Pleins feux sur le jihad mondial (5-11 juillet 2018)

Char de l'armée syrienne à Tal Shihab (Sana, 9 juillet 2018).

Char de l'armée syrienne à Tal Shihab (Sana, 9 juillet 2018).

Force de l'armée syrienne dans le village de Zizoun.

Force de l'armée syrienne dans le village de Zizoun.

La scène de l'attentat suicide dans le village de Zizoun (Khotwa, 10 juillet 2018)

La scène de l'attentat suicide dans le village de Zizoun (Khotwa, 10 juillet 2018)

Véhicule blindé et munitions laissés par les organisations rebelles au terminal de Naseeb (Sana, 7 juillet 2018)

Véhicule blindé et munitions laissés par les organisations rebelles au terminal de Naseeb (Sana, 7 juillet 2018)

Véhicule blindé et munitions laissés par les organisations rebelles au terminal de Naseeb (Sana, 7 juillet 2018)

Véhicule blindé et munitions laissés par les organisations rebelles au terminal de Naseeb (Sana, 7 juillet 2018)

Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid reçoivent des hommes qui sont venus s'inscrire au bureau de recrutement de l'organisation dans le bassin de Yarmouk (Haqq, 8 juillet 2018)

Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid reçoivent des hommes qui sont venus s'inscrire au bureau de recrutement de l'organisation dans le bassin de Yarmouk (Haqq, 8 juillet 2018)

Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid reçoivent des hommes qui sont venus s'inscrire au bureau de recrutement de l'organisation dans le bassin de Yarmouk (Haqq, 8 juillet 2018)

Des membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid reçoivent des hommes qui sont venus s'inscrire au bureau de recrutement de l'organisation dans le bassin de Yarmouk (Haqq, 8 juillet 2018)

Soldat de l'armée irakienne capturé dans une embuscade de l'Etat islamique à l'Est de Baqubah, quelques instants avant d'être exécuté.

Soldat de l'armée irakienne capturé dans une embuscade de l'Etat islamique à l'Est de Baqubah, quelques instants avant d'être exécuté.

