Tag Archives: Iran

Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (29 janvier – 4 février 2014)

Jibril Rajoub, membre du comité central du Fatah, reçu à Téhéran par le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif

Jibril Rajoub, membre du comité central du Fatah, reçu à Téhéran par le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif

Avis officiel du Fatah annonçant la mort du terroriste Muhammad Mahmoud Mubarak (Page Facebook officielle du bureau de recrutement et d'organisation du Fatah, 29 janvier 2014).

Avis officiel du Fatah annonçant la mort du terroriste Muhammad Mahmoud Mubarak (Page Facebook officielle du bureau de recrutement et d'organisation du Fatah, 29 janvier 2014).

Rami Hamdallah, le Premier ministre palestinien et Said Abu Ali, le ministre de l'Intérieur, présentent leurs condoléances à la famille du terroriste (Agence de presse Wafa, 29 janvier 2014)

Rami Hamdallah, le Premier ministre palestinien et Said Abu Ali, le ministre de l'Intérieur, présentent leurs condoléances à la famille du terroriste (Agence de presse Wafa, 29 janvier 2014)

         Palestiniens durant des confrontations avec les forces de Tsahal près de la prison Ofer

Palestiniens durant des confrontations avec les forces de Tsahal près de la prison Ofer

Manifestation d'enfants au terminal de Rafah, demandant sa réouverture.

Manifestation d'enfants au terminal de Rafah, demandant sa réouverture.

Atallah Abu Sabah, le ministre des Prisonniers, appelle à enlever des soldats de Tsahal

Atallah Abu Sabah, le ministre des Prisonniers, appelle à enlever des soldats de Tsahal

Funérailles militaires officielles de l'AP pour les deux terroristes suicide (Wafa, 3 février 2014)

Funérailles militaires officielles de l'AP pour les deux terroristes suicide (Wafa, 3 février 2014)

L'avant-poste

L'avant-poste "Bawabat al-Awda" (Agence de presse Maan, 2 février 2014)

  • Deux roquettes se sont abattues cette semaine en territoire israélien, une dans la région d'Eilat (l'engin a été intercepté par le système de défense aérienne Dôme de Fer) et l'autre près de Netivot. En riposte, des appareils de l'armée de l'air israélienne ont frappé plusieurs cibles terroristes dans la bande de Gaza.
  • Dans un entretien accordé au New York Times et dans un discours prononcé à l'occasion de la conférence de l'Institut israélien d'études de sécurité nationale, Mahmoud Abbas a tenté de faire passer des messages "adoucis" aux publics américain et israélien. Le Hamas a été prompt à affirmer qu'il ne renoncerait à aucun centimètre de la terre de Palestine ni n'abandonnerait la lutte armée.
  • Jibril Rajoub, membre du comité central du Fatah, s'est rendu cette semaine en Iran et a souligné la volonté de l'Autorité Palestinienne de resserrer les liens avec Téhéran. Durant sa visite, Rajoub a utilisé une rhétorique extrémiste envers Israël, qu'il a qualifié "d'ennemi numéro un de la Palestine, de tous les arabes et des musulmans". Il a également déclaré que l'option de la résistance armée était "également sur la table" en cas d'échec des négociations.
Tirs de roquettes
  • Deux roquettes ont été tirées en territoire israéliendurant la semaine écoulée :
  • Le 30 janvier 2014, une roquette s'est abattue dans un terrain vague près de Netivot, sans faire ni blessés ni dégâts.
  • Le 31 janvier 2014 dans la soirée, une roquette a été tirée sur Eilat depuis la Péninsule du Sinaï. L'engin a été intercepté par le système de défense aérienne Dôme de Fer et n'a fait ni blessés ni dégâts. L'organisation Ansar Bayt al-Maqdis, proche du jihad mondial, a revendiqué la responsabilité du tir (cette même organisation avait revendiqué la responsabilité du tir de deux roquettes sur Eilat le 20 janvier 2014).

Tirs de roquettes

Opérations de l'armée de l'air
  • En riposte au tir d'une roquette sur Netivot, des appareils de l'armée de l'air israélienne ont frappé le 31 janvier 2014 plusieurs cibles terroristes dans la bande de Gaza, dont un atelier de fabrication d'armes et un centre d'activités terroristes au Nord et un entrepôt d'armes au Sud (Porte-parole de Tsahal, 31 janvier 2014).Selon les médias palestiniens, sept Palestiniens auraient été blessés, trois au Nord de la bande de Gaza et quatre au Sud (Paltoday, Safa, 31 janvier 2014).
  • Suite aux frappes israéliennes, les médias ont annoncé que le Hamas avait déplacé les membres de ses services de sécurité ("la force de retenue"), déployés dans le but de déjouer les tirs de roquettes des organisations "rebelles" sur Israël (AFP, 31 janvier 2014). Selon la presse, les membres ont été redéployés deux jours plus tard (Palpress, 1er février 2014).
Mort d'un officier de Tsahal dans une opération
  • Dans la nuit du 3 au 4 février 2014, un officier de Tsahal a été tué par des tirs amis durant une opération près de la barrière de sécurité, au Nord de la bande de Gaza. Les circonstances de sa mort font l'objet d'une enquête. Il s'agit du capitaine Tal Nahman, âgé de 21 ans, de Ness Tsiona (Porte-parole de Tsahal, 4 février 2014).
Démantèlement d'une cellule du Hamas à Jérusalem Est
  • Au cours des dernières semaines, une opération conjointe des forces de sécurité a permis de démanteler un vaste réseau du Hamas à Jérusalem, dont une partie des membres étaient des résidents de Jérusalem-Est titulaires de cartes d'identité israéliennes. Certains étaient des membres importants du siège régional du Hamas et ils dirigeaient et finançaient les activités du Hamas à Jérusalem Est et sur le Mont du Temple. Seize membres du réseau, tous résidents de Jérusalem-Est, ont été arrêtés. Des activistes de la branche nord du Mouvement islamique israélien qui collaboraient avec le Hamas sur le Mont du Temple ont également été arrêtés (Services de sécurité générale, 29 janvier 2014).
  • Ci-après certains des détenus :
  • Rami Ibrahim Zakaria Baraka- Né en 1975, résident de Sur Baher, un des responsables du siège du Hamas à Jérusalem. Reconnu coupable dans le passé d'activités pour le compte du Hamas.
  • Khalil Mohammed Atia Ghazawi - Né en 1973, résident d'Abu Tor à Jérusalem, un des responsables du siège du Hamas à Jérusalem. Reconnu coupable dans le passé d'activités pour le compte du Hamas.
  • Majed Mohammed Rajeb A'shour Ju'ba- Né en 1981, résidant de la vieille ville de Jérusalem, haut responsable du Hamas. Libéré de prison en Novembre 2012, il a repris des activités terroristes immédiatement. Dans les mois précédant son arrestation, il a été impliqué dans le transfert de fonds à partir de la bande de Gaza à des membres du Hamas à Jérusalem.
  • Hitham Rajeb Muhammad A'shour Ju'ba- Né en 1982, frère de Majed,résident de la vieille ville de Jérusalem. Activiste de haut rang du Hamas sur le Mont du Temple.
  • En outre, en Novembre 2013, deux bureaux d'institutions du Mouvement islamique de Jérusalem "Al-Qods Développement" et "Amarat al-Aqsa", ont été fermés suite à des informations faisant état de l'existence d'activités du Hamas. L'enquête sur les activités des bureaux a révélé que le Mouvement islamique finançait "un projet éducatif" sur le Mont du Temple appelé "plates-formes de la connaissance". Dans le cadre de ce projet, le Mouvement islamique transfère des fonds à des activistes pour qu'ils soient présents sur le Mont du Temple. Le projet est financé, au moins en partie, par le Hamas. Dans une vidéo publiée sur Internet, Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas dans la bande de Gaza, a admis qu'il faisait la promotion du projet en le finançant (Services de sécurité générale, 29 janvier 2014).
Un terroriste tué après avoir ouvert le feu sur une position de Tsahal
  • Le 29 janvier 2014, un Palestinien a ouvert le feu sur une position de Tsahal près du village de Bir Zeit (Nord de Ramallah). Un détachement de Tsahal a riposté en direction du Palestinien, un ouvrier employé à un projet sur place. L'échange de tirs a duré plusieurs minutes, et le terroriste, Muhammad Mahmoud Mubarak, résident du camp de réfugiés de Jelazoun (près de Ramallah), a été abattu (Porte-parole de Tsahal, 30 janvier 2014).
  • Des responsables de l'Autorité Palestinienne (AP) ont condamné sa mort et ont demandé à Israël de rendre compte de ses actions (Agence de presse Ma'an, 29 janvier 2014). Le Fatah a publié un avis de décès officiel annonçant la mort de Muhammad Mahmoud Mubarak (Page Facebook officielle du bureau de recrutement et d'organisation du Fatah, 29 janvier 2014). Lila Ghanem, gouverneur de la province de Ramallah, a effectué une visite de condoléances à la famille et lui a remis une lettre personnelle de Mahmoud Abbas condamnant la mort (Page Facebook du gouverneur de la province de Ramallah, 29 et 30 janvier 2014). Rami Hamdallah, le Premier ministre palestinien, et Said Abu Ali, le ministre de l'Intérieur, ont également présenté leurs condoléances à la famille (Agence de presse Wafa, 30 janvier 2014).
  • SultanAbu al-Inin, membre du comité central du Fatah et conseiller  de Mahmoud Abbas pour les ONG, a publié une annonce sur sa page Facebook faisant l'éloge du terroriste qui, selon ses termes, "est monté au ciel comme un chahid au combat, défiant l'ennemi sioniste" (Page Facebook officielle de Sultan Abu al-Inin, 29 janvier 2014).

Droite : Soldat de Tsahal portant l'arme utilisée par le terroriste (Tazpit, 29 janvier 2014). Gauche : Annonce sur la page Facebook de Sultan Abu al-Inin, faisant l'éloge du terroriste (29 janvier 2014)
Droite : Soldat de Tsahal portant l'arme utilisée par le terroriste (Tazpit, 29 janvier 2014). Gauche : Annonce sur la page Facebook de Sultan Abu al-Inin, faisant l'éloge du terroriste (29 janvier 2014)

Poursuite des violences en Judée-Samarie
  • Lesviolences continuent en Judée-Samarie dans le cadre de la "résistance populaire". Des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de sécurité israéliennes et sur des civils israéliens et plusieurs tentatives d'attaques ont été signalées aux principaux carrefours de Judée-Samarie. Par ailleurs, une tentative d'introduire des armes en Israël en contrebande a été déjouée.
  • Ci-après les principaux événements :
  • Le 30 janvier 2014, trois fusils de type Karl Gustav ont été saisis à un point de passage dans la région de Tulkarem. Les armes étaient dissimulées dans le coffre d'un véhicule qui tentait de pénétrer en Israël.
  • Le 31 janvier 2014, trois cocktails Molotov ont été lancés sur le balcon d'une maison dans le quartier de la Colline française à Jérusalem. Les engins ont pris feu et les résidents ont réussi à le maîtriser. Il n'y a pas eu de blessés mais des dégâts légers ont été causés (Ynet, 31 janvier 2014).
  • Le 31 janvier 2014, un Palestinien armé d'un couteau a été arrêté à l'entrée de la localité de Nahliel (Ouest de Ramallah) (Agence de presse Tazpit, 31 janvier 2014).

Droite : Les fusils saisis (Porte-parole de Tsahal, 30 janvier 2014). Gauche : Le couteau trouvé en possession du Palestinien (Agence de presse Tazpit, 31 janvier 2014)
Droite : Les fusils saisis (Porte-parole de Tsahal, 30 janvier 2014). Gauche : Le couteau trouvé en possession du Palestinien (Agence de presse Tazpit, 31 janvier 2014)

Situation aux terminaux
Terminal de Rafah
  • Compte tenu dela persistance des difficultés rencontrées par les Palestiniens désireux d'utiliser le terminal de Rafah, le Hamas a organisé une manifestation de dizaines d'enfants de Gaza pour protester contre la politique égyptienne. Durant la manifestation, qui s'est tenue près du terminal, des femmes et des enfants équipés d'ordinateurs portables ont brandi des affiches protestant contre la fermeture fréquente du terminal de Rafah causée, selon les Egyptiens, par des "problèmes informatiques", et ont même offert de donner leurs propres ordinateurs portables aux Egyptiens (Agence de presse Safa, 29 janvier 2014).
Relations Egypte-Hamas
  • Suite à lagravité croissante des accusations de l'Egypte contre le Hamas pendant le procès de Mohamed Morsi, le Hamas a publié un communiqué spécial à l'intention de "l'opinion publique locale égyptienne, arabe et islamique". Le Hamas a nié toute ingérence dans les affaires internes égyptiennes et a affirmé que toutes les accusations à son encontre étaient sans fondement. Il a ajouté que toutes ses armes visaient Israël et a appelé à la création d'un comité arabe indépendant nommé par la Ligue arabe afin d'enquêter sur ces allégations (Filastin Al-'Aan, 28 janvier 2014).
Le ministre des Prisonniers du Hamas appelle à enlever des soldats
  • Lors d'une conférencede presse organisée à Dir al-Balah devant la maison d'un prisonnier palestinien, AtallahAbu Sabah, le ministre des Affaires des prisonniers de l'administration de facto du Hamas, a appelé à enlever des soldats de Tsahal en vue de faire libérer tous les prisonniers palestiniens (Filastin Al-'Aan, 30 janvier 2014).
Déclarations de Mahmoud Abbas
  • Dans une interview au New York Times et dans un discours enregistré à l'Institut israélien d'études de sécurité nationale (INSS), Mahmoud Abbas a tenté d'envoyer des messages "adoucis" aux opinions publiques américaine et israélienne. Cependant, dans les deux cas, il a souligné son refus de reconnaître Israël comme un Etat juif. Les porte-parole du Hamas ont été prompts à préciser que les remarques de Mahmoud Abbas ne reflètent que son opinion personnelle, et que le Hamas n'acceptera pas de renoncer à un centimètre de terre palestinienne ou à la résistance armée.
  • Durant une conférence organisée à l'INSS, Mahmoud Abbas, dans un discours enregistré, a présenté son plan de paix avec Israël :
  • Il s'est déclaré prêt à accepter un retrait israélien progressifsur une période ne dépassant pas trois ans. Il a précisé que les Palestiniens n'ont pas d'objection à la présence d'un tiers pendant ou après le retrait israélien, et a ajouté que l'OTAN serait un organisme approprié.
  • Il s'est déclaré prêt à rencontrer le Premier ministre israélien Benyam Netanyahu à tout moment. Il a toutefois évité de faire explicitement référence à l'invitation de Netanyahou à prendre la parole devant la Knesset ou à la possibilité que Netanyahu prenne la parole devant le Conseil législatif palestinien.
  • Il a affirmé que le Hamas n'était pas un obstacle à un accord sur le conflit israélo-palestinien. Il a précisé qu'un accord écrit entre le Hamas et le Fatah prévoyait que les deux parties ont déclaré leur volonté de négocier avec Israël sur la base des frontières de 1967 et sur ​​la "résistance populaire" pacifique. Note : Un "haut responsable du Hamas" a nié l'existence d'un tel accord, disant que Hamas ne pouvait pas accepter une telle solution. Il a ajouté que l'organisation ne renoncerait jamais à un centimètre de terre palestinienne (Filastin Al-'Aan, 27 janvier 2014).
  • Dans un entretien au New York Times, Mahmoud Abbas a déclaré avoir dit à John Kerry être prêt à accepter une présence militaire israélienne en Judée-Samarie jusqu'à cinq ans, et pas trois, comme il l'avait indiqué précédemment. Abbas a ajouté avoir proposé au secrétaire d'État John Kerry qu'une force de l'OTAN dirigée par les Américains soit déployée indéfiniment à tous les points de passage et à Jérusalem. "L'Etat de Palestine", par ailleurs, "n'aura pas sa propre armée, mais seulement une force de police".
  • Mahmoud Abbas a précisé une nouvelle fois son refus de reconnaître le caractère juif de l'Etat d'Israël. Au sujet de la poursuite des négociations, il a souligné que l'AP était prête à prolonger les pourparlers si une avancée significative était réalisée. Il a ajouté que sans horizon, le processus prendrait fin et a précisé qu'en dépit des pressions exercées sur lui dans l'arène interne pour que l'AP rejoigne les agences onusiennes, il préférait "profiter de chaque minute maintenant afin d'arriver à une percée, mais sans percée, il n'y aura pas d'alternative". Il a ajouté qu'il n'y aurait pas de lutte armée et qu'il ne permettrait pas une troisième Intifada (New York Times, 2 février 2014).
  • Le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a dénoncé l'interview de Mahmoud Abbas au New York Times sur sa page Facebook, affirmant qu'il s'agissait des points de vue personnels d'Abbas qui ne reflètent pas la position palestinienne globale, qui rejette les négociations avec Israël ou toute solution qui menace les droits et les principes nationaux des Palestiniens (Page Facebook de Sami Abu Zuhri, 3 février 2014).
Remarques de Saeb Erekat au sujet des négociations avec Israël
  • Au cours d'un panel commun organisé à la Conférence de paix au Moyen-Orient de Munich avec Saeb Erekat, membre du conseil exécutif de l'OLP et chef de l'équipe de négociation palestinienne, et Tzipi Livni, la ministre israélienne de la Justice et chef  de l'équipe de négociation israélienne, Erekat a critiqué la politique israélienne en Judée-Samarie, déclarant qu'Israël utilise le mot "sécurité" pour justifier "le régime d'apartheid raciste dans les territoires".Il a ajouté qu'il reconnaissait le droit d'Israël à exister en paix et en sécurité, mais la demande de reconnaître Israël comme un Etat juif engendrerait une modification de l'histoire palestinienne, ce que les Palestiniens ne peuvent pas accepter. Il a également vilipendé le fait qu'Israël "s'affranchisse de sa responsabilité pour la souffrance des réfugiés palestiniens" (Agence de presse Wafa, 2 février 2014).
Glorification de deux terroristes dont les corps ont été rendus à l'AP
  • Le 2 février 2014, deux autres corps de terroristes ont été transférés à l'AP dans le cadre d'un accord conclu après une décision de la Cour suprême israélienne. Les deux étaient des terroristes suicide ayant commis des attaques à Jérusalem :
  • Ayat al-Akhras, qui s'est fait exploser dans un supermarché dans le quartier de Kiryat Yovel à Jérusalem le 29 mars 2002. Deux personnes avaient été tuées et 27 blessées. Le Fatah-Tanzim avait revendiqué la responsabilité de l'attaque.
  • Daoud Abu Suwe, qui s'est fait exploser dans l'Hôtel Hilton du quartier de Mamilla à Jérusalem le 5 décembre 2001. Cinq personnes avaient été blessées. Le Jihad Islamique Palestinien avait revendiqué la responsabilité de l'attaque.
  • Le 3 février 2014, l'AP a organisé leurs funérailles avec les honneurs militaires à Bethléem, en présence de nombreux Palestiniens. Leurs cercueils ont été portés par des membres de la sécurité nationale palestinienne. Tawfiq al-Tirawi, membre du comité central du Fatah et président de l'académie militaire de l'AP à Jéricho, a fait l'éloge de leur sacrifice et de celui des autres "chahids" palestiniens.Il a dit que le "peuple palestinien continuera à brandir le drapeau de la résistance jusqu'à ce qu'elle ait atteint ses objectifs" (Al-Ayam, 4 février 2014).
Visite de Jibril Rajoub en Iran
  • JibrilRajoub, membre du comité central du Fatah, a effectué une visite en Iran, qualifiée de "nouvelle page dans les relations entre l'Iran et l'Autorité Palestinienne"  (France Presse, 29 janvier 2014). A cette occasion, il a rencontré Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, et d'autres responsables du régime iranien. Selon les médias, il a remis une lettre de la direction palestinienne à la direction iranienne,  exprimant un intérêt dans la création de liens entre l'Iran et la Palestine.

