Pleins feux sur le jihad mondial (8-14 mars 2018)

Chars de l'armée syrienne lors de l'attaque dans la Ghouta orientale (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 11 mars 2018 ; chaîne Youtube Sana, 12 mars 2018)

Chars de l'armée syrienne lors de l'attaque dans la Ghouta orientale (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 11 mars 2018 ; chaîne Youtube Sana, 12 mars 2018)

Chars de l'armée syrienne lors de l'attaque dans la Ghouta orientale (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 11 mars 2018 ; chaîne Youtube Sana, 12 mars 2018)

Chars de l'armée syrienne lors de l'attaque dans la Ghouta orientale (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 11 mars 2018 ; chaîne Youtube Sana, 12 mars 2018)

Opération de sécurité de l'armée irakienne (Agence de presse irakienne, 11 mars 2018)

Opération de sécurité de l'armée irakienne (Agence de presse irakienne, 11 mars 2018)

Des roquettes Grad découvertes par l'armée égyptienne lors d'activités de sécurité.

Des roquettes Grad découvertes par l'armée égyptienne lors d'activités de sécurité.

Magazines et pages de l'hebdomadaire Nabā 'de l'Etat Islamique, trouvés au centre des médias (Page Facebook officielle de l'armée égyptienne, 10 mars 2018)

Magazines et pages de l'hebdomadaire Nabā 'de l'Etat Islamique, trouvés au centre des médias (Page Facebook officielle de l'armée égyptienne, 10 mars 2018)

Le terroriste suicide Hamza al-Muhajir, qui a fait exploser la voiture piégée à Aden.

Le terroriste suicide Hamza al-Muhajir, qui a fait exploser la voiture piégée à Aden.

Principaux événements
  • Cette semaine, les combats en Syrie ont été concentrés dans la Ghouta orientale, où les forces syriennes ont réussi à diviser la zone contrôlée par les organisations rebelles en trois parties. Les forces syriennes continuent leur combat avec le soutien aérien, tandis que les résidents locaux sont en détresse sévère. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 1 170 personnes ont été tuées dans la Ghouta orientale en 23 jours de frappes aériennes et de tirs d’artillerie par l’armée syrienne.
  • Au Sud de la ville de Damas, l’Etat islamique, qui contrôle la plus grande partie de la région du camp de réfugiés de Yarmouk, se prépare à la possibilité que l’effort syrien soit dirigé contre lui après la chute de la Ghouta orientale. Les autres organisations rebelles opérant dans la région préfèrent l’évacuation à la coopération avec l’Etat islamique. Cette semaine, un accord a été conclu en vertu duquel quelque 1 800 militants et leurs familles ont été évacués du quartier d’Al-Qadam (Ouest du camp de réfugiés de Yarmouk) dans la région d’Idlib. L’Etat islamique a accusé les organisations rebelles d’accepter de remettre leurs positions à Al-Qadam à l’armée syrienne en échange de l’évacuation du quartier.
  • Un autre site de combat est l’enclave kurde d’Afrin dans le Nord-Ouest de la Syrie. Cette semaine, l’armée turque a annoncé qu’avec l’armée syrienne libre, elle avait terminé l’encerclement d’Afrin dans le cadre de l’opération Branche d’Olivier. Selon les médias turcs, un accord a été conclu entre la Turquie et les États-Unis, en vertu duquel la Turquie et les États-Unis observeront le retrait des YPG (les forces kurdes en Syrie) de la ville de Manbij (Ouest de l’Euphrate, occupée par les forces kurdes sous la protection des États-Unis).
  • Les forces de sécurité égyptiennes, qui mènent des opérations de sécurité intensives contre l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï, continuent à rendre compte de leurs succès contre l’organisation (voir la vidéo). Cette dernière, de son côté, a averti les Egyptiens de rester à l’écart des centres électoraux au cours des élections présidentielles égyptiennes (28-26 mars 2018). Selon nous, l’Etat islamique devrait effectuer des attaques terroristes pendant ou juste avant les élections.
Implication russe et américaine
Russie

Remarques de Poutine sur les menaces qui ont conduit à la décision de la Russie de rejoindre la guerre en Syrie