 Principaux événements
  • L’armée syrienne enregistre des réalisations dans la campagne de reprise du Sud de la Syrie : elle a achevé la reprise de l’enclave des organisations rebelles à l’Est de Daraa et ses forces, ainsi que la police militaire russe, ont repris le terminal de Naseeb entre la Syrie et la Jordanie. L’armée syrienne a repris plusieurs avant-postes le long de la frontière syro-jordanienne et est déployée dans des villages à la périphérie du bassin de Yarmouk, contrôlé par l’Etat islamique. La ville de Daraa est entourée de tous les côtés, et la majorité de son territoire est contrôlée par l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent.
  • Ces mesures ont été prises par l’armée syrienne dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu négocié par la Russie avec les organisations rebelles, le 6 juillet 2018. L’accord comprend des clauses stipulant la cessation des hostilités dans la région de Deraa ; la remise d’armes lourdes et moyennes à l’armée syrienne ; la remise du terminal de Naseeb ; le retour des personnes déplacées dans leurs foyers ; le déploiement de l’armée syrienne le long de la frontière avec la Jordanie et l’évacuation des rebelles qui ne sont pas prêts à déposer leurs armes dans la province d’Idlib, avec leurs familles. La plupart de ces clauses ont apparemment été appliquées sur le terrain.
  • L’accord de cessez-le-feu s’applique à la région de Daraa et n’inclut pas les hauteurs syriennes du Golan. Les deux organisations jihadistes dominantes sur les hauteurs syriennes du Golan se préparent maintenant à une attaque de l’armée syrienne. Le Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra) a organisé une formation rapide pour ses membres. L’Armée de Khaled bin al-Walid, affiliée à l’Etat islamique dans le bassin de Yarmouk, s’efforce de recruter de nouveaux membres et de faire preuve de puissance militaire pour remonter le moral. Des membres de l’Etat islamique de la Province de Horan ont perpétré un attentat suicide contre une force armée syrienne et russe dans un village en bordure de la banlieue Sud du bassin de Yarmouk, qui venait d’être pris par l’armée syrienne.
  • Les mouvements militaires et politiques qui se déroulent actuellement dans le Sud de la Syrie ont une signification à long terme, car ils reflètent un processus de définition de la nature des frontières de l’Etat syrien vis-à-vis de la Jordanie et d’Israël. Le régime syrien a déjà enregistré un accomplissement significatif vis-à-vis de la Jordanie, à savoir, la reprise du terminal de Naseeb et de positions le long de la frontière syro-jordanienne. À l’avenir, les organisations rebelles auront du mal à maintenir les canaux de soutien avec la Jordanie et cela devrait accélérer leur processus d’affaiblissement. Ceci permettra également la reprise de la circulation des biens et des personnes entre la Syrie et la Jordanie, apportant ainsi une contribution significative aux économies des deux pays. La nature de la frontière syro-israélienne sur les hauteurs du Golan devrait être définie dans un proche avenir. Cette question devrait être soulevée, ainsi qu’un certain nombre d’autres sujets liés à la Syrie, lors de la réunion entre le Premier ministre israélien Netanyahu et le Président russe Poutine (11 juillet 2018) et au sommet qui doit avoir lieu entre les Présidents des États-Unis et de la Russie (16 juillet 2018).
L’implication russe en Syrie
Entretiens entre Israël, la Russie et les Etats-Unis au sujet de la situation en Syrie
  • La question des hauteurs du Golan a été discutée lors d’une rencontre entre le Premier ministre israélien, l’envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, Alexander Lavrentiev, et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergey Vershinin (10 juillet 2018). Le 11 juillet 2018, le Premier ministre israélien devait arriver en Russie pour rencontrer le Président russe Vladimir Poutine. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien a déclaré que Netanyahu ferait clairement savoir qu‘”Israël ne tolérera aucune présence militaire de l’Iran ou de ses mandataires en Syrie et que la Syrie doit respecter strictement l’accord de séparation des forces de 1974″. Le 16 juillet 2018, une réunion au sommet entre les Présidents des États-Unis et de la Russie devrait avoir lieu à Helsinki. Ces discussions incluront probablement des questions liées à la situation en Syrie, y compris la question des hauteurs du Golan.

Le Premier ministre israélien lors d'une rencontre avec l'envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, Alexander Lavrentiev (droite) et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergey Vershinin (gauche) (www.gov.il, photo: Amos Ben Gershom, 2018)
Le Premier ministre israélien lors d’une rencontre avec l’envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, Alexander Lavrentiev (droite) et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergey Vershinin (gauche) (www.gov.il, photo: Amos Ben Gershom, 2018)

Syrie
La campagne dans le Sud de la Syrie

Etat des lieux sur le terrain

L’armée syrienne a achevé sa reprise de l’enclave des organisations rebelles à l’Est de Daraa. Les forces syriennes ont repris le terminal de Naseeb entre la Syrie et la Jordanie et se sont dirigées vers l’Ouest le long de la frontière syro-jordanienne. Elles ont repris le contrôle de douzaines de postes près de la frontière et se sont positionnées dans les villages de Tal Shihab et Zizoun dans la banlieue Sud de la zone contrôlée par l’Etat islamique dans le bassin de Yarmouk. Un commandant de l’armée syrienne a déclaré que le 7 juillet 2018, 90% de la zone avait été libérée. Selon lui, l’objectif du Haut Commandement était d’empêcher les effusions de sang et de faciliter le retour des civils (Khotwa, Dimashq al-Aan, 7 juillet 2018).

