Enab Baladi, 26 juillet 2018).

Les forces de sécurité irakiennes lors d'activités de sécurité contre l'Etat islamique (Al-Sumaria News, 29 juillet 2018)

Les forces de sécurité irakiennes lors d'activités de sécurité contre l'Etat islamique (Al-Sumaria News, 29 juillet 2018)

Principaux événements
  • Le 31 juillet 2018, l’armée syrienne a presque achevé sa reprise du bassin du Yarmouk des mains de l’Etat islamique. Les tentatives de l’Etat islamique de retarder ses progrès en menant des attentats suicide et une attaque à grande échelle contre la population civile dans la région d’As-Suwayda ont échoué. Il y a apparemment toujours des membres de l’Etat islamique dans la région du village d’Al-Qusayr, près de la frontière syro-jordanienne. Environ 100 membres de l’Etat islamique se seraient rendus vers la fin des combats. Au total, 25 personnes ont été exécutées et les autres ont été transférés dans un centre d’interrogatoire de l’armée syrienne. Il s’agit de la première reddition de ce genre, qui pourrait miner la philosophie de la “victoire ou du martyre” cultivée par l’Etat islamique.
  • Au même moment, l’armée syrienne a achevé sa reprise de la zone de Quneitra. Des soldats syriens sont entrés dans la vieille ville de Quneitra et ont hissé le drapeau syrien (“photo de victoire”). L’armée syrienne a également pris le contrôle du passage frontalier de Quneitra. De là l’armée a continué à étendre son contrôle vers le Nord, vers le village de Jubata al-Khashab, dans la zone tampon au Nord de Quneitra. Les rebelles du village se sont rendus sans combattre et ont remis leurs armes lourdes et moyennes dans le cadre d’un accord de reddition locale.
  • Afin d’atténuer la pression exercée sur le bassin du Yarmouk, l’Etat islamique a mené une attaque combinée contre la population civile druze dans la ville d’As-Suwayda et dans plusieurs villages des environs. L’attaque a été menée par des membres venus de l’enclave de l’Etat islamique au Nord-Est d’As-Suwayda. Environ 250 personnes ont été tuées, pour la plupart des locaux. En outre, l’Etat islamique a pris en otage 36 femmes afin de les utiliser comme monnaie d’échange. Cependant, l’attaque n’a pas empêché l’armée syrienne de continuer à avancer et l’effondrement du bassin du Yarmouk.
  • Face à la fin de la campagne pour la prise de contrôle du sud de la Syrie, les organisations rebelles se préparent à une attaque de l’armée syrienne dans la région d’Idlib (dernier bastion important des organisations rebelles syriennes). Le Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra) mène des activités de formation intensives et encourage la coopération entre les organisations rebelles. Selon les informations de cette semaine, les organisations rebelles ont créé une nouvelle organisation faîtière et mis en place une salle de guerre commune. Selon les médias syriens et arabes, la Turquie s’est entretenue avec la Russie et les organisations rebelles dans la région d’Idlib pour tenter de promouvoir une solution qui empêcherait une campagne militaire.
Implication russe en Syrie
Déclaration de l’ambassadeur de Russie en Israël au sujet de la présence iranienne en Syrie
  • L’ambassadeur de Russie en Israël, Anatoly Viktorov, a été interviewé par les médias israéliens et a notamment abordé la question de la présence de forces étrangères en Syrie. Viktorov a annoncé qu’à l’avenir, seules les forces syriennes seraient présentes dans la zone tampon du Sud-Ouest de la Syrie. Il a ajouté qu’il était irréaliste d’exiger que les “forces étrangères” soient retirées du territoire syrien. Selon lui, la Russie et la Syrie ont besoin de l’aide des conseillers militaires iraniens et des milices iraniennes, qui, a-t-il dit, jouent un rôle très important dans la lutte commune contre les terroristes en Syrie. Selon Viktorov, l’Iran est présent en Syrie à la demande du gouvernement syrien, et cette présence est légitime en vertu des résolutions de l’ONU et de la Charte des Nations Unies. L’ambassadeur de Russie a en outre précisé que l’influence de la Russie sur la prise de décision de l’Iran en Syrie est limitée et que la Russie ne peut pas forcer l’Iran à prendre des mesures (Channel 10, 30 juillet 2018).
Syrie