  • Dans une interview (dans le cadre d’un documentaire intitulé “World Order 2018”), le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que la décision d’envoyer des forces russes en Syrie a été prise à la suite d’informations indiquant qu’il y avait environ 2.000 citoyens russes en Syrie et près de 4 500 citoyens des pays d’Asie centrale, dont des milliers combattaient dans les rangs de l’Etat islamique et du Front Al-Nusra. Ces individus, a-t-il dit, constituent une menace pour la Russie et peuvent facilement infiltrer son territoire (et y mener des attaques). [1]Poutine a également noté que l’effondrement du régime syrien aurait pu transformer la région en une arène à grande échelle utilisée par des éléments terroristes dans les décennies à venir (RIA, RT, 7 mars 2018).
Etats-Unis

Déclarations de responsables américains au sujet de la politique en Syrie

  • Dans son témoignage devant le comité des services armés du parlement (le 27 février 2018), le général Joseph Votel, responsable du Commandement central des États-Unis (CENTCOM), a examiné les défis auxquels fait face l’armée américaine au Moyen-Orient. Se référant à la lutte contre l’Etat islamique, le général Votel a déclaré qu’après l’activité intense des forces de la coalition, la fin du califat était proche. Selon lui, les forces de sécurité irakiennes et les forces des FDS (kurdes) ont libéré plus de 98% du territoire occupé par l’organisation en Irak et en Syrie. Il a appelé les États-Unis à profiter de l’élan et à maintenir leur succès en investissant dans la population locale afin de la motiver à empêcher la résurgence de l’Etat islamique. Le général Votel a également noté que le défi auquel les Etats-Unis devront maintenant faire face est le retour dans leur pays d’origine.de centaines de combattants étrangers qui ont combattu dans les rangs de l’Etat islamique
  • Selon lui, les forces des FDS et les forces de sécurité irakiennes détiennent des centaines de combattants étrangers dans leurs centres de détention. Il a ajouté que plus ces combattants restent longtemps ensemble en détention, plus grand est le risque qu’ils nouent de nouvelles relations et s’organisent pour leur libération ou leur évasion. Ces questions, a-t-il dit, nécessitent des efforts internationaux, y compris l’application de la loi, la coopération au niveau du renseignement et des accords diplomatiques (docs.house.gov, 27 février 2018).
  • Selon le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique, la lutte contre l’organisation est maintenant axée principalement sur la stabilisation des zones qui ont été occupées et l’identification des combattants étrangers qui prévoient de retourner dans leur pays d’origine. Selon lui, les forces des FDS prennent maintenant des mesures pour combattre l’inquiétant phénomène des combattants étrangers de l’Etat islamique qui tentent de fuir vers les pays d’Occident. Selon Terry Wolff, envoyé spécial adjoint du Président auprès de la Coalition contre l’Etat islamique, la coalition tente maintenant de mettre en place un mécanisme international pour une évaluation systématique et des mises à jour sur la situation des individus de retour. Selon lui, ce processus vise à encourager et à obliger les pays à partager des informations sur les combattants, y compris des informations biométriques, et à créer une liste internationale de ces individus (AFP, 8 mars 2018).
Syrie

Cette semaine encore, les combats se sont concentrés dans la Ghouta orientale. Les médias syriens ont fait état du succès des forces syriennes au niveau de la division de la Ghouta orientale en deux, puis en trois parties. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (12 mars 2018), 1 170 personnes ont été tuées dans la Ghouta orientale en 23 jours de frappes aériennes et de tirs d’artillerie de l’armée syrienne.

 

  • Selon l’armée syrienne et les médias syriens, les forces syriennes ont repris plus de 60% du territoire de la Ghouta orientale et ont réussi à diviser la zone en trois secteurs (exact au 12 mars 2018). Le secteur Nord contrôlé par les forces rebelles comprend Al-Qteifa et Al-Rahiba ; le secteur Sud contrôlé par les forces rebelles comprend Douma, Harasta et Abrin. Ils sont séparés par un “corridor” qui a été repris par les forces syriennes, y compris le village d’Adra (à environ 25 km au Nord-Est de Damas). Au Nord du couloir entre ces deux enclaves se trouve une autre petite enclave contrôlée par l’armée syrienne, près de la route principale (M-5) menant de Damas vers le Nord (voir carte).

