Pleins feux sur le jihad mondial (8-14 février 2018)

Le général Paul Funk (à gauche) à Manbij (Compte Twitter officiel du général Paul Funk, 9 février 2018)

Le général Paul Funk (à gauche) à Manbij (Compte Twitter officiel du général Paul Funk, 9 février 2018)

Soldats de l'armée syrienne brandissant le drapeau syrien dans un des villages repris de l'Etat islamique au Sud-Est de la base aérienne d'Abu Ad-Duhur (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 10 février 2018)

Soldats de l'armée syrienne brandissant le drapeau syrien dans un des villages repris de l'Etat islamique au Sud-Est de la base aérienne d'Abu Ad-Duhur (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 10 février 2018)

Membres de l'Etat islamique qui se sont rendus au Siège de Libération d'Al-Sham et à d'autres organisations rebelles (Enab Baladi, 13 février 2018)

Membres de l'Etat islamique qui se sont rendus au Siège de Libération d'Al-Sham et à d'autres organisations rebelles (Enab Baladi, 13 février 2018)

L'orateur de la vidéo, Abu Mohammed al-Masri (Akhbar Al-Muslimeen, 11 février 2018)

L'orateur de la vidéo, Abu Mohammed al-Masri (Akhbar Al-Muslimeen, 11 février 2018)

Principaux événements
  • Les forces syriennes ont continué à nettoyer les zones rurales à l’Est de la route Hama-Alep, dans le cadre de la campagne de reprise de la région d’Idlib. Cette semaine, il a été signalé que des centaines de membres de l’Etat islamique se sont rendus au Siège de Libération d’Al-Sham et d’autres organisations rebelles. Si ces rapports sont vérifiés, il s’agit d’une des plus importantes rétrocessions de l’Etat islamique dans les combats, ce qui pourrait témoigner de la baisse de moral des membres et de la perte de l’esprit de lutte dans la région d’Idlib.
  • A l’Est de l’Euphrate, au Nord d’Abu Kamal, les affrontements se sont poursuivis entre les membres des FDS (avec l’appui aérien de la coalition) et de l’Etat islamique. Il semble que l’organisation a apparemment retrouvé sa capacité opérationnelle dans ce secteur, et les FDS ont du mal à fournir une réponse appropriée aux opérations de guérilla intensive de l’Etat islamique à leur encontre.
  • Dans la région de Deir ez-Zor, des affrontements violents ont été signalés entre les forces des FDS (avec l’appui aérien de la coalition) et une milice tribale syrienne opérant pour le compte du régime syrien. Une force syrienne comptant plusieurs centaines de combattants a traversé l’Euphrate et avancé vers les puits de pétrole de la rive Est. La force a attaqué une base des FDS sur la rive Est. Des avions de la coalition ont attaqué les forces syriennes.
  • Selon des rapports syriens et américains, 100 membres fidèles au régime syrien ont été tués dans l’attaque. Les Américains ont clairement indiqué qu’ils n’étaient pas intéressés par une confrontation avec le régime syrien, mais qu’ils continueront à appuyer les forces des FDS dans leur tentative de défaire l’Etat islamique. Selon nous, cet incident pourrait signaler le début des luttes pour le contrôle des champs de pétrole et de gaz à l’Est de l’Euphrate, une importante source de revenus pour l’Etat islamique.
Implication de la Russie et des Etats-Unis
Russie
  • Un reportage sur une chaîne de télévision appartenant au ministère russe de la Défense a examiné la situation des forces russes en Syrie. Ci-après les principaux points (Zvezda TV, ministère russe de la Défense, 7 février 2018) :
    • Après la fin de l’opération russe en Syrie, la plupart des forces russes ont été évacuées du pays. Les forces russes stationnées en permanence en Syrie sont maintenant situées à deux endroits : la base aérienne de Hmeymim et le centre logistique de la marine russe dans le port de Tartous.
    • L’une des principales missions de ces forces est de superviser les zones de désescalade en Syrie, une mission qui s’effectue sur une base régulière par les forces de police militaire russe (déployées dans les zones de désescalade) et l’armée de l’air russe.
    • Selon le ministère russe de la Défense, la principale source d’instabilité en Syrie en général et dans la région de désescalade à Idlib en particulier est le Siège de Libération d’Al-Sham. [1]Ses membres s’efforcent de perturber le processus de paix dans les zones de désescalade en expulsant des éléments de l’opposition modérée hors de la région.
    • Aux yeux des Russes, la plus grande menace contre eux en Syrie est le système de défense aérienne récemment acquis par le Siège de Libération d’Al-Sham. Ce système pourrait être utilisé ailleurs qu’en Syrie. Le ministère russe de la Défense poursuit ses efforts pour identifier les types de systèmes anti-aériens et découvrir de quelle manière ils ont été transférés aux organisations terroristes.
  • Résumant les combats en Syrie lors d’une conférence à Saint-Pétersbourg, le commandant de la Marine russe l’Amiral Vladimir Korolev a déclaré que la marine avait été impliquée dans les combats depuis le début de la campagne anti-terroriste russe en Syrie et qu’au cours de cette période, elle avait tiré des missiles de croisière à longue portée à l’aide de navires et de sous-marins. Selon lui, au cours de l’intervention en Syrie, la marine a effectué plus de dix attaques à l’aide de plus de 100 missiles de croisière tirés à partir de navires de guerre et de sous-marins. Ces attaques ont détruit plus de 80 sites de “groupes armés illégaux.” Korolev a ajouté que les forces opérant hors de la base navale ont effectué plus de 400 sorties et ont attaqué plus de 1 300 “cibles” terroristes (Site Internet du ministère russe de la Défense, 9 février 2018 ; Spoutnik, 8 février 2018).

