Pleins feux sur le jihad mondial (9–15 novembre 2017)

Rencontre Trump-Poutine en marge de la conférence de l'APEC (Site Internet du Kremlin, 10 novembre 2017)

Rencontre Trump-Poutine en marge de la conférence de l'APEC (Site Internet du Kremlin, 10 novembre 2017)

Valery Gerasimov s'adresse au personnel du ministère russe de la Défense (Site Internet du ministère russe de la Défense, 7 novembre 2017)

Valery Gerasimov s'adresse au personnel du ministère russe de la Défense (Site Internet du ministère russe de la Défense, 7 novembre 2017)

Le chef d'état-major syrien annonce la libération d'Abu Kamal. Les membres de l'Etat islamique ont repris la ville après l'annonce (Télévision syrienne, 9 novembre 2017)

Le chef d'état-major syrien annonce la libération d'Abu Kamal. Les membres de l'Etat islamique ont repris la ville après l'annonce (Télévision syrienne, 9 novembre 2017)

Drapeaux du mouvement Al-Nujaba, du Hezbollah et de la Syrie, arborés sur une photo de groupe à l'endroit où ils se sont unis avant d'encercler Abu Kamal (Compte Twitter du porte-parole militaire du Hezbollah, 8 novembre 2017)

Drapeaux du mouvement Al-Nujaba, du Hezbollah et de la Syrie, arborés sur une photo de groupe à l'endroit où ils se sont unis avant d'encercler Abu Kamal (Compte Twitter du porte-parole militaire du Hezbollah, 8 novembre 2017)

Le terroriste suicide Abu Hajer al-Adani (14 novembre 2017)

Le terroriste suicide Abu Hajer al-Adani (14 novembre 2017)