Déploiement des forces dans la Ghouta orientale (exact au 12 mars 2018) : l'armée syrienne et les forces qui la supportent sont marquées en rouge ; les zones qu'elles ont récemment occupées sont marquées en bleu ; les enclaves rebelles sont marquées en vert (Murassiloun, 13 mars 2018)
Déploiement des forces dans la Ghouta orientale (exact au 12 mars 2018) : l’armée syrienne et les forces qui la supportent sont marquées en rouge ; les zones qu’elles ont récemment occupées sont marquées en bleu ; les enclaves rebelles sont marquées en vert 
(Murassiloun, 13 mars 2018)

  • Selon le journal arabe Al-Sharq Al-Awsat, la Russie a formulé un plan de reprise du contrôle de la Ghouta orientale. Dans le cadre de ce plan, la Ghouta orientale sera divisée en deux parties : une zone Sud et une zone Nord. La zone Nord inclura les membres de Jaysh Al-Islam et sera désignée zone de moindre violence. La zone Sud inclura le Corps Al-Rahman, le Siège de Libération d’Al-Sham, et Ahrar Al-Sham, et les attaques sur cette zone seront augmentées afin de repousser ces organisations. La Russie s’appuie sur son plan sur la résolution 2041du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle à un cessez-le-feu mais n’inclue pas la cessation des combats contre l’Etat islamique, Al-Qaïda ou des éléments connexes (Al-Sharq Al-Awsat, 9 mars 2018).
Le Sud de Damas
  • L’Etat islamique craint qu’après la chute de la Ghouta orientale, les forces syriennes opèrent contre sa zone de contrôle au Sud de Damas (principalement contre le camp de réfugiés de Yarmouk). L’Etat islamique a fortifié l’entrée de la rue Lubia, au Centre du camp. Les membres de l’organisation ont placé des barils de métal pleins de sable et des draps dans les rues pour cacher les cibles et protéger la zone contre les frappes aériennes (Qalb al-Hadith, 8 mars 2018).
  • Dans l’intervalle, un accord a été conclu entre les forces syriennes et les organisations rebelles sur l’évacuation des civils et des membres des forces armées du quartier d’Al-Qadam, à l’Ouest du camp de réfugiés de Yarmouk. Environ 1.800 membres des forces armées et leurs familles seraient partis le 13 mars 2018 vers la région d’Idlib, sous la supervision du Croissant-Rouge[2] (Khotwa, Sama, 12 et 13 mars 2018). L’Etat islamique a pour sa part affirmé que le régime syrien a formulé un accord avec les organisations rebelles, en vertu duquel les positions des rebelles dans le quartier d’Al-Qadam seront transférées à l’armée syrienne. En retour, les forces du régime ont convenu d’autoriser 500 membres du Siège de Libération d’Al-Sham et d’autres organisations rebelles à être évacués vers la région d’Idlib. En réponse, l‘Etat islamique a attaqué des positions de l’armée syrienne dans le quartier d’Al-Qadam. L’organisation a affirmé que dix soldats syriens ont été tués dans l’attaque (Haqq, Akhbar Al-Muslimeen, 13 mars 2018).

Le quartier d'Al-Qadam (en rouge) à l'Ouest du camp de réfugiés de Yarmouk (Google Maps)
Le quartier d’Al-Qadam (en rouge) à l’Ouest du camp de réfugiés de Yarmouk (Google Maps)