 

Carte du déploiement des forces dans le Sud de la Syrie (mise à jour au 9 juillet 2018): les zones dans lesquelles l'armée syrienne est entrée en vertu de l'accord de cessez-le-feu sont marquées en bleu ; l'enclave des organisations rebelles que l'armée syrienne a repris depuis le début de la campagne est marquée en rouge ; la zone contrôlée par l'Armée de Khaled bin al-Walid, affiliée à l'Etat islamique, est marquée en noir ; la zone contrôlée par les organisations rebelles (y compris le Siège de Libération d'Al-Sham) sur les hauteurs du Golan est marquée en vert (Khotwa, 9 juillet 2018)
Carte du déploiement des forces dans le Sud de la Syrie (mise à jour au 9 juillet 2018):
les zones dans lesquelles l’armée syrienne est entrée en vertu de l’accord de cessez-le-feu
sont marquées en bleu ; l’enclave des organisations rebelles que l’armée syrienne a repris
depuis le début de la campagne est marquée en rouge ; la zone contrôlée par l’Armée de
Khaled bin al-Walid, affiliée à l’Etat islamique, est marquée en noir ; la zone contrôlée par
les organisations rebelles (y compris le Siège de Libération d’Al-Sham) sur les hauteurs du
Golan est marquée en vert (Khotwa, 9 juillet 2018)

  •  Le 9 juillet 2018, l’armée syrienne est entrée dans les villages de Tal Shihab et de Zizoun, près de la frontière syro-jordanienne. Ainsi, les forces syriennes ont achevé leur mouvement vers l’Ouest et se sont établies dans la banlieue Sud de la zone contrôlée par l’Armée de Khaled bin al-Walid, en vue de la reprise du bassin de Yarmouk dans le cadre de la reprise par l’armée syrienne des hauteurs syriennes du Golan. L’entrée de l’armée syrienne dans le village de Zizoun, à la périphérie du bassin de Yarmouk, a provoqué un premier conflit avec l’Armée de Khaled bin al-Walid. Le 10 juillet 2018, des affrontements locaux ont eu lieu dans la ville d’Al-Qusayr (Nord-Ouest de Zizoun) (Khotwa, 10 juillet 2018).

Les villages de Tal Shihab (1) et Zizoun (2) (Google Maps)
Les villages de Tal Shihab (1) et Zizoun (2) (Google Maps)

es habitants de Tal Shihab arborent des photos du Président syrien Bashar Assad (Sana, 9 juillet 2018)   Char de l'armée syrienne à Tal Shihab (Sana, 9 juillet 2018).
Droite : Char de l’armée syrienne à Tal Shihab (Sana, 9 juillet 2018). Gauche : Les habitants de Tal Shihab arborent des photos du Président syrien Bashar Assad (Sana, 9 juillet 2018)
Attentat suicide de l’Etat islamique dans le village de Zizoun
  • Le 10 juillet 2018, la Province de Hauran de l’Etat islamique a revendiqué l’attentat suicide perpétré dans le village de Zizoun. Selon la revendication de responsabilité de l’Etat islamique, l’attaque a été menée par Abu Zubair al-Ansari, membre de l’organisation, contre une concentration des forces armées syriennes et russes. Selon l’Etat islamique, plus de 35 personnes ont été tuées, dont un officier syrien, et au moins 15 autres ont été blessées. En outre, deux chars et un certain nombre de véhicules appartenant aux forces syriennes et russes ont été détruits (www.k1falh.ga, site Internet affilié à l’Etat islamique, 10 juillet 2018). Jusqu’à présent, aucune source officielle syrienne n’a commenté l’attaque.

La ville de Daraa

  • Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, la plus grande partie (plus de 72%) du territoire de la ville de Daraa est contrôlée par l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent. La ville est maintenant entourée de tous les côtés (Al-Arabiya Al-Hadath, 8 juillet 2018). Il y a des échanges de feu dans la ville même. Les quartiers qui sont encore sous le contrôle des rebelles sont soumis aux tirs d’artillerie et aux frappes aériennes.

Accord de cessez-le-feu entre l’armée syrienne et les forces rebelles

Le 6 juillet 2018, le régime syrien et les organisations rebelles du Sud de la Syrie affiliées à l’Armée syrienne libre ont annoncé qu’un cessez-le-feu négocié par les Russes avait été conclu. L’accord comprend l’enclave orientale des organisations rebelles et les positions des organisations rebelles le long de la frontière syro-jordanienne, jusqu’à la zone contrôlée par l’Etat islamique. Le Centre Meir Amit n’a pas une seule version autorisée de l’accord, mais plusieurs versions, y compris celles de l’Armée syrienne libre, du Siège de Libération d’Al-Sham et de la Russie. Ces versions sont assez similaires mais peuvent parfois différer en détail et en emphase.