Jibril Rajoub et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (Page Facebook de Jibril Rajoub, 28 janvier 2014)
Jibril Rajoub et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (Page Facebook de Jibril Rajoub, 28 janvier 2014) 

  • Interviewé par la chaîne de télévision Al-Alam le 29 janvier 2014 et par Al-Quds Al-Arab le 30 janvier 2014, Jibril Rajoub a fait référence aux questions suivantes :
  • Les relations avec l'Iran: Il a déclaré que l'Iran n'était pas un ennemi et que les Palestiniens ne participeraient pas à une tentative d'échanger l'Iran pour Israëlparce qu'Israël est "l'ennemi numéro un de la Palestine, de tous les arabes et des musulmans". Il dit que les relations avec l'Iran s'étaient "réchauffées" après la visite du ministre iranien des Affaires étrangères dans la région. Il a également dit que l'ouverture de l'AP envers l'Iran était dans les intérêts nationaux palestiniens et s'inscrivait dans le cadre de la stratégie palestinienne pour ouvrir l'AP au monde. Remarque : Interrogé sur la nature de la relation de l'AP avec l'Iran après la visite de Rajoub en Iran,le porte-parole du Fatah Ahmed Assafa déclaré que Mahmoud Abbas considérait le développement des relations avec l'Iran comme très important (Radio Ajyal, 30 janvier 2014).
  • Les négociations avec Israël : Jibril Rajoub a déclaré que le problème des réfugiés devait être résolu sur la base de la Résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU. Il a dit que c'était la dernière fois que des négociations étaient en cours et qu'après, ​​les Palestiniens chercheraient d'autres options, en particulier auprès des institutions internationales. Il a ajouté que si les négociations échouaient, 2014 serait une "année décisive", qu'un Etat [palestinien] serait établi ou qu'Israël ne jouira plus ni de la sécurité ni de la stabilité. Dans une autre interview, il a déclaré que les Palestiniens s'étaient assis à la table des négociations afin de "faire le jour sur le gouvernement de droite et de celui qui en est à la tête".
  • La question de la "résistance"[cf., la violence et le terrorisme] : SelonJibril Rajoub, l'option de la "résistance" est une option stratégique, etl'option de la "résistance armée" est aussi une possibilité. En 2014, a-t-il dit, le peuple palestinien décidera d'opter pour un accord ou pour la voie de la confrontation, qui comprendra l'escalade de la "résistance", la rupture des relations avec Israël, un embargo contre Israël et son boycott. Dans une autre interview, il a déclaré que toutes les options étaient ouvertes, et que toutes les formes de "résistance" seraient sur ​​la table si les efforts diplomatiques en vue de l'établissement d'un Etat palestinien échouaient. Il a ajouté que la "résistance" serait limitée aux "zones occupées", car la légitimité internationale le permet (Télévision Al-Mayadeen, 2 février 2014).
Déclarations de Tawfiq al-Tirawi sur la lutte armée contre Israël
  • Tawfiq al-Tirawi,membre du comité central du Fatah et président de l'académie militaire de l'AP à Jéricho, a assisté le 3 février 2014 à une cérémonie en l'honneur des vétérans des forces de sécurité palestiniennes organisée par le Fatah à Bethléem. Dans son discours, il a déclaré que "le Fatah n'a pas déposé les armes et ne les déposera pas jusqu'à ce que ses objectifs nationaux soient atteints". Il a ajouté que "divers moyens doivent être mis au point pour atteindre ces objectifs et comprennent la lutte militaire, la lutte populaire, la diplomatie à l'ONU et les négociations". Il a également dit que "chacun d'entre nous au sein du Fatah, de la jeune génération aux anciens combattants,est prêt à revenir à la résistance et à la lutte par tous les moyens" (Site Internet Qudsnet,3 février 2014).
Campagne d'établissement d'avant-postes dans la Vallée du Jourdain
  • Les militants de la "résistance populaire" ont annoncé le lancement d'une nouvelle campagne intitulée "Le sel de la terre". Ses objectifs, selon les militants, sont d'ériger des localités sur des terres devant être saisies par Israël, en particulier dans la Vallée du Jourdain. Selon le porte-parole du Fatah Ahmed Assaf, les militants de la campagne représentent l'ensemble du spectre politique. Mahmoud al-'Alul, membre du comité central du Fatah, qui dirige la campagne, a déclaré que son objectif était de s'assurer que la Vallée du Jourdain restera palestinienne et une partie du territoire de l'Etat de Palestine (Al-Hayat Al-Jadeeda, 2 février 2014). Un autre militant de la campagne est Mustafa al-Barghouti, membre du conseil législatif de l'OLP et secrétaire général du Mouvement de l'initiative nationale palestinienne (Agence de presse Ma'an, 31 janvier 2014).
  • Dans le cadre de la campagne, des manifestants palestiniens et étrangers ont jusqu'ici érigé deux avant-postes dans la vallée du Jourdain :
  • Le 31 janvier 2014, un avant-poste appelé Eyn Hijla a été érigé près de l'entrée de Deir Hijla. Selon les militants, il a été érigé dans une zone qu'Israël a l'intention de saisir et de proclamer zone militaire fermée (Télévision palestinienne officielle, 31 janvier 2014). Les militants ont distribué un tract  prétendant que "l'avant-poste a été érigé pour protester contre la situation politique actuelle et les négociations qui privent le peuple palestinien de son indépendance et de sa liberté, et dans le cadre de la résistance populaire et pour protester contre la volonté d'Israël d'annexer la Vallée du Jourdain". Les hauts responsables du Fatah et de l'AP se sont rendus sur place, dont Saeb Erekat, membre du comité central du Fatah et chef de l'équipe de négociation palestinienne.

Saeb Erekat visite l'avant-poste d'Eyn Hijla dans la Vallée du Jourdain (Site Internet Qudsnet, 3 février 2014)
Saeb Erekat visite l'avant-poste d'Eyn Hijla dans la Vallée du Jourdain (Site Internet Qudsnet, 3 février 2014)

  • Dans la soirée du 1er février 2014, des membres de la résistance populaire et des militants étrangers ont érigé un autre avant-poste, baptiséBawabat al-Awda ("la porte du retour") au Nord de la Vallée du Jourdain. Selon les activistes palestiniens, ce nom exprime leur attachement au soi-disant "droit au retour" des réfugiés palestiniens (Agence de presse Ma'an, 2 février 2014).
Ouverture du café "Al-Muqawama" dans le camp de réfugiés de Jenine
  • La chaîne de télévision Al-Aqsa du Hamas a diffusé un reportage sur l'ouverture d'un café Internet dans le camp de réfugiés de Jénine appelé "Al-Muqawama" ("la résistance"). L'établissement a été ouvert par un jeune Palestinien nommé Mahmoud Abu Hashish, et des drapeaux du Hamas, du Fatah et du Jihad Islamique Palestinien ont été accrochés aux murs, ainsi que des portraits de terroristes palestiniens tués dans l'Opération Rempart. Selon Abu Hashish, le nom exprime "l'esprit du lieu" et est apprécié par les clients (Télévision Al-Aqsa et site Internet Palinfo, 31 janvier et 2 février 2014).

Intérieur et extérieur du café Internet Al-Muqawama dans le camp de réfugiés de Jenine (Palestine Info, 31 janvier, 2 février 2014)
Intérieur et extérieur du café Internet Al-Muqawama dans le camp de réfugiés de Jenine (Palestine Info, 31 janvier, 2 février 2014)

[1]Exact à la date du 4 février 2014. Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[2]Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.

L’attentat suicide de masse contre l’ambassade iranienne à Beyrouth témoigne des capacités opérationnelles accrues des Brigades Abdullah Azzam, branche d’Al-Qaïda au Liban et du transfert du la confrontation sunnite-chiite de la Syrie au Liban

Zone de l'explosion (Chaîne al-Alam, Iran, 21 novembre 2013).

Zone de l'explosion (Chaîne al-Alam, Iran, 21 novembre 2013).

L'ambassade d'Iran au Liban après l'explosion (www.m3n4.com)

L'ambassade d'Iran au Liban après l'explosion (www.m3n4.com)

La voiture piégée noire photographiée par une caméra de sécurité sur place quelques secondes avant l'explosion (Al-Alam, Iran, 23 novembre 2013)

La voiture piégée noire photographiée par une caméra de sécurité sur place quelques secondes avant l'explosion (Al-Alam, Iran, 23 novembre 2013)

Débris de la moto près de l'ambassade d'Iran à Beyrouth  (Al-Safir, Liban, 25 novembre 2013)

Débris de la moto près de l'ambassade d'Iran à Beyrouth (Al-Safir, Liban, 25 novembre 2013)

Le terroriste suicide Muin Abu Zaher (Site Internet Bint Jbeil, 23 novembre 2013)

Le terroriste suicide Muin Abu Zaher (Site Internet Bint Jbeil, 23 novembre 2013)


Aperçu général

1.   Le 19 novembre 2013, un attentat suicide de masse impliquant deux terroristes suicide a été commis à l'entrée de l'ambassade d'Iran au Liban, dans la banlieue Sud (chiite) de Beyrouth. Selon nous, l'objectif de l'opération était de démolir le bâtiment et de porter atteinte à un maximum d'employés de l'ambassade. L'attentat a fait 23 morts et 146 blessés. Parmi les victimes figurait Ibrahim Ansari, l'attaché culturel iranien. Après l'attaque, les funérailles de dix membres du Hezbollah tués dans l'explosion ont été organisées, certains d'entre eux appartenant au personnel de sécurité de l'ambassade.

2.     Les Brigades Abdullah Azzam, une organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda et au jihad mondial, ont revendiqué la responsabilité de l'attaque. Les Brigades Abdullah Azzam opèrent au Liban et dans d'autres régions du Moyen-Orient. L'organisation, dont le bastion libanais est situé dans le camp de réfugiés d'Eyn al-Hilweh au Sud-Liban, a revendiqué la responsabilité de tirs de roquettes en Galilée occidentale  (22 octobre 2013), visant à provoquer le Hezbollah.[1]

3.   L'attaque a été réalisée alors que le régime syrien et ses partisans (Iran, Hezbollah) s'apprêtent à lancer une campagne de purification de la région des Monts Qalamoun, une chaîne de montagnes stratégiques au Nord-Est de Damas. L'attaque contre l'ambassade iranienne à Beyrouth a été perçue au Liban comme une tentative de détourner la pression de la Syrie, de l'Iran et du Hezbollah sur les bastions rebelles en Syrie en envoyant le message que les réseaux affiliés au jihad mondial et à Al-Qaïda pourraient frapper la Syrie et ses partisans dans la cour arrière libanaise. 

4.   L'attaque de l'ambassade représente le "succès" le plus visibledans la série d'attaques menées ces derniers mois par des organisations sunnites extrémistes, dont les Brigades Abdullah Azzam, attaques commises dans le but de provoquer l'Iran et le Hezbollah. Selon nous, l'attaque a porté un coup important à la sécurité et à l'image du Hezbollah et de l'Iran. Le recours à des terroristes suicide conduisant des véhicules et des motos piégés est un modus operandi caractéristique du Front Al-Nusra, une branche d'Al-Qaïda en Syrie,[2] qui, selon nous, a été transféré au Liban et s'est retourné contre le Hezbollah et l'Iran. La méthode a été utilisée au Liban par le Hezbollah dès 1983 (les attentats suicide commis par le Hezbollah avec le soutien iranien contre l'ambassade américaine et les bases militaires américaines et françaises dans l'Ouest de Beyrouth). Ainsi, trente ans plus tard, la "boucle est bouclée", alors que le Hezbollah, qui a, avec le soutien iranien, initié de telles attaques et les a utilisées pour en tirer un capital politique, est devenu l'objectif.

5.   Selon nous, le "glissement" du conflit sunnite-chiite de la Syrie au Liban et l'intensité croissante de la violence entre les deux rivaux sont susceptibles de porter atteinte plus encore à l'autorité et à la capacité de gouverner de la fragile administration libanaise et d'augmenter la déstabilisation croissante de la scène libanaise. Les forces de sécurité libanaises n'ont pas les capacités politiques opérationnelles et internes de résister aux luttes violentes des organisations terroristes qualifiées soutenues par une partie de la population libanaise et par des puissances extérieures, qu'elles appartiennent au jihad mondial (dont les partisans trouvent refuge dans les camps de réfugiés palestiniens) ou au Hezbollah (basé au sein de la population chiite au Liban et soutenu par l'Iran et la Syrie).

6.   En conclusion: Le double attentat suicide contre l'ambassade d'Iran, et les attaques qui l'ont précédé, témoignent, selon nous, de l'augmentation des capacités opérationnelles des Brigades Abdullah Azzam et des réseaux sunnites salafistes et jihadistes opérant dans l'arène libanaise. Ces capacités sont maintenant tournées contre l'Iran et le Hezbollah, et pourraient également se retourner contre Israël (comme cela a été manifesté par les tirs de roquettes en Galilée occidentale). L'Iran et le Hezbollah, qui ont subi un sérieux revers à leur sécurité et à leur image, pourraient prendre des mesures contre les Brigades Abdullah Azzam au niveau sécuritaire (protection de personnalités et des installations) et au niveau offensif (représailles contre des personnalités et des organes affiliés à Al-Qaïda et aux réseaux extrémistes sunnites). Tout ceci pourrait conduire à une aggravation du conflit sunnite-chiite au Liban, voire au-delà des frontières libanaises, alors même que la guerre civile continue de faire rage en Syrie.

Description (préliminaire) de l'attentat

7.   Le 19 novembre 2013, un double attentat suicide a été commis à l'entrée de l'ambassade d'Iran à Beyrouth. L'ambassade est située dans le quartier de Bir Hassan à la périphérie de la banlieue chiite du Sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah au Liban. Selon les médias libanais et ceux du Hezbollah, l'attaque a débuté par l'explosion d'un terroriste suicide à moto près de la barrière située devant l'ambassade.[3] Quelques minutes plus tard, une Chevrolet Blazer noire (4X4) conduite par un second terroriste suicide est arrivée, chargée d'une grande quantité d'explosifs (entre 50 et 100 kg). Des témoins oculaires interviewés par la chaîne de télévision affiliée au Hezbollah Al-Mayadeen ont affirmé que le premier terroriste suicide ne s'était pas fait exploser, mais avait été abattu par les gardes de sécurité de l'ambassade.

8.Selon le journal libanais Al-Safir, la voiture utilisée dans l'attaque a été achetée dans le village de Britel dans la vallée de la Bekaa au Liban. Les explosifs y ont été déposés dans la région de Yabrud, dans les montagnes de Qalamoun. La voiture a ensuite été conduite en Syrie via le village sunnite d'Arsal, au Nord de la vallée de la Bekaa. Selon des "sources de sécurité" libanaises, l'attaque a été planifiée et orchestrée en Syrie (Al-Safir, Liban, 25 novembre 2013). Selon le quotidien libanais affilié au Hezbollah Al-Akhbar, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a déclaré que l'attaque avait été soigneusement planifiée et que ses planificateurs étaient très familiers de l'ambassade d'Iran. Son objectif était de détruire la partie de l'immeuble près de l'entrée où se trouvait le bureau de l'ambassadeur iranien, qui était la cible de l'attaque (Al-Akhbar, 25 novembre 2013). Selon les médias libanais, l'enquête a montré que cette attaque et les précédentes dans la banlieue Sud de Beyrouth ont été planifiées par des membres d'Al-Qaïda en Syrie, dans le cadre de la tentative de transférer la confrontation avec le Hezbollah en territoire libanais (Al-Akhbar, 20 novembre 2013).

Victimes de l'attaque

9.   Selon les médias libanais, 23 personnes ont été tuées dans l'attaque, dont Ibrahim al-Ansari, l'attaché culturel iranien, et 146 autres ont été blessées. Les médias libanais ont également déclaré qu'al-Ansari avait été tué dans son véhicule alors qu'il attendait Ghadanfar Rokon Abadi, l'ambassadeur iranien au Liban (Al-Joumhouria et Al-Nahar, 20 novembre 2013). Les médias du Hezbollah ont annoncé les funérailles de dix membres de l'organisation, dont une partie étaient selon nous les gardes de sécurité de l'ambassade (voir ci-après).

Photos du site de l'attaque (Gauche : Al-Arabiya ; droite : chaîne Al-Alam, Iran)
Photos du site de l'attaque (Gauche : Al-Arabiya ; droite : chaîne Al-Alam, Iran)

Identité des terroristes suicide

10.   Les médias libanais ont publié des photos et des informations sur les terroristes suicide : tous deux vivaient dans la région de Sidon et étaient partisans du cheikh salafiste sunnite anti-Hezbollah Ahmed Asir. Il a également été rapporté qu'une branche des Brigades Abdullah Azzam, qui collabore avec Ahmed Asir, est active dans le camp de réfugiés d'Eyn al-Hilweh près de Saïda (Al-Nahar, 23 octobre 2013).

11.   Ci-après les premières informations sur les deux terroristes suicide :

A. Muin Adnan Abu Zaher, de Sidon, partisan du cheikh salafiste sunnite anti-Hezbollah Ahmed al-Asir (Al-Nahar, Liban, 22 et 23 novembre 2013). Trois jours avant l'attaque, il a écrit sur ​​sa page Facebook qu'il s'apprêtait à venger Ahmed al-Asir. Selon la chaîne de télévision Al-Arabiya, il a vécu dans le passé au Danemark d'où il s'est rendu au Koweït pour travailler, avant de se rendre en Syrie et au Liban (Al-Arabiya, 23 novembre 2013). Le 31 octobre 2013, il a contacté un ami sur Facebook et a écrit qu'il comptait atteindre le paradis avant lui (Site Alkhabarpress, 22 novembre, 2013). Selon un article de Saad Hariri, le principal dirigeant sunnite au Liban, le terroriste suicide (qui n'est pas mentionné par son nom) était un jeune sunnite de Saïda dont la mère était chiite, qui a combattu avec "un groupe armé" en Syrie qui l'a envoyé se faire exploser au Liban (Al-Mustaqbal, 24 novembre 2013). Selon Al-Nahar (25 novembre 2013), il est entré au Liban de Syrie par le terminal d'Al-Masnah avec des papiers d'identité libanais.

B. Adnan Musa al-Muhammad, d'origine palestinienne,[4] dont la famille réside dans le village de Bissarye', au Sud de Sidon. Mécanicien de profession, il aurait souffert de problèmes psychologiques (Télévision Al-Jadeed, 24 novembre 2013). Cette année, il vivait à Al-A'aqabia. Il avait été arrêté par les renseignements militaires libanais. Il avait coupé les liens avec sa famille au cours de la dernière année (Site Internet Jibshit, 23 novembre 2013). Sa mère a condamné l'attaque, affirmant que "la religion de Mahomet ne dit pas de commettre des attentats suicide". Elle a dit qu'il ne savait pas son fils priait à la mosquée Bilal bin Rabah à Eyn al -Hilweh [la mosquée du cheikh Ahmed al-Asir] ni qu'il appartenait au réseau d'al-Asir (Site Internet Bint Jbeil, 23 novembre 2013).

