Tag Archives: Iran

Pleins feux sur le jihad mondial (8 – 14 juin 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

 Combattant des FDS dans un atelier de fabrication de voitures piégées de l'Etat islamique, découvert durant des fouilles dans le quartier d'Al-Mashlab (Youtube, 13 juin 2017)

Combattant des FDS dans un atelier de fabrication de voitures piégées de l'Etat islamique, découvert durant des fouilles dans le quartier d'Al-Mashlab (Youtube, 13 juin 2017)

Explosion d'un véhicule piégé dans le quartier d'Al-Mashlab (Haqq, 8 juin 2017).

Explosion d'un véhicule piégé dans le quartier d'Al-Mashlab (Haqq, 8 juin 2017).

Sermon de Turki al-Binali à Syrte (Haqq, le 9 juin 2017)

Sermon de Turki al-Binali à Syrte (Haqq, le 9 juin 2017)

Un commandant de l'armée syrienne fait état des réalisations de l'armée syrienne à la frontière syro-irakienne

Un commandant de l'armée syrienne fait état des réalisations de l'armée syrienne à la frontière syro-irakienne

Forces de police irakienne dans le quartier de Zanjili repris des mains de l'Etat islamique (Al-Sumaria, 10 juin 2017)

Forces de police irakienne dans le quartier de Zanjili repris des mains de l'Etat islamique (Al-Sumaria, 10 juin 2017)

Les lieux de l'attaque dans la ville de Musayyib (Sawt Al-Iraq, 10 juin 2017)

Les lieux de l'attaque dans la ville de Musayyib (Sawt Al-Iraq, 10 juin 2017)

Les lieux de l'attaque sur la route Kirkuk-Baghdad (Al-Sumaria, 10 juin 2017)

Les lieux de l'attaque sur la route Kirkuk-Baghdad (Al-Sumaria, 10 juin 2017)

Les cinq membres de la cellule de l'Etat islamique auteurs de l'attaque combinée dans le bâtiment du Majles et au mausolée de Khomeiny (Haqq, 9 juin 2017)

Les cinq membres de la cellule de l'Etat islamique auteurs de l'attaque combinée dans le bâtiment du Majles et au mausolée de Khomeiny (Haqq, 9 juin 2017)

Armes, explosifs et drapeau de l'Etat islamique trouvés en la possession de quatre membres de l'organisation dans la Province de Hormozgan (Tasnim, 12 juin 2017)

Armes, explosifs et drapeau de l'Etat islamique trouvés en la possession de quatre membres de l'organisation dans la Province de Hormozgan (Tasnim, 12 juin 2017)


Principaux évènements de la semaine

  • La semaine a été marquée par une attaque menée par l'Etat islamique à Téhéran contre le Majles (Parlement iranien) et le mausolée de Khomeiny. Dix-sept personnes ont été tuées et 52 ont été blessées dans l'attaque, la plupart apparemment dans l'édifice du Parlement. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque, et ses médias ont menacé de mener d'autres attaques contre l'Iran et les chiites.
  • L'attaque de Téhéran est la première du genre et pourrait indiquer que l'Etat islamique a développé des capacités opérationnelles lui permettant d'opérer dans le cœur de l'Iran contre des cibles symboliques du régime iranien. L'attaque de Téhéran est un coup dur pour le prestige du régime iranien qui, pour la première fois, a également été exposé à des attaques de masse de l'Etat islamique. Les médias de l'organisation menacent de poursuivre les attaques contre l'Iran et les chiites. D'autre part, les forces de sécurité iraniennes devraient intensifier leurs activités préventives (qui ont déjà commencé) pour démanteler des réseaux de l'Etat islamique opérant en Iran.
  • L'Etat islamique est soumis à une forte pression sur le terrain. AAl-Raqqah, les forces des FDSprogressentdans plusieursquartiers de l'Ouest, de l'Est et du Nord de la ville. Selon des rapports, elles auraientatteint l'enceinte de lavieille ville (lesFDSont laissé une échappatoire pour les membres de l'Etat islamiquedans le Sud de la ville). À Mossoul, les forces irakiennes ontreprisun autre quartier, et l'Etat islamiquedétient toujours deux quartiers de la vieille ville,où la "dernière bataille" pour la reprise de Mossoul est prévue.
  • Le long de la frontière syro-irakienne, la compétition pour le contrôle augmente entre les Etats-Unis et les organisations rebelles qu'ils soutiennent d'une part, et le régime syrien et ses alliés de l'autre.Le9 juin 2017, il a été signalé que les forces syriennes avaient atteint la frontière syroirakienneà 20 kmau Nord du barrage d'Al-Tanfet mis en place un terminal improvisé.Selon la télévision syrienne, leterminal a déjà commencé à fonctionner. D'autre part, les Américains ont transféré unsystème de missiles portatifs (HIMARS) à partir de la Jordanie à Al-Tanf, compte tenu de la menace croissante des forces syriennes.

 

L'implication de la Russie en Syrie

La Russie
  • Sergueï Rudskoy, officier supérieur de l'état-major russe, et Sergueï Surovikin, commandant des forces russes en Syrie, ont organisé une conférence de presse sur lasituation en Syrie. Le commandant des forces russes en Syrie a signalé qu'au cours du mois passé, l'aviation russe avait effectué 1 268 sorties en Syrie, détruit 3 200installations terroristes et nettoyer une zone d'environ 3 922 kilomètres carrés de laprésence de terroristes. Selon lui, les cibles terroristes qui ont été détruitesincluent : un siège de l'Etat islamique, des dépôts d'armes, des camps d'entraînement et une base de transit.Au cours de la conférence de presse, les deux officiers ont critiqué l'activité de lacoalition internationale dans la zone d'Al-Tanf (le secteur de la frontière entre la Syrie, la Jordanie et l'Irak).Ils ont noté que la crainte des États-Unis que les forces syriennes atteignent la frontière n'estpas justifiée, parce que la Russie soutient l'avancée des forces du régimele long de la frontière syro-irakienne, ainsi qu'entre la Syrie et la Jordanie. Ils ont également déclaré que lespays de la coalition ont permis à l'Etat islamique de se rendre d'Al-Raqqah à Palmyre et Deir ez-Zor(Agence de presse TASS, 9 juin 2017).
  • Dans un discours prononcé lors d'une conférence de l'Organisation de coopération de Shanghai,[1] le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie possède des informations selon lesquelles l'Etat islamique cherche à déstabiliser le Sud de la Russie et l'Asie centrale. Il a appelé les paysparticipant à la conférence à accroître leur coopération en matière de renseignement (Agence de presse TASS, 9 juin 2017). Le ministre russe de la Défense Sergueï Shoygu a déclaré à laconférence que les combats de la Russie en Syrie contre les groupes islamiques avaient interrompu leur propagationvers les États membres de l'organisation (Russie, Asie centrale et Chine). Il a égalementsouligné sa préoccupation au sujet de l'expansion de l'activité de l'organisation en Afghanistan. Il a appeléles membres de l'organisme à mettre en place des outils efficaces de coopération contrele terrorisme islamique (Spoutnik, 9 juin 2017).
  • A l'occasion d'une séance d'information du Conseil de sécurité de l'ONU sur les attaques terroristes, Evgeniy Zagaynov, vice-représentant de la Russie à l'ONU, a déclaré que depuis2015, les revenus du commerce du pétrole de l'Etat islamique ont chuté considérablement, en raison del'implication de l'armée de l'air russe en Syrie. Selon lui,les revenus pétroliers de l'organisation ont chuté de 25 millions de dollars par mois à 12 millions de dollars. SelonZagaynov, depuis que la Russie a commencé à opérer contre l'Etat islamique en Syrie, environ 4 000  transporteurs de gaz, 176 raffineries de pétrole, 112 stations de pompage et 206 installations de production de gaz et de pétroleont été détruits (Agence de presse TASS, 9 juin 2017).

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Al-Raqqah
  • Les combats débutés le 6 juin 2017 àl'intérieur de la ville d'Al-Raqqahse poursuivent.Les FDS, avec le soutien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, s'en prennent à la ville simultanément depuis plusieurs directions. Plusieurs quartiers de l'Ouest, du Nord et de l'Est d'Al-Raqqah ont été repris par les FDS, qui continuent leur avancéevers le centre-ville. Dans la région du Sud d'Al-Raqqah, les membres de l'Etat islamique ont toujours lapossibilité de fuir la ville. Selon le porte-parole des FDS Talal Selo, après que les forcesauront évincé l'Etat islamique d'Al-Raqqah, elles devraient remettre la ville à la gestion d'untribunal civil et militaire, qui sera composé de résidents locaux (Liban 24,8 juin 2017).
  • Au cours de la semaine, les FDS ont réalisé d'autres accomplissements :
  • A l'Est d'Al-Raqqah, les forces ont repris le quartier d'Al-Mashlab etplusieurs sites du quartier d'Al-Jazra (Réseau Al-cham, 8 juin 2017).Les forces continuent leur avancée vers le quartier d'Al-Sina'ah (Qasiyoun, 9-10 juin 2017) etvers le centre et auraient atteint l'enceinte de la vieille ville, à l'Ouest du quartier d'Al-Sina'ah (Observatoire syrien des droits de l'homme ;Reuters, 12 juin 2017). Après avoir repris le quartier d'Al-Jazra,les FDS ont découvert un réseau de tunnels utilisés par l'Etat islamique pour échapper auxfrappes aériennes de la coalition et transférer des armes et des munitions dans les quartiers de la ville(EnabBaladi, 12 juin 2017). Dans le quartier d'Al-Mashlab,les combattants des FDS ont découvert un atelier de fabrication de voitures piégées.
  • Au Nord-Ouest d'Al-Raqqah, le quartier d'Al-Sha'Abiyya a été repris. Le11 juin 2017, il a été signalé qu'après deux jours de combats, les forces des FDS ont reprisle quartier d'Al-Roumaniyya (Réseau Al-cham, 11 juin 2017). Àla périphérie du quartier de Hittin, à l'Ouest de la ville, des affrontements ont eu lieuentre les parties (Observatoire syrien des droits de l'homme, 14 juin 2017).
  • Au Nord d'Al-Raqqah, le 12 juin 2017, les FDS ont repris des parties del'ancienne base de la division 17 de l'armée syrienne et l'enceinte de l'usine de sucre(Observatoire syrien des droits de l'homme ; Reuters, 12 juin 2017). Selon Mus'ab al-Hussein, combattant des FDS, l'usine de sucre aune "importance stratégique" car elle permet de tirer sur les quartiers Nord d'Al-Raqqah (Youtube, 12 juin 2017).
  • Comme pour la campagne de Mossoul, l'Etat islamique recourt largement aux terroristes suicide et à l'explosion de voitures et de ceintures piégées pour tenter de freiner l'avancée des FDS vers Al-Raqqah. Selon des rapports de l'Etat islamique, le 7 juin 2017, un membre de l'organisation a fait exploser une voiture piégée près d'un bâtiment où se trouvaient des forces des FDS, dans le quartier d'Al-Mashlab. Le 11 juin 2017, des membres de l'organisation ont fait exploser une voiture piégée près d'un rassemblement des forces des FDS dans le quartier d'Al-Roumaniyya (Réseau Al-cham, 11 juin 2017).
Ouverture d'un corridor pour le retrait des membres de l'Etat islamique au Sud d'Al-Raqqah
  • Cette semaine encore, le retrait de membres de l'Etat islamique a été signalé au Sud d'Al-Raqqah. Une délégation des tribus affiliées à l'organisation négocie apparemment avec les représentants des FDS dans une tentative de parvenir à un accord sur le retrait  de la ville vers Deir ez-Zor, en contrepartie de la cession de la ville aux forces des FDS. Ibrahim al-Hassan, membre du conseil civil de la Province d'Al-Raqqah, a rejeté ces allégations (Shafaq News, 11 juin 2017).
Transfert d'armes aux FDS par les Etats-Unis
  • Selon la chaîne Al-Jazeera, après l'annonce du lancement de la campagne de reprise d'Al-Raqqah, des convois d'armes avancées américaines sont arrivés dans la région. Selon le porte-parole des FDS, Talal Selo, les convois incluent des armes légères et lourdes, ainsi que des armes anti-char et des véhicules blindés. Selon les FDS, non seulement les Etats-Unis équipent les forces armées, mais ils les forment et leur fournissent un soutien logistique. Des responsables de la Maison Blanche ont fait remarquer que l'appui aux FDS est limité à un but spécial, la reprise d'Al-Raqqah (Al-Jazeera, 10 juin 2017).
Palmyre
  • Les combats se poursuivent dans la région de Palmyre entre les forces syriennes et les membres de l'Etat islamique: Cette semaine, les combats ont été concentrés dans le secteur de Tel-Sawane et la région des silos à grains au Nord-Est de Palmyre (Réseau Al-Cham, 10 juin 2017). Selon des rapports, des combats ont également opposé l'Etat islamique aux forces syriennes dans la zone du champ de gaz d'Aarak, à environ 24 km au Nord-Est de Palmyre. Le but des forces syriennes serait de reprendre la ville d'Al-Sukhnah, sur la route menant à Deir ez-Zor (Observatoire syrien des droits de l'homme, 11 juin 2017).
Deir ez-Zor
  • Cette semaine, les combats ont continué entre l'Etat islamique et les forces syriennes dans l'aérodrome militaire et la place Panorama (environ 6 km au Sud-Est de Deir ez-Zor). Selon les médias affiliés au régime syrien, l'Etat islamique aurait subi des dizaines de morts et de blessés (Bureau du porte-parole de l'armée syrienne, 10 juin 2017).
  • L'Etat islamique a annoncé que Turki al-Binali, un de ses membres, a été tué dans un bombardement américain à Deir ez-Zor. Al-Binali figurait parmi les dirigeants de la branche de l'organisation en Libye et prononçait des sermons dans la ville de Syrte quand l'Etat islamique contrôlait la ville. Il était considéré comme une haute autorité religieuse au sein de l'organisation et vivait entre la Libye et la Syrie (Haqq, 9 juin 2017).
Frontière syro-irakienne
  • Le 9 juin 2017, le chef d'état-major syrien a annoncé que les forces de sécurité syriennes et leurs alliés avaient repris le terminal d'Al-Tanf à la frontière entre la Syrie et l'Irak et plusieurs sites d'importance stratégique au cœur du désert syrien. L'annonce a également déclaré que les forces des FDS avaient repris une superficie totale de plus de 20 000 kilomètres carrés à l'Est et au Sud de la ville de Palmyre, et tué des centaines de membres de l'Etat islamique. Le chef d'état-major a qualifié ces réalisations de "tournant dans la lutte contre le terrorisme" (Télévision syrienne ; chaîne Youtube de la télévision syrienne, SyrianTVChannels7, 10 juin 2017). Les forces rebelles et des éléments de l'opposition syrienne ont rejeté ces allégations (Al-Jazeera, 10 juin 2017 ; Réseau Al-Cham, 9 juin 2017).
  • Cependant, les 13 et 14 juin 2017, il a été signalé que le 9 juin 2017, les forces syriennes ont atteint la frontière syro-irakienne, à une distance de 20 km au Nord-Est de la frontière du terminal d'Al-Tanf (et non le terminal lui-même, comme l'a affirmé le chef d'état-major). Le régime syrien a affirmé que ses forces avaient ouvert un passage non officiel à 20 km au Nord-Est du barrage d'Al-Tanf, qui était déjà fonctionnel. La télévision syrienne a publié des images de camions transportant des marchandises de la Syrie à l'Irak et de l'Irak à la Syrie (Quotidien Al-Sharq Al-Awsat, 14 juin 2017).
  • Des responsables du Pentagone ont indiqué que l'armée américaine avait transféré un système de missiles portatifs (HIMARS) de Jordanie au barrage d'Al-Tanf. Un officier du Pentagone a déclaré que les Américains avaient renforcé leur présence à Al-Tanf contre toute menace par les forces soutenant le régime d'Assad (almasdarnews.com, 14 juin 2017).
Le Sud de la Syrie
  • Le Conseil de la Shura de l'armée de Khaled bin Al-Walid, proche de l'Etat islamique, a nommé Mohammad Rifat al-Rifai, alias Abu Hashem, au poste de nouveau commandant (Emir) de l'organisation. L'Émir Abou Mohammad al-Maqdisi a été tué le 6 juin 2017, dans un bombardement dans la ville d'Al-Shajara, dans le bassin du Yarmouk. Mohammad al-Rifai est originaire de Tell Shehab, à l'Ouest de Deraa. Il était l'émir militaire de la Brigade des martyrs d'Al-Yarmouk (EnabBaladi, 9 juin 2017 ; Twitter, 6 juin 2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de reprise de Mossoul et de ses environs
  • Au cours de la semaine, les forces irakiennes ont poursuivi leur campagne de reprise de l'enclave de l'Etat islamique à l'Ouest de Mossoul. Un haut responsable de la police irakienne a indiqué que les forces irakiennes avaient pris le contrôle total du quartier de Zanjili, l'un des derniers quartiers près de la vieille ville. Les membres de l'organisation sont désormais concentrés dans deux quartiers de la vieille ville et seraient barricadés autour de la mosquée d'Al-Nuri où le califat islamique a été déclaré (Al-Mayadeen, 11 juin 2017). Lors de la libération du quartier de Zanjili, les forces de sécurité irakiennes ont découvert une usine de fabrication de roquettes, d'obus de mortier, et de lance-roquettes (Al-Sumaria, 10 juin 2017).
  • Le commandant adjoint de la mobilisation populaire, les milices pro-iraniennes soutenant le gouvernement irakien dans la lutte contre l'Etat islamique, a annoncé que ses forces avaient terminé les missions qui  leur avaient été affectées à l'Ouest de Mossoul. Selon lui, jusqu'à présent, les forces armées ont tué environ 2 000 membres de l'Etat islamique, et attendent les instructions du commandant suprême des forces armées irakiennes (le Premier ministre irakien) pour démarrer l'opération de libération de Tal Afar (Al-Sumaria, 9 juin 2017). La province de Tal Afar est située entre Mossoul et la frontière syro-irakienne, et abrite encore une enclave de l'Etat islamique.
Activités de guérilla et de terrorisme de l'Etat islamique en Irak
  • L'Etat islamique continue de mener des actes de terrorisme et de guérilla dans tout l'Irak, principalement dans les zones à population chiite :
  • Dans la ville de Kerbala, qui est sacrée pour les Chiites,[2] un terroriste suicide s'est fait exploser avec un gilet explosif parmi une foule de Chiites. Trente personnes ont été tuées et 35 autres ont été blessées (Haqq, 9 juin 2017).
  • Dans la ville de Musayyib dans la province de Babil, à environ 50 km au Sud de Bagdad, un terroriste suicide s'est fait exploser avec un gilet d'explosifs. 37 personnes ont été tuées et quarante autres blessées (Haqq, 9 juin 2017). Selon des sources irakiennes, vingt personnes ont été tuées dans l'attaque et 21 autres ont été blessées (Al-Sumaria, 9 juin 2017).
  • A Kirkouk: Une voiture piégée conduite par un terroriste suicide a explosé à environ 20 km au Sud de Kirkouk, sur la route Kirkuk-Bagdad, près d'un point de contrôle des forces de sécurité irakiennes. Deux morts et trois blessés ont été signalés (Al-Sumaria, 10 juin 2017). Apparemment, l'Etat islamique est derrière l'attaque.