Principaux événements de la semaine
  • Dans la ville d’Abu-Kamal, une violente bataille a été menée dans le dernier bastion de l’État islamique en Syrie. Les forces syriennes ont repris la ville (et n’ont pas tardé à annoncer l’achèvement de la libération) mais ont été forcées de la quitter en raison d’une contre-attaque des membres de l’Etat islamique cachés dans des tunnels qu’ils avaient creusés dans le centre-ville. Les forces syriennes et les milices chiites qui les soutiennent se préparent en vue d’une autre attaque sur Abu-Kamal.
  • L’armée irakienne, qui a libéré la ville d’Al-Qaim et les villages environnants, fait désormais route vers l’Est et s’apprête à reprendre la ville de Rawa, le dernier bastion de l’État islamique en Irak. L’armée irakienne a annoncé que dans quelques jours, elle devrait déclarer une victoire totale sur le terrorisme en Irak.
  • La Russie, les États-Unis et la Jordanie ont signé un protocole de principes (8 novembre 2017). Le mémorandum précise notamment que pour renforcer le cessez-le-feu dans le Sud-Ouest de la Syrie (une région qui comprend aussi la région de Quneitra), les forces étrangères doivent être réduites et finalement éliminées de la région. La référence au sujet de l’élimination des forces étrangères est vague. Le mémorandum ne précise pas l’identité des forces étrangères, s’abstient de faire état d’un calendrier pour leur retrait et n’indique pas les endroits où elles seront transférées.
  • De plus, le mémorandum de principes porte sur le Sud-Ouest de la Syrie et ne mentionne pas le retrait des forces étrangères de la Syrie. Dans ce contexte, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a indiqué clairement que, de l’avis des Russes, la présence des forces iraniennes en Syrie est légitime, puisqu’elles ont été invitées par un gouvernement légitime, et la question n’a pas été soulevée pendant les pourparlers à Amman.
La Russie et les pays de la coalition
Mémorandum de principes entre la Russie, les Etats-Unis et la Jordanie au sujet du cessez-le-feu au Sud de la Syrie
  • Le 8 novembre 2017, un protocole de principes a été signé à Amman entre les États-Unis, la Russie, et la Jordanie. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov, le mémorandum de principes établit un mécanisme pour la désescalade de la zone du Sud-Ouest de la Syrie (Agence de presse TASS, 14 novembre 2017). [1]Le mémorandum précise ce qui suit : “Le présent mémorandum renforce le succès de l’initiative de cessez-le-feu, prévoit la réduction et l’élimination définitive des forces étrangères et des combattants étrangers de la région pour assurer une paix durable” (Déclaration du porte-parole du Département d’État américain, 11 novembre 2017, Site Internet du Département d’Etat. La même phrase est apparue sur le site du Kremlin le 11 novembre 2017). La référence, dans le mémorandum de principes, à l’élimination des forces étrangères est vague. Le mémorandum ne précise pas l’identité des forces étrangères, s’abstient d’élaborer un calendrier pour leur retrait du Sud-Ouest de la Syrie et n’indique pas les endroits où elles seront transférées.
  • Dans ce contexte, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a déclaré que la présence des Russes et des Iraniens en Syrie est légitime, puisqu’ils ont été invités par un gouvernement légitime. Selon lui, la question du retrait de l’Iran ou des “forces pro-iraniennes” de la Syrie n’a pas été abordée dans les entretiens menés par la Russie à Amman avec les Etats-Unis. Il a été convenu que les unités non-syriennes se retireraient des lignes d’engagement dans cette région difficile de la Syrie (Agence de presse TASS, 14 novembre 2017).
  • Israël s’est abstenu d’émettre un commentaire officiel sur le mémorandum de principes, même s’il a une incidence directe sur les hauteurs du Golan et les intérêts d’Israël en matière de sécurité.[2] Officieusement, les médias israéliens ont rapporté que les forces de défense israéliennes s’inquiètent de la possibilité que le texte (et les interprétations qui ont pu être conclues entre les parties) ne garantisse la suppression de la présence des Iraniens et de leurs milices subordonnées seulement à une distance relativement courte de la frontière avec Israël sur le plateau du Golan En outre, Israël est préoccupé par l’absence de volonté de la part des superpuissances de prendre des mesures réelles qui conduiraient au retrait des Iraniens de la Syrie en général, et du Sud en particulier (Article d’Amos Harel dans le quotidien israélien Haaretz, 13 novembre 2017).
  • Dans une déclaration commune après une réunion entre le Président Donald Trump et le Président russe Vladimir Poutine en marge de la conférence de l’APEC au Vietnam, les deux dirigeants ont exprimé leur satisfaction face à la coordination entre les Etats-Unis et la Russie qui a contribué à la défaite de l’Etat islamique. Les Présidents ont convenu de maintenir ouvertes les voies de communication militaire pour garantir la sécurité des forces américaines et russes qui sont engagées dans la lutte contre l’Etat islamique. Ils ont confirmé que ces efforts se poursuivront jusqu’à la défaite finale de l’Etat islamique.