Zones de contrôle en Syrie (exact au 24 juillet 2018). L'armée syrienne et les forces qui la soutiennent (en rouge) contrôlent la majeure partie du territoire syrien. Yarmouk (qui a été presque entièrement repris par l'armée syrienne), la zone d'Al-Safa au Nord-Est de Suwayda, la zone désertique entre Abu Kamal et Palmyre à la frontière irakienne. Les zones de contrôle des organisations rebelles (indiquées en vert) se trouvent dans la région d'Idlib, le long de la frontière syro-turque et dans la région de Tanf (Khotwa, juillet 2018)
Zones de contrôle en Syrie (exact au 24 juillet 2018). L’armée syrienne et les forces qui la soutiennent (en rouge) contrôlent la majeure partie du territoire syrien. Yarmouk (qui a été presque entièrement repris par l’armée syrienne), la zone d’Al-Safa au Nord-Est de Suwayda, la zone désertique entre Abu Kamal et Palmyre à la frontière irakienne. Les zones de contrôle des organisations rebelles (indiquées en vert) se trouvent dans la région d’Idlib, le long de la frontière syro-turque et dans la région de Tanf (Khotwa, juillet 2018)

La campagne dans le Sud de la Syrie

Entrée de l’armée syrienne à Quneitra et dans les villages voisins

  • Le 27 juillet 2018, le régime syrien a annoncé que l’armée syrienne avait achevé sa prise de contrôle de l’ancienne ville de Quneitra. Selon l’annonce, l’armée a neutralisé les voitures piégées et les mines laissées par les organisations rebelles. Une “photo de victoire” de Quneitra montre des soldats de l’armée syrienne et des civils agitant des drapeaux syriens (SANA, 27 juillet 2018). La veille, le 26 juillet 2018, les forces syriennes ont pris le contrôle du passage de Quneitra. Après être entrée dans les villages, l’armée syrienne a enlevé des digues et ouvert les routes pour la circulation (Syrian TV, 26 juillet 2018). De la région de Quneitra, l’armée syrienne a continué d’étendre son contrôle vers le Nord, jusqu’au village de Jubata al-Khashab (à environ 11 km au Nord de Quneitra), où un accord de reddition locale a été conclu.
Drapeau syrien et drapeau palestinien brandis au passage de Quneitra, en soutien aux Palestiniens (Al-Quneitra Al-Youm, 27 juillet 2018)   Drapeau syrien et photo de Bachar Assad Place Tahrir à Quneitra (SANA, 27 juillet 2018).  
Droite : Drapeau syrien et photo de Bachar Assad Place Tahrir à Quneitra (SANA, 27 juillet 2018). Gauche : Drapeau syrien et drapeau palestinien brandis au passage de Quneitra, en soutien aux Palestiniens (Al-Quneitra Al-Youm, 27 juillet 2018)

Reddition des rebelles à Jubata al-Khashab

  • Le 28 juillet 2018, des sources officielles syriennes ont annoncé que les organisations rebelles du village de Jubata Al-Khashab, dans la zone tampon, à environ 11 km au Nord de Quneitra ont remis leurs armes lourdes à l’armée syrienne. Les armes ont été remises dans le cadre d’un accord de cession (SANA, 28 juillet 2018). Les médias arabes ont rapporté que, selon un accord signé avec l’opposition syrienne (les organisations rebelles), la police militaire russe recevrait temporairement les postes d’observation appartenant à l’ONU (FNUOD) le long de la ligne de cessez-le-feu jusqu’au retour des soldats de l’ONU à ces positions (Asharq Al-Awsat, 24 juillet 2018).
Lance-roquettes des forces rebelles remis à l'armée syrienne (SANA, 28 juillet 2018)   Tank des forces rebelles remis à l'armée syrienne dans le village de Jubata AlKhashab.
Droite : Tank des forces rebelles remis à l’armée syrienne dans le village de Jubata AlKhashab. Gauche : Lance-roquettes des forces rebelles remis à l’armée syrienne (SANA, 28 juillet 2018)