Le jihad dans d'autres pays

Attaque terroriste à Téhéran
Aperçu général
  • Le 7 juin 2017 dans la matinée, cinq terroristes de l'Etat islamique ont mené une attaque combinée à Téhéran :
  • Au Majles(Parlement iranien), une fusillade a été effectuée, apparemment par trois terroristes.
  • Dans le mausolée de l'Ayatollah Ruhollah Khomeiny, le fondateur de la révolution iranienne, qui est un site touristique, deux terroristes ont mené une fusillade. Ils étaient censés se faire exploser avec des ceintures explosives.

 

  • Le ministère iranien de l'Intérieur a annoncé que 17 personnes avaient été tuées et 52 blessées dans l'attaque terroriste à Téhéran. Apparemment, la plupart des victimes étaient dans le Parlement. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, soupçonnées d'avoir aidé à effectuer les attaques. Des forces des Gardiens de la Révolution ont été déployées autour des institutions du régime, et le ministère des Renseignements a déclaré l'alerte maximale (Tasnim, 7 juin 2017).
  • Les cinq terroristes qui ont perpétré les attaques ont été tués. Les noms des cinq, publiés dans le journal Al-Naba de l'Etat islamique, indiquent qu'ils étaient d'origine iranienne (Al-Naba, 8 juin 2017). Selon plusieurs rapports, les attaques ont été menées par des Iraniens d'origine kurde (Al-Hayat, 12 juin 2017). L'agence de presse de l'Etat islamique a publié une vidéo où les cinq terroristes sont vus avant de partir pour l'attaque. Selon le ministre du Renseignement iranien, l'endroit où la vidéo a été filmée a été identifié (Far, 9 juin 2017).
  • Selon le ministère du Renseignement iranien, l'enquête de l'attaque a révélé que les auteurs des attentats avaient rejoint l'Etat islamique en 2016 et pris part aux combats dans la région de Mossoul et Al-Raqqah. Ils sont arrivés en Iran il y a environ un an, avec leur commandant, baptisé Abu Aisha, cherchant à examiner la possibilité de mener des attaques terroristes dans les villes saintes d'Iran. Le groupe a été démantelé par les autorités iraniennes, et leurs hauts responsables, y compris Abu Aisha, ont été tués. Le reste s'est enfui d'Iran (Tasnim, 8 juin 2017 ; Al-Hayat, 12 juin 2017).
Autre incident en Iran
  • La police iranienne a annoncé le 12 juin 2017 avoirtué quatre membres armés de l'Etat islamique et arrêté cinq autres dans la Province de Hormozgan, au Sud de l'Iran, dans le cadre d'une série d'arrestations effectuées par les forces de sécurité iraniennes contre les réseaux de l'organisation dans la région. Deux des membres tués sont des ressortissants étrangers. Les autorités iraniennes ont publié des photos d'armes et d'explosifs trouvés en la possession des quatre individus et un drapeau de l'organisation (PUKmedia, 12 juin 2017 ; Al-Sharq al-Awsat, 13 juin 2017).
Réactions iraniennes à l'attaque de Téhéran
  • Le régime iranien n'a pas tardé à accuser l'Arabie saoudite de la responsabilité directe des attaques terroristes. Les États-Unis et le "régime sioniste" ont également été blâmés pour l'attaque. Les différentes interventions ont souligné la capacité élevée des services de sécurité iraniens pour déjouer les attaques terroristes et la difficulté des terroristes opérant en Iran. L'objectif des interventions était deminimiser l'importance des attaques au Majles et au mausolée de Khomeiny.
  • Ci-après les principales déclarations des responsables iraniens à la suite des attaques terroristes :
  • Le ministre du Renseignement iranien Mohammad Alawia déclaré que l'Iran avait arrêté les éléments qui ont été à l'origine des attaques. Selon lui, au cours des deux dernières années, les renseignements iraniens ont déjoué plus d'une centaine de tentatives d'effectuer des attaques terroristes en Iran. En outre, il a noté qu'il n'était pas encore possible de déterminer si l'Arabie saoudite a été impliquée dans les incidents. Cependant, l'impact de l'aide saoudienne sur les groupes terroristes en Irak et en Syrie est clairement évidente (ISNA, 8 juin 2017).
  • Hossein Naqavi Hosseini, le porte-parole du comité de sécurité nationale et de politique étrangère du Majles iranien, a déclaré que l'attaque terroriste est le résultat du triangle Etats-Unis-Régime sioniste-Arabie saoudite. Il a souligné que les terroristes ne réussissent pas à opérer en Iran, malgré leurs nombreuses tentatives. Selon lui, les forces de sécurité iraniennes ont réussi à empêcher les terroristes de mener leur plan au mausolée de Khomeiny. Cependant, il a admis qu'elles avaient eu moins de succès dans le Majles (Mehr, 10 juin 2017).
  • Le commandant Ali Jaafari a déclaré que l'Arabie saoudite, les États-Unis et le régime sioniste ont soutenu les terroristes. Selon lui, l'Iran possède des informations précises selon lesquelles que l'Arabie saoudite a non seulement appuyé les terroristes mais même leur a demandé de procéder à l'attaque en Iran (Fars, 12 juin 2017).
Revendication de responsabilité de l'Etat islamique
  • L'Etat islamique a été prompt à revendiquer la responsabilité des attentats de Téhéran. Selon l'annonce publiée par l'organisation, après une longue période au cours de laquelle de nombreux chiites ont subi des pertes dans différents pays à travers le monde, l'Etat islamique a décidé de mener une attaque sur le sol iranien. Selon l'annonce, ceux qui ont mené les attaques étaient armés d'armes automatiques et de grenades et portaient des ceintures explosives. L'organisation a pris l'initiative inhabituelle de publier une vidéo filmée dans le bâtiment du Majles iranien par l'un des membres de la cellule pendant l'attaque (Twitter, 7 juin 2017).
  • Le numéro récent de l'hebdomadaire de l'Etat islamique Al-Naba a publié une infographie intitulée "L'invasion de l'Iran." D'après l'infographie, la première cellule était composée de deux terroristes qui ont fait sauter leurs vestes explosives parmi une foule de visiteurs chiites au mausolée de Khomeiny, tuant et blessant des dizaines de personnes. Une autre cellule, composée de trois terroristes portant des ceintures explosives, a envahi le parlement iranien et ouvert le feu (Al-Sawarim, 7 juin 2017).
L'Etat islamique appelle à poursuivre les attaques contre l'Iran et les chiites
  • Dans le récent numéro de l'hebdomadaire Al-Naba de l'Etat islamique, une "source de sécurité" de l'organisation a été citée déclarant que l'attaque terroriste en Iran n'était que le début de grandes actions, qui feraient de l'Iran le nouveau site d'attaques terroristes pour les membres de l'Etat islamique. Selon cette source, les rues de Téhéran vont devenir une zone de combat pour les militaires de l'État islamique. Il a appelé les musulmans à attaquer le régime iranien et ses intérêts, ainsi que les chiites en Iran et ailleurs (Al-Naba, 8 juin 2017).
  • A la suite des attentats de Téhéran, l'Etat islamique a publié une vidéo en farsi, accompagnée de sous-titres arabes, montrant cinq individus masqués, les membres de l'équipe qui ont effectué les deux attaques. Un orateur appelle les musulmans sunnites à lancer le jihad et à verser le sang [des chiites] comme ils versent le sang des musulmans sunnites dans le monde entier. Par la suite, l'orateur menace aussi l'Arabie saoudite et note que les Saoudiens devraient savoir qu'après l'Iran,leur tour viendra aussi et ajoute : "si Allah le veut, nous allons vous frapper dans vos maisons" (Haqq, 9 juin 2017).
Philippines
  • Abu Abdallah al-Muhajir, le commandant des soldats du califat de l'Etat islamique en Asie (Province de l'Asie de l'Est), a accordé une interview à l'hebdomadaire Al-Naba de l'organisation. Il a affirmé que le serment d'allégeance de ses membres a été fait immédiatement après qu'Abu Bakr al-Baghdadi a annoncé l'établissement du califat. Toutefois, l'annonce de cet événement a été retardée. Il a également déclaré que la situation des membres de l'Etat islamique aux Philippines s'améliore, qu'ils sont de plus en plus nombreux, ainsi que la quantité d'armes en leur possession. Il a noté qu'au cours des deux dernières années, ils ont mené des combats contre l'armée philippine et lui ont causé des pertes énormes. Il a rejeté la promesse faite par le Président philippin à les éliminer.
Activités de prévention
Liban
  • Les forces de sécurité libanaises ont annoncé avoir arrêté sept suspects, dont quatre Palestiniens, qui avaient l'intention de commettre des attentats suicide contre des cibles libanaises. Tous les suspects seraient affiliés à l'Etat islamique. Parmi les objectifs mentionnés : des officiers supérieurs de l'armée et des responsables du gouvernement, l'aéroport international de Beyrouth, la banlieue Sud de Beyrouth (chiite), et des restaurants. Deux autres membres de la cellule de terroristes se trouveraient actuellement en dehors du Liban (Al-Akhbar, MTV, 10 juin 2017).

La guerre psychologique

Appel aux membres de l'Etat islamique à se sacrifier en Syrie et en Irak et à multiplier les attaques dans le monde
  • L'Etat islamique a publié un message en langue anglaise adressé aux résidents musulmans de Russie et des pays occidentaux (les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, le Canada, la Belgique, l'Australie et l'Italie). Le message les invite à rester à l'écart des lieux fréquentés par les Chrétiens (tels que boutiques, jardins et rues) parce qu'ils constituent descibles légitimes d'attaques par diverses formes, telles que l'explosion d'engins piégés, des attaques à la voiture bélier et des exécutions. Le message précise aux chrétiens que l'Etat islamique a préparé des milliers de "Lions" individuels (cf., des terroristes solitaires) pour eux, qui sont prêts à agir pour d'Allah. Le message se termine par unappel aux "soldats de l'État islamique" à augmenter leurs activités dans les pays "infidèles" (Haqq, 9 juin 2017).
  • Le 12 juin 2017, l'organisation médiatique Al-Furqan de l'Etat islamique a publié un nouvel enregistrement sonore du porte-parole de l'organisation Abul-Hasan Al-Muhajir, faisant référence à deux sujets :
  • Renforcer le moral des membres de l'organisation qui combattent à Mossoul, Al-Raqqah, Tal Afar (à l'Ouest de Mossoul) et dans d'autres zones de combat en Irak et en Syrie.Le porte-parole a noté que l'État islamique est aujourd'hui confronté à une "épreuve divine" contre les "nations infidèles" qui luttent contre lui. Il a comparé la ténacité des membres de l'organisation à celle de Mahomet et de ses partisans dans les premiers jours de l'Islam, lorsqu'ils ont confronté les épreuves et les tribulations qui n'ont fait que renforcer leur foi et les mener à la victoire ultime. Le porte-parole a demandé aux membres de l'organisation d'intensifier leurs activités durant le mois de Ramadan, pour frapper leurs ennemis de toutes leurs forces, d'adhérer à leur foi en Allah, et de se sacrifier dans les combats.
  • Appel aux membres de l'Etat islamique à poursuivre le jihad et à prendre des mesures contre leurs adversairesdans les différentes zones de combat dans le monde. Le porte-parole a demandé aux membres de l'organisation dans le Sinaï, en Égypte, dans le Khorasan (Afghanistan et Pakistan), en Afrique de l'Ouest, en Somalie, en Libye, en Tunisie, en Algérie et ailleurs dans le monde à continuer le jihad. Il a félicité les membres de l'organisation aux Philippines (Asie de l'Est) pour leurs activités à Marawi. Le porte-parole a aussi fait l'éloge des membres de l'Etat islamique en Iran, stipulant que "le foyer des Iraniens est plus faible qu'une araignée." Il a appelé les musulmans dans les pays occidentaux à prendre des mesures contre leurs ennemis en leur rappelant que le paradis est atteint par le jihad (Haqq, 12 juin 2017).

[1]L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est un organisme international créé en 2001 pourrenforcer la confiance et améliorer la sécurité politique, économique et la coopération entre la Russie, la Chine,le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.
[2]Karbala est la ville la plus sacrée pour les chiites, après Najaf. Les chiites croient que l'Imam Ali y est enterré. La bataille de Karbala a eu lieu en 680 de notre ère entre les partisans d'Ali et l'armée du calife Omeyyade Yazid. Les descendants de l'Imam Ali ont été tués dans la bataille, principalement les imams Hossein ibn Ali et Abbas bin Ali, qui sont enterrés à Karbala.

Pleins feux sur le jihad mondial (2 – 7 juin 2017)

    Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Scène de l'attaque de Londres (Page Twitter des services de pompier de Londres, 5 juin 2017, page Twitter de la police de Londres, 6 juin 2017)

Scène de l'attaque de Londres (Page Twitter des services de pompier de Londres, 5 juin 2017, page Twitter de la police de Londres, 6 juin 2017)

Les trois terroristes impliqués dans l'attaque (de gauche à droite) : KhuramShazad Butt, Rachid Redouane et Youssef Zaghba (Site Internet de la police métropolitaine de Londres, 6 juin 2017)

Les trois terroristes impliqués dans l'attaque (de gauche à droite) : KhuramShazad Butt, Rachid Redouane et Youssef Zaghba (Site Internet de la police métropolitaine de Londres, 6 juin 2017)

Les FDS annoncent le lancement de la

Les FDS annoncent le lancement de la "grande campagne" de libération d'Al-Raqqah des mains de l'Etat islamique (Enab Baladi, 6 juin 2017)

Membre des forces des FDS retirant un drapeau de l'Etat islamique dans la ville d'Al-Mansoura, au Sud-Ouest du barrage d'Al-Ba'ath (Twitter, 4 juin 2017)

Membre des forces des FDS retirant un drapeau de l'Etat islamique dans la ville d'Al-Mansoura, au Sud-Ouest du barrage d'Al-Ba'ath (Twitter, 4 juin 2017)

Membres de l'Etat islamique tirant sur les forces syriennes au Nord-Est des silos à grains de Palmyre (Haqq, 2 juin 2017)

Membres de l'Etat islamique tirant sur les forces syriennes au Nord-Est des silos à grains de Palmyre (Haqq, 2 juin 2017)

La nouvelle base au Nord-Est d'Al-Tanf (Akhbar Adalat Hammurabi, 4 juin 2017)

La nouvelle base au Nord-Est d'Al-Tanf (Akhbar Adalat Hammurabi, 4 juin 2017)

Mohammad Hosseini (Enab Baladi,  6 juin 2017)

Mohammad Hosseini (Enab Baladi, 6 juin 2017)

Le terroriste suicide Abu Jihad al-Moslawi, qui a mené une attaque suicide dans le quartier d'Al-Zanjili (Haqq, 3 juin 2017).

Le terroriste suicide Abu Jihad al-Moslawi, qui a mené une attaque suicide dans le quartier d'Al-Zanjili (Haqq, 3 juin 2017).

Les trois auteurs de l'attentat suicide dans le village de Halabsa, au Nord de Bagdad : Abu Omar al-Suri, Abu Mus'ab al-Idlibi, et Abu Omar Bahra (Haqq, 4 juin 2017)

Les trois auteurs de l'attentat suicide dans le village de Halabsa, au Nord de Bagdad : Abu Omar al-Suri, Abu Mus'ab al-Idlibi, et Abu Omar Bahra (Haqq, 4 juin 2017)

Qassem Soleimani (troisième à partir de la droite) avec les combattants des milices chiites irakiennes (Twitter, 29 mai 2017)

Qassem Soleimani (troisième à partir de la droite) avec les combattants des milices chiites irakiennes (Twitter, 29 mai 2017)


Principaux évènements de la semaine

  • La semaine a été marquée par une attaque à la voiture bélier et à l'arme blanche sur lepont de Londres, dont la responsabilité a été revendiquée par l'Etat islamique.Sept personnes ont été tuées et 48 autres ont étéblessées. L'attaque s'inscrit dans le cadre des tentatives de l'organisation de commettre des attaques d'ampleur dans le monde entier à l'occasion duramadan (Irak, Egypte, Philippines, Afghanistan (?) et Grande-Bretagne). L'Etat islamique continue d'appeler ses partisans à commettre des attentats dans les pays occidentaux (les "pays des croisés"), à l'occasiondu Ramadan.
  • Sur le terrain, la pression sur l'Etat islamique se renforce: En Syrie : le 6 juin 2017, les FDSont lancéune attaque sur la ville d'Al-Raqqah,avec l'appui aérien de la coalition. Selon des rapports, elles sont maintenantdans l'un des quartiers de l'Est de la ville. Dans le bassin du Yarmouk, auSud duplateau du Golan, l'Etat islamiquea subi un sérieux reversà la suite de la mortde ses responsables dans une frappe aérienne. En Irak,les forces irakiennes continuent de reprendre desquartiers de l'Ouest de Mossoul, et lacampagne de reprise dela ville s'approche de sa phase finale.
  • Il convient de noter la "concurrence" en hausse entre les diverses forces internationales, régionaleset locales pour démontrer leur présence le long de la frontière syroirakiennedans uneperspective stratégique à l'égard de l'importance du contrôle de la zone frontalière après la chute de Mossoul etd'Al-Raqqah. Cette semaine, les forces syriennes ont atteint l'Ouest du lac Assad, près de lavallée de l'Euphrate ; la coalition dirigée par les Etats-Unis soutientl'avancée de la force rebelle sous son égide ("Le commando de la révolution)versla ville d'Abu Kamal (lebastion arrière de l'Etat islamique dans la vallée de l'Euphrate) ; et (une fois deplus)des avions de la coalition ont attaqué une force affiliéeaurégime syrien, qui, semble-t-il comprend des combattants des milices chiites manipuléespar l'Iran, qui a tenté de progresser vers Al-Tanf (à la frontière entre l'Iran, l'Irak et la Jordanie) ; tandisque les Iraniensaidentles milices chiites (lamobilisation populaire) à avancerle long de la frontière irako-syrienne, vers la ville d'Al-Qaim, du côté irakien d'AbuKamal (Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods iranienne, a été pris enphoto avec lescombattants de la milice chiite près de la frontière).