  • En outre, les Présidents ont souligné qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit en Syrie. Ils ont appelé toutes les parties concernées à prendre part à un processus politique basé sur la Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies et sur le processus de Genève. Le Président Trump et le Président Poutine ont exprimé leur engagement à maintenir la désescalade dans les différentes zones de Syrie et à confirmer le mémorandum de principes de désescalade dans le Sud de la Syrie signé à Amman, le 8 novembre 2017, entre la Jordanie, la Russie et les États-Unis (Site Internet du Département d’Etat américain et site Internet du Kremlin, 11 novembre 2017).
Résumé des combats en Syrie par le chef d’état-major russe
  • Dans un discours au personnel du ministère russe de la Défense, le chef d’état-major russe Valery Gerasimov a résumé la campagne en Syrie. Ci-après les principaux points de son allocution (Site Internet du ministère russe de la Défense, 7 novembre 2017) :
    • L’armée russe a combattu en Syrie contre des réseaux terroristes bien armés, y compris 1 500 chars et véhicules blindés et plus de 1 200 canons et mortiers. La plupart des armes ont été saisies par les forces syriennes et irakiennes. Ces réseaux possédaient également de grandes quantités de munitions et de fournitures, qui ont été reconstituées tout au long des combats.
    • Le niveau de cohésion et de formation des organisations terroristes était comparable à celui de l’armée syrienne. D’un point de vue stratégique, les réseaux terroristes ont agi de façon intelligente et non conventionnelle, surtout dans les zones urbaines. Chaque zone peuplée où ces réseaux se sont battus incluait des zones fortifiées avec un système de tir aménagé, des constructions en béton, un système sophistiqué d’obstacles et de communications souterraines.
    • Au début de la participation russe en Syrie, les organisations terroristes contrôlaient 70 % du territoire du pays. Au cours de l’intervention russe, qui a duré deux ans, les forces russes ont réussi non seulement à détourner les combats au profit des forces syriennes, mais aussi à éliminer de grandes forces d’organisations terroristes et à libérer des villes clés. Au total, plus de 1 000 villes et villages ont été libérés et 54 000 membres des organisations terroristes ont été éliminés (dont plus de 2 800 d’origine russe et 1400 de CEI).
Principaux développements en Syrie
La zone de Deir ez-Zor
  • Après la libération de la ville de Deir Ez-Zor et le nettoyage de ses environs, le régime syrien a commencé à œuvrer en vue du retour à la normale aussi rapidement que possible. Le gouverneur de la province de Deir ez-Zor, Mohammad Ibrahim Sammara, a affirmé que les ministères ont été appelés à intensifier la restauration des services de base ainsi que des produits agricoles et de fabrication industrielle. L’armée syrienne a transféré au régime syrien des milliers de tonnes de farine volés par l’Etat islamique ainsi que trois moulins à farine (SANA, 11 novembre 2017). En même temps, l’organisation continue de mener des attaques terroristes dans des zones qui auraient été libérées par les forces syriennes, démontrant qu’elle possède encore d’importantes capacités opérationnelles.
  • Dans la zone située entre Deir Ez Zor et Abu Kamal, les membres de l’Etat islamique continuent à mener des actes de guérilla contre les troupes syriennes. Cette semaine, des membres de l’organisation ont tiré des roquettes sur des positions de l’armée syrienne au Sud d’Al-Mayadeen (9 novembre 2017). De plus, ils ont effectué une attaque suicide complexe à l’aérodrome militaire de Deir Ez-Zor (13 novembre 2017).
  • Le 13 novembre 2017, un terroriste suicide tchétchène de l’Etat islamique a fait exploser une voiture piégée à l’aérodrome militaire de Deir Ez Zor. Cinq terroristes tchétchènes de l’organisation portant des treillis de l’armée russe ont ensuite pénétré dans l’aérodrome avec des véhicules. Ils sont sortis des véhicules et ont ouvert le feu dans toutes les directions. Ils ont été tués dans l’échange de coups de feu, mais l’un d’entre eux a réussi à faire exploser sa ceinture piégée. Au moins 13 militaires russes auraient été tués dans l’attaque (Khotwa, 13 novembre 2017 ; Observatoire syrien des droits de l’homme, 14 novembre 2017).
La bataille d’Abu Kamal
  • Une féroce bataille est menée dans la ville d’Abu Kamal, le dernier bastion de l’État islamique en Syrie. L’armée syrienne et les milices chiites ont repris la ville, mais ont été forcées de se retirer après une contre-attaque de membres de l’Etat islamique, qui se cachaient dans les tunnels qu’ils avaient creusée dans le centre-ville. Les forces syriennes et les milices chiites se préparent maintenant pour une nouvelle attaque sur la ville.