La campagne de reprise du bassin du Yarmouk touche à sa fin

  • La campagne de l’armée syrienne pour reprendre le bassin du Yarmouk des mains de l’Etat islamique touche à sa fin. Le membres de l’Etat islamique ont commis un certain nombre d’attentats suicide meurtriers mais n’ont pas pu empêcher la poursuite de l’avancée de l’armée syrienne. L’Etat islamique a également mené une attaque combinée à grande échelle à As-Suwayda et dans ses zones rurales afin de détourner l’attention de l’armée syrienne des combats dans le bassin du Yarmouk et de réduire la pression exercée sur les membres de l’Etat islamique dans cette région. Cependant, sur le terrain, les attentats suicide et l’attaque de la région d’As-Suwayda n’ont pas eu d’impact réel sur l’avancée de l’armée et n’ont pas empêché l’effondrement du bassin du Yarmouk, contrôlé par l’Etat islamique.
  • Le 29 juillet 2018, l’armée syrienne a attaqué le village d’Al-Shajara, la principale place forte aux mains de l’Etat islamique dans le bassin du Yarmouk. Le 30 juillet 2018, le village a été repris. L’armée syrienne a continué à attaquer et à repousser les membres de l’Etat islamique dans plusieurs villages près de la zone frontalière. L’Etat islamique contrôlerait désormais uniquement la zone du village de Qusayr, près de la frontière avec la Jordanie (Télévision syrienne, 31 juillet 2018). Peu de temps avant la fin des combats, une centaine de membres de l’Etat islamique se sont rendus à l’armée syrienne. Vingt-cinq d’entre eux ont été exécutés sur place. Les autres ont été emmenés dans un centre d’investigation du régime syrien. C’est la première fois dans l’histoire de l’Etat islamique que des membres de l’organisation se rendent. Un des slogans de l’Etat islamique est “la victoire ou le martyre”, et l’organisation a développé une philosophie de combat acharné jusqu’à la mort (Enab Baladi, télévision syrienne, 31 juillet 2018). Cependant, l’Etat islamique n’a pas encore commenté la reddition de ses membres et l’effondrement du bassin du Yarmouk.

La zone de contrôle de l'Etat islamique dans la région des trois frontières après la prise de contrôle du village d'AlShajara (Muraselon, 30 juillet 2018). La région est tombée aux mains de l'armée syrienne. Seul le village de Qusayr, près de la frontière avec la Jordanie, est toujours contrôlé par l'Etat islamique.
La zone de contrôle de l’Etat islamique dans la région des trois frontières après la prise de contrôle du village d’AlShajara (Muraselon, 30 juillet 2018). La région est tombée aux mains de l’armée syrienne. Seul le village de Qusayr, près de la frontière avec la Jordanie, est toujours contrôlé par l’Etat islamique.

  •  L’Observatoire syrien des droits de l’homme a déclaré que depuis le début de l’attaque contre le bassin du Yarmouk, au moins 86 soldats de l’armée syrienne ont été tués. En outre, plus de 268 membres de l’Etat islamique ont été tués (Observatoire syrien des droits de l’homme, 30 juillet 2018). Selon un site Internet local, dans le bassin du Yarmouk, il y avait près de 650 membres de l’Etat islamique. Environ 250 d’entre eux ont été tués ou blessés lors de l’attaque de l’armée syrienne. Une centaine d’entre eux, dont 57 blessés, ont tenté de fuir la région par le village de Hayt (Sud-Est de l’enclave), mais ont été capturés par des résidents locaux (Site Internet Tajammu ‘Ahrar Hawran, 1er août 2018).
Attaque combinée de l’Etat islamique à As-Suwayda et sa banlieue

Aperçu général

  • Le 25 juillet 2018, l’Etat islamique a lancé une attaque soudaine dans la ville d’As-Suwayda et dans des villages situés au Nord et à l’Est. Le 27 juillet 2018, 255 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils (Observatoire syrien des droits de l’homme, 27 juillet 2018). La plupart des victimes, sinon toutes, étaient des druzes vivant dans la région. En outre, 36 femmes ont été enlevées, certaines sont mortes ou ont réussi à s’enfuir. Les assaillants venaient de l’enclave de l’Etat islamique au Nord-Est d’As-Suwayda, renforcés par des membres évacués des quartiers Sud de Damas[1].Selon nous, l’attaque avait pour but de détourner l’attention de l’armée syrienne et de soulager la pression exercée sur l’organisation. Cet objectif n’a pas été atteint et l’activité militaire syrienne dans le bassin du Yarmouk n’a pas été entravée.