 Membres de l'Etat islamique avançant vers les positions de l'armée syrienne dans le quartier d'Al-Qadam (Nasher, 13 mars 2018)   Membres de l'Etat islamique avançant vers les positions de l'armée syrienne dans le quartier d'Al-Qadam (Nasher, 13 mars 2018)
Membres de l’Etat islamique avançant vers les positions de l’armée syrienne dans le quartier d’Al-Qadam (Nasher, 13 mars 2018)
Abu Kamal
  • Plusieurs membres de l’Etat islamique ont été tués dans des frappes aériennes par des avions de la Coalition internationale contre le champ pétrolier de Bir al-Malah, à l’Est du village d’Al-Sha’fah, à environ 10 km au Nord d’Abu Kamal (Page Facebook Deir Ez-Zor 24, 11 mars 2018). La Province d’Al-Furat de l’Etat islamique a signalé que des membres ont tiré des roquettes antichars sur des positions de l’armée syrienne dans la banlieue d’Abu Kamal (Nasher, 11 mars 2018).
Le Sud de la Syrie
  • Dans le bassin du Yarmouk, les affrontements locaux se poursuivent entre les membres de l’Armée de Khaled bin Waleed (affiliée à l’Etat islamique) et les organisations rebelles. Selon les médias arabes, le régime syrien, avec le soutien de la Russie, a l’intention de lancer une opération militaire sur la zone de Daraa (désignée pour le moment comme une zone de moindre violence), et les forces rebelles se préparent à l’attaque (Al-Durar Al-Shamiya, al-Arabiya Al-Hadath, 12 mars 2018).
Principaux développements en Irak
Nettoyage de la région de Kirkuk de la présence de l’Etat islamique
  • L’activité des forces de sécurité irakiennes contre les réseaux locaux de l’Etat islamique s’est poursuivie cette semaine en Irak. Des membres de l’Etat islamique ont été tués ou arrêtés, et de nombreuses armes ont été saisies. Cette semaine, les activités des forces irakiennes et de la Mobilisation populaire (les milices chiites) ont été concentrées dans la région de Kirkuk. [3]Un responsable de la sécurité a signalé le début d’une opération à grande échelle visant à nettoyer les villages au Sud-Ouest de Kirkuk de la présence de réseaux et de membres de l’Etat islamique (Agence de presse irakienne, 11 mars 2018).
  • Ci-après les principaux incidents dans la province de Kirkuk :
    • Une source de sécurité a rapporté que huit membres de l’Etat islamique ont été tués dans des affrontements avec les forces de la Mobilisation populaire (milices chiites) à environ 55 km à l’ouest de Kirkuk (Al-Sumaria News, 9 mars 2018).
    • La police fédérale irakienne a annoncé avoir détruit des dizaines de tunnels et de cachettes des membres de l’Etat islamique dans le district de Hawija, à environ 53 km à l’Ouest de Kirkuk (Al-Sumaria News, 11 mars 2018).
    • Les forces de la Mobilisation populaire ont neutralisé des dizaines de mines et d’engins piégés dans les villages situés à environ 40 km au Sud-Ouest de Kirkuk (Agence de presse irakienne, 11 mars 2018).
  • Ci-après les principaux incidents dans d’autres provinces:
    • La direction des renseignements militaires irakiens a annoncé qu’une cachette d’armes de l’Etat islamique avait été découverte dans le Nord-Ouest de Mossoul. La cachette contenait notamment des roquettes artisanales, des obus de mortier de types divers, des lanceurs de roquettes, des armes à feu et une ceinture explosive (Agence de presse irakienne, 9 mars 2018).
    • Les forces de la Mobilisation populaire ont découvert un atelier de fabrication d’engins piégés à proximité de la frontière irako-syrienne (Agence de presse irakienne, 10 mars 2018).
    • Sadeq al-Husseini, président du comité de sécurité de la province de Diyala, a rapporté qu’un commandant de l’Etat islamique et l’une de ses escortes avaient été tués dans un frappe aérienne. L’attaque a été menée dans une zone où des membres de l’Etat islamique étaient déployés, dans les montagnes au Nord-Est de la province (Agence de presse irakienne, 9 mars 2018).