  • Dans la ville d’Abu Kamal, le dernier bastion de l’Etat islamique en Syrie, de violents combats ont lieu entre l’armée syrienne et les milices chiites iraniennes d’une part, et l’Etat islamique de l’autre. Selon nous, dans cette bataille, un rôle important est joué par le Hezbollah et les milices chiites, notamment les membres de la Brigade Fatemiyoun (la milice afghane), de la Brigade Zeynabiyoun (la milice pakistanaise) et des milices irakiennes.
  • À ce stade (exact au matin du 15 novembre 2017), la ville d’Abu Kamal est toujours contrôlée par l’Etat islamique. La situation actuelle est la suivante :
  • Le 9 novembre 2017, les forces syriennes, appuyées par les milices chiites, ont repris Abu Kamal (Télévision syrienne, 9 novembre 2017). Le chef d’état-major syrien et le commandant des troupes russes en Syrie Sergey Surovikin ont annoncé la libération de la ville (Télévision syrienne, 9 novembre, 2017 ; site Internet du ministère russe de la Défense, 10 novembre 2017).
    • Le 11 novembre 2017, les membres de l’Etat islamique ont repris Abu Kamal. Ils ont lancé une contre-attaque en utilisant les tunnels qu’ils avaient creusés dans le centre de la ville, où ils s’étaient cachés avant l’attaque. Les deux côtés ont subi de lourdes pertes. Les milices soutenant l’armée syrienne se sont retirées au Sud et à l’Est de la ville, où elles se préparent maintenant pour une nouvelle attaque. L’armée syrienne et les milices ont tiré des tirs d’l’artillerie lourde sur Abu Kamal et des avions de combat (russes ?) ont attaqué des cibles dans la ville (Observatoire syrien des droits de l’homme, 12 novembre 2017 ; Al-Jazeera, 13 novembre 2017).
Les troupes syriennes rejoignent les milices chiites à la frontière syro-irakienne
  • Dans une vidéo du bureau du porte-parole militaire du Hezbollah, des membres de l’organisation sont montrés rejoignant les milices de la Mobilisation populaire (organisation de milices chiites en Irak) à la frontière entre la Syrie et l’Irak. Selon la légende de la vidéo, il s’agit “d’une réunion des forces syriennes et des forces irakiennes.” Elles se sont unies avant d’encercler la ville d’Abu Kamal. La vidéo montre les drapeaux de la milice chiite irakienne Al-Nujaba, [3]du Hezbollah et de la Syrie, agités par les combattants (Compte Twitter du porte-parole militaire du Hezbollah, 8 novembre 2017).
Drapeau du mouvement Al-Nujaba de la Mobilisation populaire au moment de l'union avec le Hezbollah (Compte Twitter du porte-parole militaire du Hezbollah, 8 novembre 2017)    Combattants du Hezbollah et de la Mobilisation populaire irakienne joignant leurs forces avant l'encerclement d'Abu Kamal.
Droite : Combattants du Hezbollah et de la Mobilisation populaire irakienne joignant leurs forces avant l’encerclement d’Abu Kamal. Gauche : Drapeau du mouvement Al-Nujaba de la Mobilisation populaire au moment de l’union avec le Hezbollah (Compte Twitter du porte-parole militaire du Hezbollah, 8 novembre 2017)
Al-Raqqah
  • Selon la BBC, un accord secret permettant à des centaines de combattants de l’Etat islamique et à leurs familles de fuir d’Al-Raqqah après sa reprise par les forces des FDS aurait été signé. L’accord aurait été conclu sous la supervision de la coalition internationale et des forces kurdes qui occupaient la ville. En conséquence directe de l’accord, un convoi de membres de l’Etat islamique, y compris des officiers, a fui la ville. En outre, les combattants étrangers ont fui vers divers endroits de la Syrie et certains d’entre eux ont même atteint la Turquie. Dix camions ont été secrètement pris en photo, montrant des membres portant des armes et des munitions. Après l’enquête de la BBC, les forces de la coalition ont admis qu’elles avaient été impliquées dans la transaction et que près de 250 combattants de l’Etat islamique et leurs familles ont quitté la ville (BBC, 14 novembre 2017).
Alep
  • Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme et des médias syriens et arabes, environ 90 civils ont été tués et des dizaines ont été blessés dans trois attaques aériennes menées par l’aviation russe au cœur d’un marché ouvert dans la ville d’Atarib (Ouest d’Alep). La zone visée avait été déclarée zone de désescalade et était contrôlée par des organisations rebelles, y compris le Siège de Libération d’Al-Sham (ABC News, 13 novembre 2017). La base russe de Hmeymim a nié les informations selon lesquelles des avions russes ont attaqué des civils dans la région d’Atarib (Page Facebook de la base de Hmeymim, 13 novembre 2017).
Principaux développements en Irak
Préparatifs en vue de la reprise de Rawa, le dernier bastion de l’Etat islamique en Irak
  • Après la reprise de la ville d’Al-Qaim, l’armée irakienne a annoncé avoir libéré la ville de Rummaneh, au Nord d’Al-Qaim, et des dizaines de villages dans la région. A présent, l’armée irakienne s’apprête à reprendre la région de Rawa, à environ 70 km à l’Est d’Al-Qaim, le dernier bastion de l’État islamique en Irak. L’armée irakienne a annoncé que dans quelques jours, elle devrait déclarer une victoire totale sur le terrorisme en Irak (Compte Twitter de l’armée irakienne, 11 novembre 2017).