Le commandant en chef de la marine russe, l'Amiral Vladimir Korolev s'exprimantlors d'une conférence au musée naval de Saint-Pétersbourg (Site Internet du ministère russe de la Défense, 9 février 2018)
Le commandant en chef de la marine russe, l’Amiral Vladimir
Korolev s’exprimantlors d’une conférence au musée naval de Saint-Pétersbourg
(Site Internet du ministère russe de la Défense, 9 février 2018)

Etats-Unis
  • Le général Paul Funk, commandant de la 3e Division blindée de l’armée américaine, a rendu visite à la force américaine dans la ville de Manbij en Syrie, à l’Ouest de l’Euphrate, occupée par les Kurdes (et que la Turquie a pris pour cible). Au cours de sa visite, il a déclaré aux journalistes que, malgré les tensions avec la Turquie, les Etats-Unis continueront à appuyer les combattants des FDS en Syrie. Selon lui, la présence américaine en Syrie sera maintenue jusqu’à la défaite de l’Etat islamique. Funk a également noté que l’objectif de la présence américaine en Syrie était de réduire la tension dans la région (AP, 7 février 2018).
  • Il semble que, compte tenu de l’opération turque à Afrin (Branche d’Olivier) et des menaces implicites posées à la Turquie à Manbij, la visite du Funk est un signal à la Turquie par les Etats-Unis, indiquant qu’ils continueront à soutenir les forces des FDS, y compris à Manbij, à l’Ouest de l’Euphrate.
Syrie
Campagne de reprise d’Idlib
  • Les forces syriennes, avec un appui aérien, continuent de nettoyer le secteur de la base aérienne d’Abu Ad-Duhur de la présence des membres du Siège de Libération d’Al-Sham et de l’Etat islamique. Pendant les affrontements, l’armée syrienne a repris un territoire de plus de 1 100 km2 de l’enclave de l’Etat islamique dans la zone du Sud-Est de la base aérienne d’Abu Ad-Duhur (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 10 février 2018). Dans ces batailles, au moins 47 membres de l’Etat islamique auraient été tués ainsi que six membres du Siège de Libération d’Al-Sham.
Retrait massif de membres de l’Etat islamique
  • Dans l’intervalle, les signes de désintégration sont évidents chez les membres de l’Etat islamique combattant dans l’enclave. Un total de 400 membres se seraient rendus au Siège de Libération d’Al-Sham et à d’autres organisations rebelles dans une zone située à environ 22 km au Sud-Est de la ville de Ma’rat Al-Nu’man, sur la route Hama-Alep (Observatoire syrien des droits de l’homme ; Enab Baladi, 13 février 2018). Il s’agit de l’une des principales cessions de membres de l’Etat islamique pendant les combats, qui peut indiquer la démoralisation et la perte de l’esprit de lutte au sein des membres combattant dans la région d’Idlib.
Poursuite des affrontements dans la région d’Abu Kamal
  • Les affrontements entre les membres de l’Etat islamique et des FDS avec l’appui aérien de la coalition ont continué cette semaine dans la zone au Nord d’Abu Kamal. La principale zone de combat a été le village d’Al-Bahrah, sur la rive Est de l’Euphrate, à environ 30 km au Nord d’Abu Kamal.