L'attaque contre As-Suwayda et sa zone rurale par des membres de l'enclave de l'Etat islamique dans la région d'Al-Safa, au Nord-Est d'As-Suwayda (Institut syrien d'études stratégiques NORS, 26 juillet 2018)
L’attaque contre As-Suwayda et sa zone rurale par des membres de l’enclave de l’Etat islamique dans la région d’Al-Safa, au Nord-Est d’As-Suwayda (Institut syrien d’études stratégiques NORS, 26 juillet 2018)

Principaux évènements

  • Le 25 juillet 2018, de 5h à 7h, des membres de l’Etat islamique ont attaqué la ville d’As-Suwayda. Ils sont entrés dans la ville à moto. Certains d’entre eux ont tiré sans discrimination sur des civils. Quatre d’entre eux se sont fait exploser avec des ceintures explosives à quatre endroits.
  •  Au même moment, vers 4h30, des membres de l’Etat islamique ont attaqué huit villes et villages à l’Est et au Nord-Est d’As-Suwayda (voir la carte). La force d’attaque était divisée en plusieurs groupes de 30 à 50 personnes chacun. Chacun des groupes était équipé d’armes légères, de mitrailleuses et de ceintures explosives. Les autres cellules de l’organisations, équipées de fusils de sniper et de mortiers, se sont divisées à la périphérie de certains villages pour soutenir les groupes attaquants. Les membres de l’Etat islamique ont été confrontés à une résistance féroce de la part des villageois armés et des miliciens locaux. Ces derniers ont combattu les membres de l’Etat islamique, causant de lourdes pertes (des dizaines de morts).

Huit villages à l'Est et au Nord-Est d'As-Suwayda, attaqués par l'Etat islamique (Google Maps)
Huit villages à l’Est et au Nord-Est d’As-Suwayda, attaqués par l’Etat islamique (Google Maps)

Revendication de responsabilité de l’Etat islamique

  • L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque combinée dans la région d’As-Suwayda. Selon son annonce, ses membres ont mené une attaque à grande échelle contre les concentrations de l’armée syrienne dans plusieurs villages de la zone rurale d’As-Suwayda. En outre, selon l’organisation, ses membres ont attaqué les troupes de l’armée syrienne sur l’autoroute Damas-As-Suwayda et ont mis en place des embuscades contre les renforts syriens envoyés dans la région. L’Etat islamique a affirmé que 140 soldats de l’armée syrienne avaient été tués dans les attaques (ce nombre est exagéré selon nous) et des dizaines de blessés (Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 26 juillet 2018).

Victimes

  • Le 27 juillet 2018, il a été signalé que dans l’attaque dans la région d’As-Suwayda, il y avait eu 255 morts, dont 142 civils, dont 38 femmes et enfants et 113 “hommes armés” (probablement des résidents armés qui ont lutté contre l’Etat islamique et ont subi de lourdes pertes). Dans cette attaque, l’Etat islamique a signalé 63 morts, y compris des terroristes suicide qui se sont fait exploser à As-Suwayda et dans les zones rurales environnantes (Observatoire syrien des droits de l’homme, 27 juillet 2018).

Affrontements entre membres de l’Etat islamique et résidents armés dans la zone rurale d’As-Suwayda

  • Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2018, des affrontements ont eu lieu entre des membres de l’Etat islamique et des militants de la zone rurale à l’Est d’As-Suwayda. L’Etat islamique a tiré des tirs d’artillerie sur le village (selon nous, de l’enclave au Nord-Est d’As-Suwayda). Le matin du 27 juillet 2018, des avions de combat ont effectué plusieurs frappes aériennes près de Tal Al-Shabki (Observatoire syrien des droits de l’homme, 27 juillet 2018).