L'armée irakienne annonce la reprise de la ville de Rummaneh et des dizaines de villages dans la partie occidentale de la province d'Al-Anbar (Compte Twitter de l'armée irakienne, 11 novembre 2017)
L’armée irakienne annonce la reprise de la ville de Rummaneh et des dizaines de villages dans la partie occidentale de la province d’Al-Anbar (Compte Twitter de l’armée irakienne, 11 novembre 2017)

Forces irakiennes dans le secteur de Rummaneh (Al-Sumaria News, 12 novembre 2017)    Forces irakiennes dans le secteur de Rummaneh (Al-Sumaria News, 12 novembre 2017)
Forces irakiennes dans le secteur de Rummaneh (Al-Sumaria News, 12 novembre 2017)
Mesures prises par les forces de sécurité irakiennes contre les réseaux de l’Etat islamique en Irak
  • En dépit de la défaite de l’Etat islamique en Irak, il reste encore des réseaux locaux de l’organisation dans diverses parties du pays. Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a mis en garde contre l’Etat islamique dans les provinces de Kirkouk et de Salah al-Din. Il a exigé que les forces de sécurité irakiennes se lancent à la recherche de réseaux de l’Etat islamique en dormance dans ces secteurs (Al-Arabiya, 11 novembre 2017).
  • Ci-après les principales mesures prises par les forces de sécurité irakiennes contre l’Etat islamique :
    • Les forces de sécurité irakiennes ont tué 13 terroristes suicide qui s’étaient barricadés dans un tunnel à l’Ouest de Tikrit, à 158 km au Nord de Bagdad. Se basant sur des renseignements reçus par des sources de sécurité irakiennes, une force de police irakienne est arrivée sur les lieux, appuyée par l’armée de l’air irakienne, et a tué les terroristes (Al-Sumaria, 11 novembre 2017).
    • L’armée irakienne a attaqué un rassemblement de membres de l’Etat islamique dans trois villages dans la région de Tuzkhurmatu, dans la province de Saladin, tuant et blessant plusieurs terroristes. D’autres ont fui vers le désert (Al-Arabiya, 11 novembre 2017).
    • Le général irakien Muzher al-Azawi a annoncé le début d’une vaste opération militaire destinée à démanteler des cellules de l’Etat islamique dans neuf régions au Sud de Ba’qubah, à environ 55 km au Nord de Bagdad. L’opération est réalisée avec la participation de l’armée irakienne, la police irakienne et la Mobilisation populaire (forces affiliées aux milices chiites iraniennes), appuyées par l’armée de l’air irakienne (Al-Sumaria News, 12 novembre 2017).
Instructions sur la préparation de charges explosives
  • La Province de Diyala de l’Etat islamique a publié des explications détaillées avec des photos montrant comment préparer de petites mais puissantes charges explosives (Haqq, 13 novembre 2017). Selon nous, cela peut indiquer le début du passage de l’organisation à un modus operandi de guérilla et de terrorisme, à la suite de l’effondrement de l’État islamique.
 Préparation d'une charge explosive - Étape 5 (Haqq, 13 novembre 2017)   Préparation d'une charge explosive - Étape 1.
Droite : Préparation d’une charge explosive – Étape 1. Gauche : Préparation d’une charge explosive – Étape 5 (Haqq, 13 novembre 2017)
 Découverte de charniers de personnes exécutées par l’Etat islamique ans la province de Kirkouk
  • De nombreux charniers avec au moins 400 corps ont été trouvés près de Hawija, à environ 58 km à l’Ouest de Kirkouk. Selon le gouverneur par intérim de la province de Kirkouk Rakan Sa’id, les corps ont été trouvés dans la zone de la base d’Al-Bakarah, qui servait de siège de l’armée américaine en Irak. Selon lui, ces personnes ont été exécutées par l’Etat islamique. Les corps ont été trouvés en civil ou en combinaisons orange, utilisées par l’organisation pour les victimes des exécutions (Sawt Al-Iraq, 13 novembre 2017).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Attaques des forces de sécurité égyptiennes par des membres de l’Etat islamique