  • Ci-après les points saillants de l’accord, sur la base des informations détenues par le Centre :
    • Cessation des combats : Les combats cesseront dans toute la province de Daraa (cf., l’accord n’inclut pas la province de Quneitra).
    • Abandon des armes lourdes et moyennes : Les organisations rebelles abandonneront progressivement leurs armes lourdes et moyennes dans tous les endroits sous leur contrôle (Note : une version publiée par le Siège de Libération d’Al-Sham déclare qu’en retour, l’armée syrienne reviendra aux endroits où elle se trouvait avant la campagne de reprise de la Syrie méridionale).
    • Restaurer le contrôle du régime syrien sur le passage frontalier de Naseeb : L’armée syrienne prendra le contrôle du terminal avec l’aide de la police militaire russe. Le terminal sera opéré sous la supervision de la Russie et de la souveraineté syrienne (le drapeau syrien sera installé sur place).
    • Le retour des personnes déplacées dans leurs foyers et le retour à la vie normale : Toutes les personnes déplacées qui ont fui à la suite des combats retourneront dans leur lieu de résidence. Les autorités civiles reprendront leurs activités le plus rapidement possible et rouvriront les artères de circulation afin de permettre le déplacement des résidents et le rétablissement de l’activité économique.
    • Déploiement de l’armée syrienne le long de la frontière jordanienne : Les postes d’observation des organisations rebelles le long de la frontière avec la Jordanie seront remis à l’armée syrienne.
    • Évacuation des rebelles vers la province d’Idlib : Les rebelles qui ne sont pas prêts à déposer les armes seront évacués vers la province d’Idlib avec leurs familles.
    • Garanties concernant les organisations rebelles : Une version publiée par la “salle des opérations centrales dans le Sud”, qui est affiliée à l’Armée syrienne libre, a déclaré que la partie russe serait responsable de la mise en œuvre de l’accord. L’annonce précise également que la sécurité des organisations rebelles serait garantie et que l’armée syrienne s’abstiendrait de les attaquer.

Selon Abu Shimaa, porte-parole de l’une des salles d’opérations subordonnées à la salle des opérations centrales des organisations rebelles, l’accord de cessez-le-feu comprend les zones contrôlées par les forces rebelles, de Basra al-Sham au bassin de Yarmouk (cf., l’enclave des organisations rebelles à l’Est de Daraa et la zone frontalière syro-jordanienne du Sud du bassin de Yarmouk). D’autre part, les zones contrôlées par les organisations rebelles dans la zone rurale au Nord-Ouest de Daraa et la province de Quneitra [province] sont en dehors de l’accord (Enab Baladi, 8 juillet 2018).