Prise d’otages de l’Etat islamique

  • Au cours de l’attaque, l’Etat islamique a capturé 36 otages pour servir de monnaie d’échange avec le gouvernement syrien. Selon Rami Abdurrahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ces otages sont 36 femmes. Quatre ont réussi à s’échapper et deux autres ont été tuées (Al-Arabiya, 30 juillet 2018). L’Etat islamique a distribué des photos de 14 femmes enlevées du village d’Al-Shabki. Il a été signalé que l’Etat islamique menait des négociations avec les familles des personnes enlevées (Suriyati, 28 juillet 2018). Cependant, dans la pratique, les exigences de l’Etat islamique sont adressées au régime syrien.
  • Le 29 juillet 2018, une vidéo a été publiée. La vidéo (22 secondes), filmée la veille, montre une femme du nom de Su’ad Adeeb Abu Amar, déclarant qu’elle est détenue en otage par des membres de l’État islamique. Elle demande au Président syrien de libérer tous les prisonniers de l’Etat islamique et d’arrêter l’opération militaire dans le bassin du Yarmouk. La femme ajoute: “Si ces demandes ne sont pas satisfaites, ils nous tueront” (Al-Masdar News, 29 juillet 2018).
Photos de 14 femmes enlevées, distribuées par l'Etat islamique (vetogate.com, 28 juillet 2018) La   Su'ad Adeeb Abu Amar, qui est apparue sur la vidéo et a transmis les demandes de l'Etat islamique (Extrait de la vidéo de l'Etat islamique, 28 juillet 2018 ; Youtube, 29 juillet 2018).
Droite : Su’ad Adeeb Abu Amar, qui est apparue sur la vidéo et a transmis les demandes de l’Etat islamique (Extrait de la vidéo de l’Etat islamique, 28 juillet 2018 ; Youtube, 29 juillet 2018). Gauche : Photos de 14 femmes enlevées, distribuées par l’Etat islamique (vetogate.com, 28 juillet 2018)
La zone d’Idlib
  • Le Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra), l’organisation rebelle dominante dans la région d’Idlib, se prépare à la campagne imminente de l’armée syrienne contre les organisations rebelles dans la région d’Idlib. Jusqu’à présent, les préparatifs de l’organisation ont consisté en une activité de formation intensive et la création d’un nouveau cadre général et d’une salle d’opération commune des organisations rebelles dans la région d’Idlib.
  • Le 27 juillet 2018, le siège de la libération d’Al-Sham a annoncé qu’au vu des menaces du Président syrien Bachar Assad, il avait renouvelé l’activité de ses camps d’entraînement avant la prochaine campagne contre l’armée syrienne et ses forces (Ibaa, le 27 juillet 2018). Une “nouvelle armée al-Fateh” aurait été mise en place. Ce cadre devrait inclure les organisations rebelles présentes dans la région d’Idlib, avec l’intention de s’attaquer à toute attaque éventuelle de l’armée syrienne et des forces qui la soutiennent. Ce cadre général serait composé d’environ 79 000 combattants qualifiés. Selon le rapport, l’annonce officielle de la mise en place du nouveau cadre sera publiée dans les prochains jours (Site Internet de l’opposition syrienne “Suriya kama nahlam”, 29 juillet 2018).
Propositions turques pour éviter l’attaque de l’armée syrienne à Idlib
  • Le journal Al-Quds Al-Araby (27 juillet 2018) a rapporté, selon des sources russes et syriennes, que la Turquie avait soumis à la Russie des propositions visant à parvenir à une solution sans campagne militaire lancée à Idlib. Le plan turc consiste à fournir de l’électricité et de l’eau à la ville d’Idlib, à fournir des services essentiels, à ouvrir la route Alep-Damas et à enlever des barrages routiers et des digues. En échange, dans les prochains jours, la Turquie tiendra des réunions avec toutes les organisations opérant à Idlib, en essayant de les convaincre de remettre leurs armes lourdes. La Turquie garantira également que le régime syrien n’attaque pas ces régions et qu’elles resteront sous administration turque dans les prochains jours. Selon un autre rapport, les commandants des organisations rebelles opérant dans la province d’Idlib devraient se rencontrer à Ankara, sur la base d’une initiative turque, afin de dresser une “feuille de route” de l’avenir de la province (Enab Baladi, 29 juillet 2018).
Principaux développements en Irak
Activités de l’Etat islamique
  • Ci-après les principales activités terroristes et de guérilla de l’Etat islamique au cours de la semaine écoulée :
    • Le 26 juillet 2018, l’Etat islamique a annoncé que 20 soldats irakiens avaient été tués à la suite de l’explosion de deux engins dans un bus à l’Ouest de Ramadi (Site Internet affilié à l’Etat islamique, www.k1falh.ga, 26 juillet 2018).
    • Selon les médias irakiens du 29 juillet 2018, des membres de l’Etat islamique ont fait sauter une centrale électrique au Sud-Ouest de la ville de Kirkuk (Iraqi News, 29 juillet 2018). L’explosion est une protestation populaire contre le gouvernement irakien en raison de l’absence d’un approvisionnement régulier en électricité, d’un chômage élevé, de la corruption et du manque de services adéquats pour le public.
    • Selon une annonce de l’Etat islamique datée du 27 juillet 2018, trois membres de la police fédérale irakienne ont été tués et le véhicule dans lequel ils circulaient a été détruit par un engin piégé au Nord-Ouest de Kirkuk (Ibaa, 27 juillet 2018).
Activités des forces de sécurité irakiennes
  • Ci-après les activités des forces de sécurité irakiennes contre l’Etat islamique cette semaine:
  • Le 29 juillet 2018, les médias irakiens ont rapporté que neuf membres de l’Etat islamique, dont un terroriste suicide, avaient été tués lors d’une opération des forces de sécurité irakiennes à quelque 90 km au Nord de Baqubah (Al-Sumaria News, 29 juillet 2018).
  • Selon un rapport daté du 29 juillet 2018, quatre membres de l’Etat islamique ont été tués par les forces de sécurité irakiennes dans le district de Samarra (à environ 98 km au nord de Bagdad). Les forces de sécurité irakiennes ont identifié des membres de l’Etat islamique portant des ceintures explosives, ont tiré sur eux et les ont tués. Un cinquième individu a été capturé à l’Ouest de Samarra (Al-Sumaria News, 29 juillet 2018).