Droite : Le terroriste suicide Adnan Musa al-Muhammad (Site Internet Bint Jbeil, 23 novembre 2013). Gauche : Adnan Musa al-Muhammad en uniforme militaire (Site Internet Bint Jbeil, 24 novembre 2013)
Droite : Le terroriste suicide Adnan Musa al-Muhammad (Site Internet Bint Jbeil, 23 novembre 2013). Gauche : Adnan Musa al-Muhammad en uniforme militaire (Site Internet Bint Jbeil, 24 novembre 2013)

Victimes du Hezbollah dans l'attaque

12. Après l'attaque, des funérailles ont été organisées au Sud de Beyrouth pour les dix activistes du Hezbollah qui auraient été tués. Selon nous, au moins certains d'entre eux appartenaient au personnel de sécurité de l'ambassade d'Iran. Un d'entre eux, Radwan Muhammad Fares, était en charge de la sécurité de l'ambassade (Voir photo). Un autre, Ahmed Zaraqat, était l'un des gardes de l'ambassade. Les funérailles des activistes du Hezbollah ont lieu les 20 et 22 novembre 2013 en présence d'une foule nombreuse. L'ambassadeur d'Iran au Liban a participé à des funérailles le 20 novembre 2013 (Al-Ahed, 20-22 novembre ; site Internet Bint Jbeil, 20 novembre 2013).[5]

Revendication de responsabilité

13. Le cheikh libanais sunnite Siraj al-Din Zariqat, affilié aux Brigades Abdullah Azzam, a annoncé sur son compte Twitter le 19 novembre 2013 que les Brigades Abdullah Azzam étaient responsables de l'attaque de l'ambassade d'Iran à Beyrouth. Il a déclaré que deux autres "chahids" sunnites [les deux terroristes suicide] avaient été tués. Il a ajouté que les attaques continueront au Liban jusqu'à ce que deux demandes soient satisfaites : le retrait du Hezbollah ("le camp iranien") de Syrie, et la libération des prisonniers des Brigades Abdullah Azzam détenus dans les prisons libanaises. Cheikh Siraj al-Din Zariqat avait annoncé le 22 août 2013 que les Brigades Abdullah Azzam étaient responsables du tir de quatre roquettes sur Haïfa et d'autres "secteurs stratégiques" en Israël. Al-Akhbar, un journal libanais affilié au Hezbollah, a rapporté que le cheikh Zariqat se trouve en Syrie depuis plus d'un an et ses communiqués ont été publiés à partir de là (Al-Akhbar, 20 novembre 2013).

Réactions de l'Iran et du Hezbollah

14. La réaction immédiate de l'Iran à l'attaque a été de blâmer Israël. L'ambassadeur iranien, interrogé par la chaîne de télévision affiliée au Hezbollah Al-Mayadeen (19 novembre 2013) a déclaré que "l'entité sioniste et ses agents sont derrière l'attaque terroriste". A une autre occasion, il a déclaré que "tout le monde sait que l'ennemi sioniste soutient les groupes terroristes en Syrie, en Irak et récemment, au Liban" (Agence de presse Fars, citant un entretien avec l'ambassadeur d'Iran à la chaîne Al-Nashra, 24 novembre 2013).

15. Par la suite, le Hezbollah a rejoint l'ambassadeur iranien en accusant Israël, mais des responsables de l'organisation ont également montré du doigt Al-Qaïda, décrite comme un outil aux mains des Israéliens. Interviewé par une chaîne de radio libanaise, cheikh Naim Qassam, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, a déclaré que "ce sont les mains criminelles des takfirs [cf., Al-Qaïda[6]] et d'Israël qui bénéficient de l'instabilité libanaise [cf., qui sont responsables de l'attentat]" (Site Inn.co.il, 21 novembre 2013). Lors d'une cérémonie organisée dans la localité libanaise de Jibshit, Muhammad Raed, chef de la faction du Hezbollah au parlement libanais, a déclaré que l'attaque de Beyrouth était "un message israélien envoyé par le biais des [groupes] takfirs". Il a ajouté que son objectif n'était pas seulement de détruire le bâtiment de l'ambassade, mais aussi de déstabiliser le Liban et de porter atteinte à son unité nationale (Al-Nasra, Liban, 23 novembre 2013). Nabil Qauq, vice-président du comité exécutif du Hezbollah, a déclaré que l'attaque montrait "la gravité de la menace terroriste takfir israélienne sur le Liban" (Agence de presse libanaise, 24 novembre 2013).

16. "Des sources [anonymes] de haut rang du Hezbollah" ont fait référence à l'importance de l'attaque et aux réactions possibles. Les sources, interrogées par le quotidien libanais Al-Joumhouria (20 novembre 2013), ont déclaré "nous sommes entrés dans une nouvelle phase dangereuse, la phase des terroristes suicide". Elles ont ajouté qu'elles allaient "prendre des mesures extraordinaires" parce qu'en ce qui les concerne, "tout a changé". Elles se sont dit préoccupéespar des attentats suicide supplémentaires visant des installations ou des concentrations de population chiite, "comme ce qui se passe en Irak". Elles ont également déclaré que le Hezbollah a réalisé un grand effort sécuritaire pour empêcher les voitures piégées de pénétrer [dans les centres de population chiite], mais "il est difficile de faire face à des attentats suicide". Le 20 novembre 2013, Al-Joumhouria a indiqué que la direction du Hezbollah avait organisé des consultations sécuritaires à haut niveau où il avait été recommandé que des "mesures exceptionnelles" soient prises pour protéger les bureaux, les domiciles et les sièges de l'organisation contre des attentats suicide.

Menaces envers l'Arabie saoudite

17. Deux jours après l'attaque, l'ambassade d'Arabie Saoudite au Liban a appelé ses ressortissants à quitter le Liban et à prendre des précautions de sécurité (AP, 21 novembre 2013). L'appel a fait suite à des publications sans fondement dans les médias libanais et les réseaux sociaux accusant l'Arabie saoudite d'être impliquée dans l'attaque. Une photographie aérienne de l'ambassade d'Arabie saoudite montrait ainsi l'inscription "Ambassade d'Arabie saoudite au Liban, non-sérieux s'abstenir" (Al-Quds Al-Arabi, 21 novembre 2013).

18. Un éditorial au ton particulièrement menaçantintitulé "Présent du royaume [saoudien] à l'Iran" a été publié parIbrahim al-Amin, rédacteur en chef du quotidien libanais affilié au Hezbollah, Al-Akhbar. Il y a accusé l'Arabie saoudite d'être responsable de l'attaque terroriste au Liban (Al-Akhbar, 20 novembre 2013). Selon l'auteur de l'éditorial, "nul n'avait prévu que le royaume de l'oppression [cf., l'Arabie saoudite] se précipiterait à déplacer la bataille à une nouvelle étape, y compris en tentant d'imiter les attentats suicide irakiens au Liban". Il a également déclaré que les combats en Syrie ne seraient pas influencés par des attentats suicide au Liban, et a laissé entendre que la campagne pourrait être étendue à d'autres pays du camp saoudien, comme le Yémen et Bahreïn. Il a ajouté que le Hezbollah, avec les services de sécurité libanais, avait empêché de nombreuses attaques terroristes en Liban mais que le début d'une série d'attentats suicide le forcerait à "prendre des mesures de dissuasion préemptives". En conclusion, l'éditorial affirmait que le "front mondial de destruction de l'Orient arabe" [cf. L'Arabie saoudite et ses alliés] a décidé de lancer une campagne sanguinaire contre l'Iran et qu'il fallait s'attendre à des "vagues supplémentaires de folie sous la forme de cadeaux royaux rouges". Cependant, "l'Iran a ses propres méthodes et ses propres capacités de dissuasion, et pourra faire face à des attaques".

Précédents attentats contre le Hezbollah et les foyers chiites

19. L'attaque de l'ambassade d'Iran était un pic dans la vague d'attaques variées perpétrées au Liban ces derniers mois visant le Hezbollah et les centres de population chiite. Selon nous, certaines ont été réalisées par des réseaux salafistes sunnites au Liban, et d'autres par les Brigades Abdullah Azzam et d'autres organisations affiliées au jihad mondial. Jusqu'à présent, le Hezbollah n'a pas réussi à enrayer les attaques qui illustrent la façon dont la guerre civile syrienne a des retombées au Liban, et comment la confrontation chiite-sunnite est entrée dans l'arène libanaise. L'attaque contre l'ambassade d'Iran pourrait témoigner d'une détérioration de la confrontation dans l'arène libanaise voire ailleurs.

20. Deux attaques à la voiture piégée ont été commises dans la banlieue Sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah :

  A. Le 9 juillet 2013, une voiture piégée a explosé dans un parking du quartier de Bir al-Abd dans la banlieue Sud de Beyrouth, tuant plusieurs personnes et faisant plusieurs centaines de blessés. Aucune organisation n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque.

B. Le 15 août 2013, une voiture piégée a explosé dans la banlieue Sud de Beyrouth entre les quartiers de Bir al-Abed et d'Al-Rawis, tuant 25 personnes et faisant des centaines de blessés. Aucune organisation n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque.

21. Au Liban en général et dans les rangs du Hezbollah en particulier, la crainte existe que la vague d'attentats lancés par des organisations affiliées à Al-Qaïda continue. Les médias libanais ont rapporté que le 22 novembre 2013, l'armée libanaise a identifié une voiture piégée au Nord de la vallée de la Bekaa, contrôlée par le Hezbollah. Selon la presse, le véhicule a été identifié par des soldats de l'armée libanaise (selon un autre compte-rendu, par le Hezbollah) alors qu'il faisait route de Syrie au Liban (dans la région d'Arsal). Quand les soldats se sont lancés à la poursuite de la voiture, ses passagers ont ouvert le feu. Après un échange de tirs, le véhicule a été saisi et entre 400 et 500 kilogrammes de TNT et deux obus de mortier ont été découverts. L'armée libanaise a fermé la zone, a évacué les résidents, a neutralisés les explosifs et a ouvert une enquête. Les passagers du véhicule ont réussi à s'échapper (Sites Alhayat.com et Al-Joumhouria,  25 novembre ; site Lebanon Files, 23 novembre 2013).

[1]A ce sujet, voir notre article du 28 août 2013 intitulé :  "Les Brigades Abdullah Azzam, proches du jihad mondial, ont revendiqué la responsabilité du tir de roquettes du Sud Liban sur la Galilée occidentale le 22 août", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20563

[2]A ce sujet, voir notre article du 17 septembre 2013 intitulé : "Le Front al-Nusra ("Jabhat Al-Nusra") est un réseau jihadiste salafiste d'Al-Qaïda qui occupe une place centrale au sein des groupes rebelles en Syrie", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20573

[3]Selon une autre version, le terroriste suicide était à pied, mais des photos des lieux corroborent la version selon laquelle il s'agissait d'un motard.

[4]Le 24 novembre 2013, l'Autorité Palestinienne (AP) a condamné l'attaque contre l'ambassade d'Iran, déclarant que la participation d'un Palestinien "à cet acte criminel" était un acte individuel qui sert uniquement les intérêts des ennemis de la cause palestinienne. L'AP a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a déclaré qu'elle se tenait aux côtés du Liban (Agence de presse Wafa, 24 novembre 2013).

[5]En plus de dix activistes de l'attentat à Beyrouth, le Hezbollah a également récemment eu des pertes en Syrie. Le 20 novembre 2013, le site Lebanon 24, citant des "sources libanaises" a rapporté qu'environ dix membres du Hezbollah avaient été tués dans la région de Damas au cours des derniers jours, et que l'organisation les avait enterrés dans leurs lieux de résidence dans la vallée de la Bekaa et au Sud du Liban.

[6]Le Hezbollah appelle les groupes affiliés à Al-Qaïda "groupes takfirs", à savoir, les groupes qui déclarent un musulman ou un groupe "infidèle" parce qu'il n'adopte pas l'Islam radical (ce qui leur donne une légitimité à attaquer l'individu ou le groupe).

Le Front al-Nusra (“Jabhat Al-Nusra”) est un réseau jihadiste salafiste d’Al-Qaïda qui occupe une place centrale au sein des groupes rebelles en Syrie.


Il aspire à faire tomber le régime d'Assad et à instaurer un califat islamique dans la Grande Syrie, foyer régional et international de terrorisme et de rébellion

Logo du Front al-Nusra ou de son nom complet :"Front de soutien aux résidents de la Grande Syrie". En fond on aperçoit la carte de la Syrie, le symbole du croissant de l'islam et la silhouette d'un combattant du jihad (almadenahnews.com)
Logo du Front al-Nusra ou de son nom complet :"Front de soutien aux résidents de la Grande Syrie". En fond on aperçoit la carte de la Syrie, le symbole du croissant de l'islam et la silhouette d'un combattant du jihad (almadenahnews.com)

Principaux points
Enracinement d'Al-Qaïda en Syrie

1.   Durant la guerre civile en Syrie, deux branches d'Al-Qaïda ont été établies au sein des organisations rebelles luttant pour faire tomber le régime de Bachar al-Assad. La principale est le Front al-Nusra ("Front de soutien"), actuellement directement dépendante du dirigeant d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri. A ses côtés œuvre le groupe "l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie", lié à Al-Qaïda en Irak. Par ailleurs, des groupuscules militaires jihadistes salafistes œuvrent en Syrie et ne sont pas forcément affiliés à Al-Qaïda. Le nombre d'activistes des deux branches d'Al-Qaïda en Syrie est estimé à 6000-7000, et est en hausse selon nos estimations.

2.   Cette étudetraite principalement du FrontAl-Nusra,[1]organisation établiefin Janvier 2012,dix mois après le début du soulèvement syrien. Initialement, il
fonctionnait comme une branche de "l'Etat islamique en Irak", un réseau affilié à Al-Qaïda en Irak.[2]Pourofficialiser sa situation, en Avril 2012, Abu Bakr Al-Baghdadi, le chef d'Al-Qaïda en Irak, a annoncé l'union des deux organisations en une seule appelée "L'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie." Toutefois,l'union n'a pas été respectée par le Front Al-Nusra et a été annulée par Ayman al-Zawahiri, le dirigeant d'Al-Qaïda, en Juin 2013, qui a déclaré le Front comme étant sa branche officielle en Syrie. Cela a abouti à une scission entre les deux branches d'Al-Qaïda en Syrie et, aujourd'hui,les deux opèrent comme des groupes antagonistes et rivaux.

3.   Le FrontAl-Nusra s'identifie à l'idéologie salafiste jihadiste d'Al-Qaïda. Il aspire àétablir un califat islamique en Grande Syrie, comprenant la Syrie, le Liban, la Jordanie, Israël et l'Autorité Palestinienne, régipar la loi islamique (la charia). Le FrontAl-Nusra est hostile à Israël et à l'Occident, rejette les valeurs occidentales (dont la démocratie, le pluralisme et la liberté de culte) et s'oppose à toute intervention occidentale dans la guerre civile syrienne. Il est égalementhostile aux groupes minoritaires en Syrie, notamment aux alaouites et aux chiites, qu'il considère comme des infidèles. Le jihadest sa stratégie proclamée pour renverser le régime syrien et réaliser ses autres objectifs, et il considère le jihad comme le devoir personnel de chaque musulman (selon les enseignements d'Abdullah Azzam, le mentor idéologique d'Oussama ben Laden).

4.   Le Front Al-Nusra, le représentant d'Al-Qaïda en Syrie, et "l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie", qui agit à l'encontre des directives d'Ayman al-Zawahiri, cherchent (séparément) à promouvoir une stratégie à long terme : la première étape consiste à acquérir une emprise sur les groupes rebelles et à établir une base solide en Syrie pour le jihad, qui aidera à renverser le régime Assad, en collaboration (même si partielle et temporaire) avec d'autres groupes rebelles, notamment ceux à caractère islamique. La deuxième étape consistera à prendre le contrôle du nouveau régime syrien formé par l'union de toutes les forces jihadistes salafistes œuvrant à Damas, ou du moins à acquérir une influence significative sur le régime. Selon la troisième étape, le régime jihadiste qui sera établi à Damas (ou tout autre régime à orientation jihadiste) œuvrera à établir un califat islamique dans la Grande Syrie, servant de ligne de front pour Al-Qaïda et le jihad mondial au cœur du Moyen-Orient. Cette branche d'Al-Qaïda mènera une campagne terroriste contre Israël depuis le plateau du Golan, exportera le terrorisme en Occident  et dans d'autres pays du monde et sera un foyer de rébellion et de terrorisme islamique contre les pays arabo-musulmans pro-occidentaux.

Estimation des capacités militaires du Front Al-Nusra

5.   Le FrontAl-Nusra est le principal groupe jihadistesalafiste prenant part aux combats dans la guerre civile syrienne. Il est dirigé par unchef appelé "Émir" ("prince"), titre commun dans les organisations jihadistes contemporaines, quifait référence à un leader politique et religieux, comme cela fut fixé aux débuts de l'islam. Des dirigeants locaux (u'maraa) lui sont subordonnés dans les villes et les gouvernorats de Syrie (avec parfois plus d'un "émir" par gouvernorat). La plus haute instance du Front Al-Nusra est leMajlis Choura al-Moudjahidin (le Conseil de consultation des combattants du jihad). La direction est composée d'organes et d'activistes chargés des opérations militaires, de la collecte de fonds, de l'acquisition d'armes et de leur transfert en contrebande en Syrie, d'affaires religieuses, d'information et de relations publiques. Le Front Al-Nusra exploite des cadres militaires dans les différents gouvernorats (généralement appelés bataillons ou brigades). En parallèle opèrent des systèmes de gouvernance, de religion et des réseaux d'information, dont l'objectif est de renforcer l'influence d'Al-Nusra sur les résidents, de gagner leur confiance et de combler le vide créé par l'effondrement de l'administration syrienne dans de vastes régions de Syrie.

6.   Le leaderdu Front Al-Nusra est un activiste de terrain surnommé Abu Muhammad al-Julani(il existe des versions contradictoires, non vérifiées, quant à son vrai nom). Il serait apparemment d'origine syrienne,éventuellement du plateau du Golan, et aurait acquis une expérience opérationnelle en Irakdans la lutte contre les Etats-Unis et ses alliés. Dans le passé, il était un disciple d'Abu Moussab al-Zarqaoui, qui a dirigé les combattants du jihad envoyés en Irak par Al-Qaïda après l'invasion américaine de Mars 2003. Après le déclenchement de l'insurrection en Syrie, Abu Muhammad al-Julani a été envoyé en Syrie par Al-Qaïda en Irak pour établir le Front Al-Nusra. D'autres activistes d'Al-Qaïda ayantacquis une expérience en Irak siègent également à la direction du Front Al-Nusra, tandis que les rangs de l'organisation sont composés de milliers de combattants du jihad du monde arabo-musulman (notamment de Libye, de Tunisie, de Tchétchénie, d'Arabie saoudite et d'Egypte) et de plusieurs centaines d'Occident (dont 500-600 activistes d'Europe,  principalement de France et du Royaume-Uni). Les survivants sont censés retourner dans leur pays d'origine une fois lescombats en Syrie terminés (il y a environ 5.000 ressortissants étrangers combattant en Syrie aujourd'hui, la plupart dans le cadre du Front Al-Nusra).