 

Attaques de l'Etat islamique en Occident

Attaque à la voiture bélier et à l'arme blanche à Londres : Etat des lieux
  • Le 3 juin 2017 dans la soirée, un véhicule utilitaire avec trois hommes à son bord a traversé le pont de Londres, est monté sur le trottoir et a percuté les piétons. Le véhicule s'est ensuite arrêté près de Borough Market. Les terroristes sont sortis et ont poignardé des passants. Huit policiers sont arrivés sur place huit minutes après les premiers rapports et ont tiré cinquante balles (nombre sans précédent pour la police britannique), tuant les trois terroristes.
  • Sept personnes ont été tuées et 48 blessées(dont 21 très gravement) dans l'attaque. Certaines des victimes sont des ressortissants étrangers. Quatre policiers figurent parmi les blessés (Gardian, Site de la police de Londres, compte Twitter des services d'ambulance de Londres, 4-6 juin 2017).
  • Suite à l'attaque, la police britannique a effectué une série d'arrestations dans les banlieues de l'Est deLondres afin de localiser d'éventuels complices des auteurs. L'un des lieux de recherche était apparemment la maison de l'un des terroristes. La police a arrêté 12 suspects,sept femmes et cinq hommes, mais ils ont été libérés sans qu'aucune accusation ne soit déposée contre eux.Les recherches sont toujours en cours. A la suite de l'attaque, le niveau de sécurité des 33 pontsde la ville a été examiné, et des barrages ont été installés sur le pont de Londres (Reuters ; Guardian ; site Internet de la Police de Londres, 4-6 juin 2017).
  • Le 5 juin 2017, des responsables de la police britannique ont annoncé que les enquêteurs avaient réussi à identifier les trois terroristes et ont publié des détails à leur sujet :
  • Khuram Shazad Butt, 27 ans, citoyen britannique né au Pakistan, marié et père de deuxenfants. Il vivait dans le quartier de Barking dans l'Est de Londres. Il était connu de lapolice britannique et des services de renseignement pour avoir participé àdes vidéos à thème jihadiste. Cependant, la police n'avait pas derenseignements qui pourraient avoir indiqué qu'il envisageait de mener une attaque.
  • Rachid Redouane, 30 ans, fils d'immigrants du Maroc et de Libye. Il étaitmarié à une Ecossaise. Selon la carte d'identité trouvée sur son corps, il avécu pendant un certain temps à Dublin, en Irlande. Il utilisait une autre identité, se faisant passer pour Rachid Elkhdar(Site Internet de la Police de Londres, 4-6 juin 2017).
  • Les détails du troisième terroriste, Youssef Zaghba ont été publiés par les médias italienset britanniques. Selon les rapports, il avait 22 ans, était citoyen italiende mère italienne et de père marocain. Selon les médias italiens(Corriere della Serra, La Repubblica), il a été arrêté à l'aéroport de Bologne enessayant de se rendre en Syrie via la Turquie. Il a été interrogé mais a été libéré faute de preuve. Selon plusieurs rapports, son téléphone personnel contenaitdes films de propagande et des sermons religieux confirmant sa volonté d'adhérer à l'État islamique. Une source italienne officielle a affirmé que lorsque Zaghba s'est installé dans l'Est de Londres,les services de sécurité italiens ont mis en garde les autorités britanniques et leur ont transmisles informations en leur possession. Cependant, la police de Londres a ditqu'il était inconnu des autorités britanniques avant l'attaque (Site Internet de la police métropolitaine de Londres, The Guardian, 6 juin 2017).
Revendication de responsabilité de l'Etat islamique
  • Le 4 juin 2017, l'Etat islamique a publié un communiqué revendiquant la responsabilité de l'attaque. Selon le texte, "une source sécuritaire a annoncé à l'agence de presse Amaq qu'une unité de combattants de l'Etat islamique avait commis des assauts à Londres. De plus, un texte a été publié en trois langues : français, anglais et arabe, montrant le pont de Londres en flammes avec le sous-titre "Vengeance, pas de compromis sur la sécurité des musulmans" (Haqq, 5 juin 2017).
  • L'Etat islamique continue d'appeler ses partisans à commettre desattentats terroristes en Grande-Bretagne et dans d'autres pays occidentauxpendant le mois deRamadan. Le 1er juin 2017, à la suite de l'attaque à Manchester, l'organisation a publié unéditorial dans son organe intitulé "Le saint raid de Manchester – Une nouvelle leçon pour les tyransdes pays des croisés." Dans l'éditorial, l'organisation a promis de continuer à attaquerla Grande-Bretagne ainsi que d'autres pays occidentaux(Al-Naba, 1er juin 2017). Sur un compte Telegram de l'agence de presse Al-Sawarim, affiliée à l'Etat islamique, une affiche a été publiée avec l'inscription enfrançais et en arabe : "Tuez des civils croisés, écrasez-les avec des véhicules, profitez duRamadan"(4 juin 2017).
Attentat en Australie (?)
  • Le 5 juin 2017, un homme armé est entré dans l'hôtel de ville de Melbourne en Australie, a tué un homme et s'est enfermé dans un appartement avec une otage. La police l'a tué. La femme a été libérée saine et sauve. Alors qu'il était réfugié dans l'appartement, l'individu a appelé l'agence de presse australienne et a déclaré mener l'attaque pour l'Etat islamique et Al-Qaïda. Selon la police, le nom du terroriste et Yacqub Khayre, 29 ans, d'origine somalienne, connu des services de police et jugé en 2009 pour son intention de commettre un attentat contre une base militaire à Sydney (Express, 6 juin 2017).
  • L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Selon le communiqué,un "soldat de l'Etat islamique" a commis l'attentat en réaction à l'implication de l'Australie dans la coalition internationale contre l'organisation (Agence Amaq, 5 juin 2017). Pour l'heure, la véracité du communiqué de l'Etat islamique reste à corroborer et les faits font l'objet d'une enquête.

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Al-Raqqah
  • Le 6 juin 2017, les FDS ont lancé une l'attaque sur Al-Raqqah,avec l'appui aérien de la coalition. Ainsi, la "grande campagne" de reprise de la ville a commencé après plusieursmois de préparations et de ratissage dans la région autour d'Al-Raqqah. Les FDSauraient repris plusieurs bâtiments dans le quartier d'Al-Mashlab d'Al-Raqqah (Observatoire syrien des droits de l'homme, 6 juin 2017 ; Enab Baladi, 6 juin2017).
  • Peu avant le lancement de l'attaque sur Al-Raqqah, un détachement des FDS a repris le barrage d'Al-Ba'ath et la ville de Mansoura (environ 7 km au Sud-Ouest du barrage d'Al-Ba'ath), dans le cadre du processus de nettoyage de la région d'Al-Raqqah de la présence de l'Etat islamique.Ci-après les zones de déploiement des diverses forces dans la région du lac Assad.
  • Le ministère russe de la Défense a annoncé que ses forces font leur possiblepour empêcher le passage de membres de l'Etat islamique d'Al-Raqqah vers d'autres provinces dela Syrie, comme Homs et Hama.Selon le ministère de la Défense, les forces des FDS avec le soutien américain, britannique et français, ont bloqué les terminaux au Nord d'Al-Raqqah mais ont laissé des passages ouverts au Sud de la ville pour permettre aux membres de l'organisation de sortir.L'armée de l'air russe en Syrie a annoncé son intention de déjouer toute tentative de l'Etat islamique de quitter Al-Raqqah via le terminal ouvert en direction de Palmyre(Page Facebook du ministère russe de la Défense, 1er juin 2017).
Palmyre
  • L'Etat islamique a annoncé que ses membres ont freiné l'avancée des forces syriennes dans la région de Palmyre, et a ajouté que quarante personnes auraient été tuées :
  • Un terroriste suicide de l'Etat islamique appelé Abu Zayd le Kosovare a fait exploser une voiturepiégée dans une zone de rassemblement des forces syriennes, près de l'Al-Abbasiyah (environ 21 kmau Sud-Est de Palmyre), tuant 21 personnes (Haqq, 4 juin 2017).
  • Un terroriste de l'Etat islamique appelé Razaq l'Indonésien a effectué unattentat suicide dans le secteur d'Al-Hamad, à l'Est de Palmyre, tuant 14 personnes.
  • Dans le secteur des silos à grains, à environ 10 km au Nord-Est de Palmyre,des membres de l'Etat islamique ont tiré un missile antichar sur les forces syriennes. Cinq personnesont été tuées et deux autres ont été blessées (Haqq, 4 juin 2017).
Deir Ez-Zor
  • Au Sud de la ville de Deir ez-Zor, des affrontements ont eu lieu entre lesforces du régime syrien et l'Etat islamique. Des membres de l'organisation ont attaqué les forces syriennes dansle secteur de l'aérodrome militaire et dans le secteur de la place Panorama. Enoutre, une base de la 137ème brigade de l'armée syrienne à l'Ouest de Deir Ez-zor a étéattaquée (Observatoire syrien des droits de l'homme, 3 juin 2017 ; Réseau Sham, 1er juin2017). Les membres de l'Etat islamique auraient apparemment marqué des réalisations locales dans ces attaques.
  • D'autre part, l'armée syrienne a annoncé la mort de 70 membres dans les rangs de l'Etat islamique et la destruction de matériel militaire à la suite d'une attaque des forces syriennescontre des avant-postes et des membres de l'organisation dans le secteur de l'Euphrate et larégion de l'hôpital de Deir Ez-zor (Agence de presse syrienne, 1er  juin 2017 ; Syria-Victory, 3 juin 2017).
Frontière syro-irakienne
  • Muhannad al-Talla, chef du "commando de la révolution",a déclaré que ses forces et la coalition internationale ont mis en place une base de l'armée militaire dans le secteur d'Al-Zakf, au Nord-Est d'Al-Tanf, près de la frontière entre la Syrie et l'Irak(Khotwa, 4 juin 2017).[1]La base doit servir de plateforme de lancement pour les patrouilleset l'activité militaire contre l'Etat islamique afin de préparer le terrain pour la reprise de territoires supplémentaires (Enab Baladi, 4 juin 2017). Selon le commandant de labase d'Al-Tanf, il y a maintenant 150 soldats américains à la nouvelle base de même que des soldats decinq autres pays de la coalition(Al-Monitor, 1er juin 2017). Selon nous, cette base devrait servir de base avancée pour l'avancée des forces vers la ville d'Al-Qaim.
Attaque d'une force pro-syrienne qui tentait de progresser vers Al-Tanf
  • Le Département de la Défense a annoncé le 6 juin 2017 que lesforces de la coalition ont attaqué une force pro-syriennequi a tenté d'avancer vers la base de la coalitiondans la région d'Al-Tanf. Deux pièces d'artillerie, des armes anti-aériennes et un char ont été détruits dansl'attaque. L'attaque était la deuxième du genre, visant à empêcher les forces affiliéesau régime syrien d'arriver dans la région d'Al-Tanf, près de la frontière entre la Syrie, l'Irak et la Jordanie (le 18 mai, des avions de la coalition ont attaqué une force syrienne qui a essayé d'avancer vers Al-Tanf). Un porte-parole de la coalition a appelé les forces arméesopérant dans le Sud de la Syrie à concentrer leurs efforts pour vaincre l'Etat islamique, qui est leurennemi commun (Site Internet du Département américain de la Défense, 6 juin 2017).
  • Le 6 juin 2017, Mohammad Hosseini, officier du renseignement de la milice chiite Al-Fatemiyoun, a été tué près du terminal d'Al-Tanf(Enab Baladi, 6 juin 2017). Al-Fatemiyoun est un cadre militaire chiite opérant en Syrie, dirigé et soutenu par l'Iran. Lamort de Mohammad Hosseini peut indiquer que la force a attaqué les combattants de cette unité, quiopère en coopération avec l'armée syrienne.
Avancée de l'armée syrienne vers la vallée de l'Euphrate

Cette semaine, l'armée syrienne a repris la ville de Maskana, à l'Ouest du lac Assad(environ 36 km au Sud-Est de Deir Hafer). En outre, l'armée syrienne a repris le contrôle dedeux stations de pompage d'eau et de générateurs appartenant à la station de pompage de laville d'Al-Khafsa, à l'Ouest du lac Assad (Al-Hadath, 4 juin 2017). Ainsi, les forces syriennes sont arrivées près de la vallée de l'Euphrate. Leur avancée pourrait lesrapprocher de la zone contrôlée par les FDS, qui ont commencé l'attaque d'Al-Raqqah.

Sud de la Syrie
Opération de l'armée syrienne contre les rebelles de Deraa
  • Selon les médias syriens, le 5 juin 2017, l'armée syrienne a lancé uneopération de reprise de la ville de Deraa des mains des rebelles, y compris leFront Al-Nusra (cf., l'ancien Front Fateh al-Sham). Les combats ont commencé dans un camp pour personnes déplacéesà l'Ouest de la ville et se poursuivent dans le quartier d'Al-Manshiyya, que les rebelles tententde prendre des Syriens (Butulat Al-Suri Al-Jaysh, site Internet affiliéà l'armée syrienne, 5 juin 2017).
Frappe de responsables de l'Etat islamique dans le bassin du Yarmouk
  • Selon les médias syriens, le 6 juin 2017,des avions de chasse non identifiés, arrivant de Jordanie, ont attaqué les villages de Jamla et d'Al-Shajara (EnabBaladi ; Khotwa News Agency, 6 juin 2017). Ces villages sont occupés par l'Armée de Khaled bin Al-Walid. Abu Mohammed al-Maqdisi,commandant suprême ("Émir") de l'armée de Khaled bin Al-Walid aurait été tué dans l'attaque. D'autres responsables auraient également été tués,y compris l'émir de l'armée Abu Uday al-Homsi[2] (Enab Baladi ; Araby 21, 7 juin2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de Mossoul
  • La campagne de Mossoul se rapproche de sa phase finale de reprise de la vieille ville, dernier bastion de l'Etat islamique. Au cours de la semaine, les forces irakiennes ont continué d'avancer dans l'Ouest de la ville. Les principaux combats se sont déroulés dans le quartier d'Al-Zangili, au Nord de la vieille ville, dont un tiers a été libéré des mains de l'Etat islamique (Centre d'information de Ninive, 3-4 juin 2017). Le commandant de la police irakienne a estimé que le nombre de membres de l'Etat islamique à l'Ouest de Mossoul est actuellement de 500 individus (Press TV, 3 juin 2017).
  • Des membres de l'Etat islamique continuent de lutter contre les forces irakiennes. L'organisation a annoncé que ses membres avaient tué dans les différents quartiers de l'Ouest de Mossoul plus de trente membres des forces de sécurité irakiennes. Selon l'organisation, ils auraient été tués dans des heurts, par des tirs de snipers et dans des attentats suicide (Haqq, 3-5 juin 2017 ; Al-Jazeera, 3 juin 2017).
Activités de terrorisme et de guérilla de l'Etat islamique en Irak
  • Le 4 juin 2017, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité d'un attentat suicideau siège du régiment de la mobilisation populaire (lesmilices chiites) dans le village de Halabsa (environ 30 km au Nord de Bagdad). L'attaque a étéeffectuée par trois terroristes qui ont fait sauter leurs ceintures explosives. Selon un communiqué de l'organisation, 12 membres de la mobilisation populaire ont été tués, y comprisle commandant de régiment, Aqid (colonel) Ali Kamel al-Haqq (Shiblawi, 4 juin 2017).
Activités des milices chiites le long de la frontière irako-syrienne
  • Les milices chiites, qui sont arrivés fin Mai2017 à la frontière irako-syrienne, ont commencé à ratisser la zone frontalière et à se diriger vers le Sud. Cette semaine, les forces de mobilisation populaire ont annoncé que leurs combattants avaient pris lecontrôle total de la ville de Ba'aj, environ 32 km au Sud-Est de Sinjar (Al-Sumaria, 4 juin2017). Il semble que la destination de la force est la ville d'Al-Qaim, une importanteplace forte de l'Etat islamiquedu côté irakien de la ville d'Abu Kamal (qui est la destination d'uneforce rebelle soutenue par la coalition).
  • Sur des photos publiées sur les réseaux sociaux, le Commandant QassemSoleimani de la Force Qods apparaît aux côtés de combattants de la milice chiite près de la frontière irako-syrienne, ce qui témoigne de l'importance attribuée par les Iraniens aux mouvements desmilices chiites le long de la frontière irako-syrienne, en vue de la création d'unezone d'influence irano-chiite le long de la frontière après la chute de Mossoul et d'Al-Raqqah.

La péninsule du Sinaï et l'Egypte

La péninsule du Sinaï
  • Suite aux attaques continuelles visant les lignes électriques de Rafah et de Cheikh Zuweid, qui provoquent des coupures électriques, le comité de l'énergie et de l'environnement du parlement égyptien a décidé d'allouer des fonds à l'enfouissement des lignes électriques. Selon le représentant de la compagnie électrique, les lignes électriques sont visées par des atteintes de terroristes opérant dans le secteur depuis 2015 (Al-Masa, 1er juin 2017).

Activités du jihad mondial dans le monde

Philippines
  • Au moins 36 personnes ont été tuées dans une fusillademenée le 1er juin 2017, dans un hôtel de Manille. Des tables de jeu ont été incendiées, et certains des personnes présentes sont mortes d'asphyxie à la suite de l'épaisse fumée. Le terroriste auteur de l'attaquea été tué par des tirs de police (Reuters, 3 juin 2017). La Province d'Asie de l'Est de l'Etat islamique a annoncé qu'environ 100 personnes ont été tuées ou blessées après qu'un membre de l'organisation appelé Abu alKhayr al-Arakhbili a fait irruption dans l'hôtel et utilisé un fusil d'assaut en tirant au hasard, avant d'être abattu (Haqq, 3 juin 2017).
  • Le Président philippin Rodrigo Duterte a annoncé que l'Etat islamique n'avait aucun lienavec l'incident, et que la police a déclaré que l'incident était un vol qui a mal tourné(Reuters, 3 juin 2017). Des sources policières ont indiqué que l'auteur de la fusillade n'avaitrien à voir avec les radicaux islamistes. Ils ont dit que le tireur était un citoyen philippinappelé Jessie Javier Carlos, qui était un fanatique de jeu, avait perdu beaucoup d'argent au casinoet était lourdement endetté. Il a été blessé par un garde de sécurité et s'est ensuite suicidé dans l'une des chambres de l'hôtel (Reuters, 4 juin 2017).
  • Le 4 juin 2017, les agences de presse de l'Etat islamique ont publié une vidéo montrant ses membres faisant des ravages dans une église dans la ville de Marawi, dans l'île de Mindanao,au Sud des Philippines. Les membres ont été filmés en train de détruire les statues, de retirer les photos du Pape, de faire tomber le crucifix et d'incendier les bancs et les objets religieux (Al-Sawarim, 4 juin 2017 ; Aamaq, 4 juin 2017). Des individus armés proches de l'Etat islamique ont conquis la plupart de la ville de Marawi fin Mai 2017.