Affiche de la Province d'Al-Furat de l'Etat islamique, montrant un sniper de l'organisation pointant son arme sur la ville d'Abu Kamal (Akhbar Al-Muslimeen, 7 février 2018)
Affiche de la Province d’Al-Furat de l’Etat islamique, montrant un sniper de l’organisation pointant son arme sur la ville d’Abu Kamal (Akhbar Al-Muslimeen, 7 février 2018)

Deir ez-Zor
  • Selon un rapport du 8 février 2018, une force des “Comités de défense populaire” composée d’environ 500 combattants des milices tribales sunnites (essentiellement composée de résidents locaux fidèles au régime Assad) [2]a franchi l’Euphrate autour de Deir ez-Zor et s’est déplacée vers les puits de pétrole à l’Est (Al-Diyar, 8 février 2018). Ces puits étaient une source de revenus importante pour l’Etat islamique et sont situés dans une zone contrôlée par les FDS (opérant sous égérie américaine) à l’Est de l’Euphrate. Selon les médias russes, des unités kurdes ont pris le contrôle d’une grande raffinerie “sans raison valable” (Komsomolskaïa Pravda, 13 février 2018). La force qui a traversé l’Euphrate a assiégé une base des FDS (Site officiel de l’US Central Command, 9 février 2018). Les médias syriens ont déclaré que les milices populaires affiliées au régime syrien avaient combattu contre les forces des FDS à environ 12 km au Sud-Est de Deir ez-Zor.

Les principaux puits de pétrole dans la région de Deir ez-Zor : 1 le champ de gaz de Conoco ; 2 le champ de pétrole d'Al-Omar ; 3 le champ de pétrole d'Al-Tanak ; 4 le champ de pétrole d'Al-Tim (Al-Alam, Iran, 13 août 2017)
Les principaux puits de pétrole dans la région de Deir ez-Zor : 1 le champ de gaz de
Conoco ; 2 le champ de pétrole d’Al-Omar ; 3 le champ de pétrole d’Al-Tanak ;
4 le champ de pétrole d’Al-Tim (Al-Alam, Iran, 13 août 2017)

  • En réponse, dans la nuit du 7 au 8 février 2018, les avions de la coalition ont attaqué des cibles syriennes dans la région de Deir ez-Zor. L’attaque a été réalisée en collaboration avec les organisations locales soutenues par les États-Unis, parallèlement à une attaque terrestre. Une centaine de membres fidèles au régime d’Assad auraient été tués dans l’attaque (Al-Diyar ; Enab Baladi, 8 février 2018 ; Washington Post, 9 février 2018). La coalition internationale a publié un communiqué disant qu’elle a été contrainte d’effectuer l’attaque en réponse à des tirs d’artillerie du régime syrien contre les troupes des FDS (Site officiel du Pentagone, 9 février 2018).