7.   Le FrontAl-Nusra a réclamé la responsabilité de centaines d'attaques. Ses activités etcelles de l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie se concentrent sur Damas et ses environs et des zones du Nord et de l'Est de la Syrie (Alep, Homs, Hama, Idlib et Deir ez-Zor). Le Front Al-Nusra mène également une activité militaire intensive dans la région de Daraa, au Sud de la Syrie, où le soulèvement contre le régime Assad a commencé. Dans plusieurs gouvernorats du Nord et de l'Est de la Syrie, le FrontAl-Nusra jouit d'un pouvoir et d'une influence considérables sur la population locale (en collaboration avec d'autres organisations islamiques). Le long de la côte, toutefois, où est concentrée la population alaouite (régions de Lattaquié et Tartous), ou dans la zone d'Al-Suwayda au Sud de la Syrie, où la population druze est dominante, le Front Al-Nusra et les autres organisationsjihadistes n'ont pas de présence militaire ou administrative conséquente. Le Front Al-Nusra cherche également à s'ancrer sur le plateau du Golan. Selon nous,  il n'a pas encore là-bas une présence militaire importante, bien qu'il ait commis à une occasion unattentatsuicide dans le village de Sasa contre un symbole important du régime syrien (explosion du siège des renseignements militaires du gouvernorat de Quneitra).

8. Dans les gouvernorats mentionnés ci-dessus,le Front Al-Nusra mène une campagne de guérilla terroriste contre les bases, les installations et des individus affiliés à l'armée et au régime syrien(notamment l'armée, les forces de sécurité et les institutions gouvernementales). Son objectif est de créer le chaos au sein du régime et de ses partisans, de rompre les liens entre les différentes régions gouvernementales, de perturber leur capacité à gouverner et de donner au Front Al-Nusra (et aux autres groupes rebelles) le contrôle de vastes territoires, en particulier dans le Nord et l'Est de la Syrie. À cette fin,le Front Al-Nusra emploie une variété de tactiques de combat : explosion de véhicules piégés par des terroristes suicide ou à distance ; attentats suicide à l'aide de ceintures d'explosifs ; attaques de bases, d'installations et d'aérodromes avec des armes légères et des mortiers, explosion d'engins explosifs improvisés le long des routes principales (les activistes de l'organisation ont acquis de expérience dans l'utilisation des engins explosifs improvisés en Irak), et attaques de barrages des forces de sécurité et de l'armée.

9. Les attentats suicide sontla signature du Front Al-Nusra(l'organisation a revendiqué la responsabilité de la plupart de ceux commis en Syrie). Les attentats suicide, notamment ceux visant les centres du régime syrien à Damas et à Alep, ont donné un "plus" opérationnel au FrontAl-Nusra et ont porté un coup au régime syrien. Ces attaques créent aussi une image négative. Les pays d'Occident et les pays arabo-musulmans sont de plus en plus préoccupés par l'infiltration d'éléments d'Al-Qaïda dans les rangs des rebelles et en conséquence sont moins enclins à soutenir les opposants au régime syrien. En outre, les attentats suicide sont mal vus par une partie de la population syrienne, carils sont parfois menés sans discernement, tuant des civils innocents qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Apparemment, l'utilisation d'attentats suicide a été inspirée par l'Irak, où depuis de nombreuses années, Al-Qaïda en Irak mène des attaques suicide.

10. Le Front Al-Nusra et d'autres organisations jihadistes salafistes collaborent avec des groupes rebelles islamiques qui ne partagent pas nécessairement l'idéologie d'Al-Qaïda. Il existe également une collaboration ad-hoc entre eux et l'Armée syrienne libre, la principale organisation qui mène le combat contre le régime syrien, à caractère nationaliste syrien et laïc (même si bon nombre de ses combattants ont clairement une appartenance à l'islam). Dans plusieurs domaines, il existe une collaboration militaire entre le Front Al-Nusra et l'Etat islamique en Irak et la Grande Syrie, en dépit de leur rivalité. D'autre part, des tensions opposent d'une part le Front Al-Nusra et d'autres groupes jihadistes salafiste et de l'autre l'Armée syrienne libre, tensions qui, dans certains cas, ont dégénéré en affrontements violents. Il existe également des tensions au sein des organisations jihadistes. A ce point, aussi longtemps que la lutte contre l'armée syrienne, leur ennemi commun, se poursuit, elles sont prêtes à contenir leurs divergences fondamentales et à empêcher une détérioration en une confrontation générale. Cependant, une lutte de pouvoir violente pourrait se développer en Syrie quant à la nature du futur régime syrien, et le Front Al-Nusra devrait jouer un rôle important.

Le soutien civil à la population syrienne

11. De nombreuses zonesdu Nord et de l'Est de la Syrie, qui sont tombées sous l'influence du Front Al-Nusra et d'autres groupes rebelles, se sont transformées en"zones libérées". Pour le Front Al-Nusra, il est particulièrement important de fournir un soutien aux résidents syriens et d'établirune alternative gouvernementale dans ces zones où le régime syrien n'est plus souverain. À cette fin, le Front Al-Nusra a mis en placedes organismes désignés dans les différentes zones. Ils distribuent de la nourriture, des vêtements, des couvertures et d'autres articles nécessaires et proposent des systèmesjuridiques, de police, d'éducation et de santé. Des journalistes occidentaux ayantvisité les zones libérées ont rapporté dansla plupart des cas que les résidents locaux sont satisfaits de leur vie, revenue à la normale après l'effondrement du régime local syrien. Cependant, dans certains endroits,des plaintes se font entendre, en particulier sur le strict code deconduite mis en place (insistance sur l'habillement "discret" des femmes, par exemple) et les actes decruauté (contrôle des ressources, exécution de prisonniers, maltraitance des sectes minoritaires).

12. Au Nord et à l'Est dela Syrie, le FrontAl-Nusra et ses alliés ont réussi à prendre le contrôle d'installations gouvernementales vitales, dont des champs de gaz,des pipelines de pétrole, des centrales électriques et des silos à grains. Le Front Al-Nusra et d'autres groupes rebelles exploitent ces installations, parfois en accord tacite avec le régime syrien (transfert de pétrole et de gaz au régime contre lequel ilsluttent en échange de paiement). Les bénéfices (en particulier dans les domaines du pétrole) constituent des revenus mensuels élevés pour le Front Al-Nusra et lui permettent de payer le salaire de ses membres, d'acheter des armes et d'aider la population.

Estimation des risques pour Israël, l'Occident et les pays arabo-musulmans pro-occidentaux

13.La guerre civileen Syrie en un aimant pour les membres d'Al-Qaïda et le jihad mondial, qui continuent d'affluer en nombre.Les combattants jihadistes sont arrivés en Syrie d'Irak, d'autres pays arabo-musulmans et d'Occident et ont rejoint les rangs d'activistes locaux et mis en place des cadres jihadistes militaires qui comprennent le Front Al-Nusra et l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie, deux organisations qui dépendent d'Al-Qaïda. Certains des volontaires ont rejoint l'Armée syrienne libre et d'autres organisations militaires islamiques non affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial. Certains sont passés d'une organisation militaire à l'autre avant de rejoindre les rangs d'organisations jihadistes aux capacités militaires améliorées et jouissant d'une forte attraction idéologique. Toutefois, à ce stade, il est difficile de prédire de quelle manière la guerre civile va se terminer, ce que sera le pouvoir relatif du Front Al-Nusra et d'autres organisations jihadistes, l'équilibre du pouvoir entre les diverses organisations affiliées au jihad mondial et les organisations nationales syriennes ou syriennes islamiques, et de quelle manière les événements de la seconde vague de bouleversement régional en Egypte auront une influence sur le pouvoir des diverses organisations et sur les développements ultérieurs de la guerre civile en Syrie.

14. Entout état de cause, à l'heure actuelle (Eté 2013), le Front Al-Nusra, désigné comme organisation terroriste par les Etats-Unis et plusieurs pays européens, estl'une desprincipales organisations rebelles, en raison de ses capacités opérationnelles et de son influence sur la population. Sapriorité est actuellement la lutte contre le régime syrien jusqu'à sa chute et non d'imposer la loi religieuse islamique en Syrie ni de promouvoir un ordre du jour jihadiste terroriste régional ou mondial. A cette fin, l'organisation tente en général d'adopter une attitude pragmatique, se joignant à d'autres organisations rebelles (y compris à celles ayant des réserves quant à Al-Qaïda) et s'efforce généralement de ne pas appliquer son idéologie radicale à la population syrienne dans les régions qu'elle contrôle, et investit beaucoup d'efforts pour aider la population locale et remplir le vide administratif dans les "zones libérées".

15. Cependant,à moyen et à long terme, le Front Al-Nusra et les autres organisations jihadistes salafistes s'efforceront de prendre le contrôledu soulèvement syrien (en cas de réussite) et de réaliser leur vision du califat islamique dans la Grande Syrie. Selon nous, ilsdevront faire face à de nombreuses difficultés dans la réalisation de leur objectif, liées au caractère politique et social de la Syrie comme Etat aux multiples groupes ethniques et religionset avec une tradition gouvernementale et idéologique de nationalisme arabe laïc. En outre, il existe de nombreuses différences entre les organisations islamiques opérant en Syrie, même celles affiliées à Al-Qaïda. Ainsi, on peut supposer queles chances du Front Al-Nusra de prendre le contrôle de la révolution syrienne et d'établir un régime syrien affilié à Al-Qaïda sont faibles. Néanmoins, selon nous, le Front Al-Nusra a la capacité de prendre de l'ampleur et de devenir un acteur central au "lendemain" de la guerre, puissance qui ne pourra pas être méconnue et qui sera difficile à supprimer.

16. Aujourd'hui,le Front Al-Nusra joue un rôle important parmi les organisations rebelles en raison de ses capacités militaires et financières, de sa chaîne de commandement et de contrôle efficace et de l'engagement idéologique profond de ses membres. Même s'il ne prend pas le contrôle de la révolution syrienne, selon nous, il sera un acteur importantdans l'élaboration de son caractère religieux et sectaire, coopérera à déstabiliser la Syrie et compliquera la capacité de gouverner de tout régime syrien (qu'il s'agisse d'un régime Assad affaibli ou d'un régime reposant sur une coalition fragile d'organisations rebelles). Dans lescénario le plus probable d'un gouvernement instable à long terme ayant son centre administratif à Damas, le Front Al-Nusra pourrait sortir renforcé et influent sur les événements en Syrie. Il devrait essayer d'exploiter son statut pourpromouvoir sonobjectif final (et celui d'Al-Qaïda) de transformer la Syrie en ligne de front d'Al-Qaïda au cœur du Moyen-Orient, en étroite proximité géographique avec Israël, l'Europe et les Etats arabo-musulmans pro-occidentaux.

17.Le processus de renforcement du Front Al-Nusra en Syrie (sans même prendre le contrôle du pays ou de la révolution) a le potentiel d'être régionalement et internationalement menaçant :

a.Transformer la Syrie et d'autres pays frontaliers avec Israël en centres de terrorisme du jihad mondial anti-israélien :

1)Idéologiquement, pour le Front Al-Nusra et les autres organisations jihadistes salafistes opérant en Syrie, l'Etat d'Israël doit être annihilé. Le califat islamique qui sera instauré dans la Grande Syrieinclura la Syrie, la Jordanie, le Liban et la "Palestine". Dans la première vidéo publiée par le Front al-Nusra après sa fondation, on voit une photo du Dôme duRocher à Jérusalem avec le drapeau du Front Al-Nusra et du jihad mondial. Le 12 février, 2012, Aymanal-Zawahiri, le dirigeant d'Al-Qaïda, a déclaré qu'après la chute du régime syrien, la Syriedeviendrait une base pour la guerre du jihad dont objectif sera de "fonder un pays pour défendre les terres musulmanes, libérer le Golanet poursuivre le jihad jusqu'à ce que les drapeaux de la victoire flottentau-dessus des collines de Jérusalem occupée". D'autres activistesdu Front Al-Nusra ont tenu des déclarations similaires.

2)Pratiquement, le FrontAl-Nusra devrait établir une infrastructure terroriste active sur le plateau du Golan, en continuation à l'infrastructure militaire qu'il met en place à Daraa au Sud-Ouest de la Syrie. Selon nous, le Hezbollah et les organisations terroristes palestiniennes devraient tenter de s'intégrerdans les activités terroristes du plateau du Golan, en dépit des différences idéologiques fondamentales entre eux et le Front Al-Nusra et d'autres organisations du jihad mondial. En outre, selon nous, le Front Al-Nusra devrait également tenter de rejoindre des réseaux et organisations jihadistes dans les pays limitrophes d'Israël pour l'attaquer (commeAnsar Bayt al-Maqdis dans la péninsule du Sinaï, les Brigades Abdullah Azzam au Liban, et le Conseil de la Choura des combattantsdans les environs de Jérusalem dans la bande de Gaza).

Dans une vidéo publiée le 12 février 2012,  Ayman al-Zawahiri appelle à la création d'un Etat aspirant à libérer le plateau du Golan et à mener un jihad contre Israël "jusqu'à ce que les drapeaux de la victoire flottent sur les collines de Jérusalem occupée "(YouTube.com)
Dans une vidéo publiée le 12 février 2012,  Ayman al-Zawahiri appelle à la création d'un Etat aspirant à libérer le plateau du Golan et à mener un jihad contre Israël "jusqu'à ce que les drapeaux de la victoire flottent sur les collines de Jérusalem occupée "(YouTube.com)

b.Prendre le contrôledes armes de pointe du régime syrien, y compris des armes chimiques: le Front Al-Nusra et les autres organisations dujihad mondial s'efforcent continuellement de prendre le contrôle des dépôts d'armes du régime syrien. Ils pourraient également être en mesure de récupérer des armes fournies à l'Armée syrienne libre et aux autres organisations en relation avec l'Occident.[3]En outre, alors que le régime syriens'affaiblit,les systèmes syriens d'armes chimiques et biologiques pourraient tomber aux mains du Front Al-Nusra et des autres organisations jihadistes. Ces groupes pourraient les utiliser à des fins terroristesen l'absence de considérations de contrainte qui influencent les autres organisations terroristes comme le Hezbollah et les organisations terroristespalestiniennes. En outre, les armes de la Syrie pourraient être transférées à d'autres arènes d'activité terroriste, comme cela s'est produit en Libye (armes pillées des arsenaux du régime libyen retrouvées dans des centres terroristes, y compris dans la bande de Gaza).

c.Exporter le terrorismeen Occident : Après avoir acquis une expérience opérationnelle et des aptitudes au combat en Syrie, les jihadistes pourraient établir des infrastructures terroristes en vue de commettre des attaques terroristes dans leurs pays d'origine.Ils pourraient le faire de leur propre initiative ou selon les directives du Front Al-Nusra et des autres organisations jihadistes (sorte de retour au modèle de l'Afghanistan dans les années 1980 et 90). Bachar al-Assad, interrogé par le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung le 17 juin 2013, a mis en garde l'Union européenne : "Si les Européens fournissent des armes [aux rebelles], la cour de l'Europe deviendra un refuge pour les terroristes, et l'Europe devra en payer le prix".

d.Devenir un centre régional de terrorismeet la subversion: Un foyer du jihad en Syrie pourrait représenter un danger pourles pays arabo-musulmans pro-occidentaux. Des pays comme la Jordanie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et l'Egypte, qui, d'une manière ou d'une autre, soutiennentle soulèvement anti-Assad, pourraient se retrouver des cibles de subversion et de terrorisme basés en Syrie.[4]Les organisations du jihad mondialopérant en Syrie pourraient  collaborer avec les groupes jihadistes salafistes dans les pays arabo-musulmans dans l'objectif de renverser leurs régimes.Le renforcement du Front Al-Nusra et des autres organisations jihadistes en Syrie, et leur nature musulmane sunnite, se font déjà ressentir au Liban et ont conduit à des tensions et à des affrontements violents entre chiites et sunnites dans tout le monde arabo-musulman.

18.Les États-Unis sont conscients des dangers potentiels inhérents à la crise syrienne.Le 6 août 2013, Michael Morell, le directeur adjoint de la CIA, interviewé par le Wall Street Journal, a qualifié la crise en Syrie de "menacecentrale" posée aux Etats-Unis aujourd'hui, et a averti que la chute du régime syrien, qui possède
des armes chimiques et des armes de pointe pourraittransformer laSyrie en refuge sûr remplaçant le Pakistan. Il a ajouté que la violence en Syrie pourrait empiéter sur les pays voisins, la Liban, la Jordanie et l'Irak (Site Internet du Wall Street Journal, 6 août 2013).
Notes méthodologiques

19. La principale difficultéméthodologique dans la préparation de cette étude a été le manque de perspective historiquesur la guerre civile syrienne. L'étude a été achevée à l'Eté 2013 à une époque la guerre battait son plein et son sort était loin d'être scellé. Un examen plus approfondi du Front Al-Nusra, de ses capacités, de  ses intentions, de sa place en Syrie après la guerre et de son influence sur Israël, le monde arabo-musulman et l'Occident, devra être effectué à l'avenirà la lumière des résultats de la guerre et des développements régionaux et internationaux. Cependant, même maintenant, il est possible de décrire la nature de l'organisation, ses méthodes de fonctionnement et de tenter d'évaluer la variété desdangers potentiels qu'elle représente pour le Moyen-Orient et le monde en général.

20. Une autre difficultéa été le manqued'informations fiables et détaillées sur les organisations affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial opérant en Syrie aux côtés des organisations rebelles. Les côtés rivaux (partisans et opposants du régime) délivrenthabituellement des rapports biaisés dont le seul objectif est de servir leurs propres intérêts. (Chaque côté prétend gagner et chaque côté calomnie l'autre). Une autre difficulté est liée à la nature du Front Al-Nusra et de l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie, deux organisations fermées, décentralisées ayant de nombreux ennemis et soucieuses de préserverle secretet qui ne révèlent pas, même à leurs propres membres, des informations sur leurs dirigeants ou sur leur fonctionnement.

21. L'étude se concentresur le front Al-Nusra, la principale organisation jihadiste opérant en Syrie, qui joue un rôle important au sein des rebelles. Toutefois, pour compléter le tableau,l'étude porteégalement sur l'État islamique en Irak et la Grande Syrie et d'autres organisations jihadistes salafistes, mais avec moins de détails.

22. L'étude est basée sur l'analyse et le référencement croisé des informations disponibles, notamment des publications affiliées au FrontAl-Nusra (vidéos, communiqués, revendications de responsabilité, entretiens avec les membres de l'organisation). En outre, desinformations diffusées sur Internet et dans différents médias syriens, arabes et occidentaux (à souligner le site Internet Syria Comment, qui publie des articles importants sur la guerre civile syrienne et le rôle des organisations jihadistes) ont été utilisées. Des informations utiles ont été piochées dans les rapports de correspondants occidentaux et parfois arabes ayant visité les régions sous le contrôle du Front Al-Nusra au Nord et à l'Est de la Syrie, ayant rapporté depuis le terrain les activités de gouvernance du Front Al-Nusra et d'autres organisations rebelles, et ​​l'état d'esprit de la population locale, malgré les limites imposées à leur travail[5].