Activités de propagande

Infographie de l'Etat islamique sur les attentats suicide commis en Syrie et en Irak
  • L'Etat islamique a publié une infographie résumant ses activités en Syrie et en Irak au mois de Mai 2017. Selon l'organisation, 112 attentats suicide ont été commis, 59 à Mossoul et dans ses environs (Province de Ninive de l'Etat islamique), 16 ont visé les forces des FDS, 10 les forces syriennes et 3 les organisations rebelles. 73 attentats suicide ont été commis par des véhicules piégés, 31 par des gilets piégés et 8 par des ceintures piégées (Haqq, 2 juin 2017).

[1]La base a été mise en place par la coalition internationale en 2016 pour servir de camp d'entraînementà l'Armée syrienne libre.
[2]La veille de l'attaque, l'armée de Khaled bin Al-Walid a exécuté un groupe de responsables accusés de collaborer avec Israël et d'avoir tenté de porter atteinte aux commandants de l'organisation (Enab Baladi, 5 juin 2017).

Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (24 mai – 1er juin 2017)

Arme improvisée saisie à des Palestiniens membres des services de sécurité de l'Autorité Palestinienne, auteurs d'attentats contre les forces de Tsahal  (Services de sécurité générale, 28 mai 2017)

Arme improvisée saisie à des Palestiniens membres des services de sécurité de l'Autorité Palestinienne, auteurs d'attentats contre les forces de Tsahal (Services de sécurité générale, 28 mai 2017)

Le couteau utilisé dans l'attaque contre les soldats de Tsahal à l'entrée de la localité de Mevo Dotan (Page Facebook Shihab, 1er juin 2017)

Le couteau utilisé dans l'attaque contre les soldats de Tsahal à l'entrée de la localité de Mevo Dotan (Page Facebook Shihab, 1er juin 2017)

Le couteau de cuisine trouvé dans le sac de la Palestinienne près du Caveau des Patriarches à Hébron (Page Facebook Shihab, 30 mai 2017)

Le couteau de cuisine trouvé dans le sac de la Palestinienne près du Caveau des Patriarches à Hébron (Page Facebook Shihab, 30 mai 2017)

Le contenu du sac des adolescents (Porte-parole de la police, 30 mai 2017)

Le contenu du sac des adolescents (Porte-parole de la police, 30 mai 2017)

Les bombes artisanales saisies (Services de sécurité générale, 28 mai 2017)

Les bombes artisanales saisies (Services de sécurité générale, 28 mai 2017)

Jamal Mhessen, membre du comité central du Fatah, à une conférence de presse à Ramallah, avec Issa Qaraqa, président de l'autorité des affaires des prisonniers, et Qadoura Fares, président du club du prisonnier palestinien, à la fin de la grève de la faim des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes (Wafa, 27 mai 2017)

Jamal Mhessen, membre du comité central du Fatah, à une conférence de presse à Ramallah, avec Issa Qaraqa, président de l'autorité des affaires des prisonniers, et Qadoura Fares, président du club du prisonnier palestinien, à la fin de la grève de la faim des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes (Wafa, 27 mai 2017)

Sabari Zidan, le ministre palestinien de l'Education, et Adnan al-Husseini, ministre des Affaires de Jérusalem de l'Autorité Palestinienne, lors d'une réunion au ministère de l'Education à Ramallah (Dunia al-Watan, 29 mai 2017)

Sabari Zidan, le ministre palestinien de l'Education, et Adnan al-Husseini, ministre des Affaires de Jérusalem de l'Autorité Palestinienne, lors d'une réunion au ministère de l'Education à Ramallah (Dunia al-Watan, 29 mai 2017)

  • Le terrorisme populaire s'est poursuivi cette semaine avec une attaque à l'arme blanche à l'entrée de Mevo Dotan (Nord de la Samarie). Un soldat a été légèrement blessé. La terroriste responsable de l'attaque a été tuée. Plusieurs attaques ont été déjouées cette semaine et des manifestations et des émeutes ont été signalées, mais en nombre moins important que la semaine précédente.
  • Les services de sécurité générale ont démantelé une cellule palestinienne responsable d'une fusillade contre une patrouille de Tsahal près de Tulkarem. Les membres de l'équipe ont mené sept attaques contre les forces de Tsahal et envisageaient de mener d'autres attaques. Deux des détenus sont des membres des forces de sécurité de l'Autorité Palestinienne.
  • Cette semaine, après quarante jours, les prisonniers palestiniens ont mis fin à leur mouvement de grève de la faim. Malgré de maigres accomplissements, les Palestiniens tentent de montrer la fin du mouvement comme une "victoire historique". L'Autorité Palestinienne a annoncé la création d'un comité chargé de poursuivre les négociations avec l'administration pénitentiaire, dirigé par Karim Yunes (un Arabe israélien, qui a kidnappé et assassiné le soldat Avraham Bromberg) et non Marwan Barghouti (qui a été la cible de critiques pour la façon dont la grève a pris fin).

 

Attaques et tentatives d'attaques
  • Le 1er juin 2017 - Attaque à l'arme blanche à l'entrée de Mevo Dotan (Nord de la Samarie) : Une Palestinienne s'est approchée du poste de garde à l'entrée de la localité. Le gardien lui a demandé de s'éloigner mais elle n'a pas tenu compte de son appel. Elle s'est approchée les soldats sur place et a poignardé l'un d'entre eux. Les soldats ont ouvert le feu et l'ont tuée. Un soldat a été légèrement blessé. Les médias palestiniens ont rapporté que la Palestinienne était Nof Akab Abd Al-Jabar Anfiaat, 16 ans, de Yaabed, à l'Ouest de Jénine (Agence de presse Watan, 1er juin 2017).
Manifestations, émeutes et affrontements
  • Au cours de la semaine, les manifestations et émeutes se sont poursuivies en Judée-Samarie, avec notamment des tirs de pierres et de cocktails Molotov. Les forces de sécurité israéliennes ont déjoué plusieurs attaques et ont saisi des armes. Ci-après les principaux incidents :
  • Le 31 mai 2017 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près de l'entrée de Kiryat Arba, sans faire de victimes. Des dégâts ont été causés au véhicule (Page Facebook Red Alert, 31 mai 2017).
  • Le 30 mai 2017 – Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté une Palestinienne près du Caveau des Patriarches à Hébron. Un couteau de cuisine a été trouvé dans son sac (Page Facebook Red Alert, 30 mai 2017). Les médias palestiniens ont annoncé que la Palestinienne arrêtée était Nur Ayman Abdallah Arzikat, 17 ans, du village de Tapuah, à l'Ouest de Hébron (Page Facebook Qudsnet, 30 mai 2017).
  • Le 30 mai 2017- Deux adolescents de 17 ans de Jabal Makber ont été arrêtés après que les forces de sécurité israéliennes ont remarqué qu'ils portaient un lourd sac à dos. Deux cocktails Molotov prêts à l'emploi ont été trouvés, ainsi qu'une bouteille plastique contenant de l'essence et un couteau. Sur le sac était écrit en arabe le nom de Baha Alyan, un résident de Jabel auteur d'une attaque en Septembre 2015 contre un autobus de la ligne 28, à Armon Hanatsiv, dans laquelle trois civils israéliens ont été tués (Porte-parole de la police israélienne, 30 mai 2017).
  • Le 26 mai 2017- Des pierres ont été lancées et des pneus ont été incendiés lors d'une manifestation près de la position Vered Jericho. Un soldat de Tsahal a été légèrement blessé par des pierres. Plusieurs manifestants ont été blessés par des mesures de lutte anti-émeute (Page Facebook Red Alert, 26 mai 2017)
  • Le 25 mai 2017- Les forces de sécurité israéliennes ont saisi de nombreuses armes dans le village de Jaba (secteur de Benjamin) (Page Facebook Red Alert, 25 mai 2017).
  • Le 25 mai 2017- Les forces israéliennes ont fermé un atelier d'armes dans le village de Ni'lin (Page Facebook Red Alert, 25 mai 2017).
  • Le 24 mai 2017- Des pierres ont été lancées sur des véhicules israéliens près de Beit Ummar. Deux personnes ont été légèrement blessées (Page Facebook Red Alert, 24 mai 2017)

Principales attaques de l'année écoulée

Arrestation de membres des forces de sécurité de l'AP
  • Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté plusieurs Palestiniens soupçonnés d'être impliqués dans une fusillade contre une force de Tsahal le 29 avril 2017 au barrage de Jabara près de Tulkarem. Deux des détenus sont des membres des forces de sécurité de l'Autorité Palestinienne. L'un des deux avait purgé une peine de prison dans une prison israélienne et avait été libéré dans le cadre de l'accord Shalit. Au cours de l'interrogatoire, il est apparu que, avant la fusillade du barrage de Jabara, ils avaient effectué sept attaques contre les forces de Tsahal. Deux autres tentatives d'attentats ont été infructueuses. Les détenus avaient l'intention d'acheter des armes pour mener d'autres attaques. L'achat a été reporté en raison de problèmes de financement. Au cours de l'enquête, d'importantes quantités d'armes ont été saisies, dont deux fusils d'assaut et des bombes artisanales (Services de sécurité générale, 28 mai 2017).
Tirs de roquettes sur Israël
  • Aucune roquette n'a été tirée en territoire israélien cette semaine.

Tirs de roquettes sur Israël

La situation humanitaire dans la bande de Gaza
  • Des responsables humanitaires de la bande de Gaza, dont le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, continuent d'avertir d'une situation humanitaire qui s'aggrave, en particulier dans les soins de santé et l'électricité. Le porte-parole du ministère de la Santé Ashraf Al-Kader a déclaré que l'essence ne suffirait pas aux hôpitaux de Gaza pour le reste de la semaine et que Gaza souffre d'une pénurie sérieuse de médicaments (Compte Twitter Agil Min Felesteen, 28 mai 2017). L'alimentation électrique dans la bande de Gaza consiste aujourd'hui à un approvisionnement continu pendant quatre heures, suivi de 12 heures de pause (Site Internet Alresalah.net, 28 mai 2017).
  • L'autorité de l'énergie du Hamas et la compagnie d'électricité de Gazaont déclaré avoir accepté les conditions imposées par le gouvernement de consensus pour résoudre la crise. D'autre part, lors de réunions, des responsables de l'autorité de l'énergie de l'Autorité Palestinienne et des organismes internationaux ont souligné que la solution à la crise de l'énergie ne sera résolue que selon un nombre déterminé de conditions, y compris l'achèvement de la scission entre le Hamas et l'Autorité Palestinienne, le fait de permettre au gouvernement de consensus d'agir librement dans la bande de Gaza et le transfert des fonds recueillis par la compagnie d'électricité dans la bande de Gaza au ministère des Finances sans aucune condition préalable (Agence de presse Wafa, 29 mai 2017).
  • Binali Yildirim, le Premier ministre turc, s'est entretenu avec Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, au sujet de la crise de l'électricité. Yildirim a promis d'aider à trouver une solution à la crise, y compris en fournissant du carburant turc à la centrale (Site du Hamas, 31 mai 2017).
Usage par le Hamas de civils qui suivent un traitement médical en Israël
  • Les services de sécurité générale ont révélé plusieurs cas dans lesquels le Hamas a fait usage des habitants de Gaza entrant en Israël avec un permis spécial pour un traitement médical, pour transférer des fonds à des organisations terroristes. Parmi les résidents mentionnés figure Amal Ahmed, une femme de 52 ans, qui a accompagné son fils pour un traitement anti-cancer à Jérusalem. Amal Ahmed a été appelée à transférer de l'argent et d'autres objets destinés aux terroristes de Judée-Samarie. A une autre occasion, l'entrée d'une grand-mère et de sa petite-fille a été mise à profit pour transférer des fonds à des membres d'organisations terroristes dans la bande de Gaza. Layla Hamoud, 61 ans, résidente de Jabaliya, qui possède un permis d'entrer en Israël en raison de sa maladie, a transféré des fonds destinés à financer les activités du Hamas en Judée-Samarie (Services de sécurité générale, 28 mai 2017).
Exécution des suspects du meurtre de Mazen Faqaa
  • Le 25 mai 2017, le ministère de l'Intérieur du Hamas à Gaza a exécuté trois individus accusés d'avoir tué Mazen Faqaa. L'exécution a été réalisée dans le centre-ville de Gaza en présence de mille responsables et sans journalistes (Agence de presse Safa, 25 mai 2017). Le ministère de l'Intérieur a interdit de publier des photos ou des vidéos de l'exécution (Palinfo, 25 mai 2017). Iyad Al-Bazam, porte-parole du ministère de l'Intérieur à Gaza, a déclaré que l'exécution des trois individus impliqués dans l'assassinat prouve aux collaborateurs d'Israël qu'Israël ne pourra pas les aider (Site Internet Alresalah.net, 25 mai 2017).
  • A l'occasion d'une cérémonie d'inauguration d'une mosquée dans la bande de Gaza au nom de Mazen Faqaa, Khalil al-Haya, un responsable du Hamas, a déclaré que la mort de Faqaa avait lancé une nouvelle guerre sécuritaire entre le Hamas et Israël. Selon lui, le peuple palestinien ne craint pas la mort et n'est pas brisé par le siège et la mort de commandants ne fait qu'ajouter à sa force. Al-Haya a ajouté que les relations du Hamas avec "l'occupation" sont des relations de lutte et de combat. Il a appelé le peuple palestinien à unir ses armes et à rejoindre le programme national palestinien qui mènera à la fin de l'occupation, au retour des réfugiés et à la création d'un Etat palestinien sur toute la terre de Palestine (Chaîne Al-Aqsa, 26 mai 2017).

Droite : Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, prononce un sermon à l'occasion de l'inauguration d'une mosquée en mémoire de Mazen Faqaa (Page Facebook Shihab, 27 mai 2017). Gauche : La mosquée au nom de Mazen Faqaa, inaugurée à al-Zuweida, au centre de la bande de Gaza (Page Facebook Shihab, 27 mai 2017)
Droite : Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, prononce un sermon à l'occasion de l'inauguration d'une mosquée en mémoire de Mazen Faqaa (Page Facebook Shihab, 27 mai 2017). Gauche : La mosquée au nom de Mazen Faqaa, inaugurée à al-Zuweida, au centre de la bande de Gaza (Page Facebook Shihab, 27 mai 2017)

Relations Iran-Hamas
  • Des sources palestiniennes ont indiqué que des réunions ont eu lieu au cours des dernières semaines au Liban entre de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah et des Gardiens de la révolution. Il a été décidé à la fin de ces réunions de renouveler le soutien financier de l'Iran au Hamas. Il a également été rapporté que dans un avenir proche, Ismaïl Haniyeh, qui a été élu au poste de chef du bureau politique du Hamas, devrait se rendre en Iran (Dunia Al-Watan, 30 mai 2017). En réponse, Moussa Abu Marzouq, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré qu'il n'y avait pas de changement dans les relations entre le Hamas et l'Iran et que tous les rapports publiés à ce sujet sont faux (Al-Quds, 30 mai 2017).
  • Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le Hamas devrait se tenir aux côtés de chaque pays qui le soutient, en tête l'Iran, tant qu'il ne nuit pas au peuple palestinien, à ses principes et à ses lieux saints. Il a appelé à mettre en place de nouvelles relations avec l'Iran, la Turquie, la Corée et d'autres pays (Dunia Al-Watan, 25 mai 2017).
Allègements à l'occasion du Ramadan
  • Suite à la décision du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, Yoav  Mordechai, le coordonnateur des activités du gouvernement dans les territoires, a annoncé plusieurs allègements à l'occasion du Ramadan. Dans le cadre des dérogations prévues, des visites familiales seront autorisées aux familles en Israël pour les résidents de Judée-Samarie du dimanche au jeudi et pour l'Aïd al-Fitr, ainsi que l'entrée au Mont du Temple pour la prière du vendredi. Les heures d'ouverture des barrages seront élargies et les résidents de Judée-Samarie seront autorisés à se rendre à l'étranger via l'aéroport Ben Gurion. Les Gazaouites seront en mesure de se rendre au Mont du Temple pour la prière (Site Internet du coordonnateur des activités du gouvernement dans les territoires, 21 mai 2017)
Fin de la grève de la faim des prisonniers palestiniens
  • A la veille du Ramadan et après quarante jours, le 27 mai 2017, les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ont mis fin à leur mouvement de grève de la faim. Les autorités pénitentiaires ont souligné qu'il n'y avait pas de négociations avec les prisonniers, mais des "agréments". Selon une déclaration des autorités pénitentiaires, de toutes les exigences des détenus, les autorités et la Croix-Rouge ont seulement accepté d'augmenter la fréquence des visites familiales à deux visites par mois. Les autorités pénitentiaires ont déclaré que la grève a été suivie par un total de 1.578 prisonniers, pour la plupart des membres du Fatah. Plus de 750 prisonniers ont arrêté leur grève de la faim au cours de la période. 18 détenus ont  été hospitalisés (Ha'aretz, 27 mai 2017)
  • Le comité supérieur de soutien à la grève des prisonniersa annoncé la fin de la grève lors d'une conférence de presse à Ramallah. Jamal Mhessen, membre du Comité central du Fatah, a déclaré qu'après des négociations de plus de vingt heures avec la direction des prisons en Israël, les deux parties sont parvenues à un règlement. Il a annoncé la victoire des prisonniers et du peuple palestinien dans la lutte. Il a félicité les prisonniers et les a remerciés pour leur fermeté et a salué Abbas pour sa défense des prisonniers. Il a demandé à la Cour internationale de surveiller Israël et ses "crimes" contre les prisonniers (Télévision Al-Aqsa, 27 mai 2017). L'Autorité Palestinienne a également annoncé la création d'un comité de responsables de la grève chargé de continuer à négocier avec la direction des prisons. Le comité sera présidé par Karim Yunes,[2] récemment nommé membre du comité central du Fatah, et non Marwan Barghouti (Al-Resalah.net, 29 mai 2017).
  • En dépit des faibles accomplissements de la grève, les Palestiniens l'ont présentée comme une victoire. En Judée-Samarie, plusieurs défilés et manifestations ont été organisés pour marquer la victoire des prisonniers (Wafa, 27 mai 2017à. Ci-après plusieurs réactions :
  • Marwan Barghouti a déclaré que la fin de la grève de la faim a pour but de donner l'occasion de parvenir à un dialogue commun entre les prisonniers et les autorités pénitentiaires. Il a dit que si les promesses n'étaient pas tenues (il n'a pas précisé lesquelles), les prisonniers renouvelleraient la grève. Barghouti a appelé Abbas et toutes les organisations palestiniennes à remplir leurs obligations à l'égard des prisonniers et à agir pour obtenir leur libération. Il a également appelé à conditionner la reprise des négociations à la libération de tous les prisonniers (Al-Mayadeen, 30 mai 2017).
  • Lors d'une conférence de presse, Isa Qaraqa, le Président de l'Autorité des affaires des prisonniers, a souligné que l'accord est "un énorme succès et une victoire historique" de la plus longue des grèves depuis 1976.[3] Il a expliqué qu'au-delà de la grande réussite liée au sort des prisonniers, des acquis politiques ont également été enregistrés, dont la nomination du chef des prisonniers Karim Yunes du comité central du Fatah. Selon Qaraqa, les prisonniers ont atteint 80% de leurs demandes, mais plusieurs questions restent ouvertes et un comité dirigé par Younis a été mis en place pour en discuter (Filastin al-Yawm, 29 mai 2017).
  • Rami Hamdallah, Premier ministre du gouvernement de consensus palestinien, a salué les prisonniers sur sa page Facebook. Selon lui, la victoire a prouvé au monde la vérité et le désir des Palestiniens de vaincre (Page Facebook de Rami Hamdallah, 27 mai 2017). Lors d'une réunion du cabinet, Rami Hamdallah a salué les prisonniers palestiniens, qualifiant l'arrêt du mouvement de victoire (Agence de presse Wafa, 30 mai 2017).