Mise en œuvre de l’accord
  • En général, l’accord est appliqué sur le terrain, bien que toutes ses clauses n’aient pas encore été mises en œuvre. Les forces syriennes ont pris le contrôle de l’enclave à l’Est de Daraa, sont entrées dans le poste frontière de Naseeb et se sont déployées le long de la frontière syro-jordanienne (bien qu’il y ait eu quelques difficultés dans le déploiement de l’armée syrienne). En outre, les organisations rebelles ont remis une partie de leurs armes à l’armée syrienne. Cependant, lors d’une réunion avec des représentants russes au poste frontalier de Naseeb, les organisations rebelles ont affirmé que certaines de ces clauses n’étaient pas correctement appliquées ou ne l’étaient pas du tout (Al-Jazeera Channel, 7 juillet 2018).
  • À ce jour, quelque 1 000 combattants et leurs familles ont exprimé le souhait d’être évacués vers la région d’Idlib, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. Ces combattants sont sur le point d’être évacués sous la supervision de la police militaire russe (Al-Haqiqa, Xeber24.org, 9 juillet 2018).
L’armée syrienne prend le contrôle du terminal de Naseeb
  • Le 6 juillet 2018, une force militaire syrienne est entrée dans le poste frontalier de Naseeb entre la Syrie et la Jordanie. Le terminal a été pris sans résistance. Les soldats syriens brandissaient des drapeaux syriens et des photos du Président Bashar Assad. Les organisations rebelles ont laissé derrière eux trois APC et des munitions (Compte Twitter du Bureau central d’information de l’armée syrienne, 6 juillet 2018, Sana, 7 juillet 2018). Une force de police militaire russe est stationnée au terminal, comme prévu dans l’accord de cessez-le-feu (AFP, 7 juillet 2018, Al-Arabiya Al-Hadath, 7 juillet 2018).
Soldats de l'armée syrienne au poste frontalier de Naseeb, agitant des photos du Président syrien et des drapeaux syriens (Sana, 7 juillet 2018)   Soldats de l'armée syrienne au poste frontalier de Naseeb, agitant des photos du Président syrien et des drapeaux syriens (Sana, 7 juillet 2018)
Soldats de l’armée syrienne au poste frontalier de Naseeb, agitant des photos du Président syrien et des drapeaux syriens (Sana, 7 juillet 2018)

Le terminal de Naseeb à la frontière syro-jordanienne (Compte Twitter de l'information militaire de l'armée syrienne, 7 juillet 2017)
Le terminal de Naseeb à la frontière syro-jordanienne
(Compte Twitter de l’information militaire de l’armée syrienne, 7 juillet 2017)

La reprise du terminal de Naseeb entre les mains du régime syrien, pour la première fois depuis 2015, représente une réalisation importante pour le régime d’Assad. Le contrôle du régime syrien du terminal et de la frontière entre la Syrie et la Jordanie rendra difficile pour les organisations rebelles de maintenir leurs contacts avec la Jordanie. L’ouverture du passage permettra également la reprise de la circulation des biens et des personnes entre la Syrie et la Jordanie, contribuant de manière significative à l’économie des deux pays. L’implication de la Russie dans la gestion du terminal est une autre indication de l’impact majeur de la Russie sur la nouvelle réalité émergeant dans le Sud de la Syrie, qui pourrait également se poursuivre dans la prochaine phase de la prise de contrôle du Golan syrien par l’armée syrienne.

Les organisations jihadistes sur le plateau du Golan

Aperçu général

L’accord de cessez-le-feu conclu avec les organisations rebelles n’inclut pas les deux organisations jihadistes opérant dans les hauteurs syriennes du Golan : le Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra), dans les hauteurs du Golan syrien; et l’Armée de Khaled bin Al-Walid, affiliée à l’Etat islamique, qui est déployée dans le bassin de Yarmouk, dans le Sud du Golan.

Le Siège de Libération d’Al-Sham

  • Le Siège de Libération d’Al-Sham a publié une annonce affirmant qu’il avait rejeté une proposition russe de l’inclure dans l’accord de cessez-le-feu. Selon l’annonce, sa position est que “la mort est préférable à l’humiliation” (Ibaa Magazine, numéro 4, 5 juillet 2018). Entre-temps, le Siège de Libération d’Al-Sham profite de l’accalmie des combats pour se préparer à l’attaque imminente de l’armée syrienne sur les hauteurs du Golan syrien. Dans le cadre de ces préparatifs, l’organisation a annoncé que la première session de formation pour les membres de l’organisation intitulée “Repousser l’agression” avait pris fin. Le but du camp est de former rapidement des combattants pour résister aux attaques du régime syrien dans la région (Ibaa Magazine, numéro 4, 5 juillet 2018).