23. Cette étude a égalementutilisé plusieurs rapports publiés en 2012-2013 par des instituts de recherche occidentaux spécialisés dans Al-Qaïda et l'Islam radical :

1) La Fondation Quilliam, un think tank basé à Londres, a publié un rapport, apparemment à la mi-2012, intitulé "Jabhat al-Nusra : Jabhat al-Nusra li-Ahl al-Sham min Mujahedi al-Sham fi Sahat al-Jihad, A Strategic Briefing" (sans date ni nom d'auteur).

2)L'International Crisis Group, une organisation internationale qui s'engage à prévenir et à résoudre les conflits meurtriers, a publié une étude le 12 octobre 2012 intitulée "Tentative Jihad : L'opposition fondamentaliste de la Syrie" (pas de nom d'auteur).

3)The International Center for the Study of Radicalizalim(ICSR), un think tank britannique basé au King's College de Londres, dont l'article d'Aaron Y. Zelin sur les combattants étrangers en Syrie a été particulièrement  utile.

Structure de l'Etude
Principaux points :

1.      L'enracinementd'Al-Qaïda en Syrie

2.      Evaluation descapacités militaires du Front Al-Nusra

3.      L'aide civileà la population syrienne

4.      Evaluation desrisques pour Israël, l'Occident et les pays arabo-musulmans et pro-arabes

5.      Notes méthodologiques

Première partie : Circonstances de la création du Front al-Nusra et sa place au sein des autres groupes rebelles

1.      Caractéristiques générales de la guerre civile en Syrie

2.      Enracinement d'activistes d'Al-Qaïda en Syrie avant la création du Front al-Nusra

3.      Annonce de la création du Front Al-Nusra (24 janvier 2012)

4.      Division entre les branches d'Al-Qaïda en Syrie et en Irak

5.      Emergence de l'organisation de l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie comme concurrent du Front al-Nusra

6.      Collaboration du Front al-Nusra avec les organisations rebelles islamiques:

a.    Aperçu général

b.    Principales organisations islamiques collaborant avec le Front al-Nusra

c.    Cadres militaires conjoints entre les organisations islamiques et le Front al-Nusra

7.      Relations entre le Front al-Nusra et l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie

8.      Liens du Front al-Nusra et de l'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie avec l'Armée syrienne libre

9.      Confrontation entre Front al-Nusra et l'Etat islamique et les Kurdes

Deuxième partie : L'idéologie du Front al-Nusra

1.   Aperçu général

2.   Identification idéologique du Front al-Nusra avec Al-Qaïda

3.   Affiliation idéologique de l'Etat islamique avec Al-Qaïda

4.   Signification du nom Front al-Nusra ("Front de soutien")

5.   La Grande Syrie comme arène de lutte historique pour l'islam

6.   L'objectif principal du Front al-Nusra

7.   Caractère anti-occidental du Front al-Nusra

8.   Hostilité envers Israël

9.   La conception du jihad

10.   La conception "takfiriste" du Front al-Nusra

a. Aperçu général

b. L'hostilité envers les chiites et les alaouites

c. Attaques contre les chrétiens et les membres d'autres religions, destruction des statues et attaques contre des installations et des symboles religieux

Troisième partie : Structure du Front Al-Nusra, sa direction et son fonctionnement

1.      Puissance du Front al-Nusra et zones de déploiement

2.      Structure du Front al-Nusra

3.      Direction du Front al-Nusra

4.      Sécurité et renseignements

5.      Collecte de fonds

6.      Achat d'armes et contrebande en Syrie

Quatrième partie : Composition humaine du Front al-Nusra

1.   Les volontaires étrangers et leurs caractéristiques personnelles

2.   Estimation du nombre de volontaires étrangers

3.   Activistes étrangers tués dans les combats en Syrie

4.   Activistes du monde arabo-musulman

5.   Activistes des pays occidentaux

6.   Recrutement au Front al-Nusra et formation des recrues

7.   Endoctrinement et formation militaire des enfants et des adolescents

Cinquième partie : Activités militaires du Front al-Nusra

1.   Méthodes de combat  – Caractéristiques générales

2.   Explosion de véhicules piégés par des terroristes suicide

3.   Explosion de voitures piégées à distance

4.   Explosion de motos piégées

5.   Attaques d'aérodromes

6.   Attaques contre de bases de l'armée syrienne dans les régions rurales

7.   Utilisation d'engins piégés

8.   Attaques de postes-frontières

9.   Tirs de roquettes

10.   Attaques de barrages routiers

11.   Exécution d'otages

12.   Activités du Front al-Nusra au Sud de la Syrie :

a. Région de Daraa

b. Plateau du Golan

13.   Réaction du Front al-Nusra à l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien

Sixième partie : Remplissage du vacuum politique par le Front al-Nusra et les autres organisations jihadistes

1.   Aperçu général

2.   Activités gouvernementales et civiles du Front al-Nusra dans les divers gouvernorats :

                       a.    Gouvernorat d'Al-Raqqa

                       b.    Gouvernorat d'Alep

                       c.    Gouvernorat de Deir ez-Zor

                       d.    Gouvernoratd'Idlib

                       e.    Gouvernorat d'Al-Suwayda

3.   Gestion des champs de pétrole et de gaz au Nord et à l'Est de la Syrie

Septième partie : La bataille pour les cœurs et les esprits du Front al-Nusra

1.   Aperçu général

2.   Le réseau médiatique du Front al-Nusra

                       a.    Al-manara al-baydhaa

                       b.    Sites Internet

3.   Caractéristiques de la Gestion médiatique du Front al-Nusra

                       a.    Aperçugénéral

                       b.    Prédication dans les mosquées

                       c.    Diffusion de cassettes

[1]Le nom completde l'organisation est Jabhatal-Nusra li-Ahl al-Sham, ("Le Front de soutien aux résidents de la Grande Syrie"). L'expression al-Sham peut être traduite comme "Syrie" ou "Grande Syrie". Cependant, en raison de la conception islamique mondiale du Front Al-Nusra et de ses objectifs, qui vont au-delà de laSyrie, elle doit être traduite comme "Grande Syrie". L'organisation est généralement appelée FrontAl-Nusraet ce nom sera celui utilisé dans cette étude.
[2]"L'Etat islamique en Irak" est un réseau de groupuscules jihadistes salafistes dépendant d'Al-Qaïda en Irak.
[3]Le ministre russe desAffaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné que les armes envoyées en Syrie risquaient detomber aux mains du Front Al-Nusra. Selon lui, "Le Front Al-Nusra est la structure d'opposition la plus efficace et la majorité des armes qui ont été fournies à la Syrie seront distribuées via cette organisation extrémiste. J'en suis sûr" (http://eaworldview.com/2013/06/syria-today-the-war-on-the-economy). Malgré son parti pris évident (faisant écho à latactique du régime syrien d'exagérer la menace jihadiste), sa déclaration reflète apparemment une véritable préoccupation qui n'est pas sans fondement (en raison notamment de la présence d'une unité de combat militaire tchétchène dans les rangs du Front Al-Nusra).
[4]Le journal Al-Quds al-Arabi, publié à Londres, a indiqué que les forces de sécurité jordaniennes suivaient de près ce qui se passe dans la ville de Ma'an, au Sud de la Jordanie, en raison des informations selon lesquelles des jihadistes jordaniens en relation avec l'étranger y cacheraient des armes et des munitions. Dans un raid effectué au domicile d'un résident du Sud de la Jordanie, les forces de sécurité jordaniennes ont découvert des armes dans l'un des bâtiments, y compris des fusils et des mitrailleuses. (alquds.co.uk, 16 juillet 2013).
[5]Néanmoins,on peut supposer que les correspondants occidentaux et arabes visitant les régions contrôlées par les jihadistes sont limités dans ce qu'ils peuvent rapporter et sont parfois en danger de mort. Le 22 août 2013, un article a été publié dans le New York Times sur un photographe américain capturé par le Front Al-Nusra. Il a été torturé, mais a réussi à s'échapper après environ sept mois. Selon l'article, en 2013, il y avait 17 ressortissants étrangers en Syrie qui ont été enlevés ou ont disparu.

Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien* (13-19 mars 2013)

Accident causé par des tirs de pierres près d'Ariel. La conductrice et ses trois filles ont été blessées, dont une gravement (Site Internet de Magen David Adom, 14 mars 2013)

Accident causé par des tirs de pierres près d'Ariel. La conductrice et ses trois filles ont été blessées, dont une gravement (Site Internet de Magen David Adom, 14 mars 2013)

Deux attentats en Judée-Samarie.

Deux attentats en Judée-Samarie.

Pierre lancée sur un véhicule civil israélien sur la Route 443, entre Modi'in et Jérusalem (Site Internet de la police de Judée-Samarie, 15 mars 2013)

Pierre lancée sur un véhicule civil israélien sur la Route 443, entre Modi'in et Jérusalem (Site Internet de la police de Judée-Samarie, 15 mars 2013)

Avis de décès de Mahmoud al-Titi publié par le Hamas (Page Facebook Ajnad, 13 mars 2013).

Avis de décès de Mahmoud al-Titi publié par le Hamas (Page Facebook Ajnad, 13 mars 2013).

: Funérailles de Mahmoud al-Titi, durant lesquelles les drapeaux des diverses organisations terroristes palestiniennes ont été arborés (Hamas, Fatah, FPLP, etc.) afin de donner à l'événement un ton palestinien général (Filastin Al-'Aan, 13 mars 2013)

: Funérailles de Mahmoud al-Titi, durant lesquelles les drapeaux des diverses organisations terroristes palestiniennes ont été arborés (Hamas, Fatah, FPLP, etc.) afin de donner à l'événement un ton palestinien général (Filastin Al-'Aan, 13 mars 2013)

Salah al-Bardawil (au Centre) rencontre des étudiants (Agence de presse Ma'an, 14 mars 2013)

Salah al-Bardawil (au Centre) rencontre des étudiants (Agence de presse Ma'an, 14 mars 2013)

Des manifestants palestiniens à Bethléem piétinent une photo du Président Obama recouverte d'une croix gammée.

Des manifestants palestiniens à Bethléem piétinent une photo du Président Obama recouverte d'une croix gammée.

Page Facebook du Hamas en Judée-Samarie (Page Facebook Ajnad, 11 mars 2013)

Page Facebook du Hamas en Judée-Samarie (Page Facebook Ajnad, 11 mars 2013)

  • Alors que le calme perdure à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, les attentats et les actes de violence continuent en Judée-Samarie. Des pierres lancées sur des véhicules israéliens près d'Ariel ont provoqué un accident entre une voiture et un camion et la conductrice du véhicule et ses trois filles ont été blessées, dont une enfant de trois ans grièvement. Huit suspects palestiniens ont été arrêtés par Tsahal. A l'entrée de la localité de Qadoumim, un Israélien a été grièvement blessé par des tirs sur son véhicule.
  • Les services de sécurité générale ont révélé que depuis l'Opération Pilier de Défense, le Hamas tente de commettre des attaques terroristes en Judée-Samarie. Les forces de sécurité israéliennes ont démantelé une cellule qui prévoyait d'enlever un soldat de Tsahal pour l'échanger contre des prisonniers palestiniens et de commettre des attaques avec des engins piégés et des roquettes artisanales. D'après l'interrogatoire des membres de la cellule, Fathi Hamad, le ministre de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas et responsable de l'application de la trêve le long de la frontière de la bande de Gaza, était responsable d'une partie des attaques planifiées.
Un Israël visé dans une fusillade
  • Dans la matinée du 17 mars 2013, un Israélien de 70 ans qui patientait à un arrêt d'autobus à l'entrée de la localité israélienne de Qadoumim (près de Naplouse) a été grièvement blessé et évacué vers un hôpital. Selon les premiers éléments de l'enquête, une voiture s'est arrêtée à sa hauteur, ses passagers lui ont brièvement parlé puis lui ont tiré dessus. La voiture a ensuite pris la fuite en direction de l'un des villages palestiniens voisins. Les forces de Tsahal ont lancé des recherches (Ynet, 18 mars 2013). 
Des jets de pierres provoquent de sérieuses blessures
  • Dans la soirée du 14 mars 2013, à une intersection près de la ville d'Ariel, des pierres lancées sur un camion ont obligé son conducteur à freiner brusquement. Dans le véhicule d'en face, une femme et ses trois filles n'ont pas pu freiner à temps et ont percuté le camion. Une des filles, âgée de trois ans, a été grièvement blessée. La femme et les deux autres filles, âgées de quatre et cinq ans, ont été blessées. Le conducteur du camion a été légèrement blessé. Un autobus qui passait par là a également été visé par des pierres. Le conducteur a été légèrement blessé, ainsi que trois passagers (Ynet, 14 mars 2013).

Des jets de pierres provoquent de sérieuses blessures
Droite : Les services de secours évacuent les blessés. Gauche : Une des pierres lancées sur les véhicules israéliens (Services de secours de Judée-Samarie, 14 mars 2013)

  • Dans la nuit du 14 au 15 mars 2013, les forces spéciales de Tsahal ont arrêté huit Palestiniens soupçonnés d'être impliqués dans l'attaque (Porte-parole de Tsahal, 15 mars 2013).

La scène de l'attaque (Google map)
La scène de l'attaque (Google map)

Tirs de roquettes
  • Le calme continue de perdurer à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Depuis la fin de l'Opération Pilier de Défense, une seule roquette s'est abattue en territoire israélien (26 février 2013). Aucune roquette ni aucun obus de mortier n'ont été tirés depuis.

Tirs de roquettes

Attentats des Comités de Résistance Populaire en Judée-Samarie
  • En plus des deux attaques ci-dessus, des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur des véhicules civils israéliens dans le cadre de la "résistance populaire", y compris le long de grandes artères :
  • Dans la soirée du 15 mars 2013, des pierres ont été lancées dans la région de Bir Nabalah sur la route qui relie Modi'in à Jérusalem (Route 443). Il n'y a eu ni blessés ni dégâts (Ynet, 15 mars 2013).
  • Dans la soirée du 14 mars 2013, deux Palestiniens ont lancé des cocktails Molotov sur des véhicules civils israéliens près du terminal de Nitzanei Shalom (près de Tulkarem). Les forces de sécurité Israéliennes stationnées sur place ont tiré sur les lanceurs, blessant un Palestinien. L'autre s'est échappé (Ynet, 14 mars 2013).
  • Le 13 mars 2013, lors d'un affrontement entre les forces de sécurité israéliennes et des Palestiniens lançant des cocktails Molotov dans le camp de réfugiés d'Al-Fouar (Hébron), Mahmoud Adel Fares al-Titi a été tué. Le Hamas a publié un avis de décès. Ses funérailles ont eu lieu à Hébron, en présence de nombreux Palestiniens, et des affrontements avec les forces de sécurité israéliennes ont été signalés dans plusieurs foyers de Hébron (Agence de presse Safa, site Internet Paltoday, 13 mars 2013). Le Jihad Islamique Palestinien (JIP) a également publié un avis de décès, affirmant qu'al-Titi était l'un de ses membres et appelant à une nouvelle intifada (Site Internet du JIP, 13 mars 2013).
Le Hamas cherche à commettre des attentats en Judée-Samarie[4]
  • Les services de sécurité générale israéliens ont révélé que depuis la fin de l'Opération Pilier de Défense,le Hamas a intensifié ses efforts pour commettre des attaques terroristes en Judée-Samarie. Parmi les attaques planifiées figuraient des attentats suicide, des enlèvements de soldats de Tsahal et de civils et des attaques  de masse. Toutefois, depuis l'Opération Pilier de Défense, le Hamas a pris soin de ne pas attaquer le Sud d'Israël.
  • Les forces de sécurité israéliennes ont récemment démantelé une cellule d'activistes du Hamas au Sud de la Samarie. Les terroristes prévoyaient de commettre des attaques, notamment avec des engins piégés, d'enlever un soldat israélien ou un résident de Judée-Samarie, ainsi que de tirer des roquettes artisanales. Les membres de la cellule étaient en contact avec le Hamas dans la bande de Gaza par Internet et par téléphone et ont reçu des instructions sur la fabrication d'armes. Ils ont été spécifiquement chargés d'enlever un soldat de Tsahal, de récupérer sa carte d'identité et son téléphone cellulaire pour les négociations, puis de le tuer et d'enterrer son corps. Au moment de leur détention, les préparatifs étaient dans leur phase finale et les terroristes avaient indiqué à la bande de Gaza qu'ils seraient prêts à agir dans quelques jours.
  • Au cours de leur interrogatoire, les membres de la cellule ont révélé que certains des projets d'attentats avaient été orchestrés par Fathi Hamad, le ministre de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas et responsable de l'application de la trêve dans la bande de Gaza. Certains des terroristes étaient en contact avec de proches collaborateurs de Fathi Hamad. Fathi Hamad a déclaré à plusieurs reprises qu'il était nécessaire de poursuivre les attaques contre Israël. Ces dernières années, il était impliqué dans la planification d'attaques terroristes (déjouées) et dans la contrebande de charges explosives. L'interrogatoire a également révélé que pour mener à bien les attaques, Fathi Hamad avait fait participer ses proches collaborateurs du Hamas par le biais de la faction appelée les "Défenseurs d'Al-Aqsa", qu'il a fondée et qu'il sponsorise.