Droite : Expressions de joie au Centre de Ramallah à l'annonce de la fin de la grève (Wafa, 27 mai 2017). Gauche : Membres de la famille des détenus palestiniens à Jenine célébrant l'arrêt de la grève de la faim (Compte Twitter Palinfo, 27 mai 2017)
Droite : Expressions de joie au Centre de Ramallah à l'annonce de la fin de la grève (Wafa, 27 mai 2017). Gauche : Membres de la famille des détenus palestiniens à Jenine célébrant l'arrêt de la grève de la faim (Compte Twitter Palinfo, 27 mai 2017)

Opposition de l'AP au programme du gouvernement israélien à Jérusalem Est
  • Le gouvernement israélien a approuvé le projet du ministère de l'Education et du ministère de Jérusalem et de l'Héritage d'établir une équipe de travail interministérielle chargée de soumettre au gouvernement un plan visant à réduire les disparités économiques et sociales à Jérusalem-Est(Site du Premier ministre, 28 mai 2017). Le but du programme, entre autres, est d'encourager et d'améliorer la qualité de l'éducation à Jérusalem Est et de mettre l'accent sur l'encouragement des programmes d'études israéliennes.
  • Dans le contexte de la décision israélienne, Sabari Sidam, le ministre de l'Education palestinienne, et Adnan al-Husseini, le ministre des Affaires de Jérusalem de l'Autorité Palestinienne, ont organisé une rencontre au ministère palestinien de l'Education avec de hauts responsables du ministère à Ramallah. Lors de la réunion, ils ont mis en garde contre l'intention d'Israël de "judaïser" le programme actuellement en vigueur à Jérusalem-Est. Ils ont appelé à agir par tous les moyens pour contrecarrer ces mouvements par Israël. Ils ont également convenu de faciliter l'école à Jérusalem-Est (Dunia Al-Watan, agence de presse Ma'an, 29 mai 2017).
  • Dans une déclaration, le ministère de l'Education de l'Autorité Palestinienne a déclaré que le financement gouvernemental d'un plan quinquennal visant à améliorer l'éducation à Jérusalem-Est prouve qu'Israël tente de nuire aux fondements de l'identité nationale palestinienne. Le ministère a mis en garde contre les "dangers" du plan israélien, qui témoigne de la pensée et des politiques d'oppression d'Israël, de son racisme et de mépris du droit international. Selon le ministère, ils prennent toutes les mesures pour lutter contre le plan de préservation de l'identité nationale dans le cadre du programme d'éducation à Jérusalem (Agence de presse Wafa, 28 mai 2017).

[1]Les principales attaques sont des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et des poses d'engins piégés et des attaques combinées. Elles ne font pas référence aux tirs de pierres et de cocktails Molotov.
[2]Karim Yunes est un arabe israélien d'Ara, dans le Wadi Ara, détenteur d'une carte d'identité israélienne. Il a enlevé et tué avec son frère le soldat Avraham Bromberg en 1981 et a été condamné à perpétuité. Sa peine a été réduite en 2012 à quarante ans par le Président Shimon Peres. Son frère a été libéré dans le cadre de l'accord Shalit. Karim Yunes est devenu au cours des années un des dirigeants des prisonniers palestiniens.
[3]Depuis la fin des années soixante, les prisonniers sécuritaires palestiniennes luttent pour l'amélioration des conditions de leur détention et la modification de leur statut. Un des outils du combat est la grève de la faim. En 1976, les prisonniers sécuritaires ont observé une grève pendant 65 jours. Ils demandaient à recevoir des livres, des cahiers, à cesser de travailler en prison et à rallonger le temps de douche.

Pleins feux sur le jihad mondial* (18 – 24 mai 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Les participants au sommet arabo-islamique-américain de Doha  (Page Twitter officielle du sommet, 21 mai 2017)

Les participants au sommet arabo-islamique-américain de Doha (Page Twitter officielle du sommet, 21 mai 2017)

L'armée syrienne sur l'autoroute Damas Bagdad, à environ 100 km d'Al-Tanf  (Compte Twitter de Yusha Yuseef, 24 mai 2017)

L'armée syrienne sur l'autoroute Damas Bagdad, à environ 100 km d'Al-Tanf (Compte Twitter de Yusha Yuseef, 24 mai 2017)

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov lors de la conférence de presse  (Site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, 19 mai 2017)

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov lors de la conférence de presse (Site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, 19 mai 2017)

Insigne du

Insigne du "Commando de la révolution", organisation rebelle opérant dans la région d'Al-Tanf avec le soutien des Etats-Unis (Twitter).

Force du

Force du "Commando de la révolution" (Baladi News, 18 mai 2017)

Cartes d'identité des soldats de l'armée syrienne tués dans les combats avec l'Etat islamique au Nord de l'aérodrome militaire T-4.

Cartes d'identité des soldats de l'armée syrienne tués dans les combats avec l'Etat islamique au Nord de l'aérodrome militaire T-4.

Combats dans le quartier d'Al-Fatah à l'Ouest de Mossoul (Haqq, 18 mai 2017).

Combats dans le quartier d'Al-Fatah à l'Ouest de Mossoul (Haqq, 18 mai 2017).

Abu Khattab al-Iraqi, terroriste de l'Etat islamique qui s'est fait exploser dans l'Ouest de Mossoul (Haqq, 16 mai 2017)

Abu Khattab al-Iraqi, terroriste de l'Etat islamique qui s'est fait exploser dans l'Ouest de Mossoul (Haqq, 16 mai 2017)

Infographie publiée par l'Etat islamique le 24 mai 2017, résumant l'activité de l'organisation dans la région de Mossoul entre le 18 avril 2017 et le 17 mai 2017. L'organisation affirme avoir réalisé une série d'attaques terroristes, dont 44 attaques suicide, causant 750 morts parmi les forces de sécurité irakiennes (Haqq, 24 mai 2017)

Infographie publiée par l'Etat islamique le 24 mai 2017, résumant l'activité de l'organisation dans la région de Mossoul entre le 18 avril 2017 et le 17 mai 2017. L'organisation affirme avoir réalisé une série d'attaques terroristes, dont 44 attaques suicide, causant 750 morts parmi les forces de sécurité irakiennes (Haqq, 24 mai 2017)

Scène de l'attaque dans le quartier d'Al-Dora à Bagdad (Sumar News, 19 mai 2017)

Scène de l'attaque dans le quartier d'Al-Dora à Bagdad (Sumar News, 19 mai 2017)

Membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique (Haqq, 20 mai 2017)

Membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique (Haqq, 20 mai 2017)

Revendication de responsabilité de l'Etat islamique de l'attaque de Manchester  (Aamaq, 23 mai 2017)

Revendication de responsabilité de l'Etat islamique de l'attaque de Manchester (Aamaq, 23 mai 2017)

Infographie publié par l'Etat islamique à la suite de l'attaque de Manchester, sous le titre

Infographie publié par l'Etat islamique à la suite de l'attaque de Manchester, sous le titre "L'attaque de Manchester, l'une des attaques les plus meurtrières contre les Croisés en Grande-Bretagne." Le texte sur le fond précise : "62 jours après l'opération devant le Parlement de Londres le 22 mars 2017." En haut à gauche, il y a une image de l'arène de Manchester. En bas à gauche on peut lire : "Un des soldats de l'État islamique a déposé des engins piégés dans l'arène de Manchester, tuant 30 personnes et en blessant 70 autres" (Al-Sawarim, 23 mai 2017)


Principaux évènements de la semaine

  • La semaine a été marquée par la frappe par des avions américains d'une force mécanisée syrienne faisant route vers Al-Tanf à la frontière entre la Syrie, la Jordanie et l'Irak. La force étaitcomposée de soldats syriens, de membres duHezbollah et des milices chiites manipulées par l'Iran. Lareprise par laforce du secteur d'Al-Tanf aurait punuiresensiblement auxefforts des États-Unis etde la Jordanie de créer une zone tampon de sécurité le long de la frontière syro-jordanienneet auraitpermisau régime syrien et auxIraniens decontrôler une section importante de laroute Damas-Bagdad.
  • La frappe a provoqué des affrontements médiatiques entre les Etats-Unis et la Russie. Cependant, une fois la poussièreretombée, les hauts fonctionnaires des deux armées ont commencé à discuter de la question de la façon d'éviter les divergences entre la Russie et les Etats-Unis dans l'Est de la Syrie (à la lumière de l'imminente campagne de reprise d'Al-Raqqah, la capitale de l'Etat islamiqueen Syrie). Selon le chef d'état-major américain, les États-Unis ont soumis à la Russie un plan détaillé sur cette question, qui est en cours dediscussion.
  • AManchester, en Grande-Bretagne, une attaque terroriste a été effectuée à la find'uneperformance d'unechanteuse pop américaine, faisant 22 morts et environ 60 blessés. L'attaque a été effectuéeparune bombe artisanale pendant que le public sortait de la salle. Le terroriste tué a été identifié comme unnatif de Manchester d'origine libyenne. L'Etat islamiquea revendiqué la responsabilité de l'attaque.

 

Les pays de la coalition

Déclaration de Riyad : Coopération étroite entre les Etats-Unis et les pays arabes et islamiques dans la lutte contre le terrorisme
  • Le 21 mai 2017, une conférence au sommet s'est tenue à Riyad, en Arabie Saoudite, avecla participation du Président américain et des dirigeants et des représentants de 55pays arabes et islamiques.À l'issue du sommet, une déclaration a été publiée, mettant l'accent sur la coopération entre les différents pays dans la lutte contre le terrorismeet l'extrémisme. Ci-après les principaux points de la déclaration (SPA, agence de presse officielle saoudienne) :
  • Mise en place d'un partenariat étroitentre les dirigeants des pays arabes etislamiques et le leader américain pour faire face à l'extrémisme et au terrorisme,afin d'arriver à la paix, à la stabilité et au développement, au Proche-Orient et dans le monde.
  • Les pays sont déterminés à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes.Lesdirigeants ont affirmé leur engagement à lutter contre le terrorisme sous toutes sesformes, à tarir ses sources de financement et à prendre toutes lesmesures nécessaires pour prévenir et combattre les crimes terroristes en étroite coopération.
  • Création d'un centre mondial de lutte contre la pensée extrémiste,  chargé de lutter contre l'extrémisme etde promouvoir la coexistence et la tolérance entre les peuples.
  • Echange d'informations sur les combattants étrangerset leurs mouvements entreles organisations terroristes, afin de prévenir des attaques terroristes.
  • Formation d'une coalition militaire islamique de lutte contre le terrorisme,qui fourniraune force de réserve de 34 000 combattants. L'objectif de la force sera desoutenir les opérations contre les organisations terroristes en Irak et en Syrie, en cas debesoin.
  • Lutte contre le financement du terrorisme, y compris l'établissementd'un centre de ciblage du financement du terrorisme.
  • Refus de toute tentative d'établir unlien entre le terrorisme et toute religion, culture ou race, afin de protéger et de promouvoir une culture de tolérance, de coexistence et decoopération constructive entre différents pays, religions et cultures. Lesdirigeants ont souligné l'importance de renouveler et de rationaliser lediscours intellectuel au sujet de l'Islam modéré, qui appelle àla tolérance, l'amour, la miséricorde et la paix et à éradiquer les idées fausses sur l'Islam(cf., celles reliant l'Islam au terrorisme).
  • Les dirigeants ont confirmé leur rejet absolu des pratiques durégime iranien visant à déstabiliser la sécurité et la stabilité de larégion et du monde entier.Les dirigeants ont condamné lespositions hostiles du régime iranien et l'ingérence continue dansles affaires internes des autres pays. Les dirigeants ont souligné ledanger du programme balistique iranien. Les participant au sommet ont appelé à lutter contre lesactivités subversives de l'Iran par le biais de la coopération entre les pays.
  • Pour réaliser ces principes, les dirigeants ont appelé à suivre lesprogrammeset les activités dans les domaines de partenariat entre les Etats-Unis etles Etats arabes et musulmans.
  • Selon nous, cette déclaration reflète une étape, au moins demanière déclarative, dans le renforcement de la coopération des pays arabes et islamiques avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme(y compris dans desdomaines concrets comme le financement du terrorisme et la coopération en matière de renseignement). Ladéclaration appelle également à la formulation de plans et à la mise en place demécanismes spécifiques pour leur mise en œuvre (avec une base àRiyad, en Arabie saoudite). L'épreuve pratique de la déclaration de Riyad sera la volonté des différentspays de la mettre en œuvre et d'injecter un contenu pratique dans ses différents articles(principalement le renforcement de la coopération dans la lutte contre lesorganisations jihadistes et l'Etat islamique en Syrie et en Irak, et toutes les questions liées à la lutte contre le terrorismeet les activités subversives de l'Iran).
  • Selon nous, la déclaration est basée sur un accord entreles États-Unis et l'Arabie Saoudite : le Président Trump a accepté de cesser de lier le terrorisme à l'Islam, a reconnu le rôle de l'Arabie saoudite dans le monde arabe et musulman, et a soulignél'importance à la lutte contre le régime iranien. Les Saoudiens, de leur part,ont aidé les États-Unis à mobiliser des dizaines de pays arabes et islamiques pour lutter contre l'extrémisme (au moins de manière déclarative), afin d'éradiquer lesracines idéologiques du terrorisme et de promouvoir l'Islam modéré et tolérant.
Le Président turc : la Turquie ne prendra pas part à la campagne d'Al-Raqqah
  • Après sa rencontre avec le Président américain Donald Trump, le Président de la Turquie, Recep TayyipErdogan a déclaré que la Turquie ne peut pas être empêchée de prendre part à la prise de décision à l'égard de la Syrie parce que la Turquie est présente dans les zones de guerre en Syrie et en Irak(Hürriyet Daily News, 18 mai 2017). Erdogan a ajouté que la Turquie ne prendra pas partà la campagne d'Al-Raqqah en raison de l'intention des Etats-Unis d'inclure lesforces kurdes. Il a ajouté que la Turquie n'hésitera pas à lancer une autreopération comme l'Opération bouclier de l'Euphrate en Syrie du Nord(Reuters, 18 mai2017).