Combattants de la première session de formation rapide du Siège de Libération d'Al-Sham (Ibaa Magazine, numéro 4, 5 juillet 2018)
Combattants de la première session de formation rapide du Siège de
Libération d’Al-Sham (Ibaa Magazine, numéro 4, 5 juillet 2018)

L’Armée de Khaled bin Al-Walid, affiliée à l’Etat islamique

  • La reprise par l’armée syrienne des faubourgs Sud et Est du bassin de Yarmouk représente un défi existentiel pour l’enclave de l’Etat islamique dans le Sud du Golan. Face à cette situation, l’Armée de Khaled bin Al-Walid a commencé à ouvrir des bureaux de recrutement dans le bassin de Yarmouk, en prévision de la campagne imminente contre l’armée syrienne. Le 8 juillet 2018, l’Armée de Khaled bin Al-Walid a publié des photos montrant les membres de l’organisation recevant de nouveaux membres dans des bureaux de recrutement ouverts pour combattre les armées syrienne et russe (Haqq, 8 juillet 2018).
  • Dans le même temps, l’Armée de Khaled bin Al-Walid a organisé une démonstration de force militaire dans le bassin de Yarmouk (3 juillet 2018), destinée à remonter le moral des activistes et à encourager les habitants à rejoindre ses forces. Une vidéo de l’Etat islamique montre un char et une colonne de véhicules tout terrain avec des hommes masqués. Les habitants de la région de Hauran sont invités à rejoindre les rangs de l’organisation (Amaq, 4 juillet 2018).
Char de l'Armée de Khaled bin Al-Walid lors de la démonstration militaire de l'organisation dans le bassin de Yarmouk (Amaq, 4 juillet 2018)   Véhicules tout terrain et membres de l'Armée de Khaled bin Al-Walid lors d'une démonstration militaire dans le bassin de Yarmouk (Syrie TV, 4 juillet 2018).
Droite : Véhicules tout terrain et membres de l’Armée de Khaled bin Al-Walid lors d’une démonstration militaire dans le bassin de Yarmouk (Syrie TV, 4 juillet 2018). Gauche : Char de l’Armée de Khaled bin Al-Walid lors de la démonstration militaire de l’organisation dans le bassin de Yarmouk (Amaq, 4 juillet 2018)
Mort d’un officier des Gardiens de la révolution iranienne à l’Est de Quneitra
  • Le 3 juillet 2018, Mohammad Ebrahim Rashidi, un officier des Gardiens de la révolution iranienne au grade de lieutenant, a été tué dans des affrontements avec l’Armée syrienne libre dans le village de Deir al-Adas, à environ 28 km à l’Est de Quneitra (Compte Twitter FSA News@FSAPlatform, affilié à l’Armée syrienne libre, 3 juillet 2018). La campagne de l’armée syrienne dans le Sud comprend des milices chiites gérées par des officiers iraniens, et l’officier mort était probablement l’un d’entre eux.
 Le lieutenant Mohammad Ebrahim Rashidi, un officier des Gardiens de la révolution iranienne qui a été tué dans le village de Deir al-Adas (Compte Twitter FSA News@FSAPlatform [affilié à l'Armée syrienne libre], 3 juillet 2018)   (Google Maps)
Gauche : Le lieutenant Mohammad Ebrahim Rashidi, un officier des Gardiens de la révolution iranienne qui a été tué dans le village de Deir al-Adas (Compte Twitter FSA News@FSAPlatform [affilié à l’Armée syrienne libre], 3 juillet 2018)
Retour des personnes déplacées
  • Selon un rapport de l’ONU (mis à jour le 9 juillet 2018), plus de 320 000 personnes ont été chassées de leurs foyers à cause des combats (femmes, enfants et malades). Environ la moitié des personnes déplacées se trouvent près de la frontière entre la Syrie et la Jordanie. Environ 164 000 personnes déplacées se trouvent dans la région de Quneitra, sur les hauteurs syriennes du Golan (Site Internet du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, 3 et 9 juillet 2018). Les personnes déplacées vivent dans des camps de fortune, dans des conditions humanitaires désastreuses, sans nourriture ni eau et parfois même sans abri.
  • Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (9 juillet 2018), plus de 200 000 personnes déplacées de la région de Daraa sont rentrées chez elles. La plupart des rapatriés sont des personnes déplacées qui sont restées près de la frontière syro-jordanienne. Une partie d’entre eux a accepté de retourner dans leurs villages seulement après que les Russes leur aient donné des garanties que le régime syrien ne leur ferait pas de mal.
Camps de personnes déplacées près des frontières israéliennes et jordaniennes – Photos satellites (Exact au 7 juillet 2018) (Photos et interprétation avec l’aimable autorisation d’ImageSat International ISI)