Fathi Hamad, le ministre de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas  (Porte-parole de Tsahal, 13 mars 2013)
Fathi Hamad, le ministre de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas (Porte-parole de Tsahal, 13 mars 2013)

  • Le Hamas a été prompt à démentir l'implication de Fathi Hamad dans les attaques prévues :
  • Le responsable du Hamas Musheir al-Masri a déclaré que les informations publiées s'inscrivaient dans le cadre d'une campagne menée par Israël contre la direction du Hamas dans la bande de Gaza. Il a affirmé qu'une attaque contre les responsables du mouvement par Israël était une "déclaration de guerre" et le début d'une "nouvelle agression" à laquelle le Hamas s'opposerait avec des équipements et des armes de pointe (Site Internet Paltoday, 13 mars 2013).
  • Islam Shahwan, porte-parole du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, a déclaré que l'information était fausse et que ce n'était pas la première du genre (Nahar al-Jadeed, 14 mars 2013). 
  • Ibrahim Salah, chef des relations publiques et des médias au ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas a déclaré que les allégations formulées par Israël contre Fathi Hamad étaient sans fondement et s'inscrivaient dans le cadre de la propagande de guerre d'Israël contre le Hamas (Palestine Online, 13 mars 2013).
Poursuite des événements de soutien avec les détenus
  • En dépit des appels à des manifestations dans le cadre de la "Journée de la colère" prévue le 16 mars 2013, les événements de soutien aux prisonniers semblent s'affaiblir. Issa Qaraqa, le ministre des Affaires des prisonniers de l'Autorité Palestinienne, a déclaré que l'AP avait l'intention de soumettre la question des prisonniers à la prochaine réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève le 18 mars 2013. Il a déclaré que l'AP agissait ainsi afin de régler ses comptes avec Israël au sujet de ses "crimes contre les prisonniers". Selon le Dr Jamal Nizal, responsable de l'information du Fatah à l'étranger, le Conseil consacrera une journée entière à la question des prisonniers palestiniens. En outre, il a déclaré qu'un rapport rédigé par un comité international sur les implantations israéliennes serait remis au Comité (Palestine Online, 14 mars 2013).
  • Dans une interview, Issa Qaraqa a déclaré que le public soutenait la position de Mahmoud Abbas selon laquelle il est impossible de négocier sérieusement sans la libération des prisonniers. Il a affirmé que les activités pour les détenus prendront de l'ampleur en vue de la visite du Président américain Obama. Lors de la visite, selon Qaraqa, un grand rassemblement pour les prisonniers devrait se tenir à Ramallah (Radio Voix de la Palestine, 12 mars 2013).
Libération d'un détenu en grève de la faim
  • Ayman Sharawneh, un détenu qui a observé la grève de la faim dans une prison israélienne, a accepté l'offre d'Israël de passer les dix prochaines années dans la bande de Gaza en échange de sa libération. Le 17 mars 2013, après une grève de la faim de 261 jours, il a été libéré et est entré dans la bande de Gaza par le terminal d'Erez, où le Hamas a organisé une réception en son honneur. Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, et Atallah Abu Sabah, le ministre des Affaires des prisonniers du Hamas, lui ont rendu visite à l'hôpital et ont exprimé leur soutien aux prisonniers palestiniens (Agences de presse Ma'an et Safa, 17 mars 2013).
  • Ayman Ismail Salameh Sharawneh, membre du Hamas de Dura, a été arrêté en 2002 pour son implication dans l'attentat de Beersheva en 2002 dans lequel 18 Israéliens ont été blessés ainsi que dans une tentative d'enlèvement d'un soldat de Tsahal et dans une fusillade contre des soldats de Tsahal. Il a été condamné à 38 ans de prison, mais a été libéré dans le cadre de l'accord d'échange avec Gilad Shalit en Octobre 2011. Il a immédiatement violé les conditions de sa libération et a repris des activités terroristes et a été réincarcéré. Une demande a été soumise de révoquer sa peine atténuée et de le renvoyer en prison pour purger le reste de sa peine. Une demande a été récemment présentée en son nom, demandant de l'autoriser à rester dans la bande de Gaza pendant dix ans au lieu de purger le reste de sa peine. La demande a été approuvée par les autorités israéliennes de sécurité et par le Bureau du procureur de l'État.

Le terroriste Ayman Sharawneh (Filastin Al-'Aan, 18 mars 2013)
Le terroriste Ayman Sharawneh (Filastin Al-'Aan, 18 mars 2013)

Activités égyptiennes de destruction des tunnels
  • L'Egypte continue de détruire des tunnels de contrebande dans la région de Rafah.  Ahmed Ibrahim, le commandant des gardes-frontières égyptiens, a déclaré que ses forces avaient atteint le stade difficile dans la localisation de tunnels à l'intérieur de maisons du côté égyptien de Rafah. Il a affirmé que ses forces avaient investi d'importantes ressources dans l'arrêt de la contrebande d'armes et de carburant vers la bande de Gaza. En réponse aux déclarations du porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri qui a déclaré que le Hamas poursuivrait la contrebande d'armes dans la bande de Gaza, Ibrahim a affirmé que l'Egypte ne se laisserait pas entraîner dans des déclarations provocantes et empêcherait la contrebande. Il a ajouté que l'armée égyptienne avait précisé au Président égyptien son intention de poursuivre l'opération et ne laisserait pas la péninsule du Sinaï se transformer en bases militaires terroristes palestiniennes ou égyptiennes (Filastin al-Yawm, 12 mars 2013). Selon une source militaire égyptienne, lors de la destruction des tunnels, des coups de feu ont été tirés à plusieurs reprises sur les forces égyptiennes à partir de la bande de Gaza. Jusqu'à présent, selon la source, les Egyptiens n'ont pas répondu, mais des renforts ont été envoyés et il a été précisé au Hamas que l'Egypte répondrait à de telles attaques "d'une main de fer" (Al-Watan, 13 mars 2013).
Echange d'accusations entre l'Egypte et le Hamas
  • Ces dernières semaines, selon les médias égyptiens, le Hamas s'ingère dans les affaires intérieures égyptiennes. Le Hamas a été accusé d'avoir envoyé des centaines de ses activistes en Égypte, de soutenir les Frères Musulmans, de menacer les forces militaires égyptiennes et d'être impliqué dans l'attentat dans la péninsule du Sinaï qui a coûté la vie à 16 policiers et soldats égyptiens (5 août 2012).
  • Ci-après un bref résumé des informations publiées dans les médias égyptiens :
  • Sept Palestiniens ont été arrêtés à l'aéroport du Caire à leur retour d'Iran. Ils ont été trouvés en possession de photos et de croquis de sites égyptiens essentiels, tels que le ministère de la Défense, le ministère de l'Intérieur, le bâtiment de la radio et de la télévision, le siège des renseignements, etc. Les sept Palestiniens, apparemment formés par la branche armée du Hamas et l'Iran, étaient entrés en Egypte par les tunnels à plusieurs reprises (Al-Watan, 14 mars 2013).
  • L'attentat de Rafah, le 5 août 2012, dans lequel 16 soldats égyptiens ont été tués, a été commis par des membres de la branche armée du Hamas[5]. Le journal égyptien Al-Ahram, qui a publié l'article, a corroboré ses informations auprès de "sources de sécurité égyptiennes" (Al-Ahram, 15 mars 2013).
  • De hauts responsables du Hamas ont totalement rejeté toutes les accusations. Ils ont affirmé qu'elles découlaient des luttes internes égyptiennes et que leur objectif était de noircir le Hamas aux yeux du public égyptien et de saboter ses relations avec la direction égyptienne. Une délégation de hauts responsables du Hamas dirigée par Khaled Mashaal a rencontré Mohammed Badie, le guide général des Frères Musulmans en Egypte et son adjoint, Khairat al-Shater. La délégation du Hamas a annoncé son intention de coopérer avec la sécurité égyptienne pour trouver les vrais coupables (Al-Youm Al-Sabea, 16 mars 2013).
Relations Hamas-Iran
  • Interviewé par le journal qatari Al-Watan, Ahmed Yousef, membre du Conseil de la Choura du Hamas, a fait référence à diverses questions, dont les relations du Hamas avec l'Iran. Il a affirmé qu'après que le Hamas s'était déclaré opposé au régime Assad en Syrie, les Iraniens ont tenté d'arrêter le transfert de fonds au Hamas afin de faire pression sur le mouvement. Toutefois, selon lui, après quelques mois, les Iraniens ont changé d'avis après avoir réalisé que le Hamas ne reviendrait pas sur sa position négative à l'égard du régime syrien (Al-Watan, mars 16 2013).
Fin d'une formation militaire du FPLP à Khan Yunis
  • Le 14 mars 2013, les Brigades Abu Ali Mustafa, la branche armée du Front Populaire de Libération de la Palestine, ont terminé une série d'exercices militaires organisés dans la région de Khan Yunis. Selon les médias, les exercices ont eu lieu sur les ruines du Gush Katif, l'ancien bloc d'implantations israéliennes dans la bande de Gaza (Filastin Al-'Aan, 14 mars 2013).

Exercices militaires des Brigades Abu Ali Mustafa du FPLP  (Site Internet Filastin Al-'Aan, 14 mars 2013)
Exercices militaires des Brigades Abu Ali Mustafa du FPLP (Site Internet Filastin Al-'Aan, 14 mars 2013)

Propos du Hamas sur le droit de poursuivre la lutte armée et la contrebande d'armes
  • Alors que Mahmoud Abbas a affirmé que le Hamas était astreint à l'accalmie dans les combats (Voir ci-dessous),des responsables du Hamas ont insisté sur le "droit" de poursuivre la lutte armée et la contrebande d'armes dans la bande de Gaza :
  • Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, a déclaré à des étudiants de la faction islamique dans la bande de Gaza que le Hamas était engagé à "ne pas abandonner les armes". Il s'est par ailleurs vanté des capacités du Hamas de développer des roquettes ayant frappé Tel-Aviv et Jérusalem (Al- Jazeera, 17 mars 2013).
  • Lors d'une réunion du bloc islamique de l'université Al-Aqsa à Khan Yunis, le responsable du Hamas Salah al-Bardawil a déclaré que le Hamas continuerait à transférer des armes en contrebande dans la bande de Gaza et que "personne dans le monde ne pouvait l'empêcher" (Agence de presse Ma'an, 14 mars 2013).
Des activistes de Gaza rejoignent les rangs du jihad mondial en Syrie
  • Selon un site palestinien d'information de Ramallah se basant sur l'agence de presse allemande, plusieurs dizaines d'activistes palestiniens auraient récemment rejoint en Syrie les rangs de Jabhat al-Nusra (Le Front de soutien), affilié à Al-Qaïda et au jihad mondial.[6]Les activistes sont membres des réseaux salafistes jihadistes de la bande de Gaza et certains sont d'anciens activistes du Hamas. Selon une source de l'un des réseaux salafistes jihadistes de la bande de Gaza, depuis la fin de l'Opération Pilier de Défense (Novembre 2012) et l'accord de trêve entre le Hamas et Israël, des activistes de la bande de Gaza ont rejoint les rangs de Jabhat al-Nusra. Ils quittent la bande de Gaza pour la Turquie et de là rejoignent les réseaux de lutte contre le régime syrien. En outre, selon la source, deux anciens activistes du Hamas ont récemment été tués dans les combats en Syrie (Site Internet Watan, 18 mars 2013).
Manifestation anti-américaine pour la visite d'Obama
  • Des dizaines de Palestiniens ont participé à une manifestation près de l'église de la Nativité à Bethléem, où Barack Obama est censé se rendre, pour protester contre la politique américaine, qui, selon eux, est biaisée en faveur d'Israël. Les manifestants ont lancé des chaussures sur des photos du Président Obama, ont déchiré des photos de lui et dessiné des croix gammées, piétiné des photos avant de les brûler (Agence de presse Ma'an et Filastin Al-'Aan, 18 mars 2013).

Manifestation anti-américaine pour la visite d'Obama
Droite : Des manifestants palestiniens à Bethléem piétinent une photo du Président Obama recouverte d'une croix gammée. Gauche ; Incendie du drapeau américain et de photos du Président Obama (Filastin Al-'Aan, 18 mars 2013)

  • Sur sa page Facebook, le Hamas en Judée-Samarie a publié une protestation de la visite d'Obama au Moyen-Orient, déclarant : "Nous ne faisons pas confiance aux Etats-Unis. Obama n'est pas le bienvenu. Il est un allié d'Israël et un ennemi de la Palestine" (Page Facebook Ajnad, 11 mars 2013).

Page Facebook du Hamas en Judée-Samarie (Page Facebook Ajnad, 11 mars 2013)
Page Facebook du Hamas en Judée-Samarie (Page Facebook Ajnad, 11 mars 2013)

Visite de Mahmoud Abbas en Russie
  • Mahmoud Abbas a effectué une visite en Russie à la tête d'une délégation de hauts responsables de l'Autorité Palestinienne. Il a rencontré le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre, Dimitri Medvedev.

Visite de Mahmoud Abbas en Russie
Mahmoud Abbas en Russie. Droite : Avec le Président Poutine. Gauche : Avec le Premier ministre Medvedev (Agence de presse Wafa, 14 mars 2013)

  • Interrogé par les Russes, il a fait référence à plusieurs questions (Russia Today, 15 mars 2013) :
  • La possibilité d'une troisième Intifada- Mahmoud Abbas a déclaré que les Palestiniens n'ont pas besoin de retourner à une lutte armée parce que le rapport de force n'est pas en leur faveur et ne serait donc pas bénéfique. Il a déclaré que le peuple palestinien avait d'autres armes, c'est à dire des manifestations populaires "pacifiques" et des appels auprès de forums internationaux.
  • Le statut de la Palestine à l'ONU - La principale réalisation de la Palestine dans l'octroi du nouveau statut a été que la Palestine a été officiellement reconnue comme "un pays sous occupation". Les Palestiniens doivent profiter de la situation et faire appel aux agences de l'ONU et à la Cour internationale.
  • La décision de l'Union européenne d'ajouter le Hamas à sa liste des organisations terroristes- Après l'engagement du Hamas envers le cessez-le-feu (hudna, selon Mahmoud Abbas) et après qu'il a annoncé avoir adopté la "résistance populaire", il n'y a pas de différence entre la politique de l'Autorité Palestinienne et celle du Hamas, et par conséquent il n'y a aucune raison de  l'ajouter à la liste des organisations terroristes. 
Action en justice contre Israël au sujet du navire Dignity
  • Le 13 mars 2013, une audience s'est déroulée devant un tribunal français dans le cadre d'une action en justice lancée contre Israël pour la restitution du navire Dignity. Selon le site Internet Freedom Flotilla Italia, des avocats français ont essayé de prouver qu'Israël avait agi à l'encontre des normes et du droit maritime international. Un avocat israélien a affirmé qu'Israël avait eu le droit de saisir le navire comme un acte de légitime défense et que les propriétaires du navire n'avaient jamais exigé son retour. Le juge français n'a pas permis aux avocats français de répondre et a annoncé qu'il reportait sa décision au 15 mai 2013 (Site Internet Freedom Flotilla Italia, 17 mars  2013).
  • Le navire français Dignity/Al-Karama a été saisi par Israël le 19 juillet 2011, après avoir essayé d'atteindre la bande de Gaza. Le navire a quitté l'île grecque de Castellorizo ​​le 16 juillet 2011, officiellement en route pour Alexandrie, mais sa véritable intention était de naviguer vers la bande de Gaza. Le navire arborait pavillon français et était le seul navire de la flotte Liberté 2 à réussir à prendre la mer. Il transportait dix militants, la plupart d'entre eux Français, trois journalistes et trois membres d'équipage. Le 19 juillet 2013, la marine israélienne a pris le contrôle du navire et a transféré son équipage et ses passagers au port d'Ashdod après que des appels directs et indirects exhortant le navire ne pas s'approcher de la côte de Gaza ont été ignorés (Porte-parole de Tsahal, 19 juillet 2011).

Le navire français Dignity/Al-Karama (Site Internet Freedom Flotilla Italia, 17 mars 2013)
Le navire français Dignity/Al-Karama (Site Internet Freedom Flotilla Italia, 17 mars 2013)

Transformation des terroristes en modèles : glorification de la terroriste Dalal al-Magribi
  • Le 11 mars 2013, les Palestiniens ont marqué l'anniversaire de la mort de Dalal al-Magribi, l'une des terroristes du Fatah responsable du massacre de la route côtière le 11 mars 1978.[7] En vue de l'évènement, des photos et des annonces ont été publiées sur les sites Internet du Fatah, glorifiant l'attaque et commémorant la terroriste. Ainsi, le site Fatah al-Yawm, utilisé par le département organisation et recrutement du Fatah, a publié une annonce intitulée "La mariée de la Palestine, la chahid Dalal al-Magribi" (Fatah al-Yawm, 18 mars 2013). Le site du Fatah au Danemark a publié une  annonce montrant Dalal al-Magribi en uniforme (Site Internet du Fatah en danois, 18 mars 2013). La chaîne palestinienne de télévision a produit un film documentaire sur sa vie.

Transformation des terroristes en modèles : glorification de la terroriste Dalal al-Magribi
Gauche : Dalal al-Magribi en uniforme (Site Internet du Fatah en danois, 18 mars 2013).
Droite : Photo de Dalal al-Magribi, "La mariée de la Palestine et chahid" (Site Internet Fatah al-Yawm, 18 mars 2013)

  • Dalal al-Magribiest devenue une sorte d'héroïne nationale pour le public palestinien à l'époque de Yasser Arafat. Son statut reste inchangé sous Mahmoud Abbas. L'Autorité Palestinienne l'a immortalisée de diverses manières, notamment en nommant des places, des rues, des écoles et des camps d'été à son nom. Son immortalisation fait partie d'une vaste politique du Hamas, du Fatah et de l'Autorité Palestinienne consistant à transformer les terroristes en modèles.

[1] Le bulletin d'information hebdomadaire ne sera pas publié la semaine prochaine en raison des fêtes de Pessah.
[2] Exact à la date du 19 mars 2013. Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[3] Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[4] Site Internet des services de sécurité générale, Mars 2013.
[5] Le 5 août 2012, des terroristes ont fait irruption dans une station de police égyptienne dans la péninsule du Sinaï. Ils ont tué 16 soldats et policiers égyptiens, ont volé un véhicule blindé et un camion, qu'ils ont piégés et qu'ils ont utilisés pour franchir la frontière près du terminal de Kerem Shalom.
[6] Jabhat al-Nusra (Le Front de soutien) est une organisation affiliée à Al-Qaïda et au jihad mondial qui participe aux combats avec les rebelles syriens.
[7] Le 11 mars 1978,un groupe terroriste du Fatah a attaqué un bus sur la Route CôtièreA l'aube, une équipe de 11 hommes dans des canots gonflables en caoutchouc a débarqué sur la plage de Maagan Michael, à environ 30 kilomètres au Sud de Haïfa. Ils se sont retrouvés face à Gail Rubin, une photographe de nationalité américaine qui prenait des photos et l'ont assassinée. Ils ont alors continué vers l'Est vers la Route Côtière, où deux d'entre eux ont arrêté un taxi en direction de Tel-Aviv. Les autres terroristes ont arrêté un bus transportant des touristes israéliens se rendant à Haïfa, sont entrés en force et ont ordonné au chauffeur de faire demi-tour vers Tel-Aviv. En route, ils ont tiré sur des véhicules, tuant quatre personnes. Près de la ville côtière de Hadera, à environ 20 kilomètres, ils ont été rejoints par les terroristes en taxi, ont forcé les passagers du taxi à monter dans le bus, qui a continué de rouler vers le Sud. En route, ils ont arrêté un autre car et ont obligé ses passagers à monter dans l'autobus. Les forces de police n'ont pas réussi à arrêter l'engin, mais au Nord de Tel-Aviv, ils ont visé les pneus, contraignant l'autobus à s'arrêter. Un échange de tirs a commencé avec les terroristes, qui a pris fin quand ces derniers ont fait exploser le bus, tuant de nombreux passagers, dont 13 enfants.  Trente-sept personnes ont été tuées et 71 autres ont été blessées. En réponse, Israël a lancé l'Opération Litani au Sud Liban.

Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (10-16 octobre 2012)

Une des roquettes qui se sont abattues à Netivot

Une des roquettes qui se sont abattues à Netivot

Dégâts infligés à une habitation à Netivot (Nili Trachterman, Tarik Publications, 12 octobre 2012)

Dégâts infligés à une habitation à Netivot (Nili Trachterman, Tarik Publications, 12 octobre 2012)

La moto sur laquelle se trouvaient Abu al-Walid al-Maqdisi et son aide dans le camp de réfugiés de Jabaliya (Agence de presse Wafa, 13 octobre 2012)

La moto sur laquelle se trouvaient Abu al-Walid al-Maqdisi et son aide dans le camp de réfugiés de Jabaliya (Agence de presse Wafa, 13 octobre 2012)

Manifestations du vendredi à Nabi Salah (Agence de presse Wafa, 12 octobre 2012)

Manifestations du vendredi à Nabi Salah (Agence de presse Wafa, 12 octobre 2012)

Logo des événements de l'anniversaire de la libération de Gilad Shalit (Filastin al-'Aan, 15 octobre 2012)

Logo des événements de l'anniversaire de la libération de Gilad Shalit (Filastin al-'Aan, 15 octobre 2012)

Mahmoud Abbas et les députés israéliens à Ramallah (Wafa, 14 octobre 2012)

Mahmoud Abbas et les députés israéliens à Ramallah (Wafa, 14 octobre 2012)

Film publié par le Hezbollah présentant l'envoi du drone en Israël dans le cadre de l'Opération Hussein Ayoub (Chaîne Al-Manar, Octobre 2012)

Film publié par le Hezbollah présentant l'envoi du drone en Israël dans le cadre de l'Opération Hussein Ayoub (Chaîne Al-Manar, Octobre 2012)

Hussein Aoub, au nom duquel le drone envoyé en territoire israélien a été baptisé (Forum du Hamas, 13 octobre 2012)

Hussein Aoub, au nom duquel le drone envoyé en territoire israélien a été baptisé (Forum du Hamas, 13 octobre 2012)

Portrait de Hussein Aoub et drapeaux du Hezbollah près du domicile de la famille au Liban après l'envoi du drone (Chaîne Al-Manar, Liban, 13 octobre 2012)

Portrait de Hussein Aoub et drapeaux du Hezbollah près du domicile de la famille au Liban après l'envoi du drone (Chaîne Al-Manar, Liban, 13 octobre 2012)

Hassan Nasrallah revendique l'envoi du drone (Chaîne Al-Manar, 11 octobre 2012)

Hassan Nasrallah revendique l'envoi du drone (Chaîne Al-Manar, 11 octobre 2012)

  • Les tirs de roquettes en territoire israélien depuis la bande de Gaza se sont poursuivis cette semaine avec sept roquettes identifiées. Certains des engins étaient des roquettes à longue portée qui se sont abattues sur Netivot et la région environnante. L'armée israélienne a attaqué des cibles terroristes dans la bande de Gaza, frappant deux terroristes membres d'un réseau affilié au jihad mondial.
  • L'Autorité Palestinienne poursuit ses activités politiques en vue d'un vote à l'Assemblée générale de l'ONU sur la reconnaissance de la Palestine comme Etat non-membre. Selon Mahmoud Abbas et d'autres porte-parole, lorsque les Palestiniens recevront le nouveau statut, ils seront prêts à reprendre les négociations avec Israël pour discuter de la question de l'accord sur le statut final, basé sur la solution à deux Etats.
Opération ciblée des forces de sécurité dans la bande de Gaza
  • Dans le cadre des activités de contre-terrorisme de Tsahal, dans la nuit du 12 au 13 octobre, un appareil de l'armée de l'air israélienne a frappé une moto transportant deux passagers dans le camp de réfugiés de Jabaliya (Nord de la bande de Gaza). Les deux étaient des terroristes affiliés à un réseau du jihad mondial dans la bande de Gaza. L'un d'entre eux était Hisham Ali Abd al-Karim Saidani, alias Abu al-Walid al-Maqdisi, haut responsable du groupuscule Tawhid wal-Jihad et co-fondateur d'un groupe relativement nouveau appelé "Le Conseil de la Shura des Combattants du Jihad dans les environs de Jérusalem" (Porte-parole de Tsahal, 13 octobre 2012). Selon les médias palestiniens, l'autre terroriste était Ashraf Sabah, 42 ans, l'un des aides de Saidani (Agence de presse Ma'an, Filastin al-Yawm et Filastin al-'Aan, 13 octobre 2012).
Poursuite des tirs de roquettes et d'obus de mortier
  • Durant la semaine écoulée, sept roquettes ont été identifiées en territoire israélien, dont des engins de 122 mm à longue portée qui se sont abattus dans et autour de Netivot. Une des roquettes tirées le 12 octobre s'est abattue dans la cour d'une habitation résidentielle civile. Un homme a été traité pour choc et la maison a été endommagée. En outre, plusieurs obus de mortier ont également été tirés et se sont abattus dans des terrains vagues, sans faire ni dégâts ni victimes.
  • La responsabilité des tirs de roquettes et d'obus de mortier a été revendiquée par plusieurs groupes dont le Front Démocratique de Libération de la Palestine (Page Facebook de l'organisation, 13 octobre 2012), les Comités de Résistance Populaire (Site Internet de la branche armée de l'organisation, 14 octobre 2012), ainsi que par des groupuscules affiliés au jihad mondial : le Conseil de la Shura des Combattants du jihad dans les environs de Jérusalem (Forum du jihad mondial, 10 octobre 2012) et un groupe baptisé "Taliban Palestine" (Forum du jihad mondial, 14 octobre 2012).
Riposte de Tsahal suite aux tirs de roquettes
  • En réponse aux tirs de roquettes et d'obus de mortier, des appareils de l'armée de l'air israélienne ont frappé plusieurs cibles terroristes et cellules responsables des tirs dans la bande de Gaza :
    • Le 14 octobre : Dans la matinée, des appareils de l'armée de l'air ont visé au Sud de la bande de Gaza une cellule de terroristes qui s'apprêtaient à tirer des roquettes en territoire israélien (Porte-parole de Tsahal, 14 octobre 2012). Dans l'après-midi, un appareil de l'armée de l'air a frappé une cellule terroriste qui venait de tirer des obus de mortier en territoire israélien (Porte-parole de Tsahal, 14 octobre 2012). La branche armée des Comités de Résistance Populaire a déclaré dans un communiqué que les deux tués dans la frappe étaient les commandants de l'unité d'artillerie de l'organisation à Deir al-Balah. Selon l'annonce, ils ont été tués après avoir tiré cinq obus de mortier sur la localité israélienne de Kissufim (Site Internet de la branche armée des Comités de Résistance Populaire, 14 octobre 2012).
    • Le 13 octobre : Des appareils de l'armée de l'air ont frappé un centre d'activité terroriste au Nord de la bande de Gaza et deux cibles terroristes au Centre (Porte-parole de Tsahal, 13 octobre 2012).
    • Le 10 octobre : Des appareils de l'armée de l'air ont frappé un tunnel terroriste au Nord de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 10 octobre 2012). Les médias palestiniens ont annoncé qu'une position de la branche armée du Hamas à Beit Lahia avait été endommagée (Filastin al-'Aan, agences de presse Wafa et Ma'an, 10 octobre 2012).
Réactions du Hamas aux frappes de l'armée de l'air
  • Les porte-parole du Hamas ont vivement réagi à ce qu'ils ont qualifié "d'escalade israélienne", affirmant qu'il s'agit d'une "nouvelle tentative israélienne de placer la bande de Gaza dans une confrontation avant les élections israéliennes" (en ignorant complètement et sans faire référence à la poursuite des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza sur Israël). Cependant, Mahmoud al-Zahar, membre du comité exécutif du Hamas, a déclaré que le Hamas était astreint aux accords d'accalmie avec Israël qui avaient été négociés par médiation égyptienne et acceptés par toutes les organisations [terroristes] palestiniennes (BBC, 14 octobre 2012).
  • Ci-après les principales réactions du Hamas :
  • Taher al-Nunu, porte-parole de l'administration de facto du Hamas, a accusé Israël d'avoir lancé la dernière escalade et a ajouté que les mesures prises par les organisations palestiniennes dans la bande de Gaza étaient une riposte. Il a nié que l'administration du Hamas était impliquée dans les tirs, mais a affirmé que la dernière escalade était une riposte conjointe du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien (Al-Jazeera, 14 octobre 2012). Interviewé par la chaîne Al-Aqsa, il a averti Israël de ne pas considérer la bande de Gaza comme une partie de sa campagne électorale (Télévision Al-Aqsa, 14 octobre 2012).
  • Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a déclaré que la dernière escalade faisait partie d'un plan israélien visant à tirer des gains politiques avant les élections (Page Facebook de Fawzi Barhoum, 14 octobre 2012).
  • slam Shahawan, porte-parole du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, a déclaré que "l'agression israélienne" résultait de problèmes internes et des échecs du gouvernement israélien actuel. Il a ajouté que le ministère de l'Intérieur du Hamas était pleinement disposé à préserver la stabilité et le calme (Télévision Al-Aqsa, 14 octobre 2012).

Tirs de roquettes depuis début 2011[1]

Tirs de roquettes depuis début 2011

 

Manifestations aux points de friction
  • Des manifestations ont été organisées comme chaque semaine aux points de friction habituels en Judée-Samarie. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal, qui ont riposté dans plusieurs cas par des mesures anti-émeute. Par ailleurs, à plusieurs occasions, des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur des véhicules civils et des véhicules des forces de sécurité.

Manifestations du vendredi à Nabi Salah (Agence de presse Wafa, 12 octobre 2012)
Manifestations du vendredi à Nabi Salah (Agence de presse Wafa, 12 octobre 2012)

Anniversaire de la libération de Gilad Shalit
  • Des préparatifs sont actuellement en cours dans la bande de Gaza pour marquer le premier anniversaire de l'accord de libération de Gilad Shalit en échange de la libération de terroristes palestiniens emprisonnés en Israël. Les événements sont prévus entre le 15 et le 18 octobre sous le slogan "Garder la foi avec les libérés".
  • Ci-après les événements prévus (Filastin al-'Aan, 15 octobre 2012) :
  • Un rassemblement devant le siège de la Croix-Rouge à Gaza au cours duquel sera présenté un document  décrivant l'état des terroristes palestiniens libérés dans la bande de Gaza.
  • Une cérémonie festive parrainée par le Hamas en présence des auteurs de  l'enlèvement et avec la diffusion d'un film sur l'enlèvement.
  • Une séance festive au Conseil Législatif Palestinien
  • Une marche au Nord de la bande de Gaza
  • Interviewé par le site israélien Walla à l'occasion de l'anniversaire de l'échange de prisonniers, Mahmoud al-Zahar, chef adjoint du comité exécutif du Hamas et responsable des négociations pour le Hamas, a déclaré que la principale conclusion tirée par le Hamas était que la pression était la seule chose influençant Israël. Il a ajouté que les prisonniers libérés étaient devenus des facteurs importants de soutien de l'administration du Hamas dans la bande de Gaza. Certains d'entre eux, a-t-il dit, sont maintenant des leaders dans "l'arène politique et dans d'autres arènes" et profitent de leur expérience dans les questions internationales et en particulier Israël (Walla, 12 octobre 2012).
Promotion de l'appel palestinien à l'ONU
  • Les activités de l'Autorité Palestinienne pour promouvoir son appel à l'Assemblée générale de l'ONU pour la reconnaissance en tant qu'Etat non-membre continuent. Selon Saeb Erekat, l'appel sera déposé le mois prochain (Novembre 2012). Des responsables palestiniens ont déclaré que la reconnaissance de l'ONU conduira à une reprise des négociations avec Israël.
  • À cette fin, Mahmoud Abbas a organisé plusieurs réunions :
  • Le 10 octobre, il a rencontré les consuls et représentants des pays de l'Union européenne et a déclaré espérer que les membres de l'UE soutiendront la candidature palestinienne à l'ONU. Il a également déclaré que l'Autorité Palestinienne acceptait que les documents de l'UE concernant les Palestiniens soient les bases d'une reprise des négociations avec Israël. Il a dit que dès que l'Autorité Palestinienne recevra le statut d'Etat non-membre à l'Assemblée générale, les Palestiniens seront prêts à revenir aux négociations et discuter de l'accord sur le statut final (Al-Hayat Al-Jadeeda, 10 octobre 2012).
  • A l'occasion d'une rencontre avec les membres de la Knesset à Ramallah, Mahmoud Abbas a déclaré qu'une fois que l'Autorité Palestinienne recevra le statut d'Etat non-membre de l'ONU, elle pourra reprendre les négociations avec Israël sur la base de la mise en œuvre de la solution à deux Etats (Agence de presse Wafa, 13 octobre 2012).

Mahmoud Abbas et les députés israéliens à Ramallah (Wafa, 14 octobre 2012)
Mahmoud Abbas et les députés israéliens à Ramallah (Wafa, 14 octobre 2012)

  • Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que les Etats-Unis ne seraient pas en mesure d'empêcher la session de l'Assemblée générale des Nations Unies le mois prochain, où le vote sur l'adhésion palestinienne aura lieu. Il a dit que la décision permettrait à l'Autorité Palestinienne de reprendre les négociations, parce que la reconnaissance de la "Palestine" comme un Etat sous occupation servira de source d'autorité à la demande palestinienne qu'Israël se retire aux frontières de 1967, ainsi qu'à la reconnaissance de l'illégalité des implantations et l'annexion de Jérusalem (Radio Voix de la Palestine, 15 octobre 2012). Saeb Erekat a déclaré dans une interview que le fait de recevoir le statut d'Etat non-membre de l'ONU donnera accès à l'AP à la Cour internationale où les Palestiniens pourront poursuivre Israël (Agence de presse Ma'an, 13 octobre 2012).
Envoi d'un drone en Israël par le Hezbollah (suite)
  • Le 11 octobre 2012, Hassan Nasrallah a prononcé un discours centré sur l'envoi du drone dans l'espace aérien israélien. Les informations qu'il a fournies étaient biaisées et revêtaient des accents de propagande. Son discours visait, selon nous, à renforcer la position de Nasrallah au Liban face à la critique croissante de l'aide fournie par le Hezbollah au régime syrien.
  • Ci-après les principaux points de son discours (Radio Nur, 11 octobre 2012) :
  • Revendication de la responsabilité de l'envoi du drone : Le Hezbollah, a déclaré Nasrallah, a effectué "une opération de très grande qualité et importante" en envoyant un drone de reconnaissance avancée du territoire libanais en Israël depuis la mer pour une mission de collecte de renseignements. La mission a été baptisée "Opération Hussein Ayoub", du nom de l'un des fondateurs des forces aériennes du Hezbollah, tué dans des circonstances non détaillées par Nasrallah[2].
  • Le tracé du drone : Le Hezbollah, a déclaré Nasrallah, a dirigé l'avion au-dessus de la mer sur des centaines de kilomètres. L'engin a ensuite fait route vers le Sud d'Israël ("le Sud de la Palestine occupée"). Une fois en territoire israélien, il a survolé des dizaines de kilomètres avant d'être abattu par l'armée de l'air près de Dimona, selon les revendications du Hezbollah.
  • Type de drone : Nasrallah n'a pas fait référence au type de drone. Il a déclaré que la mission avait été une manifestation, la première du genre, de l'amélioration des capacités aériennes du Hezbollah, et a ajouté que le drone était supérieur à ceux utilisés dans la deuxième guerre du Liban. Il a précisé que le drone n'était pas russe mais iranien, et avait été fabriqué et assemblé par des activistes de qualité du Hezbollah ("Les Libanais", a-t-il dit, "devraient être fiers d'avoir des jeunes avec de tels cerveaux".)
  • La propagande : Nasrallah s'est vanté de la pénétration profonde du drone en territoire israélien et l'a qualifiée de "première" pour le Hezbollah et le "mouvement de résistance" [cf., les organisations terroristes]. Il a affirmé que le drone avait parcouru des centaines de kilomètres dans une région abondant en radars israéliens, américains, de l'OTAN et de la FINUL sans être découvert, jusqu'à ce qu'il soit finalement abattu, ce qui, a-t-il dit, est "naturel et attendu, et n'a rien d'une réussite [israélienne]". La pénétration dans l'espace aérien israélien, a-t-il dit, a embarrassé Israël, qui s'était vanté que son espace aérien ne pouvait être violé.
  • Le Hezbollah va continuer d'envoyer des drones de reconnaissance en Israël : Le Hezbollah, a-t-il affirmé, a le "droit naturel" d'exploiter des vols de reconnaissance en "Palestine occupée", en raison des violations par Israël de l'espace aérien libanais et de l'impuissance du gouvernement libanais. Par conséquent, "ce vol n'est ni le premier ni le dernier, avec l'aide d'Allah".
Réactions de l'Iran et du Liban
  • Les porte-parole iraniens ont salué la réussite du Hezbollah et de l'Iran en recourant à des thèmes similaires à ceux utilisés par Nasrallah :
  • Ahmad Vahidi, le ministre iranien de la Défense, a déclaré que le vol du drone du Hezbollah a démontré l'impuissance et la faiblesse d'Israël (le "régime sioniste"). Il a affirmé que, compte tenu des fréquents vols d'Israël sur le Liban, le Hezbollah considérait l'incursion du drone comme son "droit naturel". Quant au fait que l'avion soit de fabrication iranienne, et en ce qui concerne le soutien accordé au Hezbollah par l'Iran, il a dit que "les capacités de l'Iran sont très élevées et sont au service des nations islamiques" (Fars, 14 octobre 2012).
  • Hassan Rowhani, représentant du guide suprême Ali Khamenei au Conseil de sécurité nationale de l'Iran, a affirmé que le drone avait survolé des zones sensibles et avait porté un "coup douloureux" à Israël (ISNA, 14 octobre 2012).

 

  • Fouad Siniora, chef de la faction Al-Mustaqbal ("Future") au Parlement libanais et l'un des adversaires du Hezbollah, a réagi à l'envoi du drone en déclarant que la décision de l'envoyer avait été iranienne, parce son envoi nécessite une technologie que seul l'Iran possède. Il a dit craindre que l'envoi du drone entraîne un risque pour la sécurité nationale libanaise et entraîne le Liban dans une réponse israélienne et dans des luttes régionales et internationales (Site Internet d'information libanais NOW, 14 octobre 2012).
Le navire Estelle fait route vers la bande de Gaza
  • Le Estelle, parti de Naples le 6 octobre, fait route vers la bande de Gaza. Le navire est actuellement près de Crète et devrait atteindre sa destination dans les jours à venir (Site Internet Gaza's Ark, 15 octobre 2012).
  • Les militants à bord du navire ont publié une déclaration selon laquelle ils ont suivi une formation au cours du voyage pour se préparer à la résistance non violente au cas où Israël prenne le contrôle du navire (Site Internet Gaza's Ark, 15 octobre 2012).
  • Amjad al-Shawa, coordinateur de la Campagne contre le siège de la bande de Gaza, a déclaré que malgré les menaces israéliennes, les organisateurs du navire sont déterminés à atteindre le port de Gaza et a ajouté que les préparatifs étaient en cours dans la bande de Gaza pour les recevoir (Al-Quds, 9 octobre 2012).

Droite : Le Estelle ancré dans l'un des ports. Gauche : Le navire accueilli à Naples (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 14 octobre 2012)
Droite : Le Estelle ancré dans l'un des ports. Gauche : Le navire accueilli à Naples (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 14 octobre 2012)

Nouvelle initiative des organisateurs de l'arrivée massive en Israël
  • L'organisation "Bienvenue en Palestine" a officiellement annoncé sur son site Internet son intention de lancer une nouvelle campagne de solidarité avec les Palestiniens. Cette fois, l'organisation devrait tenter d'envoyer une délégation dans la bande de Gaza par l'Egypte. La date prévue pour l'arrivée au Caire a été fixée au 25 décembre et l'entrée dans la bande de Gaza au 27 décembre (Site de l'organisation, 10 octobre 2012). Derrière cette nouvelle initiative se trouvent les organisateurs de l'arrivée massive par avion de Juillet 2011 et de la marche au pont Allenby en Août 2012. Dans les deux cas, la plupart des militants se sont vu refuser l'entrée en Israël.
Remise d'une plaque à la famille de la terroriste du restaurant Maxim
  • Des avocats de l'Union des avocats arabes (UAA) [3]se sont rendus à Jenine le 13 octobre à l'occasion de l'anniversaire de la mort de la terroriste suicide Hinadi Jaradat du Jihad Islamique Palestinien (JIP), auteur de l'attentat du restaurant Maxim à Haïfa, dans lequel 21 Israéliens ont été tués et 50 autres blessés le 4 octobre 2003. [4]Le fait de remettre une plaque à la famille de la terroriste suicide est un autre exemple de la transformation des terroristes en modèles pour les Palestiniens et le monde arabo-musulman en général.