  • Le 10 novembre 2017, neuf chauffeurs de camion ont été abattus par des membres de l’Etat islamique sur la route d’Al-Sukhnah dans le Centre de Sinaï. Les chauffeurs ont été sortis de leur voiture, abattus, et les camions ont été incendiés. Les camions transportaient des produits pétroliers utilisés pour faire fonctionner l’usine de ciment d’Al-Arish. Les membres de l’Etat islamique qui avaient mis en place un point de contrôle sur la route d’Al-Sukhnah ont également tué un lieutenant-colonel de l’armée égyptienne et un soldat de l’armée égyptienne, qui se trouvaient dans la voiture d’escorte des camions (Al-Fajr, 10 novembre 2017 ; Haqq, 11 novembre 2017 ; Al-Masry Al-Youm, 10 novembre 2017).
  • L’Etat islamique a publié une déclaration indiquant qu’un terroriste appelé Amar al-Ansari a attaqué un rassemblement de l’armée égyptienne où des soldats égyptiens se préparaient à attaquer des membres de l’organisation au Sud d’Al-Sheikh Zuweid. Selon l’annonce, le terroriste a pénétré dans la zone où les soldats se trouvaient et a échangé des coups de feu avec eux jusqu’à ce qu’il soit tué. Dans ces affrontements, plusieurs soldats égyptiens ont été tués et blessés, dont le commandant du 228ème Bataillon de l’armée égyptienne (Haqq, 11 novembre 2017).
La frontière égypto-libyenne
  • L’armée égyptienne a annoncé que ses forces, en coopération avec les forces de police et les services de renseignements militaires, ont détruit un convoi de véhicules transportant des armes et des munitions, qui a été d’essayer d’entrer en territoire égyptien à partir de la Libye. Une vidéo diffusée par l’armée égyptienne a montré le convoi attaqué par des missiles d’un avion égyptien (Page Facebook officielle du porte-parole de l’armée égyptienne ; Al-Masry Al-Youm, 11 novembre 2017). La destination des armes demeure incerntaine.
Activités de l’Etat islamique dans d’autres pays
Nouvel attentat suicide de l’Etat islamique au Yémen
  • Le 14 novembre 2017, la Province d’Aden Abyan de l’Etat islamique a annoncé qu’un terroriste suicide de l’Etat islamique appelé Abu Hajer al-Adani avait fait exploser une voiture piégée au siège des Emirats Arabes Unis dans le Centre d’Aden. Le siège a été complètement détruit. Neuf soldats ont été tués et plusieurs autres soldats et civils ont été blessés (Haqq, 14 novembre 2017 ; Akhbar Al-Yaman, 14 novembre 2017).
  • Cette attaque a été précédée par une attaque combinée de l’Etat islamique contre un bâtiment du ministère de l’Intérieur du Yémen, qui comprenait l’explosion d’une voiture piégée par un terroriste suicide (5 novembre 2017). L’exécution de ces deux attentats presque simultanément est, selon nous, un “message” indiquant l’intention des provinces de l’organisation au Yémen de continuer à fonctionner, et même d’augmenter leur activité, malgré l’effondrement de l’État islamique en Syrie et en Irak.
La guerre de propagande
Affiche encourageant les attentats en France
  • Une affiche intitulée “Conseils pour les combattants du jihad dans les lieux de l’ennemi” a été publiée en page 12 du n°105 de l’hebdomadaire de l’Etat islamique Al-Nabā’. Une partie de la Tour Eiffel et ses environs apparaissent dans le fond de l’affiche. L’affiche décrit les étapes qu’un terroriste doit adopter au cours des diverses étapes de l’attaque (Haqq ; site Internet de partage de fichiers, 10 novembre 2017) :
  • Avant de préparer l’attaque – La pureté de la religion doit être préservée. L’attaque doit être effectuée pour Allah et non pour la renommée.
  • Au moment de la planification de l’attaqueChoisir avec soin l’objectif, le calendrier et la méthode d’exploitation. Choisir une cible qui va provoquer à l’ennemi le plus de dégâts au coût le plus bas et avec les moyens les plus simples ; préparer un plan de rechange au cas où le plan d’origine tourne mal et chercher des voies d’évacuation s’il est impossible d’effectuer l’attaque prévue.
  • Pendant l’exécution de l’attaque – Il faut quitter les lieux de l’attaque sans risque et, si cela est impossible, il faut lutter jusqu’à la mort. Utiliser la violence et s’assurer que l’ennemi subit le plus de pertes possible.