 Concentrations de personnes déplacées le long des frontières d'Israël et de Jordanie (ImageSat International - ISI)
 Concentrations de personnes déplacées le long des frontières d’Israël et de Jordanie (ImageSat International – ISI)

 Des dizaines de camps de personnes déplacées près de la frontière entre Israël et la Syrie (ImageSat International - ISI)
 Des dizaines de camps de personnes déplacées près de la frontière entre Israël et la Syrie (ImageSat International – ISI)

 Camps de personnes déplacées près de la frontière syro-israélienne (ImageSat International - ISI)
 Camps de personnes déplacées près de la frontière syro-israélienne
(ImageSat International – ISI)

 Camps de personnes déplacées près de la frontière israélo-syrienne (ImageSat International - ISI)
 Camps de personnes déplacées près de la frontière israélo-syrienne
(ImageSat International – ISI)


 Camps de personnes déplacées près de la frontière syro-jordanienne
(ImageSat International – ISI)

Syrie orientale

La région d’Abu Kamal

  • Le 7 juillet 2018, les avions de la Coalition internationale ont effectué des frappes aériennes contre des cibles de l’Etat islamique dans le village de Hajin, à environ 25 km au Nord d’Abu Kamal et autour (zone encore sous contrôle de l’Etat islamique). Les frappes aériennes seraient menées en préparation d’une opération au sol par les forces des FDS qui sera lancée dans les prochains jours afin de nettoyer la rive Est de l’Euphrate contre des membres de l’Etat islamique. Un jour plus tôt, le 7 juillet 2018, les forces de la coalition ont tiré des obus de mortier sur le village de Hajin et ses environs (Observatoire syrien des droits de l’homme, 8 juillet 2018).
Principaux développements en Irak
Activités de l’Etat islamique

Attentat suicide à Baiji

  • Le 9 juillet 2018, l’Etat islamique a annoncé qu’au moins 40 membres des forces de sécurité irakiennes avaient été tués et blessés dans une attaque menée par deux de ses membres. Les deux, qui portaient des gilets explosifs, ont pris d’assaut le quartier général de la 31e brigade de la Mobilisation populaire près des raffineries de Baiji. Les membres de l’Etat islamique ont confronté les forces locales pendant plusieurs heures et ont finalement fait exploser leurs gilets explosifs (www.k1falh.ga, site affilié à l’Etat islamique, 9 juillet 2018). D’un autre côté, selon des sources officielles irakiennes, deux terroristes ont attaqué une zone de rassemblement près de la raffinerie de Baiji. L’un d’eux a été capturé et l’autre, qui s’est fait exploser, a tué quatre membres des forces de sécurité irakiennes et en a blessé un autre (Al-Sumaria News, 9 juillet 2018).