Frappes de la coalition internationale contre une force syrienne qui a essayé de s'approcher des FDS (Compte Twitter Kurdistan_net, 9 février 2018)
Frappes de la coalition internationale contre une force syrienne qui a essayé
de s’approcher des FDS (Compte Twitter Kurdistan_net, 9 février 2018)

  • Une porte-parole du Pentagone a déclaré que les fonctionnaires de l’armée américaine avaient informé leurs homologues russes de la frappe américaine. Selon elle, les États-Unis ont le droit de défendre leurs forces et alliés contre toute agression. Cependant, elle a ajouté, les États-Unis ne sont pas intéressés par une confrontation avec le régime syrien. La porte-parole du Secrétaire de la Défense Dana W. White a exprimé sa satisfaction quant à la coordination avec les forces russes avant la fin de l’opération et a noté également que les États-Unis n’étaient pas intéressés par une confrontation avec le régime syrien. Elle a ajouté que les Etats-Unis soutenaient les forces des FDS en Syrie dont les membres sont toujours sur le terrain à lutter contre l’Etat islamique (The Independent, 8 février 2018).
  • Selon un rapport publié par le ministère russe de la Défense, près de Deir ez-Zor, une zone vers laquelle de nombreux habitants reviennent à présent, les attaques de l’Etat islamique contre l’armée syrienne ont récemment augmenté. Selon le ministère russe, sur la base du suivi des transmissions, il a été déterminé que les attaques avaient été menées par une cellule endormie de l’Etat islamique qui a repris ses opérations dans le secteur (Site Internet de la chaîne Zvezda, opérant sous l’égide du ministère russe de la Défense, 8 février 2018).
Principaux développements en Irak
Activités des forces de sécurité irakiennes contre les réseaux de l’Etat islamique dans l’ensemble de l’Irak
  • Les forces de sécurité irakiennes continuent de mener des activités militaires contre les réseaux de l’Etat islamique dans l’ensemble de l’Irak. Ci-après les principaux incidents :
    • La ville de Kirkouk : Le 10 février 2018, un responsable de l’Etat islamique en charge de la sécurité dans la province d’Al-Anbar aurait été arrêté lors d’une tentative d’entrer à Kirkuk. Il avait fui vers la Syrie à l’époque, puis vers la Turquie. Il est retourné en Irak et a été arrêté immédiatement à son entrée. Le terroriste, qui avait de faux papiers d’identité, a admis son affiliation avec l’Etat islamique et a donné son vrai nom (Al-Sumaria News, 10 février 2018).
    • La ville de Mossoul : L’armée irakienne a annoncé que les services de renseignements et les forces de sécurité avaient trouvé une cache d’armes et 90 barils de divers équipements militaires à Mossoul.
    • La région de Ramadi : Un terroriste suicide à moto s’est fait exploser à un barrage de police à Ramadi, à l’Ouest de Bagdad, tuant un homme et en blessant dix autres. Selon un haut fonctionnaire irakien, c’est le premier attentat suicide dans la ville depuis sa reprise par les forces de sécurité irakiennes, il y a deux ans (Al-Bawaba, 8 février 2018).
    • La province de Diyala : L’armée irakienne a contrecarré une attaque de l’Etat islamique contre des positions des forces de mobilisation tribale près du village d’Albubakr, à environ 60 km au Nord-Est d’Aquba. Les forces irakiennes ont identifié des véhicules de l’Etat islamique et leur ont tendu une embuscade. Les terroristes se sont retirés (Al-Sumaria News, 10 février 2018).
    • La Province de Ninive : La direction du renseignement militaire irakien dans la 15e Division a trouvé une cache avec huit engins piégés, 15 ceintures explosives, 24 obus de mortier de 82 mm, et deux grenades à main. La cache se trouvait à 61 km à l’Ouest de Mossoul (Al-Sumaria News, 11 février 2018).
    • La Province de Salah Al-Din : L’Etat islamique a indiqué que ses membres avaient attaqué un poste de la Mobilisation populaire près de Tikrit, tuant trois combattants. Un véhicule a été détruit, et des armes ont été saisies (Akhbar al-Muslimeen, 10 février 2018).
    • Frontière irako-syrienne : Les troupes de la 29e Brigade de la Mobilisation populaire ont déjoué une attaque de l’Etat islamique dans la région de Tel Safouk, à environ 38 km au Sud-Ouest du mont Sinjar, dans le Nord-Est de la Syrie (Al-Sumaria News, 9 février 2018).
    • Bagdad : Les forces de sécurité irakiennes ont déjoué un attentat suicide à Bagdad. Elles ont identifié une terroriste à environ 25 km au nord de Bagdad et ont ouvert le feu, faisant exposer sa ceinture d’explosifs.