Principaux développements en Syrie

L'état du cessez-le-feu (Accord d'Astana)
  • Le cessez-le-feu dans les quatre zones de combat désignées dans l'Accord d'Astana comme zones de désescaladeeste ncore observé. Cependant, les affrontements ont continué dansles diverses zones, principalement dans la région de Damas et de Deraa.
Le secteur des frontières entre la Syrie, l'Irak, et la Jordanie
  • Le 18 mai 2017, des appareils de la coalition ont attaqué une force syrienne mécaniséequi avançait vers la zone du barrage d'Al-Tanf à la frontière entre la Syrie, la Jordanie et l'Irak. Selon divers rapports, la force incluaitdes membres du Hezbollah et des milices chiites agissant en Syrie au nom de l'Iran. Des sources de l'opposition syrienne ont fait état de huit morts et de deux blessésparmi l'armée syrienne (Zaman Al-Wasl, 19 mai 2017). Une autre source a fait état de 35 morts au sein del'armée syrienne, du Hezbollah et des milices chiites irakiennes (Comités locaux de coordination, 19 mai 2017). Selon des sources syriennes, l'armée syrienne (cf., implicitement, la force attaquée par les États-Unis) se trouvait sur l'autoroute Damas Bagdad, à environ 100 km de la frontière d'Al-Tanf (Butulat Al-Suri Al-Jaysh, site Internet affilié à l'armée syrienne, 21 mai 2017 ; compte Twitter de Yusha Yuseef, 24 mai 2017).
  • L'attaque a provoqué des répercussions médiatiques et déclenché un échanged'accusations entre les Etats-Unis d'une part, et la Russie et l'Iran, les alliés de la Syrie, de l'autre :
  • Selon une source officielle américaine, les Etats-Unis ont attaqué les forces syriennes loyalesau régime Assad dans le secteur d'Al-Tanf. Selon la source, ces forcessont entrées dans la zone de désescalade sans autorisation et ont donc étéconsidérées comme une menace. Les forces de la coalition ont annoncé dans une déclaration que les forces avaient menacé les soldats américains et que la frappe a été précédée de tirs de semonce (AP, 19 mai 2017). Selon des responsables de l'administration américaine et des spécialistes, l'assaut d'Al-Tanf a été motivé par une tentative de l'Iran de baser son contrôle stratégique dans le secteur, qui est un couloir permettant d'atteindre Bagdad du Liban et de la Syrie, et de là,Téhéran. Le Secrétaire de la Défense James Mattis a déclaré lors d'une conférence de presse quela force qui a été attaquée avançait d'unemanière qui menaçait uncamp des rebelles près de la frontière jordanienne, où séjournaient des conseillers américains(Washington Post, 20 mai 2017).
  • Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrova déclaré lors d'une conférence de presse que l'attaque américaine était illégale et empiétait sur la souveraineté syrienne. Selon Lavrov, le but de l'attaque était d'encourager l'opposition et lesorganisations radicales à lutter contre le gouvernement syrien. Il a exprimé sa préoccupationque l'idée de la lutte contre l'Etat islamique commence à s'éroder (TASS ; site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, 19 mai 2017).
  • L'objectif de la force syrienne était, selon nous, de prendre d'assaut la région d'Al-Tanf, compromettant ainsi considérablement les efforts américains et jordaniens d'établir une zone tampon de sécurité le long de la frontière syro-jordanienne. L'assaut de la région d'Al-Tanf aurait permis au régime syrien et aux Iraniens de surveillerl'autoroute Damas Bagdad, qui passe près de la zone des trois frontières. En outre,une telle opération aurait coupé la force rebelle ("le Commando de la révolution ") envoyé avec le soutien des Etats-Unis (14 mai 2017), de la zone d'Al-Tanf à la ville d'Abu Kamal détenue par l'Etat islamique.[1]
  • Il faut noter la participation du Hezbollah et des milices chiites (qui agissent, selon nous, sous l'instruction de l'Iran) dans les tentatives de l'armée syrienne de prendre lecontrôle des secteurs clés dans l'Est de la Syrie. La force du Hezbollah prend part à l'avancée de l'armée syrienne vers le lac Assad et la vallée de l'Euphrate (comme indiqué ci-dessus), et une autreforce a été intégrée dans la force syrienne qui a été envoyée pour reprendre la région d'Al-Tanf. Selon l'agence de presse iranienne Fars, 3000 membres du Hezbollah ont été transférés de la frontière libano-syrienne et de lavallée de la Bekaa au Liban pour prendre part à des opérations dans le désert de Syrie.L'agence Fars a également indiqué, sur la base d'une source bien informée, que les forces fidèles aurégime syrien ne permettront pas aux Etats-Unis et à leurs alliés d'établir une zone tampon dansle Sud de la Syrie, destinée à servir de refuge aux "militants"(Fars, agence de presseaffilié aux Gardes de la révolution iranienne, 18 mai 2017).
  • Au-delà des confrontations dans les médias, il semble que l'incident d'Al-Tanf ait incité les Etats-Unis et la Russie à lancer d'intenses négociations entre les hauts fonctionnaires desdeux armées, ayant pour but d'empêcher une confrontation armée entre lesdeux pays dans l'Est de la Syrie. Le chef d'état-major américain JosephDunford a déclaré dans une conférence de presse que les États-Unis avaient soumis à la Russie un plan détaillé,qui est maintenant l'objet de discussions entre les deux pays. Ce plan a pour objectif d'éviter lesfrottements, de séparer les opérations des deux armées, de s'assurer que la campagne américaine estmenée contre l'Etat islamique, et de protéger la vie des américains stationnés dans la région.Selon Dunford, les militaires russes sont désireux de trouver un moyen de prévenir unaffrontement armé entre la Russie et les Etats-Unis dans la région de Deir Ez-zor et lavallée de l'Euphrate (Washington Post, 20 mai 2017).
La campagne d'Al-Raqqah
Nettoyage de la zone d'Al-Tabqa
  • Cette semaine, les FDS ont poursuivi le ratissage de la zone d'Al-Tabqa,après avoir repris la ville et le barrage sur l'Euphrate. Des affrontements ont eu lieu entre des FDS et l'Etat islamique. Les forces des FDS auraient pris sur plusieurs autres villages au Nord et à l'Est de Tabqa (Réseau Sham, 18- 20 mai 2017). Les FDS et l'Etat islamique luttent également dans le secteur de Hanida, environ 16 km à l'Est de Tabqa, sur larive Sud de l'Euphrate (Observatoire syrien des droits de l'homme, 20 mai2017).
Avancée de l'armée syrienne vers la vallée de l'Euphrate
  • Après avoir repris l'aérodrome d'Al-Jarrah la semaine dernière, les forces syriennes ontcontinué leur avancée vers la ville de Maskana, à l'Ouest du lac Assad(environ17 km au Sud-Est d'Al-Jarrah). L'armée syrienne a tiré des tirs d'artillerie dans les territoires détenus par l'Etat islamique dans la zone rurale près de la ville. Dans le même temps, des avions russes ont effectué desfrappes aériennes (Réseau Sham, 17 mai 2017 ; Observatoire syrien des droits de l'homme, 20 mai 2017).
  • L'Etat islamique a annoncé que plus de 22 soldats de l'armée syrienne et membres des milices chiites avaient été tués et d'autres blessés dans les affrontementsqui ont eu lieu au Sud de l'aérodrome d'Al-Jarrah. Selon l'organisation, lors des affrontements, sesmembres ont fait exploser une voiture piégée près d'un village situé à environ 2,5 km au Sud de l'aérodrome. Un char et un véhicule blindé de l'armée syrienne ont été endommagés, et un véhicule tout-terraina été détruit (Haqq, 20 mai 2017).
La région de Palmyre
  • L'armée syrienne n'a toujours pas été en mesure de stabiliser la situation dans larégion de Palmyre.L'Etat islamique a publié des photos montrant des armes et du matériel saisis à l'armée syrienne par ses membres après une lutte menée dans la zone au Nord de l'aérodrome militaire T-4 (à l'Ouest de Palmyre). Les photos montrent des armes, des munitions,un lanceur de missiles antichars, un véhicule blindé, un bulldozer et des cartes d'identité militaires et des dépouilles de soldats syriens (Haqq, 19 mai 2017).
La région de Damas
  • Selon les médias syriens, l'Etat islamique a commencé à se préparer à l'évacuation de sesbastions au Sud de Damas, principalement le camp de réfugiés d'Al-Yarmouk et laville d'Al-Hajar Al-Aswad à proximité (Al-Watan, 21 mai 2017). L'Etat islamique a ouvert descentres d'enregistrement pour les personnes évacuées (Site Internet du réseau Al-cham, 21 mai 2017). Lesactivistes et les résidents qui seront évacués seront transférés vers les territoires occupésde l'Est, y compris les secteurs d'Al-Raqqah et de Deir Ez-zor (Rai Al-Youm, 21 mai2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de Mossoul
  • Cette semaine, les forces de sécurité irakiennes ont repris d'autres quartiers dans l'Ouest de Mossoul. L'enclave de l'Etat islamique se réduit. Selon un rapport d'uncommandant des forces irakiennes du 20 mai 2017, l'organisation contrôle désormais un territoire de seulement 8 km dans l'Ouest deMossoul(AP, 20 mai 2017).
La réponse de l'Etat islamique
  • L'Etat islamique poursuit ses activités de terrorisme et de guérilla à la fois dans l'Ouest de Mossoul et à l'extérieur de la ville. Le 21 mai 2017, un haut fonctionnaire irakien a annoncé que sixsoldats de l'armée irakienne avaient été tués et quatre autres blessés dans l'explosion d'une voiture piégée au Nord-Ouest de Mossoul. Dans un autre attentat suicide perpétré à l'Ouest de la ville, huit soldats ont été tués etneuf autres ont été blessés (Anatolie, 21 mai 2017).
  • Par ailleurs, l'Etat islamique mène des activités dans plusieurs autres villes irakiennes :
  • Bagdad: Le 19 mai 2017, deux voitures piégées ont explosé dans lequartier d'Al-Dora au Sud de la ville. L'un des véhicules était conduit par un terroriste suicide, etl'autre, qui a explosé juste après le premier, était conduit par deux terroristes. 13 personnes ont été tuées et 15 autres ont étéblessées (Al-Sumaria, 19 mai 2017). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité des attentats(Haqq, 20 mai 2017 ; Al-Sawarim, 20 mai 2017).
  • La province de Kirkouk: Les forces kurdes ont annoncé avoir repoussé uneattaque à grande échelle de l'Etat islamique au Sud de la ville de Kirkouk (Kurdistan 24, 18 mai 2017).Le même jour, une source irakienne a indiqué que deux soldats peshmergas ont ététués dans la région, ainsi qu'un autre soldat d'une force turkmène, agissant encoordination avec les Peshmergas (Al-Quds Al-Araby, 18 mai 2017).
  • Province de Bassora: Un terroriste suicide a fait exploser son véhicule aubarrage de Rumeila sur l'autoroute, près de la ville de Bassorah. Huit personnes ont été tuées,dont deux soldats (Al-Arabiya, 19 mai 2017). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité d'un attentat suicide à la voiture piégée dans la ville de Basra (Haqq, 20 mai,2017 ; Al-Aan Channel, 19 mai 2017).
  • La zone de la ville de Baiji : L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'assassinat de troissoldats irakiens dans une attaque menée par ses membres contre desavant-postes dans le secteur de Jabal Makhul, à environ 10 km au nord de Baiji (Haqq,20 mai 2017).

La péninsule du Sinaï

  • L'Etat islamiquea revendiqué la responsabilité d'une série d'attaques terroristes menéescontre les forces de sécurité égyptiennes à Al-Arish: le 20 mai 2017, l'organisation a annoncé que quatre policiers égyptiens ont été tués par des tirs de snipers à un point de contrôle à Al-Arish. Un engin piégé a été activé à Al-Arish contre unvéhicule blindé de l'armée égyptienne. Un autre engin piégé a été activé rue Al-Bahr à Al-Arish et a détruit un véhicule blindé de l'armée égyptienne  et un autre a été activé à l'encontre d'un véhicule blindé de type M-113 dans lecentre d'Al-Arish (Haqq, 20 mai 2017).
  • Le Centre Ibn Taymiyyah(un institut affilié au mouvement jihadiste salafiste dansla bande de Gaza) et le site Internet Haqq de l'Etat islamiqueont signalé que Subhi Mohammad al-Attaravait été tué dans le Sinaï "en luttant les guerres de la charia." Subhi al-Attar était le neveu deRa'ed al-Attar, commandant d'une unité du Hamas qui a été tué pendant l'OpérationBordure Protectrice. Selon le site Internet Haqq, Subhi Mohammad al-Attaravait "migré" vers le califat du Sinaï il y a plusieurs mois, avec d'autresjeunes Palestiniens, y compris des membres du Hamas et de sa branche armées.Il y a plusieurs années, Subhi al-Attar avait essayé de se rendre dans le Sinaï mais était retourné à Rafah avecles contrebandiers (Centre Ibn Taymiyyah ; Haqq, 20 mai 2017).
  • Subhi al-Attar est un exemple duphénomène des Palestiniens de Gaza, appartenant principalement au Hamas, qui rejoignent les rangs de la Province du Sinaï de l'Etat islamique. Récemment, l'organisationa signalé qu'un autrePalestinien de Gaza, appelé Ibrahim Abu Daoud Mohsen, a été tué dans le Sinaï. La portée dece phénomène n'est pas claire, mais il est évident que l'Etat islamiquecouvre largement ce phénomène dans ses médias, afin de mécontenter le Hamas et de perturber ses relations avec l'Egypte.

La conduite de l'Etat islamique

Gestion financière de l'Etat islamique
  • Selon le chef de l'autorité monétaire de l'État islamique, le projet de "monnaie islamique" annoncé par Abu Bakr al-Baghdadi se poursuit, malgré lesobstacles auxquels fait face l'organisation. Trois types de pièces, or, argent et cuivre sont déjà en cours d'utilisation. Selon lui,tous les ministères et les bureaux de l'État islamique utilisent cette monnaie. Toutes les marchandises del'État islamique peuvent être achetées uniquement dans cette devise. L'organisation a appelé tous les musulmans à sedébarrasser d'une monnaie qui n'aurait pas été émise par l'État islamique et a ajouté que l'un desbuts du projet était de détruire l'économie mondiale "contrôlée par les juifs" (Al-Naba,18 mai 2017).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Attentat de Manchester (état des lieux du 24 mai 2017)
  • Dans la soirée du 22 mai 2017, à la fin d'une performance de la chanteuse pop américaineAriana Grande à Manchester, une attaque terroriste meurtrière a été réalisée alors que le public quittait la salle. 22 personnes ont été tuées dans l'attentat, dont plusieurs adolescents, et environ 60 ont été blessées. Le chef de la police de ManchesterIan Hopkins a déclaré que l'explosion a été effectuéepar une personne qui a fait exploser une bombe artisanale (BBC, 23 mai2017). La Première ministre Theresa May a convoqué unesession d'urgence du gouvernement britannique. Elle a noté que c'étaitl'incident le plus meurtrier depuis Juillet 2005,lorsque quatre musulmans, tous citoyens britanniques, avaient tué 52 personnes dans un attentat suicidedans le système de transport de Londres (BBC, 23 mai 2017).
  • Au cours d'une conférence de presse (23 mai 2017), le chef de la police a déclaré quele terroriste étaitSalman Ramadan Abedi, né à Manchester en 1994 de parents qui avaient fui le régime de Kadhafi.Il était le deuxième de quatre frères. La famille avait d'abord vécu à Londres et plus tarddéménagé à Manchester. Il a fréquenté une école locale et a commencé à étudier l'administration des affaires à l'Université de Salford en 2014. À un moment donné, il a abandonné ses études.Il était connu des services de sécurité britanniques. Il y a environ trois semaines, il s'était rendu en Libye, revenant quelques jours avant l'attaque. Il pourrait avoirégalement visité la Syrie. Les sources de sécurité pensent qu'il a été formé en Libye. Il a récemment fait l'objet d'un processus de radicalisation religieuse, portait la jellabiya et priait à lamosquée locale. Son frère aîné Ismail est professeur d'études coraniques. Lesservices de sécurité britanniques enquêtent sur ses récents voyages en Libye (Telegraph, 24 mai2017).
  • L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque terroriste. Le 23 mai 2017, l'agence de presse Aamaq de l'organisation a émis unerevendication de responsabilité en arabe, en anglais et dans d'autreslangues. Le texte précise : "[…] Un soldat du Califat a réussià placer des explosifs au milieu d'un rassemblement de croisés dans laville britannique de Manchester […]. Les engins explosifs ont sauté dans l'arène, tuant 30 croisés et faisant 70 autres blessés."La revendication de responsabilité se termine par la menace : "La prochaine étape sera plussévère pour les adorateurs de la croix et leurs alliés" (Aamaq, 23 mai2017).
Attaque contre la radio d'état en Afghanistan
  • La Province de Khorasan de l'État islamique a revendiqué la responsabilité d'uneattaque contre le bâtiment de la radio d'état afghane dans la partie orientale de la ville deJalalabad, dans la province de Nangarhar.L'attentat a tué au moins six personnes,dont deux policiers, et apparemment blessé au moins 17 autres. Quatre terroristesauraient participé à l'attaque. L'un d'eux s'est fait exploser à l'entrée del'édifice. Trois autres ont été tués dans des échanges de tirs qui ont duré 3-4 heures(Reuters, 17 mai 2017).L'Etat islamiquea revendiqué la responsabilité de l'attaque,qui a étéeffectuée par deux frères de l'organisation (Haqq, 17 mai 2017).

[*]En raison de la fête de Shavouot, la publication du prochain bulletin sera retardée.
[1]L'incident d'Al-Tanf a apparemme

Pleins feux sur le jihad mondial (30 mars – 5 avril 2017)*

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Véhicule des SDF en feu à l'Ouest de la zone d'Al-Karamah au Sud-Est d'Al-Raqqah, après avoir été frappé par un missile antichar de l'Etat islamique (Haqq, 1er avril 2017).

Véhicule des SDF en feu à l'Ouest de la zone d'Al-Karamah au Sud-Est d'Al-Raqqah, après avoir été frappé par un missile antichar de l'Etat islamique (Haqq, 1er avril 2017).

Le commandant de la force Qods Qassem Soleimani visite la région de Hama  (Al-Hadath News, 2 avril 2017)

Le commandant de la force Qods Qassem Soleimani visite la région de Hama (Al-Hadath News, 2 avril 2017)

En haut : Membres de l'Etat islamique luttant contre les forces de sécurité irakiennes dans l'Ouest de Mossoul (Haqq, 2 avril 2017). En bas : Deux attaques suicide contre les forces de sécurité irakiennes dans la partie Ouest de la ville (Aamaq, 30 mars 2017)

En haut : Membres de l'Etat islamique luttant contre les forces de sécurité irakiennes dans l'Ouest de Mossoul (Haqq, 2 avril 2017). En bas : Deux attaques suicide contre les forces de sécurité irakiennes dans la partie Ouest de la ville (Aamaq, 30 mars 2017)

Salameh Abu Adhan al-Tarabin al-Ansari, l'un des fondateurs de la Province du Sinaï de l'Etat islamique tué dans un bombardement (Haqq, 1er avril 2017)

Salameh Abu Adhan al-Tarabin al-Ansari, l'un des fondateurs de la Province du Sinaï de l'Etat islamique tué dans un bombardement (Haqq, 1er avril 2017)

Distribution de tracts au nom de la Province du Sinaï de l'Etat islamique menaçant les habitants de ne pas collaborer avec le gouvernement égyptien (Haqq, 1er avril 2017)

Distribution de tracts au nom de la Province du Sinaï de l'Etat islamique menaçant les habitants de ne pas collaborer avec le gouvernement égyptien (Haqq, 1er avril 2017)

Le membre de l'Etat islamique, Abu Faruq le Perse décrit la persécution des sunnites par la dynastie safavide, qui a adopté la chia au 16ème siècle.

Le membre de l'Etat islamique, Abu Faruq le Perse décrit la persécution des sunnites par la dynastie safavide, qui a adopté la chia au 16ème siècle.


Principaux incidents de la semaine

  • La pression sur l'Etat islamique en Irak et en Syrie est en augmentation :
  • Suite à la reprise du barrage de Tabqa et de l'aérodrome au Sud, les forces des FDS opérant avec le soutien américain avancent vers la ville de Tabqa, contrôlée par l'Etat islamique (environ 60 000 résidents). La ville a été presque complètement assiégée. Sa chute symboliserait la perte d'un autre territoire vital pour l'organisation, et l'intensification de la pression sur l'Etat islamique dans son fief d'Al-Raqqah.
  • Après plusieurs jours de combats, les forces syriennes ont repris la ville de Deir Hafer, située sur la route d'Al-Bab, du lac Assad et du barrage de l'Euphrate. À ce stade, il n'est pas encore clair si l'armée syrienne va essayer de profiter de son succès et de continuer à progresser vers l'Est, compte tenu de la pression exercée par les organisations rebelles sur le régime syrien dans les régions de Damas et Hama.
  • La lutte dans l'Ouest de Mossoul est toujours concentrée sur la vieille ville, sans changement significatif sur le terrain. L'Etat islamique mène un combat acharné et ses membres, qui sont qualifiés dans les combats dans les zones bâties, compliquent l'offensive des forces irakiennes. En tout cas, le discours politique irakien exprime l'optimisme. Le ministre irakien de l'Intérieur a déclaré que la libération de Mossoul serait accomplie d'ici quelques semaines.
  • Cette semaine, la Turquie a annoncé la conclusion de l'Opération Bouclier de l'Euphrate.Au cours de l'opération, la Turquie a réussi à créer une zone de sécurité dans la région à l'Ouest de l'Euphrate, qui était contrôlée par l'Etat islamique, et à créer une zone tampon entre la zone de contrôle kurde à l'Est de l'Euphrate etl'enclave kurde dans la région de l'Ouest (Ifrin). Lesuccès de la Turquie est éclipsé par son incapacité à reprendre la ville de Manbij et ses environs, quirestent une sorte d'enclave à prédominance kurde dans la zone de sécuritéturque

 

Les pays de la coalition

La Turquie annonce la conclusion de l'Opération Bouclier de l'Euphrate
  • Ala fin d'une réunion présidée par le Président turc, Tayyip Erdogan, leConseil de sécurité nationale turc a annoncé la conclusion de l'Opération Bouclier de l'Euphrate en Syrie du Nord (qui a commencé en Août 2016). Lesobjectifs de l'opération, conformément à l'annonce, étaient d'assurer lasécurité nationale de la Turquie, de garantir le retour dans leurs foyers des réfugiés syriens, et d'éliminer la menace de l'Etat islamique à la frontière turco-syrienne (Agence de presse Anatolia, 29 mars 2017).Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlua annoncé que malgré lesuccès de l'opération, les forces de l'armée turque ne prévoient pas de se retirer prochainement des territoires conquis. Il a affirmé qu'avantle retrait des troupes, les zones urbaines de la région devaient être remises en étatet les forces de sécurité locales devaient être formées et équipées (Anatolia, Hürriyet, 1er avril 2017). Le ministre turc de la Défense Fikri Işık a souligné que lesforces turques n'étaient pas sur le point de se retirer puisque les menaces contre la Turquie n'ont pascessé. Il a ajouté que la Turquie n'hésiterait pas à lancer une autre opération si ellese sentait menacée(Dimashq al-Aan, 31 mars 2017).
  • Du point de vue de la Turquie, l'Opération Bouclier de l'Euphrate s'est achevée avec succès.Les forces rebelles (l'Armée syrienne libre), soutenues par l'armée turque, ont reprisla plupart de la zone qui avait été sous le contrôle de l'Etat islamique à l'Ouest de l'Euphrate, créant une zone de sécurité d'influence turque. Une autre réalisation, du point de vue dela Turquie, est la création d'une zone tampon entre lazone de contrôle kurde à l'Est de l'Euphrate et l'enclave kurde dans larégion de l'Ouest(Ifrin). Toutefois, ces réalisations sontéclipséespar deux échecs : en raison de l'intervention de la coalition, la Turquie et sespartisans n'ont pas réussi à prendre le contrôle de la ville de Manbij et sesenvirons(qui restent une sorte d'enclave kurde dans lazone de sécurité turque à l'Ouest de l'Euphrate) ; et les forces des FDS, dominées par lesforces kurdes, avec le soutien des Etats-Unis, mènent la campagne de reprise d'Al-Raqqah,tandis que la Turquie reste (du moins pour le moment) hors-jeu. Ces deux questions devraient être soulevées dans les discussions entre la Turquie et les États-Unis.
Rencontre du secrétaire d'Etat américain avec des responsables du gouvernement turc

nLe lendemain de l'annonce concernant la conclusion de l'OpérationBouclier de l'Euphrate, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson s'est rendu en Turquie et a rencontré dehauts fonctionnaires du gouvernement. Lors des réunions, les deux parties ont discuté de la coordination dansla poursuite de la campagne contre l'Etat islamique en Iraket en Syrie. Lors d'une conférence de presseorganisée par Tillerson après sa rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères, il a déclaré que lesdeux pays ont examiné un certain nombre d'options et de solutions de rechange afin de continuerla lutte contre l'Etat islamique et de reprendre Al-Raqqah. Cependant, Tillerson a admis que lesEtats-Unis sont confrontés à des choix difficiles au sujet de leurs partenaires dans la lutte contre l'Etat islamique(cbsnews.com, 30 mars 2017).