 Les forces de sécurité irakiennes lors d'activités de sécurité contre l'Etat islamique (Al-Sumaria News, 29 juillet 2018)
 Les forces de sécurité irakiennes lors d’activités de sécurité contre l’Etat islamique (Al-Sumaria News, 29 juillet 2018)

L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Le porte-parole des forces armées salue les réalisations de l’Opération Sinaï 2018
  • Dans une interview, le porte-parole des forces armées égyptiennes, le colonel Tamer al-Refai, a énuméré les réalisations de la campagne des forces de sécurité égyptiennes contre l’Etat islamique (Al-Ahram Al-Arabi, 26 juillet 2018) :
    • Les dirigeants de la province du Sinaï dans le Nord et le Centre du Sinaï ont été touchés : Des bases terroristes ont été détruites et de nombreux hommes recherchés ont été appréhendés. Le nombre de “terroristes” a considérablement diminué et leur capacité à mener des attaques terroristes a été réduite.
    • L’infrastructure de la Province du Sinaï a été détruite : Entre autres, des dépôts d’armes, des centres de munitions et de nombreux véhicules et motos ont été détruits. En outre, de grandes quantités d’explosifs et de diverses armes ont été confisquées.
    • Au total, plus de 321 terroristes ont été éliminés et plus de 1 000 engins piégés, 548 véhicules et 881 motos ont été détruits.
    • Le porte-parole des forces armées a également noté que la vie civile avait commencé à revenir à la normale. Selon lui, les élections présidentielles et les examens d’immatriculation dans le nord du Sinaï ont été menés en toute sécurité. Les étudiants sont retournés à l’Université d’Al-Arish. Les forces de sécurité collaborent désormais avec les institutions étatiques et le secteur privé pour mener à bien des projets de développement du Sinaï. Les médias égyptiens ont également indiqué que la situation sécuritaire s’était améliorée et que la vie au Sinaï était redevenue normale (Al-Ahram Al-Masa’i, AlMasry al-Youm). Cependant, contrairement aux informations des médias égyptiens, la situation dans le nord du Sinaï ne s’est pas encore stabilisée et l’Etat islamique a intensifié ses attaques contre les forces de sécurité égyptiennes ces dernières semaines[2].
Mort d’un responsable de l’Etat islamique dans le Nord du Sinaï
  • Une source sécuritaire égyptienne a rapporté l’assassinat d’Abu Ja’far al-Maqdisi[3], responsable de l’Etat islamique à Sheikh Zuweid (Reuters, 23 juillet 2018). Auparavant, le 22 juillet 2018, l’Etat islamique avait publié une photo d’Al-Maqdisi portant l’inscription “La caravane des Chahids” (Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 22 juillet 2018).