Affiche de l'Etat islamique intitulée "Conseils pour les combattants du jihad dans les lieux de l'ennemi." Une partie de la Tour Eiffel et ses environs sont vues en haut de l'affiche (Haqq ; site Internet de partage de fichiers, 10 novembre 2017)
Affiche de l’Etat islamique intitulée “Conseils pour les combattants du jihad dans les lieux de l’ennemi.” Une partie de la Tour Eiffel et ses environs sont vues en haut de l’affiche (Haqq ; site Internet de partage de fichiers, 10 novembre 2017)

[1] Ceci fait référence à l'accord de désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie, conclu entre les Etats-Unis et la Russie le 9 juillet 2017. La Jordanie est également concernée par l'accord. L'accord comprend la cessation des hostilités entre les forces du régime syrien et les groupes rebelles dans les secteurs de Deraa, As-Suwayda et de Quneitra.
[2] À la suite de l'accord de désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie (7 juillet 2017), le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié une déclaration officielle disant qu'Israël salue un véritable cessez-le-feu en Syrie. Il a noté, toutefois, qu'un tel cessez-le-feu ne doit pas permettre la consolidation de l'Iran et de ses acolytes en Syrie en général, et dans le Sud de la Syrie en particulier. Il a précisé qu'il avait discuté de la question avec le secrétaire d'Etat américain et avec le Président Poutine, et qu'ils comprenaient les positions d'Israël. Israël continuera de surveiller l'évolution de l'ensemble de ses frontières et oeuvrera à éviter que les forces du Hezbollah et les forces iraniennes établissent une présence près de sa frontière (Site Internet du cabinet du Premier ministre, 9 juillet 2017).
[3] Le mouvement Al-Nujaba (mouvement des Nobles) est une milice chiite irakienne principalement active dans la région de Bagdad. Une partie a été envoyée en Syrie pour combattre aux côtés de l'armée syrienne contre les organisations rebelles.