Principaux développements en Syrie

Avancée de l'armée syrienne vers la Vallée de l'Euphrate
  • Après plusieurs semaines de combats, le 29 mars 2017, les forces syriennes ont reprisla ville de Deir Hafer, sur la route menant d'Al-Bab au lac Assad et à laVallée de l'Euphrate. Elles ont également repris plusieurs villes et villages dans larégion de Deir Hafer. Les membres de l'Etat islamique ont commencé à se retirer de la zone (Al-Durar Al-Shamiya,24 mars 2017). Dans la campagne de reprise de Deir Hafer, des centaines demembres de l'organisation auraient été tués ou blessés, et des dizaines de véhicules blindésdétruits. Selon des rapports, la ville abritait des sièges de l'organisation, ainsi quedes ateliers et les hôpitaux militaires (All4Syria, 29 mars 2017). À ce stade, il estdifficile de savoir si et dans quelle mesure l'avancée syrienne va continuer vers l'Est en direction de la Vallée de l'Euphrate, compte tenu de la pression exercée sur lerégime syrien à Damas et Hama (voir ci-dessous).
La campagne de reprise d'Al-Raqqah
Encerclement de la ville d'Al-Tabqa
  • Suite à la reprise du barrage de Tabqa et de l'aérodrome au Sud, les FDS, avec le soutien des Etats-Unis, ont avancé vers la ville d'Al-Tabqa. La ville, quiest détenue par l'Etat islamique, possède 60 000 habitants. Le 31 mars 2017, les FDS et les forces spéciales américaines ont fait route vers Al-Tabqa à partir de l'aérodrome militaire au Sud de laville. En même temps, les forces ont aussi avancé vers le barrage de Tabqa au Nord-Est de laville. Le 3 avril 2017, elles ont atteint l'entrée orientale d'Al-Tabqa etl'ont entouré presque complètement. Les batailles sont toujours en cours dans la région (ARA News,3 avril 2017).
  • Des avions de la coalition internationale contre l'Etat islamique ont distribué des tractsappelant les habitants d'Al-Raqqah à évacuer et les membres de l'Etat islamique à se rendre.Selon plusieurs sources, un "passage sûr" a été ouvert pour les habitantsà travers le barrage de l'Euphrate pour leur permettre de fuir Al-Raqqah vers les zones détenues par lesFDS (Al-Hadath Al-Arabiya, 31 mars 2017). En même temps, des rapports font état du fait que l'Etat islamique évacue ses membres de la ville. Selon un site Internet affiliéaux opposants de l'Etat islamique, les membres de l'organisation auraient évacué leurs familles en profitant du flux de réfugiés en provenance de la ville. Le nombre de membres de l'organisation ayant quitté la ville est estimé à plusieurs centaines. Ils auraient ététransférés vers la ville d'Al-Mayadeen,dans la Vallée de l'Euphrate, au Sud-Est deDeir Ez-zor (Raqqa-sl.com, 3 avril 2017).
Remise en service de l'aérodrome militaire au Sud d'Al-Tabqa
  • Suite à la reprise de l'aérodrome militaire (26 mars 2017), des ingénieurs et deséquipes techniques américaines ont commencé le travail de remise en service de l'aérodrome.Selonun commandant des FDS, les forces de la coalition internationale devraient utiliser l'aérodromependant l'opération pour libérer la ville (Sputnik, 29 mars 2017). Des responsables kurdes ont fait observer qu'après la remise en service de l'aérodrome, il serait en mesure d'être utilisécomme base pour l'envoi de fournitures, d'armes et de forces dans la campagne pour lareprise d'Al-Raqqah (Voice of America, 2 avril 2017).
  • Les membres de l'Etat islamique continuent de mener la guérilla contre les forces de l'aérodrome, même après sa reprise. Le 31 mars 2017, l'Etat islamique a annoncé quetrente membres des FDS ont été tués et des véhicules militaires ont été détruits lors d'une attaquecontre les avant-postes des FDS près de l'aérodrome militaire d'Al-Tabqa (Haqq, 1er avril 2017).Les forces des FDS ont signalé avoir intercepté près de l'aérodrome un drone de l'Etat islamique équipéde bombes (Khotwa, 3 avril 2017).
 La région de Damas
  • Cette semaine encore, les combats se sont poursuivis dans les quartiers Est deDamas.L'élan des organisations rebelles se calme, et les forces syriennesont réussi à reprendre plusieurs sites occupés par les organisations rebelles audébut de l'attaque. Bien que l'armée syrienne a déclaré avoir reprisle contrôle du quartier de Jobar, les organisations rebelles aurait réussi àrepousser une attaque des forces du régime syrien dans le quartier de la zone industrielle (Réseau Al- Sham, 2017). Il a également été signalé que des avions de chasse syriens appuyés par desavions russes auraient effectué des frappes aériennes intenses contre des cibles dans lequartier de Jobar (Comités locaux de coordination, 3 avril 2017).Les combats dans les quartiers Est de Damas sont toujours en cours.
Région de Hama
  • Un compte Twitter a publié une photo du commandant de la force Qods iranienne QassemSoleimani visitant la région de Hama. Soleimani aurait rencontré le commandant destroupes syriennes dans la zone (Al-Hadath News, 2 avril 2017). Sa visite a étéapparemment organisée en raison de l'implication de l'Iran et du Hezbollah dans l'effort syrien visant à arrêter l'attaque des rebelles au Nord de Hama (à la fin Mars, les médias iraniens ont signalé la mort de deuxcommandants des IRGC au combat dans la région de Hama).
  • Dans la zone au Nord de Hama, l'élan de l'attaque des organisations rebellesa également diminué. Les forces syriennes auraient repris plusieurs villes et villages des mains des organisations rebelles. Selon l'observatoire syrien des  droits de l'homme, lesforces syriennes, soutenues par l'Iran et le Hezbollah, ont réussi à reprendre 75 % duterritoire occupé par les organisations rebelles au Nord de Hama (Al-Arabiya, 1er avril2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de reprise de Mossoul
  • Les combats dans l'Ouest de Mossoul continuent, principalement dans la vieille ville, sanschangement significatif de la situation sur le terrain depuis la semaine dernière. L'armée irakienne continue àlutter dans les rues près de la mosquée d'Al-Nuri, qui est un site d'importance symbolique pourl'Etat islamique. Le ministre irakien de l'Intérieur a déclaré que Mossoul serait libérée de l'Etat islamique d'iciquelques semaines. Selon lui, l'organisation détient actuellement environ 25%-30% duterritoire de l'Ouest de Mossoul(Spoutnik, 1er avril 2017).
  • L'Etat islamique continue de recourir aux voitures piégées. Une vidéo diffusée le29 mars 2017 montre deux attaques suicide effectuées l'une après l'autre dansle quartier d'Al-Yarmouk à l'Ouest de Mossoul. Selon l'organisation, elles ont été réaliséespar deux de ses membres (Aamaq, 29 mars 2017). Une autre vidéo, diffusée par l'Etat islamique le 30 mars 2017, montre un autre attentat suicide dans la partie Ouest dela ville (Aamaq, 30 mars 2017).
Mort de responsables de l'Etat islamique
  • Cette semaine, il a été signalé que plusieurs membres de l'Etat islamique ont été tués :
  • Le commandant de l'armée de l'air irakiennea annoncé qu'Ayad Al-Jumaili,décrit comme le "ministre de la guerre" de l'Etat islamique et un des adjoints du chef de l'organisation, avaient ététués dans une frappe aérienne des forces irakiennes dans la zone d'Al-Qaim (près de la frontière entre l'Iraket la Syrie).
  • L'armée américainea signalé que le 25 mars 2017, Ibrahim al-Ansari, responsable du programme de propagande de l'Etat islamique, avait été tué dans la zone d'Al-Qaim.Quatre de ses adjoints ont été tués avec lui. Selon les responsables américains,Al-Ansari a joué un rôle majeur dans le recrutement de membres et la planification d'attaques terroristes contre les États-Unis et la Turquie (Départementde la Défense, 30 mars 2017).
  • Le commandant de la Police fédérale d'Iraka déclaré que ses forces avaient tuéle "ministre de la Santé" de l'Etat islamique Saad Abu Shoeib. Il a été abattu par les forces de police qui ont ciblé son véhicule près de l'hôpital de la vieille ville de Mossoul (Spoutnik, 29 mars 2017).

La péninsule du Sinaï

  • Début Avril 2017, les forces de sécurité égyptiennes ont mené uneopération de sécurité "généralisée" dans le quartier d'Al-Samran à Al-Arish dans l'objectif d'arrêter des individus recherchés et des terroristes (Al-Watan, 2 avril 2017). Selon nous, l'opération avait pour but de rétablir la sécurité et de renforcerl'autorité de l'Égypte à Al-Arish, qui a récemment été la cible principale de l'activité terroriste de la Province du Sinaï de l'Etat islamique.
  • Les forces de sécurité égyptiennes ont indiqué que 18 membres de l'Etat islamique ont été tués dans desfrappes aériennes. L'un des morts étaitSalameh al-Ansari, l'un des fondateurs de laProvince du Sinaï de l'Etat islamique, qui été chargé de la formation de membres et de leur équipementen armes (Page Facebook officielle des forces armées égyptiennes, 2 avril 2017). La Province du Sinaï a annoncé la mort de Salameh Abu Adhan al-Tarabin al-Ansari, haut responsable de l'organisation et de l'un de ses fondateurs, dans une frappe aérienne (Al-Araby Al-Jadeed, 1er avril 2017).
  • Les membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique ont arrêté un bus transportant des enseignantestravaillant à Rafah, leur ont ordonné de mettre le voile et les ont menacées (Sola, 28 mars 2017). La Province du Sinaï de l'Etat islamique a distribué des tracts menaçant les habitants de ne pas collaborer avec le gouvernement. Les membres de l'organisationont égalementtué plusieurs habitants accusés d'espionnage.

Autres pays

Les Philippines
  • Le31 mars 2017, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'explosion d'un engin piégécontre un véhicule de l'armée philippine, tuant 6 soldats et en blessant d'autres. L'attaque terroriste a eu lieu à Mamasapano, une région autonome musulmane deMindanao, dans le Sud des Philippines (Haqq, 1er avril 2017).
Activités de contre-terrorisme
Turquie
  • Au cours d'une opération, les forces de sécurité turques ont arrêté SafwanQahwati, citoyen syrien soupçonné d'être un membre de l'Etat islamique chargé de recruter descombattants étrangers en provenance de pays européens et de les former. Safemme a été arrêtée avec lui. Selon des rapports, le 15 mars 2017, les deuxsont entrés illégalement à partir de la Syrie dans la province de Hatay, dans le Sud de la Turquie. Ils se sont rendusà Istanbul afin d'atteindre l'Europe à partir de là. Les autorités turques ont découvert unlien entre Qahwati et deux membres influents de l'organisation : MohammadLaban, un citoyen danois qui a été arrêté à Téhéran le 10 février 2017 ; et uncitoyen suédois nommé Mohammad Tawfiq Saleh (Anatolie, 29 mars 2017).

Activités de propagande

Menaces de l'Etat islamique envers l'Iran
  • Le 27 mars 2017, la Province de Diyala de l'Etat islamique en Irak a publié une vidéo de 35 minutescontenant des menaces contre l'Iran. La vidéo, en perse avec sous-titres arabes, montreun membre de l'Etat islamique persanophone appelé Abu Faruq le Perse, qui note quela dynastie safavide, qui a adopté la Chia au 16ème siècle, a empiété surles territoires d'Irak, d'Azerbaïdjan et du Khorasan (aujourd'hui le Pakistan et l'Afghanistan) etcontraint un grand nombre de sunnites à devenir chiites. Un autre intervenant dans la vidéo,présenté comme Abu Mujahed le Baloutche, qui parle également farsi, note que l'Iran "infidèle" sert de centre pour concocter contre les musulmans sunnites dans le monde.Un autre locuteur appelle (en arabe) les sunnites d'Iran à lancer le jihadcontre le régime iranien(Haqq, 27 mars 2017).
  • Mohsen Rezaee, secrétaire du Conseil de discernement, a fait référence,dans sa page Instagram à la menace de l'Etat islamique envers l'Iran. Rezaee a menacé que si l'organisationeffectue toute démarche, même la plus insignifiante, ou des actes contre les intérêts iraniens, l'Iranpourrait riposter avec force. Il a souligné que la leçon que l'organisation en tirerait serait encore plus grande que la défaite de Mossoul et d'Alep (Far,2 avril 2017).
Résultats de l'étude d'un centre de recherche britannique : diminution de la portée des activités de propagande de l'Etat islamique et évolution de son contenu
  • Charlie Winter, chercheur au centre de recherche britannique ICSR,a réalisé une étude approfondie sur la propagande publiée dans les médias de l'Etat islamique. L'étude a couvert les publications de propagande en Février 2017(30 janvier – 28 février) en comparaison avec la période allant du 17 juillet au 15 août2015 (quand l'organisation était à son apogée). L'étude témoigne d'une récente diminution significative (environ 36%) du champ d'activité de propagande de l'Etat islamique et des changements dans le contenu de la propagande.
  • Ci-après quelques points saillants de l'étude :
  • La grande majorité du matériel de propagande de l'Etat islamique a été produite en Irak et en Syrie. La portée du matériel de propagande produit dans d'autresprovinces de l'organisation est limitée.
  • L'accent de la propagande a été mis sur les publications traitant de la lutte: l'Etat islamique acomplètement modifié le thème de sa propagande. Récemment,les principaux thèmes de propagande portent sur les combats(80%  en Février 2017), qui surpassent les descriptions de la vie dans le Califat,qui représentaient une part importante des publications de l'organisation dans le passé(53%).
  • Modification du contenu de la propagande au sujet de la campagne deMossoul : Pendant les premiers mois des combats à Mossoul, l'Etat islamique a publié des vidéosmontrant la vie quotidienne dans la ville, qui, comme l'organisation l'affirmait, n'était pasaffectée par les combats. Récemment, la diffusion de ces vidéosa diminué.En ce moment, l'Etat islamique diffuse principalement des vidéos qui mettent l'accent sur ladestruction de la ville et les souffrances de ses habitants.
  • Selon nous, ces changements dans la portée et le contenu de lapropagande de l'Etat islamique résultent de la forte pression à laquelle fait face l'organisation en Irak et en Syrie.La mort de hauts responsables du système de propagande de l'Etat islamique, la perte deterritoires vitaux, ainsi que la diminution des recettes de l'organisation, ont affecté ses capacités au niveau de la propagande. Lavision utopique de la vie idyllique dans le Califat islamique a été remplacée par unepropagande axée sur l'aspect militaire, en vue de décourager les ennemis de l'organisation et de relever le moral des membresdans les différentes zones de combat, d'abord et avant tout à Mossoul. Nous estimons que lesvidéos montrant les destructions et la souffrance des habitants ont pour but de renforcerle soutien de la population sunnite de l'organisation, d'instiller la haine parmi la population localecontre les Etats-Unis et la coalition internationale, et en même temps de faire naîtreune critique interne dans les pays de l'Occident avec l'espoir que cela aura une incidence sur les frappes aériennescontre l'organisation.

[*]En raison des fêtes de Pessah, le bulletin "Pleins feux sur le jihad mondial" n'apparaîtra pas la semaine prochaine. Nous souhaitons de bonnes fêtes à noslecteurs.

Pleins feux sur le jihad mondial (18-24 août 2016)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

La zone de l'école technique de l'armée de l'air syrienne vue du Sud.

La zone de l'école technique de l'armée de l'air syrienne vue du Sud.

Membres du Front Fateh al-Sham dans le domaine de l'école technique (compte Youtube du Front Fateh al-Sham, 20 août 2016)

Membres du Front Fateh al-Sham dans le domaine de l'école technique (compte Youtube du Front Fateh al-Sham, 20 août 2016)

Combattants de la Division 13 des forces rebelles se préparant à tirer un missile anti-char sur des membres de l'Etat islamique dans la région d'Al-Ra'i (Haqq, 19 août 2016)

Combattants de la Division 13 des forces rebelles se préparant à tirer un missile anti-char sur des membres de l'Etat islamique dans la région d'Al-Ra'i (Haqq, 19 août 2016)

Un bâtiment d'Al-Ra'i qui abritait l'Institut islamique de l'État islamique (Compte Youtube de la division 13, 19 août 2016)

Un bâtiment d'Al-Ra'i qui abritait l'Institut islamique de l'État islamique (Compte Youtube de la division 13, 19 août 2016)

Le terroriste suicide Abu Hamza al-Mosuli, qui a fait exploser une voiture piégée contre l'armée irakienne au Sud d'Al-Shirqat.