Attaques terroristes dans la région de Baqubah

  • Cette semaine, des attaques terroristes et de guérilla ont eu lieu dans la région de Baqubah, au Nord de Bagdad. Ces activités comprenaient l’assassinat de huit civils chiites dans une embuscade au Sud de Baqubah ; l’attaque de quatre membres de la Mobilisation populaire dans un village au Nord de Baqubah ; la mort d’un soldat irakien par un tireur embusqué au Nord-Est de Baqubah ; l’exécution d’un soldat irakien et d’un agent de mobilisation populaire qui ont été capturés dans une embuscade de l’Etat islamique à l’est de Baqubah (Rapports sur www.k1falh.ga, site affilié à l’Etat islamique, 6 et 7 juillet 2018).
Deux fusils d'assaut Kalachnikov et une arme à feu d'un soldat et d'un membre de la Mobilisation populaire capturés dans une embuscade de l'Etat islamique (www.k1falh.ga, site affilié à l'Etat islamique, 7 juillet 2018)   dat de l'armée irakienne capturé dans une embuscade de l'Etat islamique à l'Est de Baqubah, quelques instants avant d'être exécuté.
Droite : Soldat de l’armée irakienne capturé dans une embuscade de l’Etat islamique à l’Est de Baqubah, quelques instants avant d’être exécuté. Gauche : Deux fusils d’assaut Kalachnikov et une arme à feu d’un soldat et d’un membre de la Mobilisation populaire capturés dans une embuscade de l’Etat islamique (www.k1falh.ga, site affilié à l’Etat islamique, 7 juillet 2018)
Activités préventives des forces de sécurité irakiennes

Opération “Shahid Revenge”

  • Les forces de sécurité irakiennes mènent actuellement une opération visant à nettoyer la zone à l’Ouest de Kirkuk de la présence des membres de l’Etat islamique. Le maréchal Ra’ed Shaker Jawdat, commandant des forces de police, a déclaré qu’au cours de l’opération, 171 villages ont été nettoyés, 32 cachettes ont été détruites, 48 ​​engins piégés ont été neutralisés, 24 tunnels et centres de formation de l’Etat islamique ont été détruits. Des bombes contenant des explosifs en plastique C4 ont été saisies, une maison contenant 16 engins piégés a été détruite et un atelier de fabrication de roquettes a été découvert (Al-Sumaria News, 7 juillet 2018). Ces réalisations des forces de sécurité irakiennes indiquent la profondeur de l’infrastructure militaire que l’Etat islamique a encore en Irak, dans la région de Kirkuk et dans d’autres régions du Nord et de l’Ouest de l’Irak.
Découverte de tunnels et d’engins piégés dans la région de Mossoul
  • Les forces de sécurité irakiennes ont trouvé 12 engins piégés et neuf tunnels dans la région de Mossoul. Un des tunnels, qui a été piégé, a été détruit. Un autre tunnel, au Nord-Ouest de Mossoul, a été attaqué par une frappe aérienne de la Coalition, tuant 20 membres de l’Etat islamique qui s’y cachaient (Al-Sumaria News, 9 juillet 2018).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
L’Etat islamique attaque une force égyptienne sur la route côtière près de Rafah
  • Récemment, l’Etat islamique a accru son activité de guérilla contre les forces de sécurité égyptiennes dans le Nord de la péninsule du Sinaï. Selon un rapport de l’Etat islamique daté du 6 juillet 2018, ses membres ont attaqué une concentration de forces de l’armée égyptienne sur la route côtière près de Rafah, pour la deuxième fois en une semaine. Dix soldats égyptiens ont été tués et blessés. L’Etat islamique a également signalé qu’il avait tiré des roquettes RPG sur un poste de contrôle de l’armée égyptienne près du port de Rafah (Haqq, 7 juillet 2018).
  • Le 9 juillet 2018, la Province du Sinaï de l’Etat islamique a publié des photos de l’exécution de Jamil Jum’ah Hamad, soupçonné de collaboration avec l’armée égyptienne au Sud de Rafah. Les photos montrent Hamad creusant sa propre tombe avant d’être décapité par un membres de l’Etat islamique (www.k1falh.ga, site affilié à l’Etat islamique, 9 juillet 2018).
Le jihad dans d’autres pays
Tunisie

Attaque d’une patrouille de la Garde nationale tunisienne

  • Le 8 juillet 2018, des terroristes ont attaqué une patrouille de la Garde nationale tunisienne à Ayn Sultan, au Nord-Ouest de la Tunisie (près de la frontière tuniso-algérienne). Six membres de la patrouille ont été tués et trois autres blessés. Le Bataillon Uqba bin Nafi, connu sous le nom d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI, la branche d’Al-Qaïda en Afrique du Nord) a revendiqué la responsabilité de l’attaque (Al-Bawaba, 9 juillet 2018).