Restes d’une femme terroriste qui avait l’intention de commettre un
attentat-suicide à la bombe à Bagdad et qui a été tuée par les forces
de sécurité irakiennes (Twitter, 7 février 2018)

Nouvelle source de revenus pour l’Etat islamique en Irak
  • Abd al-Khaliq al-Azawi, membre du comité de la sécurité dans la province de Diyala, a déclaré qu’au cours des derniers mois, l‘Etat islamique avait reçu des revenus d’un montant de plusieurs millions de dinars en attaquant des bergers, en volant des troupeaux et en les revendant par l’intermédiaire de collaborateurs. Il s’agit d’une nouvelle source de revenus et la plupart des cas de vol de troupeaux ont eu lieu dans le district d’Al-Azeem dans le Nord de la province de Diyala (Al-Sumaria News, 10 février 2018).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Opération à grande échelle des forces de sécurité égyptiennes
  • Le 11 février 2018, l’armée égyptienne a annoncé le lancement de l’opération “Sinaï 2018”, une opération de grande envergure pour éliminer le terrorisme dans toute l’Égypte. Selon les médias égyptiens, la portée des opérations effectuées dans le Sinaï est la plus importante depuis Octobre 1973. Des forces terrestres, aériennes et navales y participent, ainsi qu’environ 10 000 policiers. En raison de l’opération, les forces de sécurité égyptiennes ont été placées au plus haut niveau d’alerte. Le ministère de la Santé égyptien a augmenté le niveau d’alerte dans les hôpitaux de la province d’Ismailiya suite à une demande du ministère de la Défense (Al-Araby Al-Jadeed, 7 février 2018). Le gouverneur de la province du Nord du Sinaï a décidé d’annuler les études dans toutes les écoles du gouvernorat (Sky News, 9 février 2018).
  • Selon le porte-parole des forces armées égyptiennes Tamer al-Rifai, le plan est d’éliminer le terrorisme complètement. L’opération a démarré le 9 février 2018, sur instruction du Président égyptien El-Sisi au Commandement général des forces armées et du ministère de l’intérieur. Le porte-parole des forces armées égyptiennes a déclaré que les forces opéreraient dans le Nord de la péninsule du Sinaï et à l’Est et l’Ouest du Nil, ainsi que dans diverses régions de l’Égypte proprement dite. L’opération vise à renforcer le contrôle à l’intérieur des frontières du pays et à éliminer les zones où opèrent les cellules terroristes (Compte Youtube du porte-parole des forces armées égyptiennes, 9 février 2018). Le Président El-Sisi a écrit sur son compte Twitter qu’il suivait l’activité de l’armée et de la police, qui nettoient l’Egypte de la présence de terroristes (9 février 2018).