Le terroriste suicide Abu Hamza al-Mosuli, qui a fait exploser une voiture piégée contre l'armée irakienne au Sud d'Al-Shirqat.


 Principaux événements de la semaine

  • Cette semaine, les combats en Syrie ont été concentrés dans et autour de la ville d'Alep et à l'Ouest de l'Euphrate, près de la frontière syro-turque. Dans ce cadre :
  • A Alep, les organisations rebelles (dirigées par le Front Fatah al-Sham) ont réussi à repousser les attaques de l'armée syrienne et àmaintenir le corridor logistique au Sud de la ville. La plupart des combats se sont déroulés dans le quartier Al-Ramousah, dans le Sud d'Alep, et dans la région qui domine la route menant au Sud d'Alep. Les combats sont toujours en cours, aucune des parties n'ayant l'avantage.
  • Dans la zone à l'Ouest de l'Euphrate, l'effondrement des bastions de l'Etat islamique continue : le 24 août, une force militaire turque ainsi que des forces rebelles ont capturé la ville de Jarabulus, près de la frontière syro-turque. La ville a été capturée dans une opération que les Turcs appellent Bouclier de l'Euphrate, sans résistance significative de la part de l'Etat islamique. De plus, l'armée syrienne libre a repris la ville d'Al-Ra'i, un bastion de l'organisation au Nord d'Alep, et ses forces menacent également la ville d'Al-Bab, au Sud d'Al-Ra'i.

 

La campagne internationale contre l'Etat islamique

  • Au cours de la semaine, la coalition américaine a poursuivi ses frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique en Syrie et en Irak, bien qu'à une intensité encore relativement faible par rapport aux semaines précédentes. En Syrie, les frappes aériennes ont été concentrées dans et autour de la ville de Marea,au Nord d'Alep. Des bombardements ont également été menés à Deir al-Zor, Abu Kamal, et Al-Raqqah. En Irak, les frappes aériennes se sont concentrées principalement dans les régions d'Erbil et deMossoul. En Libye, les frappes aériennes des Etats-Unis contre des cibles de l'Etat islamique dans la ville de Syrte ont continué, en soutien aux forces du gouvernement de consensus national qui  combattent dans la ville (Site Internet du ministère de la Défense).
  • Le lieutenant-général Stephen J. Townsend, le nouveau commandant de la campagne menéepar les Etats-Unis et la coalition contre l'Etat islamique,a estimé que les forces soutenues par les Etats-Unis en Syrie et en Irak sont prêtes pour la "bataille décisive"contre l'Etat islamique à Mossoul en Irak et à Al-Raqqah en Syrie.Selon le lieutenant-généralTownsend, les États-Unis aideront les forces locales en augmentant considérablement les frappes aériennes et en formant et en équipant des forces locales. Cependant, il a souligné que l'aide américaine ne comprendra pas l'augmentation de la participation de l'armée américaine sur le terrain (The Washington Post, 21 août 2016). À ce stade, cette déclarationsemble être trop optimiste, et selon nous, la "bataille décisive"ne devrait pas avoir lieu dans un proche avenir.
Coordination des frappes aériennes entre les Etats-Unis et la Russie
  • Le département américain de la Défense a mis en garde la Syrie et la Russie après les frappes aériennes contreles Kurdes menées par l'armée de l'air syrienne dans la région d'Al-Hasakah, mettant en danger les forces américaines. Selon le porte-parole du Département d'Etat américain, Jeff Davis, les avions de la coalition menée par les Etats-Unis ont volé au-dessus de la ville d'Al-Hasakah après que des avions syriens ont attaquédes cibles kurdes près de bases des forces spéciales américaines déployées dans la zone (Fox News, 19 août 2016).
  • Dans d'une conférence de presse organisée lors de sa visite au Kenya, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé l'espoir que les pourparlers entre la Russie et les États-Unisen ce qui concerne la coopération opérationnelle en Syrie contre l'Etat islamique prendront bientôt fin.Selon lui, une réunion à ce sujet pourrait avoir lieu prochainement entre lui et son homologue russe Sergei Lavrov (Reuters, 22 août 2016).

Implication de la Russie dans les combats

Frappes aériennes en Syrie
  • Le 18 août 2016, des avions russes ont attaqué descibles de l'Etat islamique à Deir al-Zor avec desmissiles à longue portée. L'attaque aurait détruit cinq arsenaux, six siègeset plusieurs véhicules blindés. Des membres de l'organisation auraient également été blessés. Le ministère russe de la Défense a indiqué que, le 19 août 2016, les navires de guerre russes stationnés enMéditerranée avaient tiré trois missiles de croisière contre des cibles du Front Fateh al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra) dans la ville d'Alep. Il s'agit du premier tir de missiles de croisière à partir de navires stationnés en Méditerranée (TASS, 18 août2016).
  • L'Iran a critiqué l'utilisation par la Russie de l'aéroport de Hamadan dans l'Ouest de l'Iran pour attaquerdes cibles en Syrie. Le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konashenkov a annoncé en réponse que les avions russes opérant à partir de l'Iran avaient terminé leurs missions et étaient rentrés en territoire russe. Il a ajouté que toute nouvelle utilisation del'aéroport par l'aviation russe sera fondée sur des accords avec l'Iran (TASS,22 août 2016). Leministère iranien de la Défense a déclaré qu'aucun accord n'a été signé
  • entre l'Iran et la Russie concernant l'utilisation de l'aéroport et que la coopérationentre les deux pays était temporaire (TASS, 22 août 2016).
Activité militaire de la Turquie
  • Au cours de la semaine, la Turquie a tiré des tirs d'artillerie sur des cibles en Syrie près de la frontière entre les deux pays. Dans ce cadre, des cibles de l'Etat islamique à Jarabulus ont été visées (le centre de pouvoir de l'organisation qui se trouve à proximité de la frontière turque, au Nord de Manbij) et des cibles kurdes à Manbij (Akhbar al-A'n, 22 août 2016). D'autre part, des tirs ont été signalés de Syrie vers la Turquie. L'Armée syrienne libre, soutenue par l'Occident, prévoit une action conjointe avec l'armée turque dans l'objectif de conquérir la ville de Jarabulus des mains de l'Etat islamique. Dans le cadre des préparatifs, l'Armée syrienne libre concentre actuellement des forces et des armes dans la région (Al-Drar al-Shamiya, Reuters, 21 août 2016).
  • Jarabulus est un des centres de pouvoir de l'Etat islamique à l'Ouest de l'Euphrate, proche de la frontière syro-turque. Après la chute de la ville de Manbij, Jarabulus est dans la ligne de mire des forces de FDS faisant route dans sa direction (voir la partie Syrie). Il semble que la Turquie, qui craint la création d'une continuité kurde le long de sa frontière, encourage l'armée syrienne libre à conquérir Jarabulus et à empêcher la reprise de la ville par les forces des FDS.

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Alep
  • Cette semaine encore, les organisations rebelles ont réussi à préserver le corridorau Sud d'Aleputilisé pour communiquer avec les organisations rebelles dans l'Est dela ville, et pour empêcher la ré-encerclement de la ville. Les batailles entre les forces du régime syrien et les forces rebelles dirigées par le Front Fatah al-Sham sont toujours concentrées dans le Sud de la ville. Selon les rapports du Front Fatah al-Sham, dansla campagne actuelle à Alep, l'armée syrienne et les forces qui la soutiennentont subi 322 pertes, dont 70 officiers de différents grades (Compte Twitter affilié au Front Fateh al-Sham, 20 août 2016).
  • Les batailles entre les organisations rebelles et l'armée syrienne et les forcesqui la soutiennent sont toujours concentrées dans le quartier d'Al-Ramousah dans le Sudd'Alep. Des batailles féroces ont eu lieu à l'école technique de l'armée de l'air syrienne dans lequartier, qui contrôle les voies de circulation reliant la ville d'Alep et la zone ruralesituée au Sud. Les deux parties tentent également de prendre le contrôle des zones dominantla route principale menant à la zone de Khan Touman,contrôlée par les organisations rebelles.
  • Au Nord-Est d'Alep, des affrontements ont opposé des membres de l'Etat islamique et de l'Armée syrienne libre. L'Armée syrienne libre a repris la ville d'Al-Ra'i des mains de l'Etat islamique. Laville est située à environ 2 km au Sud de la frontière syro-turque (Compte Youtube de laDivision Murad Sultan, 19 août 2016).Ceci signifie la perte d'un autre avant-poste importantde l'Etat islamique et l'affaiblissement de sa position dans la zone située entre l'Euphrate et Alep, près de la frontière syro-turque.
La ville de Manbij
  • Après la reprise de Manbij, les forces des FDS continuent de nettoyer les villages environnants. Elles auraientavancé vers la ville deJarabulus, près de la frontière syro-turque.La Turquie, qui craint la chute de la villeaux mains des forces à majorité kurde, encourage l'Armée syrienne libre, qui arepris Al-Ra'i, à prendre le contrôle de Jarabulus.
  • Comme d'habitude, l'Etat islamique a répliqué par des actes de guérilla et de terrorisme: un terroriste suicide nommé Rami Musa Hamad, alias Abu Ahmad al-Ghazawi, a fait exploser une voiture piégée dans une zone de préparation des FDS au Sud-Ouest de Manbij. L'explosionaurait tué environ 30 soldats (Compte Twitter affilié à l'Etat islamique, 19 août 2016).Un autre terroriste suicide, Khattab al-Tunisi, a fait exploserune voiture piégée contre une zone de préparation des FDS au Sud-Ouest de Manbij (Haqq, 19 août2016). Des membres de l'Etat islamique ont fait sauter une conduite d'eau à la périphérie de Manbij (Comités locaux de coordination, 22 août 2016). Selon l'agencede presseAamaq, la branche information de l'Etat islamique, un soldat américain a été tué près de Manbij. Le Commandement centralde l'armée américaine a nié le rapport.

Principaux développements en Irak

Poursuite des actes de terrorisme et de guérilla de l'Etat islamique
  • L'Etat islamique poursuit ses activités de terrorisme et de guérilla intensives contre les chiites, les forces irakiennes de sécurité, le gouvernement irakien et les résidents perçus comme des opposants à l'organisation dans les différentes provinces d'Irak:
  • Le 22 août 2016– Six personnes ont été tuées et cinq autres ont été blessées par unengin piégé déposé par l'Etat islamique dans le secteur de Hawija dans la province de Kirkukdans le Nord de l'Irak (Al-Arabiya, 22 août 2016).
  • Le 21 août 2016 – La police irakienne a rapporté qu'un mineur a été arrêté alors qu'il tentait de commettre un attentat suicide avec une ceinture d'explosifs dans la ville de Kirkouk. Au cours de son interrogatoire, il a déclaré être venu de Mossoul, où il a étékidnappé par un homme masqué qui lui a placé la ceinture d'explosifs et l'a envoyé àla région (Al-Arabiya, 21 août 2016).
  • Le 21 août 2016– Un policier a été tué et un autre blessé par un engin piégéactivé contre une patrouille à environ 16 km à l'Ouest de Ramadi (Al-Sumaria, 21 août2016).
  • Le 20 août 2016– Cinq terroristes suicide ont fait exploser cinq voitures piégées contre l'armée irakienne auSud et au Sud-Ouest d'Al-Shirqat (Sud de Mossoul, à l'Ouest de Kirkouk).Des dizaines de soldats ont été tués ou blessés et une grande quantité d'équipement militaire a été détruite (Compte Twitter affilié à l'Etat islamique, 20 août 2016).
  • Le 19 août 2016– Des membres de l'Etat islamique ont tué 14 civils irakiens dans la ville de Mossoul,qui ont été accusés de fournir des informations aux forces irakiennes. Ils ont été placés dans descages métalliques dans le centre-ville de Mossoul et ont été noyés (Al-Bawaba, 19 août2016).
La région de Qayyarah
  • L'armée irakienne a annoncé avoir repris près de75% de la ville de Qayyarah, située à environ 60 km au Sud de Mossoul. De nombreux membres de l'Etat islamique auraient été tués dans les combats. Selon des sources de l'armée irakienne, l'armée irakienne a réussi à prendre le centre-ville et des membres de l'Etat islamique s'en sont retirés (Al-Jazeera, 23 août 2016). Un terroriste suicide de l'Etat islamique s'est fait exploser parmi les forces irakiennes dans le centre de Qayyarah (Al-Nashra, 23 août 2016). La zone deQayyarah est perçue comme un tremplin pour une future prise de contrôle de la ville deMossoul, bastion de l'Etat islamique en Irak.
Le jihad mondial dans d'autres pays
Libye
La campagne de libération de la ville de Syrte
  • Au cours de la semaine, la tentative de compléter la prise de contrôle de la ville de Syrtedes mains de l'Etat islamique a continué.Les forces de l'armée libyenne à Syrte continuent de recevoir le soutien aérien américain. Les forces libyennes ont avancé et ont repris plusieurspositions et quartiers de l'Etat islamique, y compris le "Quartier n°1", situé aucœur de la région qui reste encore sous le contrôle de l'organisation. Les forces libyennes ont aussirepris l'ancien quartier général de la sécurité intérieure libyenne, qui avait été utilisé parl'Etat islamique comme une prison, et le siège de la police de la morale islamique de l'organisation (hisba) (Al-Jazeera, 22 août 2016 ; page Facebook du centre d'information de la campagnesur Syrte, 21 août 2016).
  • Selon un porte-parole des forces du gouvernement libyen, des terroristes suicide de l'Etat islamique ont mené une double attaque à la voiture piégée dans l'Ouest de Syrte. Les attaques ont tué10 soldats et blessé 20 autres. Après l'attaque, les forces gouvernementales ont attaqué unquartier résidentiel à Syrte, tuant trois membres de l'organisation (AP, 18 août 2016). Pendant les combats, les forces de l'armée libyenne ont tué Abu Mariam al-Masri, un haut responsable de l'Etat islamique à Syrte. Abu Mariam al-Masri est celui qui a ordonné l'exécution de 21 Coptes en Février 2015. Il a également condamné plus de 50 citoyens libyens à mort (Al-Fajr, 19 août 2016).
Russie
  • Le 17 août 2016, deux agents de la circulation russes ont été attaqués dans larégion de Balashikha, à environ 20 km à l'Est de Moscou. Les deux policiers ont étéblessés, dont un grièvement. Deux hommes armés, qui étaient également armés de haches, ont ouvert le feu et blessé les policiers. Ils ont été abattus par les forces de sécurité. Les deuxterroristes étaient apparemment des Tchétchènes.
  • L'agence de presse Aamaq, la branche information de l'Etat islamique, a revendiqué la responsabilitéde l'attaque terroriste. Une vidéo diffusée par l'agence de nouvelles le lendemain de l'attaque (avec des sous-titres en arabe) montre les deux terroristes avant leur mission. Leurs noms de code sontUthman Mardalov et Salim Israilov. Dans la vidéo, l'un des terroristes déclare en russe et en arabe qu'ils sont des "combattants de l'État islamique" qui ont prêté allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi (heavy.com, 18 août 2016). L'orateur de la vidéo affirme que l'attaque a été menée en représailles aux frappes aériennes russes en Syrie (Reuters, 18 août 2016).
  • Plus tôt ce jour-là, quatre suspects ont été tués lors d'un raid des forces spéciales russes dans un immeuble d'appartements à Saint-Pétersbourg. Selon lecomité russe anti-terroriste, les suspects étaient les dirigeants d'un réseau terroriste opérant dans la région de Kabardino-Balkarie au Nord du Caucase. Aumoins trois des morts étaient recherchés. Selon les forces de sécurité, les suspectsont été tués après avoir ouvert le feu sur les forces de sécurité entourant le bâtiment où ilsséjournaient. Des armes et des explosifs ont été trouvés dans l'appartement où les suspects se cachaient.
Turquie

Un attentat suicide a été réalisé lors d'un mariage dans la ville kurde de Gaziantep, dans le Sud de la Turquie. Selon les rapports, 51 personnes ont ététuées et 69 ont été blessées. L'attaque a été menée par un terroriste suicide adolescent. Le Président turc Tayyip Erdoğan a déclaré que des signes montrent que l'attaque a été menée par l'Etat islamique (AFP, 20 août 2016). L'organisation n'a pas encore publiquementrevendiqué la responsabilité de l'attaque et nous ne disposons pas de plus d'informations la reliantà l'attaque.

Activités de contre-terrorisme

Allemagne
  • La police allemande a arrêté un homme qui était sous supervision policière. Dans son appartement, des feux d'artifices, des masques à gaz, des uniformes de camouflage et un fusil Kalachnikov ont été trouvés, ainsi que du matériel le reliant à l'Etat islamique (Reuters, 17 août 2016).
Grande-Bretagne
  • Deux femmes ont été arrêtées après avoir tenté de se rendre en Syrie pour rejoindre l'Etat islamique. Selon la police de Londres, les détenues étaient âgées de 16 et 20 ans et ont été interpellées au Centre de Londres. La police a ajouté que le nombre de jeunes gens qui tentent de rejoindre les rangs de l'Etat islamique a récemment augmenté. La semaine d'avant, une jeune britannique a été tuée dans une frappe aérienne dans la ville d'Al-Raqqah. Elle et deux de ses camarades de classe avaient rejoint les rangs de l'Etat islamique (Independant, 22 août 2016).
Philippines
  • Trois suspects membres d'Ansar al-Khalifa, un groupe local proche de l'Etat islamique au Sud des Philippines, ont été tués par les forces de sécurité. Selon la police, une unité spéciale qui recherchait le dirigeant de l'organisation est entrée dans un appartement dans lequel ont été trouvés des drapeaux de l'Etat islamique, des matériaux de fabrication d'engins piégés et des instructions. Il se peut que les trois hommes tués étaient impliqués dans un attentat commis durant un festival au mois de Juin 2016 dans lequel huit personnes ont été blessées (The Manila Times, 20 août 2016).

Activités de propagande

Fermeture de comptes Twitter de jihadistes
  • La direction de Twitter a annoncé que depuis la mi-2015, elle afermé 360 000 comptes utilisés pour la propagande d'organisations terroristes. Selon la direction, le temps de réaction a été raccourci et l'équipe chargée d'étudier les messages a été renforcée. Dans le passé, la direction de Twitter a été critiquée pour son manque de réaction face à l'activité de comptes identifiés avec l'Etat islamique (Haqq, 19 août 2016). L'Etat islamique a annoncé considérer toute personne active sur les réseaux sociaux comme un combattant en tout point de vue (Compte Twitter  apparelالعدناني@1313, 20 août 2016).