Abu Ja'far al-Maqdisi, chef de l'Etat islamique à Sheikh Zuweid, qui a été tué dans le Sinaï (Site Internet affilié à l'Etat islamique www.k1falh.ga, 22 juillet 2018)
Abu Ja’far al-Maqdisi, chef de l’Etat islamique à Sheikh Zuweid, qui a été tué dans le Sinaï
(Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 22 juillet 2018)

Activités du jihad dans d’autres pays
Attaque à Toronto
  • Le 22 juillet 2018 au soir, un suspect a ouvert le feu rue Danforth, dans un quartier de divertissement du centre de Toronto. Une fille de 18 ans et une fille de 10 ans ont été tuées. Treize autres personnes (adultes et enfants) ont été blessées, certaines gravement. Le suspect a été tué lors d’un échange de tirs avec les forces de sécurité. On ne sait pas clairement s’il a été tué par les forces de sécurité ou s’il s’est suicidé (Site Internet de la police de Toronto, 23 juillet 2018; CBC, site de nouvelles canadiennes, 26 juillet 2018).
  • Le Département des enquêtes spéciales de l’Ontario a identifié le tireur comme étant Faisal Hussain, un citoyen canadien de 29 ans d’origine pakistanaise vivant à Toronto. Selon un communiqué officiel publié par sa famille après l’incident, il avait des problèmes de santé mentale (Site Internet du Département des enquêtes spéciales de l’Ontario; globalnews.ca, 23 juillet 2018). Deux jours après l’attaque, les médias occidentaux ont rapporté que, selon une “source de sécurité”, Faisal Hussain avait été en contact avec des sites Internet affiliés à l’Etat islamique et aurait également exprimé son soutien à l’organisation (CBS, 24 juillet 2018).
  • L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. L’affirmation de la responsabilité indiquait que l’attaque de Toronto “avait été menée par un soldat de l’État islamique qui avait mené l’attaque en réponse aux appels à attaquer les citoyens des pays de la Coalition internationale” (Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 25 juillet 2018). Le chef de la police de Toronto, Mark Saunders, a déclaré que les autorités ne disposaient d’aucune information permettant de vérifier la revendication de responsabilité par l’Etat islamique et que l’enquête se poursuivait. Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Ralph Goodale, a déclaré que le terroriste n’était pas considéré comme une menace nationale potentielle par les autorités (The National Post, 25 juillet 2018).
Attaque contre un centre de formation de sages-femmes à Jalalabad
  • Le 28 juillet 2018, un attentat suicide combiné a été commis par deux terroristes de l’Etat islamique dans un centre de formation de sages-femmes près de l’administration de santé publique de Jalalabad. Deux agents de sécurité et un chauffeur du centre de formation ont été tués. Huit personnes ont été blessées (Khaama Press, 28 juillet 2018).
  • La Province du Khorasan de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. Selon la revendication de responsabilité, l’attaque a été menée par deux terroristes portant des ceintures explosives, qui ont fait irruption au siège de l’organisation d’aide à l’USAID à Jalalabad. Les deux hommes ont échangé des coups de feu avec les agents de sécurité présents sur les lieux, notamment des tirs d’armes légères, des grenades à main et des engins piégés. L’un des terroristes a fait exploser sa ceinture explosive et l’autre a été tué lors d’un échange de tirs qui a duré six heures. Selon l’Etat islamique, 33 membres des forces de sécurité afghanes et des responsables de l’organisation d’aide de l’USAID ont été tués dans l’attaque. En outre, 15 personnes ont été blessées (Site Internet affilié à l’Etat islamique www.k1falh.ga, 29 juillet 2018).
Attaque d’un commissariat au Nord-Est de la Libye
  • Le 24 juillet 2018, des membres de l’Etat islamique auraient attaqué et incendié le poste de police du village d’Al-Aqila (à 120 km au Sud d’Ajdabiya, dans le Nord-Est de la Libye). Deux soldats ont été tués et trois autres blessés dans l’attaque. Des membres de l’Etat islamique ont fouillé les appartements à Al-Aqila et ont pénétré par effraction dans plusieurs magasins et une station-service dans la région (Ayn Libya, 24 juillet 2018; Asharq Al-Awsat, 25 juillet 2018). Selon un rapport daté du 25 juillet 2018, après un échange de tirs entre les parties, les douze membres de l’escouade qui ont mené l’attaque ont été tués par les forces de sécurité libyennes (Akhbar Libya, 24 et 25 juillet 2018).

[1] Plus de 800 membres auraient été transférés du Sud de Damas à l'enclave de l'Etat islamique dans le désert d'As-Suwayda (Enab Baladi, 25 juillet 2018).
[2] Voir nos bulletins "Pleins feux sur le jihad" des dernières semaines.

[3] Selon son surnom, il s'agit d'un Palestinien.