  • Selon une annonce du porte-parole de l’armée égyptienne (mise à jour au 11 février 2018), l’armée de l’air égyptienne a attaqué une soixantaine de sites terroristes, et 12 terroristes ont été tués. Des armes ont été saisies et 92 individus ont été détenus. Des motocyclettes et des véhicules utilisés par les terroristes ont été détruits, des engins piégés ont été trouvés et neutralisés, et l’armée a également trouvé des appareils de communication et des dépôts d’armes. En outre, un tunnel a été détruit (Page Facebook officielle du porte-parole des forces armées égyptiennes, 11 février 2018).
L'armée égyptienne se prépare à l'opération (Page Facebook officielle du porte-parole des forces armées égyptiennes, 9 février 2018)   L'armée égyptienne se prépare à l'opération (Page Facebook officielle du porte-parole des forces armées égyptiennes, 9 février 2018)
L'armée égyptienne se prépare à l'opération (Page Facebook officielle du porte-parole des forces armées égyptiennes, 9 février 2018)   L'armée égyptienne se prépare à l'opération (Page Facebook officielle du porte-parole des forces armées égyptiennes, 9 février 2018)
L’armée égyptienne se prépare à l’opération (Page Facebook officielle du porte-parole des forces armées égyptiennes, 9 février 2018)
La Province du Sinaï de l’Etat islamique appelle à ne pas voter aux élections présidentielles
  • La Province du Sinaï de l’Etat islamique a publié une vidéo intitulée “Défenseurs de la Shi’ah,” montrant divers attentats terroristes perpétrés par l’organisation contre l’armée égyptienne. L’orateur vilipende les dignitaires religieux musulmans servant les “tyrans arabes” et le Président égyptien Abdel Fattah El-Sisi qui, dit-il, collabore avec Israël. Il salue le jihad et le martyre et appelle le public égyptien à ne pas voter aux prochaines élections présidentielles en Égypte. De plus, il promet que l’organisation va commettre des attentats terroristes en Egypte le jour des élections, puisque “la démocratie et les élections sont des actes infidèles.” Faisant référence aux forces de sécurité égyptiennes qui œuvrent à éliminer le terrorisme dans la péninsule du Sinaï, il menace de partir en guerre contre l’armée égyptienne (Akhbar Al-Muslimeen, 11 février 2018).
Activités de l’Etat islamique dans le monde
Australie
  • Une attaque à l’arme blanche inspirée par l’Etat islamique a été commise à Melbourne en Australie. L’attaque a été effectuée par Momena Shoma, 24 ans, étudiante du Bangladesh venue à Melbourne avec une bourse pour étudier à l’université. Elle est arrivée le 1er février 2018, et a séjourné chez famille qui accueille des étudiants venus de l’étranger, dans un quartier au Nord-Est de Melbourne. 24 heures après son arrivée, Momena a poignardé le propriétaire de l’appartement au cou et à l’épaule tandis qu’il dormait, le blessant gravement. Selon la police australienne, l’attaque a été inspirée par l’Etat islamique, et la terroriste n’avait pas de complices. Avant son arrivée en Australie, Momena étudiait à l’université North South, l’une des meilleures universités privées au Bangladesh (The Sydney Morning Herald, 11 février 2018).