La réponse de l’Etat islamique
  • L’Etat islamique éprouve des difficultés à répondre de manière adéquate à l’activité irakienne, se contentant d’opérations de guérilla contre des membres des forces de sécurité irakiennes. Selon des sources de sécurité irakiennes, depuis que Mossoul a été libérée, l’Etat islamique a demandé à ses membres restés en Irak de se regrouper. La surveillance par les forces de sécurité irakiennes révèle que l’Etat islamique tente d’établir de petites cellules terroristes comprenant jusqu’à sept membres dans les zones Sud et Ouest de Mossoul. Des membres de l’Etat islamique auraient trouvé refuge dans des tunnels cachés dans les déserts au Nord-Ouest d’Al-Anbar et au Sud de Mossoul (Akhbar Al-Aan, 9 mars 2018).
La péninsule du Sinaï
Résumé de l’opération “Sinaï 2018”
  • Le porte-parole de l’armée égyptienne Tamer al-Refai a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il a rendu compte des résultats de l’opération Sinaï 2018. Il a noté que dans l’opération, 16 membres des forces de sécurité égyptiennes ont été tués et 19 autres blessés. Selon lui, l’opération se poursuivra jusqu’à ce que tous les objectifs soient atteints. Le porte-parole des forces armées égyptiennes a énuméré les réalisations de l’opération jusqu’à présent : 105 membres de l’Etat islamique ont été appréhendés ; 1 907 dépôts contenant des armes, des munitions, des mines et des matériaux de fabrication d’engins piégés ont été détruits; deux centres de communication et deux centres médiatiques ont été détruits; 471 engins piégés et de grandes quantités d’explosifs de divers types ont été détruits; 157 voitures, 387 motocyclettes et 41 véhicules tout terrain ont été saisis (Al-Jazeera, 8 mars 2018).
Magazines et pages de l'hebdomadaire Nabā 'de l'Etat Islamique, trouvés au centre des médias (Page Facebook officielle de l'armée égyptienne, 10 mars 2018)    Ordinateurs, lecteurs et écran d'ordinateur, qui faisaient partie de l'équipement d'un centre de média de la Province du Sinaï de l'Etat islamique.
Droite : Ordinateurs, lecteurs et écran d’ordinateur, qui faisaient partie de l’équipement d’un centre de média de la Province du Sinaï de l’Etat islamique. Gauche: Magazines et pages de l’hebdomadaire Nabā ‘de l’Etat Islamique, trouvés au centre des médias (Page Facebook officielle de l’armée égyptienne, 10 mars 2018)
  • Selon le journaliste d’Al-Ahram, Mohammad Hassan, qui a visité la région dans le cadre d’une tournée organisée pour des journalistes, les tribus de la péninsule du Sinaï aident les forces de sécurité égyptiennes. Beaucoup d’entre elles fournissent aux forces des informations qui aident à appréhender des terroristes ou à les conduire à des endroits où il y a des jihadistes, en échange de nourriture fournie par les troupes de l’armée aux tribus (Al-Ahram, 9 mars 2018).
  • Le 9 mars 2018, un engin piégé a explosé près d’un véhicule blindé de l’armée égyptienne près de Jabal Al-Halal dans le centre du Sinaï. En conséquence, quatre soldats ont été tués et onze autres blessés. Selon une source tribale, les soldats sont tombés dans une embuscade tendue contre des membres armés de l’Etat islamique, qui les a fait entrer dans une zone piégée (Al-Araby Al-Jadeed, 10 mars 2018).
L’Etat islamique prévient les Egyptiens de rester à l’écart des centres électoraux pendant les présidentielles
  •  En Mars 2018, l’Etat islamique a commencé à publier des annonces sur son site Internet Akhbar al-Muslimeen, avertissant les Egyptiens de rester à l’écart des centres électoraux lors des élections présidentielles égyptiennes (26-28 mars 2018). Afin d’augmenter la diffusion de l’avertissement, l’organisation l’a ajouté à ses publications précédentes sur le site Internet (Août 2014).