Droite : Un délégué de l'Union des avocats arabes remet une plaque à la famille de la terroriste Hinadi Jaradat à l'occasion du 8ème anniversaire de sa mort. Gauche : La plaque reçue par la famille (Forum du Hamas, 13 octobre 2012)
Droite : Un délégué de l'Union des avocats arabes remet une plaque à la famille de la terroriste Hinadi Jaradat à l'occasion du 8ème anniversaire de sa mort. Gauche : La plaque reçue par la famille (Forum du Hamas, 13 octobre 2012)

 

[1] Exact à la date du 14 octobre 2012.

[2] Hussein Anis Ayoub, du village de Salaa dans la région de Tyr, était l'ancien commandant des forces aériennes du Hezbollah et considéré comme ayant développé la branche aérienne du Hezbollah. Il a été impliqué dans des attaques terroristes contre les forces de Tsahal au Sud-Liban. Il est décédé le 4 mars 1996, lors d'une attaque dans le secteur Central du Sud Liban dans laquelle quatre soldats de Tsahal ont été tués. Sa famille a reçu "avec joie" les nouvelles de l'envoi du drone à son nom en territoire israélien et des photos de lui ont été placardées dans les rues aux côtés des drapeaux du Hezbollah (Radio Nur, 12 octobre ; Al-Manar, 13 octobre 2012).

[3] L'Union des avocats arabes est une ONG fondée en 1944. Son siège est situé au Caire en Égypte. Elle regroupe des avocats de 15 pays arabo-musulmans (y compris de "Palestine") et de 27 organisations, et compte plus de 200 000 membres. L'UAA est un organe consultatif au sein du Conseil économique et social de l'ONU et de l'UNESCO. Elle est également membre du Syndicat des avocats de la Cour pénale internationale (CPI) et de l'Union Internationale des Avocats basée en France ainsi que du International Legal Assistance Consortium (ILACConsortium international d'assistance juridique (International Legal Assistance Consortium (ILAC(((International Legal Assistance Consortium – ILAC) (voir Annexe II).

[4] Hinadi Taysir Abd al-Malek Jaradat, une terroriste suicide de Jénine, s'est fait exploser dans le restaurant Maxim à l'entrée Sud de Haïfa le 4 octobre 2003. L'explosion a tué 21 civils israéliens et près de 50 personnes ont été blessées. Parmi les victimes figuraient deux familles et quatre enfants, dont un bébé âgé d'un an. Jaradat était une avocate membre du Jihad Islamique Palestinien.

 

Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (3-9 octobre 2012)

Impact de roquette à l'entrée d'Eshkol.

Impact de roquette à l'entrée d'Eshkol.

Les résidents se mettent à l'abri contre les tirs (NRG, Yehuda Lahiani, 7 octobre 2012)

Les résidents se mettent à l'abri contre les tirs (NRG, Yehuda Lahiani, 7 octobre 2012)

La moto des deux terroristes à Rafah (Filastin al-'Aan, 8 octobre 2012)

La moto des deux terroristes à Rafah (Filastin al-'Aan, 8 octobre 2012)

Le membre du jihad mondial Abdallah Makawi (Forum du Hamas, 8 octobre 2012)

Le membre du jihad mondial Abdallah Makawi (Forum du Hamas, 8 octobre 2012)

Impact de mortier à l'entrée d'une des localités du conseil régional d'Eshkol.

Impact de mortier à l'entrée d'une des localités du conseil régional d'Eshkol.

Dégâts causés à l'animalerie de l'une des localités d'Eshkol (NRG, Yehuda Lahani, 7 octobre 2012)

Dégâts causés à l'animalerie de l'une des localités d'Eshkol (NRG, Yehuda Lahani, 7 octobre 2012)

Site de destruction du drone au Sud d'Har Hébron (NRG, Yehuda Lahiani, 6 octobre 2012)

Site de destruction du drone au Sud d'Har Hébron (NRG, Yehuda Lahiani, 6 octobre 2012)

Manifestations du vendredi à Bilin (Agence de presse Wafa, 5 octobre 2012)

Manifestations du vendredi à Bilin (Agence de presse Wafa, 5 octobre 2012)

Déploiement des forces de police du Hamas dans la bande de Gaza.

Déploiement des forces de police du Hamas dans la bande de Gaza.

Abu Obeida al-Jarah, le commandant des forces de sécurité nationale du Hamas, en visite dans les rues de Gaza durant un exercice (Forum du Hamas, 6 octobre 2012)

Abu Obeida al-Jarah, le commandant des forces de sécurité nationale du Hamas, en visite dans les rues de Gaza durant un exercice (Forum du Hamas, 6 octobre 2012)

Défilé militaire des Brigades Salah al-Din à Gaza (Forum du Hamas, 29 septembre 2012)

Défilé militaire des Brigades Salah al-Din à Gaza (Forum du Hamas, 29 septembre 2012)

Défilé militaire des Brigades Salah al-Din à Gaza (Forum du Hamas, 29 septembre 2012)

Défilé militaire des Brigades Salah al-Din à Gaza (Forum du Hamas, 29 septembre 2012)

  • La semaine écoulée a été marquée par une nouvelle escaladedes tirs de roquettes à partir de la bande de Gaza, après une opération anti-terroriste des forces de sécurité israéliennes contre des membres du jihad mondial. Une roquette et plusieurs douzaines d'obus de mortier ont été tirés, principalement par le Hamas et le Jihad Islamique Palestinien. En riposte, des appareils de l'armée de l'air ont frappé des cibles terroristes dans la bande de Gaza.
  • Le 6 octobre,Tsahal a intercepté et abattu un drone entré en territoire israélien par la mer. D'après des sources sécuritaires israéliennes citées par les médias israéliens, le Hezbollah, soutenu par l'Iran, serait responsable de l'envoi dans le but de recueillir des renseignements.
Escalade des tirs de roquettes et de mortiers
  • Dans le cadre des activités israéliennes de lutte contre le terrorisme, l'armée de l'air a attaqué le 7 octobre une moto pilotée par deux terroristes du jihad mondial. Les médias palestiniens ont annoncé que les deux passagers ont été grièvement blessés et l'un d'entre eux, Abdallah Makawi, est mort. Son enterrement a eu lieu le lendemain. Selon un rapport du ministère palestinien de la Santé, neuf civils palestiniens ont été blessés dans l'opération.
  • Ci-après des détails sur les deux terroristes (Porte-parole de Tsahal, 8 octobre 2012) :
  • Abdallah Mohammed Muhsan Makawi, né en 1988, membre du groupuscule salafiste jihadiste le "Conseil de la Shura des Combattants du Jihad dans les environs de Jérusalem".[1] Abdallah Makawi était impliqué dans des attentats contre des civils israéliens et les forces de Tsahal, y compris des tirs de roquettes, des poses d'engins piégés et la fabrication d'armes. Il a aussi été impliqué dans l'attaque du 18 juin 2012 contre la barrière de sécurité en cours de construction le long de la frontière israélo-égyptienne dans laquelle un civil israélien a été tué. Quelques jours avant sa mort, il était impliqué dans les préparatifs d'une autre attaque terroriste.
  • Tala'at Khalil Mohammed al-Gharbi, né en 1989, résident de Rafah et membre d'un groupuscule jihadiste salafiste affilié au jihad mondial.
Réaction des organisations terroristes et riposte de Tsahal
  • En réponse aux activités de contre-terrorisme de Tsahal, aux premières heures du 8 octobre, plusieurs dizaines d'obus de mortier et une roquette ont été tirés en territoire israélien. La plupart des engins visaient les localités du conseil régional d'Eshkol. Aucun blessé n'a été signalé mais des dégâts ont été causés à plusieurs bâtiments et une animalerie locale a été endommagée (Porte-parole de Tsahal, 8 octobre 2012).
  • La branche armée du Hamas et le Jihad Islamique Palestinien ont revendiqué la responsabilité des tirs sur Israël. Les Comités de Résistance Populaire et des groupuscules affiliés au jihad mondial ont également revendiqué des tirs. Abu Obeida, le porte-parole des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, a déclaré que les "bombardements des positions israéliennes" sont un message envoyé à Israël selon lequel la "résistance" [cf., les organisations terroristes] ne permettra pas une "agression" unilatéral israélienne, et "l'agression" israélienne mènera à une "riposte plus puissante et plus nombreuse". Il a affirmé quela réponse avait été coordonnée au plus haut niveau avec la branche armée du Jihad Islamique Palestinien (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 8 octobre 2012).

Membres du Hamas tirant des roquettes sur Israël (Vidéos publiées sur le site Internet de la branche des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 8 octobre 2012)
Membres du Hamas tirant des roquettes sur Israël (Vidéos publiées sur le site Internet de la branche des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 8 octobre 2012)

  • En réponse aux salves tirées, des appareils de l'armée de l'air israélienne ont visé des cellules terroristes qui s'apprêtaient à tirer des roquettes et des obus de mortier  en territoire israélien. L'armée a également visé plusieurs cibles terroristes du Hamas, dont des bâtiments civils utilisés pour stocker des armes (Porte-parole de Tsahal, 8 octobre 2012). Les médias palestiniens ont annoncé que les attaques contre deux mosquées de Khan Yunis ont fait cinq blessés palestiniens (Filastin al-'Aan, agences de nouvelles Wafa et Safa, 8 octobre 2012).
L'armée de l'air détruit un drone au Sud d'Har Hébron
  • Dans la matinée du 6 octobre, les systèmes de contrôle de l'armée israélienne ont identifié un drone entré dans l'espace aérien d'Israël depuis la mer. Il a été suivi en Israël sur terre et dans l'air, et a été intercepté et détruit dans la forêt de Yatir, au Sud d'Israël. Le site de la destruction en vol du drone a été choisi pour éviter d'endommager des zones peuplées (Porte-parole de Tsahal, 6 octobre 2012).
  • Vers la fin de la seconde guerre du Liban (Août 2006), l'aviation israélienne a utilisé des missiles air-air pour intercepter deux drones "Ababil" du Hezbollah. L'un des engins a été abattu au-dessus de la mer dans les eaux territoriales libanaises,  l'autre au Nord de Haïfa (Porte-parole de Tsahal, 6 octobre 2012).
  • Selon les médias israéliens, l'enquête préliminaire de l'establishment sécuritaire israélien indique que le drone a survolé la Mer Méditerranée du Nord au Sud avant d'entrer dans l'espace aérien d'Israël. Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, est certainement responsable du lancement du drone, tiré pour une mission de renseignement (Site NRG et Haaretz, 7 octobre 2012).
Autres tirs
  • La semaine dernière, deux roquettes se sont été abattues dans des terrains vague du Néguev occidental, sans faire ni blessés ni dégâts.

Tirs de roquettes depuis début 2011[2]

Tirs de roquettes depuis début 2011

Le 8 octobre, plusieurs obus de mortier ont été tirés suite à une opération ciblée de Tsahal

Arrestation de deux Palestiniens équipés d'explosifs
  • Le 8 octobre, deux Palestiniens ont été arrêtés à l'entrée d'une base de Tsahal en Samarie. Ils ont annoncé aux soldats stationnés sur place être en possession d'un engin piégé. Les soldats ont découvert l'engin piégé improvisé, qui a été détruit dans une explosion contrôlée. L'enquête préliminaire montre que les Palestiniens venaient de Naplouse, mais on ignore s'ils appartenaient à une organisation (Porte-parole de Tsahal, 18 octobre 2012).

Les deux Palestiniens arrêtés par les forces de Tsahal (Porte-parole de Tsahal, 8 octobre 2012)
Les deux Palestiniens arrêtés par les forces de Tsahal (Porte-parole de Tsahal, 8 octobre 2012)

Quatre soldats de Tsahal blessés par un taxi palestinien
  • Le 2 octobre, quatre soldats ont été blessés par un taxi palestinien près de Neveh Daniel. Les soldats se trouvaient sur le bord de la route près de leur véhicule tombé en panne. Le taxi a percuté le véhicule et les soldats avant de s'enfuir. Un soldat a été grièvement blessé et les autres légèrement (Porte-parole de Tsahal, 2 octobre 2012). On ignore encore s'il s'agit d'une attaque terroriste ou d'un accident.

Site de l'incident (Police israélienne, 2 octobre 2012)
Site de l'incident (Police israélienne, 2 octobre 2012)

Manifestations aux points de friction
  • Des manifestations ont été organisées comme chaque semaine aux points de friction habituels en Judée-Samarie. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal, qui ont riposté dans plusieurs cas par des mesures anti-émeute. Par ailleurs, à plusieurs occasions, des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur des véhicules civils et des véhicules des forces de sécurité.
Exercice des forces de sécurité du Hamas

Les forces de sécurité et de police du Hamasont effectué un exercice dans la bande de Gaza le 6 octobre qui a débuté par leur déploiement de Rafah (Sud de la bande de Gaza) à Beit Lahia (Nord). Selon Islam Shahawan, porte-parole du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, l'exercice, qu'il a qualifié de "routinier", avait pour but d'examiner le fonctionnement et les capacités des forces en cas de situations d'urgence (Site du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, 6 octobre 2012).

Commémoration de la fondation du Jihad Islamique Palestinien
  • Le Jihad Islamique Palestinien a organisé une série de manifestations à l'occasion du 31ème anniversaire de sa fondation, du 25ème anniversaire du début de ses activités terroristes et du 17ème anniversaire de la mort de Fathi Shqaqi, le fondateur de l'organisation et son premier dirigeant. Le JIP a organisé des rassemblements, des manifestations et des défilés militaires dans la bande de Gaza, en présence de responsables de l'organisation qui ont prononcé des discours en soulignant que le jihad [cf., le terrorisme] était la stratégie de l'organisation face à Israël (Site Internet du JIP Paltoday, 6 octobre 2012).

Membres des Brigades de Jérusalem défilant en mémoire de Fathi Shqaqi (Paltoday, 2 octobre 2012)
Membres des Brigades de Jérusalem défilant en mémoire de Fathi Shqaqi (Paltoday, 2 octobre 2012)

Défilé militaire des Comités de Résistance Populaire
  • Les Brigades Salah al-Din, la branche armée des Comités de Résistance Populaire, ont organisé un défilé militaire à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'organisation, présentant des terroristes portant des ceintures explosives (Forum du Hamas, 29 septembre 2012).
Demande palestinienne de modification du statut de l'AP
  • Les Palestiniens continuent leurs préparatifs en vue de leur demande de vote à l'Assemblée générale de l'ONU afin de modifier leur statut à celui d'observateur dans les agences de l'ONU. Mahmoud Abbas a déclaré qu'il s'attendait à ce que le vote ait lieu dans les prochains mois. Il dit que les Palestiniens n'avaient pas d'opposition à la reconnaissance de l'Autorité Palestinienne par les agences onusiennes comme "Etat sous occupation", après quoi il serait "impossible d'expulser les Palestiniens de leurs terres".
  • Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et chef de l'équipe de négociation palestinienne s'est entretenu avec plusieurs diplomates américains, britanniques et danois. Il leur a déclaré que la décision palestinienne de s'adresser à l'Assemblée générale des Nations Unies était définitive et que la demande serait déposée après les consultations visant à finaliser son libellé (Agence de presse Wafa, 1er octobre 2012). Cependant, le Président de l'Assemblée générale a déclaré que l'Assemblée générale devrait délibérer de la demande palestinienne mi-Novembre (Reuters, 3 octobre 2012).
Manifestations de protestation contre l'Autorité Palestinienne
  • Les manifestations de protestation contre l'Autorité Palestinienne se poursuivent :
  • Le 2 octobre, près de 200 Palestiniens ont manifesté à Ramallah contre les arrestations effectuées par les forces de sécurité de l'AP. Les manifestants ont défilé de la place Al-Manar jusqu'au bâtiment de la Présidence, ont scandé des slogans contre les détentions et ont exigé la démission de Mahmoud Abbas (Agence France Presse, 2 octobre 2012).
  • Le 2 octobre, plusieurs dizaines de professeurs ont manifesté devant le bâtiment du gouvernement à Ramallah et ont exigé l'application de la décision de justice de les réintégrer à leurs postes. La plupart des enseignants ont été licenciés suite à la décision des forces de sécurité de l'AP de ne pas autoriser leur emploi (Filastin al-'Aan, 2 octobre 2012). Selon Lamis al-Alami, le ministre palestinien de l'Education, 750 enseignants ont été licenciés pour des raisons de sécurité et environ 300 ont déjà retrouvé leurs postes (Agence de presse Ma'an, 2 octobre 2012).
Le navire Estelle fait route vers Gaza
  • Le 6 octobre, le navire Estelle a quitté Naples pour la bande de Gaza. A Naples, les passagers du navire ont rencontré des difficultés avec les autorités douanières locales. Alors que le navire était ancré dans le port, des militants locaux ont abordé le drapeau palestinien. Le maire de Naples a effectué une visite de solidarité et a exprimé son soutien, en disant  que les Palestiniens et Israël avaient le droit de vivre dans la paix et la sécurité (Page Facebook du maire de Naples, 5 octobre 2012).
  • nDror Feiler et Michael Lofgren, deux des organisateurs du navire, ont déclaré que  les militants à bord ont été formés à la "résistance non-violente" et qu'ils avaient été informés de la manière de se comporter en cas de prise de contrôle du navire. Ils ont ajouté que tous les participants avaient signé une "déclaration de non-violence". Selon Feiler, le navire transporte 41 tonnes de ciment, du matériel de théâtre, des instruments de musique et 600 ballons de football (Ynet, 7 octobre 2012)
Plainte des victimes du Mavi Marmara contre Israël
  • Unjournal turc a rapporté que trois familles des victimes du Mavi Marmara ont déposé une plainte contre Israël pour la mort de leurs proches et exigent une compensation financière. Ugur Yildirim, l'avocat des familles, a déclaré qu'une action avait été déposée contre Israël pour 33 cas différents pour une somme totale de 10 millions de livres turques (près de 5,5 millions d'euros) (World Bulletin, 5 octobre 2012)
Les Etats-Unis déclarent illégaux des fonds de charité
  • Le Département du Trésor américain a déclaré dans un communiqué qu'il avait proscrit deux organismes de charité libanais appartenant au Hamas et œuvrant en son nom (la Fondation Internationale Al-Quds et Al-Waqfiya). Les avoirs des organismes de charité sous juridiction américaine ont été gelés et les transferts de fonds à ces organismes ont été interdits (Site Internet du Département du Trésor américain, 4 octobre 2012).

 

[1] Le "Conseil de la Shura" est un groupuscule relativement nouveau dans la bande de Gaza composé de différents réseaux affiliés au jihad mondial. A ce sujet, voir notre article du 13 août 2012 intitulé "Portrait du groupuscule jihadiste salafiste "Tawhid wal-Jihad" de la bande de Gaza, responsable de l'attentat du 18 juin 2012 à la frontière israélo-égyptienne qui a coûté la vie à un civil israélien", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20381

[2]Exact à la date du 9 octobre 2012.