Passeport de Momena Shoma, qui a commis une attaque à l'arme blanche inspirée par l'Etat islamique à Melbourne (The Sydney Morning Herald, 11 février 2018)
Passeport de Momena Shoma, qui a commis une attaque à
l’arme blanche inspirée par l’Etat islamique à Melbourne
(The Sydney Morning Herald, 11 février 2018)

Le système financier de l’Etat islamique
  • L’ambassadeur russe auprès des Nations Unies Vassily Nebenzia a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies que les recettes de l’Etat islamique des ventes de dérivés du pétrole étaient réduite à un maximum de 2 millions de dollars depuis la fin de 2017 et que son chiffre d’affaires total dans le Moyen-Orient s’élève à 3 millions de dollars par mois. A titre de comparaison, Nebenzia a cité un rapport des Nations Unies de l’année 2016, selon lequel les revenus s’élevaient à 260 millions de dollars de la vente de pétrole brut. Selon lui, grâce aux activités de l’armée syrienne et de l’armée de l’air russe, l’organisation a perdu l’accès aux champs de pétrole et de gaz et aux canaux de distribution des dérivés du pétrole.
  • L’ambassadeur a noté que, pour cette raison, l’Etat islamique est à la recherche de nouvelles sources de financement, et a commencé à chercher des recettes par le biais de sites de casino en ligne. Les membres utilisent le hawala, un système informel de transfert d’argent au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. Selon les experts, le système est étroitement lié au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme [3] (Agence de presse Tass, 8 février 2018).
Activités de contreterrorisme
Etats-Unis
  • Dans le cadre des efforts du gouvernement américains d’identifier et d’exposer des personnes et des entités fournissant un appui à l’Etat islamique, le Département du Trésor des États-Unis a révélé de nouveaux détails au sujet d’un réseau de l’organisation qui a acheté les drones miniatures utilisés dans les combats en Irak et en Syrie. Le Département du Trésor a annoncé que trois usines aux Philippines, en Somalie et en Turquie aident le terrorisme. Selon les Américains, l’une des sociétés, qui possède une succursale dans la région d’Ankara en Turquie, a vendu des UAV et des équipements d’une valeur de 500 000 $. La société opérait également dans la ville d’Al-Mayadeen, près de Deir ez-Zor (Site Internet du Département du Trésor américain, 9 février 2018).
  • Dans le même temps, le Département du Trésor a ajouté trois terroristes du Pakistan à la liste des terroristes, au motif qu’ils avaient fourni une assistance logistique, des engins piégés et de l’aide technologique à Lashkar-e-Taiba, une organisation affiliée à Al-Qaïda, ainsi qu’à d’autres groupes terroristes (Site Internet du Département du Trésor américain, 7 février 2018). Le Lashkar-e-Taiba (l’Armée Al Madina) est une organisation terroriste islamiste salafiste qui maintient des liens étroits avec Al-Qaïda. L’organisation est responsable de l’attentat de Mumbai en Inde (2008), dans lequel 177 personnes ont été tuées, pour la plupart des ressortissants étrangers.
Afghanistan
  • Huit membres de l’Etat islamique ont été arrêtés à Kaboul par la direction nationale de la sécurité afghane. [4]Les individus qui ont été arrêtés avaient été impliqués dans une série d’attaques terroristes, y compris des tentatives d’assassinat, la planification d’attentats terroristes et le recrutement de membres dans les rangs de l’organisation, principalement des adolescents. Ils ont admis qu’ils avaient rejoint l’Etat islamique il y a longtemps et avaient recueilli des fonds sous prétexte de construire des mosquées et des écoles religieuses. En outre, ils ont été impliqués dans l’envoi de membres de l’organisation dans la région de Nangarhar dans l’Est de l’Afghanistan, afin de poser de mines et d’effectuer des tentatives d’assassinat (Afghanistan Times, 11 février 2018).
Turquie
  • Les forces de sécurité turques à Istanbul et Ankara ont arrêté plusieurs dizaines de personnes soupçonnées d’appartenance à l’Etat islamique, la plupart des ressortissants étrangers (Agence de presse Anatolia, 10 février 2018).

[1] Lorsque les zones de désescalade ont été établies en Syrie, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov a souligné que l'Etat islamique et le Siège de Libération d'Al-Sham n'étaient pas inclus dans les accords (Site Internet du ministère russe de la Défense, 3 août 2017).
[2] Selon les médias russes, cette force incluait également des combattants appartenant à la société militaire privée russe Vagner. Les combattants russes ont perdu 15-30 morts.

[3] Le hawala est un système informel de transfert d'argent s'appuyant sur un réseau de changeurs plutôt que de transferts de fonds interbancaires via des systèmes informatiques. Ces changeurs sont appelés hawaladars et sont répartis dans le monde entier, notamment au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, dans la Corne de l'Afrique et sur le sous-continent indien. Le hawala fonctionne selon la tradition musulmane, mais n'est pas limité à l'usage exclusif des musulmans. Le système remonte au huitième siècle de notre ère, quand les commerçants arabes et musulmans de la route de la soie et d'ailleurs l'utilisaient comme le vol en n'ayant pas de liquide en leur possession (Wikipedia).

[4] National Directorate of Security (NDS).