L'avertissement de l'Etat islamique aux musulmans en Egypte de rester à l'écart des bureaux de vote au cours des élections présidentielles (Akhbar al-Muslimeen, 13 mars 2018)
L’avertissement de l’Etat islamique aux musulmans en Egypte de rester à l’écart des bureaux de vote au cours des élections présidentielles (Akhbar al-Muslimeen, 13 mars 2018)

Selon nous, l’Etat islamique est susceptible de faire un effort pour mener des attaques dans la péninsule du Sinaï et en Égypte pendant ou peu avant les élections, ceci afin d’essayer de perturber le déroulement des élections et de transmettre le message que malgré l’activité intense menée contre elle par les forces égyptienne, la Province du Sinaï de l’Etat islamique continue de maintenir ses capacités opérationnelles.

Activités de l’Etat islamique dans les autres pays
Attentat suicide en Libye
  • La Province de Barqa de l’Etat islamique a annoncé qu’un terroriste suicide nommé Abd al-Hamid Muhajir avait fait exploser une voiture piégée contre un point de contrôle des forces de Haftar dans le Sud de la ville d’Ajdabiya, à quelque 140 km au Sud de Benghazi. Les soldats présents sur place ont été tués ou blessés dans l’explosion de la voiture piégée et quatre véhicules ont été endommagés (Nasher, 10 mars 2018).
  • Un ingénieur libyen a rapporté qu’une Toyota transportant environ une tonne d’explosifs, des obus d’obus et des missiles anti-aériens a été utilisée comme voiture piégée dans l’attentat au Sud d’Ajdabiya. La voiture piégée était escortée par deux autres véhicules, censés la protéger. Après l’explosion de la voiture piégée, les deux véhicules d’escorte ont pris la fuite (Akhbar Libye, 11 mars 2018).
Attentat suicide en Afghanistan
  • Le 9 mars 2018, un terroriste suicide a attaqué un checkpoint de police dans la capitale, Kaboul. Au moins 10 personnes ont été tuées et plus de 20 ont été blessées. L’attaque a eu lieu près d’un rassemblement organisé à la mémoire d’Abd al-Ali al-Mazari, chef de la minorité chiite Hazara Selon la police, le terroriste a été arrêté au checkpoint puis s’est fait exploser (NPR News, 9 mars 2018).
  • La Province de Khorasan de l’Etat islamique a publié une annonce revendiquant la responsabilité de l’attaque. Selon la revendication de responsabilité, le terroriste, Uthman al-Khorasani a mené l’attaque avec un gilet explosif. L’attaque était dirigée contre un rassemblement de fidèles (chiites) près de Hussainiya d’Al Zahra, au Sud-Ouest de Kaboul. Selon l’Etat islamique, plus de 200 personnes ont été tuées et plusieurs centaines d’autres ont été blessées dans l’attaque (Akhbar al-Muslimeen, 9 mars 2018).

Attentat suicide de l’Etat islamique à Aden

  • Le 13 mars 2018, une voiture piégée a explosé dans le Nord d’Aden. L’explosion a eu lieu dans une cuisine de campagne militaire où la nourriture était préparée pour les forces de l’armée du Yémen soutenues par les Émirats arabes unis. L’attaque a tué au moins quatre personnes (Reuters, 13 mars 2018).
  • La Province d’Aden Abyan de l’Etat islamique a annoncé qu’un terroriste nommé Hamza Muhajir, âgé d’environ 16 ans, avait fait exploser une voiture piégée contre un point d’approvisionnement à Aden. Selon l’Etat islamique, plus de 30 soldats des EAU ont été tués et blessés, et plusieurs véhicules ont été incendiés (Akhbar al-Muslimeen, 13 mars 2018).
Le moment de l'explosion de la voiture piégée (Akhbar al-Muslimeen, 13 mars 2018)    Le terroriste suicide Hamza al-Muhajir, qui a fait exploser la voiture piégée à Aden.
Droite : Le terroriste suicide Hamza al-Muhajir, qui a fait exploser la voiture piégée à Aden. Gauche : Le moment de l’explosion de la voiture piégée (Akhbar al-Muslimeen, 13 mars 2018)

[1] Les citoyens de certains pays d'Asie centrale peuvent entrer en Russie sans visa.
[2] Selon la chaîne Al-Arabiya Al-Hadath, environ 2 000 habitants ont quitté le quartier d'Al-Qadam, y compris 600 membres armés (Al-Arabiya Al-Hadath, 13 mars 2018).

[3] Le 8 mars 2018, le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi aurait publié une directive réglementant le statut officiel de la Mobilisation populaire en l'intégrant aux services de sécurité du pays. La directive rend leurs droits et devoirs égaux à ceux du reste des forces de sécurité, permet de leur payer un salaire égal et leur donne le droit de participer à des formations militaires. D'un autre côté, les lois s'appliquant au personnel militaire s'appliqueront également à eux.

[4] Le compte Twitter @Egy_military spécule sur la façon dont les missiles Ahram de l'armée égyptienne (la version égyptienne du missile russe Sagger) ont trouvé leur chemin vers un dépôt souterrain dans la péninsule du Sinaï. Une possibilité est qu'ils ont été transférés en contrebande de la Libye (l'Egypte a fourni ce type de missile au régime de Kadhafi) au Sinaï après la révolution. Une autre possibilité est qu'ils ont été transférés en contrebande la bande de Gaza (12 mars 2018).